CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Font-Romeu : test grandeur nature
L’équipe de ski de fond de Norvège s’entraîne à Font-Romeu depuis une semaine désormais. Il est donc temps de faire le point sur leur camp en altitude.
L’objectif principal était de récolter des données sur les réponses physiques à l’exercice à 1800m de hauteur pour se préparer au mieux aux Jeux olympiques 2022 de Pékin qui se dérouleront, eux aussi, en altitude.
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Vi er på plass i Font Romeu ??og årets høydesamling ⛰
Une publication partagée par Langrennslandslaget (@langrennslandslaget) le 31 Août 2019 à 3 :41 PDT
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Une publication partagée par Langrennslandslaget (@langrennslandslaget) le 6 Sept. 2019 à 6 :42 PDT
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One last roll før vi setter kursen nordover! Og FOR en fin tur!!! ? @langrennsjentene1
Une publication partagée par Langrennslandslaget (@langrennslandslaget) le 9 Sept. 2019 à 11 :38 PDT
Vendredi dernier, les choses sérieuses ont commencé. « C’était amusant de voir tous ses athlètes être de nouveau nerveux avant un entraînement, rit leur entraîneur Eirik Myhr Nossum. Et les résultats sont plutôt bons, certains ont même réagi de façon très positive. »
Etonnant puisque la plupart des coureurs de l’équipe nationale norvégienne ont peu fait de compétition en altitude, les derniers championnats en hauteur datant des Jeux 2002 à Salt Lake City.
« Personnellement, je suis heureux que les JO ne soient que dans trois ans, réagit au micro de la NRK Johannes Høsflot Klæbo, peu habitué à ce genre d’exercices. C’est très fatiguant, bien plus difficile. »
Emil Iversen n’est pas plus satisfait de sa performance contrairement à Simen Hegstad Krüger qui a impressionné ses coéquipiers. « C’est fascinant de voir autant de bons athlètes être à la traîne et que l’un d’entre nous fonctionne si bien sur le même exercice, commente Niklas Dyrhaug dans les colonnes de Dagbladet. Ça prouve bien que le sport de haut niveau est un monde mystérieux. »
Pour Emil Iversen et Eirik Myhr Nossum, il n’y a en revanche rien de surprenant à être battu par Krüger qu’ils savent extrêmement résistant. « Cela fait longtemps que je n’ai pas poussé aussi fort, dit tout de même le fondeur. Mais j’ai senti en partant que j’en étais capable et j’en suis heureux. »
Le séjour des Norvégiens est bientôt terminé et la question est désormais de savoir comment réagiront leurs corps au retour. « Je suis impatient de voir quel impact cela aura sur mon entraînement normal », affirme Klæbo chez TV2.
Mais tout cela est-il vraiment utile ? « Oui, juge Eirik Myhr Nossum. Si l’on veut prendre une médaille d’or à Pékin, il faut absolument être habitué à la compétition en altitude. » « C’est une première étape sur la voie des Jeux, continue Klæbo. Le premier séjour d’une série pour nous préparer au mieux. »
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Qui sera aux championnats d’athlétisme ?
En octobre, à Oslo, se tiendront les championnats nationaux norvégiens d’athlétisme. Et il pourrait bien y avoir deux fondeurs au départ des courses de 10 000 mètres.
Cet été, Therese Johaug a impressionné le monde de l’athlétisme en s’imposant sur cette épreuve face aux meilleures du pays, même si la numéro 1 nationale était absente.
La semaine dernière, elle a avoué à la NRK qu’elle participerait certainement aux championnats nationaux d’Oslo. « La course se déroule dans le parc Frognerseteren et je n’habite pas loin alors… », explique-t-elle.
Elle a aussi admis qu’elle réfléchissait à prendre part aux championnats d’Europe qui se dérouleront à Paris en 2020. « Mais si je dois courir là-bas, dit-elle, ce sera pour donner le meilleur de moi-même. Je me doute que je n’ai aucune chance sur la scène internationale mais ce serait amusant d’essayer. » En revanche, pas question de faire le voyage aux Jeux olympiques de Tokyo 2020.
« Je me concentre sur ceux de Pékin », assure la fondeuse.
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31 days to go… @nmfriidrett2019 ? #10k #runrunrun
Une publication partagée par Didrik Tønseth (@toenseth) le 4 Juil. 2019 à 2 :38 PDT
Mais elle ne sera pas la seule de l’équipe nationale de ski de fond alignée au départ de la course d’Oslo. Didrik Tønseth sera aussi de la partie après avoir pris une médaille d’or l’an dernier sur une course similaire. « J’espère que tout se passera bien mais le terrain à Oslo est plus difficile que la piste sur laquelle nous avions couru l’an dernier », déclare Tønseth au micro de la NRK. Il espère tout de même que les frères Jacob et Filip Ingebrigtsen, meilleurs coureurs norvégiens, seront aussi alignés au départ pour avoir l’honneur de les affronter.
« C’est dommage qu’ils n’osent pas affronter Didrik, rit Emil Iversen lors d’une conférence de presse à Font-Romeu. Je suis même déçu mais peut-être ont-ils peur d’être battus… »
Mais peut-être verra-t-il les deux athlètes sur d’autres compétitions. Tønseth n’exclut en effet pas encore de participer à plusieurs courses puisqu’il n’y aura aucun championnat en fond cette année. « Si je peux avoir la chance de participer à un championnat international d’athlétisme, alors je manquerais peut-être un week-end de coupe du monde », admet le Norvégien.
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Northug autorisé à rester chez TV2
En prenant sa retraite sportive, Petter Northug Jr. a dû trouver un nouveau travail.
Pour les championnats du monde de Seefeld, TV2 l’a engagé comme commentateur et « expert » de la discipline. Mais depuis peu, le Norvégien est aussi devenu l’un des sponsors des équipes nationales de ski de fond.
Un conférencier norvégien a alors soulevé le problème : n’y a-t-il pas conflit d’intérêt ? Comment peut-on porter un regard objectif sur la discipline s’il y a un intérêt financier à soutenir une équipe ?
Mais pas question pour la chaîne TV norvégienne de dire au revoir à l’un de ses champions. « La solution n’est certainement pas de retirer Northug de toutes nos émissions, affirme Vegard Jansen Hagen, rédacteur sportif chez TV2. Il nous faut en revanche préciser son rôle à la télévision comme sur notre site internet. Nos téléspectateurs doivent savoir qu’il n’y a rien d’ambigu et aucun conflit d’intérêt. »
Petter Northug Jr. n’aura donc plus le titre d’expert à la télévision norvégienne.
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Iversen et ses histoires de cœur
Il y a quelques années, Emil Iversen était en couple avec Heidi Weng. Leur rupture avait été très médiatisée en Norvège. Alors quand l’un des célibataires les plus convoités de Norvège a de nouveau trouvé l’amour, il a tout fait pour d’abord garder le secret.
Dès le week-end de compétition à Lillehammer en 2018, une rumeur circulait que le fondeur était de nouveau en couple. S’il niait tout en bloc début décembre, Iversen a finalement choisi de rendre officiel sa relation à la veille de Noël.
Pour tenter de préserver sa compagne, il avait tout de même décidé de ne pas publier son visage sur son compte Instagram. Il faudra patienter jusqu’au mois de mars suivant, à Seefeld, pour découvrir l’identité de la jeune femme qui l’avait accompagné aux championnats. Depuis, le Norvégien a publié plusieurs photos de lui et Marte Emilsen.
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Woke up like this ????? #bryllup #helleogluka
Une publication partagée par Emil Iversen (@emilivers) le 3 Août 2019 à 5 :51 PDT
Alors pourquoi en faire tout un mystère s’il en parle désormais librement ? « Je ne pensais pas en faire un secret, avoue Iversen dans les colonnes de Dagbladet. En fait, je pensais juste que c’était plus prudent et que comme ça, personne ne s’y intéresserait mais ça a plutôt eu l’effet contraire. Je voulais aussi la protéger. »
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Une publication partagée par Emil Iversen (@emilivers) le 23 Déc. 2018 à 10 :22 PST
Comme tous les athlètes de l’équipe nationale, le fondeur du Trønderlag est en effet très médiatisé. Souvent absent, il ne veut pas donner de fausses idées à sa petite amie ou l’inquiéter. « C’est aussi ennuyeux d’être souvent loin l’un de l’autre mais ce n’est pas pour toute la vie, continue le Norvégien. Et puis avec les moyens actuels, on discute souvent donc tout se passe bien, elle savait à quoi ressemblait ma vie. »
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Une publication partagée par Emil Iversen (@emilivers) le 17 Mai 2019 à 5 :17 PDT
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Magisk å hopp i fallskjerm ????? #kick #goals #høydeskrekk ✅
Une publication partagée par Emil Iversen (@emilivers) le 19 Juin 2019 à 10 :28 PDT
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Les Norvégiens rendent hommage à Hanevold
Mardi dernier, les médias norvégiens ont annoncé la mort de l’ancien biathlète Halvard Hanevold à 49 ans. Aussitôt, athlètes comme passionnés du ski ont décidé de lui rendre hommage.
Ole Einar Bjørndalen, qui a longtemps été son coéquipier, s’est confié à la NRK. « Il était différent de tous les athlètes que j’ai rencontrés, raconte-t-il. Il ne dépassait pas les autres en termes de talent mais il a progressé grâce à son intelligence et sa motivation, c’est ça qui était inspirant. Il a beaucoup compté pour moi, il a été le pilier de notre équipe pendant des années. »
La légende du biathlon norvégien se souvient aussi des Jeux olympiques de Nagano en 1998 où ils avaient tous deux remportés un titre individuel. « C’était le meilleur moment que nous ayons vécu ensemble, se rappelle Bjørndalen. Nous avions travaillé si dur, passé de nombreuses heures à s’entraîner tous les deux. Il était unique. Il a montré la voie à beaucoup d’athlètes qu’à force de persévérer, on pouvait être le meilleur. »
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Une publication partagée par Tarjei Bø (@tarjeiboe) le 4 Sept. 2019 à 3 :24 PDT
Tarjei Bø, pour sa part, se souvient d’un homme toujours souriant et optimiste. L’ancien biathlète allemand, Sven Fischer, est tout aussi élogieux : « je me souviens qu’avant 1998, tout le monde se demandait pourquoi il s’entraînait aussi dur, dit-il. Ça faisait sourire mais après les Jeux de Nagano, tout le monde a compris. »
Pour les journalistes norvégiens, il reste avant tout celui qui a marqué une nouvelle ère dans le biathlon national, annonçant l’avènement de Bjørndalen, Svendsen et autres frères Bø. « Il n’a jamais été le plus talentueux mais il a toujours été le plus travailleur et il n’a jamais abandonné, commente la NRK. De l’avis de tous, il était aussi le plus gentil. »
Photo: Nordic Focus