CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Arrêt cardiaque pour Fossli

Sondre Turvoll Fossli (NOR) en janvier dernier – Thibaut/NordicFocus.
Le 12 août, Sondre Turvoll Fossli s’est fait très peur. Alors qu’il conduisait, il a été victime d’un arrêt cardiaque.
Grâce à l’intervention de sa petite amie et d’un cycliste passant par là, il a pu être réanimé et transporté rapidement à l’hôpital d’Oslo.
« Nous sommes bien sûr heureux qu’il soit vivant, a commenté le médecin de la fédération Ola Rønsen dans un communiqué. Il est en revanche trop tôt pour savoir quelles seront les conséquences sur sa carrière sportive. »
Son entraîneur de l’équipe nationale de sprint, Arild Monsen, est passé voir son athlète. « C’était très émouvant, on a eu très peur, confie le coach. Vu les circonstances, Sondre va très bien, il était même de plutôt bonne humeur. »
Ses coéquipiers ont eux aussi voulu partager leurs sentiments avec les médias.
« Il nous manque et ce qui s’est passé est effrayant, confie ainsi Johannes Høsflot Klæbo au micro de la NRK. J’espère plus que tout qu’il se remettra complètement et pourra revenir en compétition avec nous. »
Emil Iversen est plus raisonnable : « nous avons été choqués en apprenant la nouvelle et ce qui compte est qu’il soit en vie, affirme-t-il. Le ski de fond, dans ces moments, ça passe au second plan. L’important est qu’il revienne en bonne santé. »
Et Therese Johaug d’ajouter : « cela nous fait forcément peur car on se demande si cela pourrait aussi nous arriver, si on fait bien de pousser notre corps au-delà de ses limites. »
Désormais, les médecins cherchent à comprendre comment cela a pu arriver au fondeur qui subit pourtant souvent des batteries d’examens. Cet événement rappelle, de plus, la mort d’Ida Eide l’an dernier, victime d’un arrêt cardiaque lors d’une séance d’entraînement.
De quoi alerter les autres fondeurs. « Nous passons des examens cardiaques tous les ans, assure Iversen. Mais on m’a dit que même si on en passait chaque jour, on pourrait quand même avoir une attaque le lendemain. Je suis sûr que nous faisons assez pour tenter de détecter ce genre de choses mais nous ne devons pas baisser les bras en ce qui concerne la formation aux premiers secours. »
Maiken Caspersen Falla a elle informé la NRK que l’équipe féminine avait reçu la visite du médecin en chef de la fédération pour les tenir au courant de la situation. « C’est inhabituel et j’espère que cela ne nous inquiètera pas outre mesure quand nous retournerons à l’entraînement », dit-elle.
Ola Rønsen a tenu à expliquer qu’il semblait important de renforcer au mieux la sécurité médicale des athlètes et que de nouvelles mesures seront prises.
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Chute pour Lundby

Maren Lundby (NOR) – Modica/NordicFocus.
Maren Lundby s’est fait très peur ce mois-ci à l’entraînement.
Alors qu’elle enchaînait les sauts sur les tremplins de Lillehammer, son pied a glissé tandis qu’elle s’installait sur la barre d’élan, l’entraînant dans une glissade incontrôlable. Incapable de s’arrêter à temps, la jeune femme a fait une chute de plusieurs mètres sur le sol en béton qui sépare l’élan de la pente du tremplin.
« J’ai tout essayé pour me ralentir et me raccrocher mais je n’ai pas réussi, raconte la Norvégienne à Dagbladet. J’ai atterri sur une de mes jambes et ensuite, ma tête a cogné par terre, assez fort. J’ai eu très peur mais heureusement, je n’ai rien. »
La sauteuse à ski s’en sort en effet avec un genou endolori et une petite commotion cérébrale mais sans gravité. « Ça aurait pu être bien pire, réagit Clas Brede Bråthen, directeur sportif du saut norvégien. Nous devons en tirer des leçons et en ce qui concerne Maren, j’espère très vite la revoir en haut des tremplins de compétitions. »
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Holund : objectif 2022
Cet hiver, Hans Christer Holund est devenu champion du monde du 50 km à Seefeld. Il remettra son titre en jeu en 2021 à Oberstdorf avant d’essayer d’aller prendre de nouvelles médailles olympiques à Pékin en 2022.
« Après les Jeux, ce sera fini », annonce-t-il déjà dans les colonnes de VG, à la surprise générale. Holund se justifie : « je crois que c’est bon de se fixer une échéance, ça m’aide à me motiver. »
En 2022, le fondeur aura seulement 33 ans mais il est déjà impatient de pouvoir se consacrer à autre chose qu’à l’entraînement et les 200 jours de voyage par an. « J’ai de la chance d’avoir ce travail, de vivre de ma passion mais ça demande beaucoup, c’est fatiguant et j’aimerai aussi pouvoir m’amuser, faire autre chose », continue le Norvégien.
Pour lui, la vie a plus à offrir. « On voit tous ces gens qui skient dans les Alpes et peuvent ensuite prendre une bière. C’est simple mais ce sont des choses qu’on ne peut pas toujours faire, explique-t-il. Quand on est fondeur, on n’a pas une vie ordinaire. »
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Fannemel blessé…
A Wisla, lors d’un entraînement fin juillet juste avant le Grand Prix d’été, Anders Fannemel a fait une mauvaise chute. Envoyé aussitôt à l’hôpital, les radios ont révélé que les ligaments croisés et le ménisque de son genou gauche étaient cassés. Il n’y avait plus d’autre choix que de l’opérer. « J’ai tout de suite compris que c’était grave, je ne pouvais pas déplier ma jambe et la douleur était fulgurante, raconte Fannemel au micro de la NRK. C’est le pire crash que j’ai vécu de ma vie. »
La déception du sauteur norvégien est d’autant plus grande qu’il avait l’impression, après s’être beaucoup entraîné en début d’été, qu’il était enfin de retour à son meilleur niveau après une saison difficile. « Mais je suis encore plus motivé à revenir, continue-t-il au micro de TV2. J’ai juste du mal à me faire à l’idée que je serai hors-jeu toute la saison avec 9 mois sans saut. »
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…Tande aussi
De son côté, Daniel Andre Tande ne sera loin des tremplins que 4 à 6 semaines après un atterrissage difficile sur les tremplins de Courchevel à la mi-aôut. « Quand j’ai ressenti une douleur au genou, j’espérais que ce n’était pas trop grave, explique Tande. Heureusement, c’est le cas. Je ne serai pas au repos trop longtemps et ça me soulage. »
Son entraîneur, Alexander Stöckl, est lui aussi heureux de savoir que son athlète n’a rien de grave : « c’est vraiment une bonne nouvelle, il va se préparer pour être en forme cet hiver et il aura tout le temps qu’il lui faut pour bien récupérer. »
https://www.youtube.com/watch?v=XfMHdc6Yj8I
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Les Norvégiens dans les Pyrénées
Font-Romeu aura bientôt des invités de marque. Début septembre, la station pyrénéenne deviendra le fief des équipes de fond norvégiennes, venues pour s’entraîner en altitude en vue des Jeux olympiques 2022 de Pékin.
Avec ses 1800m d’altitude, les conditions qu’offre la ville française sont similaires à celles de la station olympique. Idéal pour les fondeurs norvégiens qui sont bien décidés à investir les terres de Martin Fourcade.
Dagbladet révèle ainsi que le travail se portera en particulier sur la relation vitesse/acide lactique. Le premier essai se fera avec un GPS permettant de relever la vitesse et un appareil permettant de mesurer le taux de saturation en oxygène du sang des athlètes. Après ce premier 15km à vitesse maximum et une fois les données analysées, chaque fondeur aura un objectif personnel : aller moins vite sur les parties les plus ardues pour augmenter la vitesse moyenne sur le parcours. Ces deux tests permettront à l’équipe norvégienne d’avoir une base solide d’entraînement en vue des JO. A l’automne, ils partageront ensuite leurs résultats avec les autres équipes du circuit mondial. « Le partage aide tout le monde dans notre sport, affirme Eirik Myhr Nossum, entraîneur de l’équipe masculine. Le fond a besoin de beaucoup de compétiteurs différents et nous voulons participer à cela. »
Pour Johannes Høsflot Klæbo, ce sera presque une première. Avant cet été, il ne s’est jamais entraîné en altitude. « Je crois que ce sera un camp d’entraînement comme les autres, dit-il pourtant à la NRK. Je devrais juste faire un peu plus attention à mon pouls et à l’acide lactique mais sinon, j’y vais sans pression et j’espère juste pouvoir beaucoup apprendre. »
Son entraîneur, Eirik Myhr Nossum, lui conseille pourtant de ralentir le rythme avant de rejoindre Font-Romeu pour arriver dans de bonnes conditions et ne pas risquer de connaître les ennuis qu’a eu Petter Northug. Therese Johaug quant à elle, a affirmé au micro de Nordic Magazine être impatiente d’arriver sur les terres françaises. « Ce sera génial d’explorer les terres de Martin Fourcade », conclut-elle.
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Northug sponsorise la fédération
Depuis 2011, Petter Northug a connu de nombreux soucis avec la fédération de ski norvégienne. Voulant passer en équipe privée avec Coop, il a eu de nombreux démêlés avec ses dirigeants pour pouvoir accéder aux épreuves de coupe du monde. Et s’ils semblaient incapables de se réconcilier, même après le court retour de Northug dans le giron de l’équipe nationale en 2018 avant l’annonce de sa retraite, ils ont finalement prouvé le contraire.
Les médias norvégiens ont en effet révélé à la mi-août que la fédération avait signé un contrat de sponsoring avec Petter Northug. Ou plutôt sa marque Northug Multisport. Un contrat qui impose aux athlètes des équipes nationales d’utiliser les lunettes de leur ancien coéquipier qui lui, en échange, s’investira dans le développement des jeunes skieurs pour assurer l’avenir du fond norvégien. « J’espère qu’ils sont satisfaits du produit et que ce sera une longue collaboration », confie Northug aux médias.
Espen Bjervig, manager à la fédération, trouve quant à lui ce nouveau contrat « amusant ». « C’est fou de voir que Petter veut toujours s’investir dans le ski de fond, dit-il à TV2. Il a un profil unique avec un palmarès unique et cet accord semble bon. Il est et restera une source d’inspiration pour beaucoup d’athlètes. »
Côté finance, Northug n’a rien révélé mais on parlerait d’un ou plusieurs millions versés par la compagnie de l’ancien fondeur de Mosvik.
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Romøren et son combat
Longtemps détenteur du record de distance en vol à ski, Bjørn Einar Romøren avait changé de carrière pour devenir manager marketing de son ancienne équipe à la fédération norvégienne. Mais en début d’été, l’ancien sauteur a partagé une moins bonne nouvelle avec les médias.
Après des douleurs au dos, Romøren a passé une IRM qui a révélé une tumeur maligne à la hanche. L’athlète retraité a alors entamé les séances de chimiothérapie. « Après deux séances, j’étais déjà à plat, confie-t-il à VG. Mon système immunitaire est très faible, à la moindre fièvre, je peux finir à l’hôpital. Mais j’espère être plus en forme quand mon deuxième enfant naîtra. »
Le Norvégien a ensuite expliqué qu’il avait tenu à en parler pour éviter les spéculations à son sujet mais aussi parce qu’il compte soutenir les associations de recherche sur le cancer.
« C’est quelqu’un qui se bat », a réagit Alexander Stöckl, coach de l’équipe nationale de saut. « Il ne se plaint jamais, il est toujours positif et c’est impressionnant », ajoute Clas Brede Bråthen, directeur sportif du saut norvégien.
Son compatriote, Daniel Andre Tande, continue au micro de la NRK : « c’est vraiment injuste, Romøren est quelqu’un de bien, il amène toujours de la bonne humeur dans l’équipe, dit-il. Il fait un si bon travail, c’est dur d’apprendre cela. »
Fannemel, son ancien coéquipier, a aussi tenu à le saluer, affirmant qu’il était son « modèle ». « Maintenant, ce que nous pouvons faire de mieux pour lui, c’est de s’assurer que tout se passe bien à la fédération, de garder le bateau à flot pour quand il reviendra, soigné », termine Clas Brede Bråthen.
Photo : Nordic Focus
