CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Quotas réduits aux Jeux olympiques
A Pyeongchang, la Norvège a dominé le ski de fond. Encore plus à Seefeld où elle a remporté 10 titres sur 12 mis en jeu, dont toutes les médailles d’or masculines.
Le CIO, inquiet de cette domination, a décidé de prendre des mesures. Dès les Jeux de Pékin en 2022, les quotas seront donc revus à la baisse.
La Norvège et les autres nations ne seront autorisées à emmener que 8 garçons et 8 filles contre un total de 20 à la précédente campagne olympique où les Norvégiens avaient décidé de faire voyager 12 hommes et 8 femmes. Résultat : la concurrence pour obtenir une place dans l’équipe sera encore plus rude.
La cause ? Les JO sont souvent critiqués pour coûter trop cher, être un grand gaspillage des ressources… Il faut donc réduire les coûts et le CIO a décidé de réduire le nombre de sportifs au départ.
La FIS approuve tout à fait ce choix qu’elle veut depuis plusieurs années : une plus grande équité des nations du ski de fond face à la Norvège.
En tous cas, le choix des entraîneurs en 2022 s’annonce cornélien. Qui emmener à Pékin ? Des fondeurs spécialistes pour chaque épreuve ou d’autres, plus polyvalents ? Comment s’assurer du titre olympique en sprint si l’on veut aussi remporter les courses de distance ? La Norvège a encore deux saisons pour y répondre.
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Weng sur la bonne voie
Heidi Weng a dominé les saisons 2016/2017 et 2017/2018 avant de connaître un passage à vide en janvier 2018. La saison dernière ne lui a pas non plus apporté son lot de victoires.
Pire, la Norvégienne a peiné à monter sur les podiums. Elle n’a pas non plus remporté de médaille individuelle à Seefeld.
Cet été, la fondeuse n’a pourtant pas baissé les bras et elle l’assure désormais : elle est de nouveau en forme. Dagbladet l’a rencontrée lors de son stage à Font-Romeu, entre deux séances d’entraînement.
« Cet hiver, j’ai senti que je n’étais toujours pas au top physiquement, mon corps était lourd, confie Weng. J’ai senti un regain de forme à Falun et lors de la coupe du monde mais rien de fantastique. »
La Norvégienne a donc décidé de revenir à un entraînement plus basique, contrairement à ce qu’elle avait fait les deux étés précédents.
Aussitôt, elle a eu des résultats positifs, physiquement comme lors des compétitions de ski-roues. « Ces deux derniers mois, tout s’est bien passé, annonce-t-elle fièrement. Mais désormais, je dois faire attention pour que cela continue ainsi jusqu’à l’hiver. »
La jeune femme de 28 ans a d’ores et déjà décidé qu’elle ne participerait peut-être pas à toutes les compétitions du calendrier de la coupe du monde. « J’ai pris cette décision seule, explique-t-elle. Je veux pouvoir me concentrer sur les pistes où je réussis et ne pas m’éparpiller. Je ne suis pas encore capable de performer du début à la fin de la saison et je ne jouerai pas le gros globe, je veux travailler à retrouver mes meilleures sensations. »
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Sundby reste chez lui
Cet été, Martin Johnsrud Sundby n’est pas apparu aux côtés de ses coéquipiers sur les camps d’entraînement. Les Norvégiens de l’équipe nationale sont pourtant normalement obligés de s’y rendre, tout comme ils doivent figurer au départ de la Toppidrettsveka et du Blink Festival.
Mais cette année, pas de Sundby au départ qui a demandé à en être dispensé. « J’ai demandé aux entraîneurs si, à la faveur de l’âge, je ne pouvais pas avoir un programme différent », révèle-t-il dans les colonnes du quotidien VG. La fédération norvégienne a donc accepté qu’il reste s’entraîner chez lui.
Et tous les jours, Sundby s’attelle à la tâche, épaulé par sa femme, désormais physiothérapeute, et ses fils. « J’aurais pu aller au Blink, participer à la Toppidrettsveka, explique le Norvégien. Mais ça me forçait à changer mes habitudes. Etre à la maison me permet d’être moins fatigué, mieux entraîné avant l’hiver. »
Mais en attendant, le fondeur de 34 ans n’est pas là pour aider ses coéquipiers, les conseiller. « Peut-être pensent-ils parfois que je ne contribue pas assez à la vie de l’équipe, réagit l’athlète. Mais je pense qu’ils comprennent aussi mon choix. Et puis, je ne suis jamais celui qui skie devant, qui impose le tempo. »
Du côté de la fédération, Espen Bjervig, manager de l’équipe de fond, explique ce choix de laisser Sundby ne pas venir à tous les camps d’entraînement : « nous comprenons que tout le monde n’a pas 22 ans, que certains ont une famille et ne peuvent pas voyager 200 jours par an. Nous ne devons pas être rigides, nous devons nous adapter aux athlètes, tout comme nous le faisons, par exemple, avec Astrid Uhrenholdt Jacobsen qui étudie. »
Sundby devrait rejoindre l’équipe nationale lors du prochain stage, fin septembre, à Trondheim.
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Trop de compétitions cet hiver ?
« Le calendrier coupe du monde de la prochaine saison est le pire que j’ai vu. » Ces mots sont de Federico Pellegrino. Le sprinteur italien, meilleur rival de Johannes Høsflot Klæbo dans la discipline, n’est pas du tout content du nombre de compétitions figurant au calendrier en 2019/2020. « On ne pourra jamais être au meilleur de notre forme à chaque course, il y en a trop, les temps de récupération sont trop courts, on risque de tomber malade. Plus de 50 compétitions, c’est bien trop pour une saison », continue l’italien, interviewé par VG. L’Italien affirme que la FIS est tout à fait au courant de ces revendications, faites par plusieurs athlètes.
Pellegrino souhaiterait aussi moins de compétitions pour que chaque course voit s’affronter les meilleurs. « Par exemple, Klæbo n’est pas venu à Cogne l’an dernier, rappelle-t-il. Mais je ne lui en veux pas, il y a trop de courses. C’est dommage que la FIS ne voit pas que ça pénalise certains organisateurs. »
Interrogé après ces déclarations, le Norvégien n’est pourtant pas allé dans le sens de son rival. « Je crois que c’est amusant d’avoir beaucoup de possibilités de concourir, assure Klæbo dans les colonnes de VG. Je crois qu’on s’entraîne pour ça, même s’il faut en effet faire attention à ne pas tomber malade, c’est plus risqué. » Le jeune fondeur est pourtant d’accord sur un point : impossible de participer à chaque compétition, il faut faire des choix.
Pierre Mignerey, directeur de course du ski de fond à la FIS, a lui aussi réagit : « je suis d’accord qu’il y a trop de sites de compétitions mais personne ne veut disparaître du calendrier, conclut-il. Si l’on veut réduire le calendrier, les organisateurs doivent être prêts à faire des compromis et à se partager les week-ends, à alterner en fonction des saisons. »
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Enterrement d’Hanevold
Deux semaines après sa mort, chez lui, à 49 ans, le monde du biathlon a dit au revoir une dernière fois à Halvard Hanevold, lors de son enterrement à Asker. Sa famille, ses amis et les grands noms du biathlon norvégien étaient tous réunis pour ce moment de recueillement, à la mémoire du champion.
« Je crois que nous sommes tous profondément tristes, confie Liv Grete Skjelbreid au micro de la NRK. En même temps, nous sommes heureux de partager tous les souvenirs que nous avons d’Halvard. Il a fait tellement pour notre sport, il était aussi quelqu’un de bien et il laisse un grand vide. »
Le président du biathlon, Arne Horten, a tenu le même discours à l’église, lors de l’enterrement, saluant la mémoire d’un athlète très populaire en Norvège.
Ole Einar Bjørndalen était lui aussi à l’enterrement, tout comme les anciens entraîneurs Audun Svartdal et Tore Øvebrø.
L’acteur norvégien Trond Espen Seim était aussi présent et a lu le poème « Jag gråter » (« Je Pleure ») d’Ulf Lundell.
« Sa disparition est une perte énorme, il nous manquera pour toujours », dit l’inscription sur sa tombe. Des mots qui résonnent en toutes les personnes présentes à la cérémonie.
Photo : Nordic Focus