CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Biathlon : Amnesty International s’en mêle
La semaine dernière, Ole Einar Bjørndalen et Darya Domracheva annonçaient qu’ils deviendraient les entraîneurs de l’équipe de biathlon chinoise en vue des Jeux olympiques 2022.
Amnesty International a aussitôt tenu à mettre en garde le Norvégien : « il doit se rendre compte qu’en acceptant ce travail, il rejoint un jeu politique, dit John Peder Egenæs, secrétaire général d’Amnesty Norvège. Les JO seront un évènement politique en Chine. Il est important que Bjørndalen soit sûr qu’il n’aide pas à cacher des atteintes aux droits de l’Homme. »
L’association humanitaire s’inquiète du fait que de plus en plus de pays utilisent les évènements sportifs pour cacher des côtés plus sombres de la société. « On peut citer la coupe du monde de football au Qatar ou les Jeux en Russie, rappelle Egenæs. Bjørndalen n’aura aucun impact sur la politique chinoise et le respect des droits de l’Homme et on peut légitimement s’inquiéter du fait qu’ils l’utilisent comme ambassadeur pour nous faire oublier tous les aspects négatifs de la politique chinoise. »
De son côté, le biathlète à la retraite a expliqué qu’il était depuis longtemps en contact avec la Chine et qu’il a longtemps pesé les pour et les contre de cette décision d’entraîner leur équipe masculine. « Il existe déjà une collaboration entre nos deux pays, déclare Bjørndalen. Les Chinois ont investi à Lillehammer, Meråker et Trysil et tout fonctionne bien. »
Depuis un mois, la légende norvégienne cherche donc à former une équipe. Mais pour l’instant : aucun farteur. Il n’a pas réussi à recruter une équipe venue de Norvège et commence à réfléchir à regarder dans d’autres pays.
Du côté des athlètes, il y a aussi tout à faire. De grands défis s’annoncent pour Bjørndalen et Domracheva avant l’hiver 2021/2022.
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La Norvège obtient gain de cause
L’IBU avait proposé de supprimer une ancienne règle : celle qui retirait à la fin de la saison les deux moins bons résultats de l’hiver pour chaque athlète.
Pour les Norvégiens, cela voulait surtout dire que les biathlètes perdaient la possibilité de manquer des compétitions pour cause de maladie par exemple. Ils se sont donc tout de suite exprimés en défaveur de cette proposition.
« Ils ne pensent pas à l’athlète, à la fatigue de participer à toutes les compétitions, explique Tiril Eckhoff au micro de la NRK. Supprimer cette règle, ce serait nous forcer à le faire et donc à ne pas prendre soin de notre santé. »
Johannes Thingnes Bø s’est contenté de dire, pour sa part, qu’il espérait que ça n’arriverait pas. « Ça pourrait aussi entraîner plus de dopage », n’hésite pas à continuer Eckhoff, soutenue par Per Arne Botnan, chef des équipes nationales de biathlon.
Finalement, le président de l’IBU, Olle Dahlin, a déclaré à la NRK que le système actuel ne serait pas modifié. « Il y aura plus de compétitions l’année prochaine et les équipes sont majoritairement contre ce changement », a-t-il affirmé, arguant que ce changement aurait permis au public de savoir plus facilement qui était en position de remporter les deux gros globes de cristal masculin et féminin. « Mais nous avons choisi d’écouter la famille du biathlon », conclut-il, pour le plus grand bonheur de Per Arne Botnan qui avoue être soulagé que les souhaits des athlètes et des équipes soient pris en compte.
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Pärmäkoski attend plus d’honnêteté
A Québec, lors de la dernière compétition de la saison, Ingvild Flugstad Østberg a laissé partir Therese Johaug sans chercher à sprinter sur la fin de la course, lui permettant ainsi de finir 2e du mini-tour, 3e du général de la coupe du monde et remporter par la même occasion le petit globe de cristal en distance.
Dommage collatéral, elles ont empêché la Finlandaise Krista Pärmäkoski de monter sur le podium de la compétition et du général de la coupe du monde.
Les deux Norvégiennes nient s’être mises d’accord et avoir mis au point une tactique d’équipe pour arriver à ce résultat. Encore plusieurs mois après, elles affirment qu’elles se sont battues loyalement, chacune pour son propre compte et non ensemble.
« La veille, nous avons passé en revue tous les scénarios possibles, affirme Østberg. Il me paraissait stupide de lutter contre Johaug si cela pouvait l’aider mais cela ne veut pas dire pour autant que j’ai juste baissé les bras et que je n’ai pas essayé de la battre. »
Mais les observateurs de la coupe du monde, surtout finlandais, ne sont pas du même avis. Pour eux, le langage corporel d’Østberg indique clairement qu’elle n’a pas tenté de se battre contre sa coéquipière.
Krista Pärmäkoski, vue comme la victime de cette affaire, a enfin décidé de réagir dans les colonnes de Dagbladet. « Être sur le podium du général, c’était mon objectif, commence-t-elle. Je suis amère d’avoir raté cette opportunité de peu, surtout que les choses étaient vraiment compliquées au Canada. »
Pour la fondeuse finlandaise, il n’y a aucun doute : les Norvégiennes se sont entraidées. « Il y a peu de doutes à ce sujet, explique-t-elle. Mais je comprends pourquoi elles l’ont fait : c’était la dernière course, elles sont amies et c’est permis. C’est un avantage d’être Norvégienne dans ces cas-là car elles sont nombreuses à pouvoir être en tête de course alors que nous autres, nous n’avons pas cette chance. Mais désormais, il faut qu’elles soient honnêtes et l’admettent. »
Pärmäkoski n’est pourtant pas prête à baisser les armes. « La saison prochaine, je me vengerai et je grimperai sur le podium du général », promet-elle.
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Fossli : sa petite amie se confie
Le 12 août, la vie de Sondre Turvoll Fossli a basculé quand il a souffert d’un arrêt cardiaque. Il a été sauvé par sa petite amie et un cycliste qui passait sur la même route. Henriette Mork aussi a donc vu sa vie bouleversée.
« Je n’étais presque jamais monté en voiture avec Sondre, confie-t-elle à la NRK. Et puis soudain, Sondre s’est effondré, la voiture a eu un accident… Il a perdu connaissance, il ne me répondait plus. Je criais et j’ai appelé le 113 (numéro d’urgence norvégien, ndlr) en criant avant de jeter mon téléphone. Je suis sortie de la voiture, je l’ai détaché et je l’ai sorti lui aussi. »
Ses cris ont alors alerté un cycliste : Pål Even Jahren. « Je me souviens d’avoir entendu un cri… bestial, raconte-t-il. Comme dans les films, c’était désespéré. Heureusement qu’elle a crié, sinon je n’aurais rien entendu, rien vu. »
Tous deux ont alors prodigué les premiers soins au fondeur avant l’arrivée des secours. « Mille pensées m’ont traversé l’esprit, continue Henriette Mork. Sondre et moi sommes ensemble depuis plus de 9 ans, depuis nos 16 ans. Nous avons fait tous nos plans pour l’avenir ensemble et soudain, tout avait disparu. J’ai toujours dit que mon plus grand cauchemar serait que quelque chose lui arrive et soudain, c’était réel. »
Heureusement, Jahren était bien plus calme et avait été formé aux gestes de premiers secours. « J’étais confiant que nous faisions les bons gestes et son cœur est reparti, il a recommencé à respirer », explique-t-il.
« Il m’a brisé quelques côtes mais je lui en suis reconnaissant, sourit le fondeur. Après, j’ai cherché à savoir s’il y avait eu des symptômes annonciateurs et la seule chose à laquelle j’ai pensé, c’est une séance d’entraînement particulièrement difficile à Steinkjer, la semaine précédente où je me souviens avoir trouvé mon pouls et mes battements de cœur un peu anormaux. » Désormais, Fossli doit envisager un avenir peut-être sans compétition de ski de fond.
Photo : Nordic Focus
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1 Commentaire(s)
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Souliko
19/09/2019 à 1 h 44 min
Cela entraînerait plus de dopage ( de la bouche de Tiril Eckoff).Cette petite phrase en vient à me demander pourquoi sort-elle cela….. et pourtant je ne suis pas du genre à descendre tous les champions en les accusant de dopés. Espérons que ce ne soit qu’une simple phrase comme une autre sans affirmations