CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Les Norvégiens déçus des conditions de Planica
Vendredi, les équipes font grise mine à Planica, surtout les Norvégiens. Pas d’entraînement sur la piste de ski de fond, fermée pour préserver le peu de neige qui constitue le tracé. « Je ne comprends pas la décision de la FIS de venir ici où il n’y a pas de neige alors qu’il y en a déjà dans le Nord ou dans d’autres endroits en Europe », commente Maiken Caspersen Falla, venue pour défendre son maillot rouge du sprint et qu’elle a finalement perdu en Slovénie.
« Planica aurait dû payer une amende si elle avait dû annuler la compétition, alors elle a tout fait pour que ça ne soit pas le cas mais ce n’est pas respectueux envers les athlètes, continue la Norvégienne. Ce sera presque la loterie avec des virages assez dangereux et une piste très étroite. Après Davos où nous avions des conditions parfaites, c’est réellement dommage. »
Les athlètes ont tout de même eu droit à un tour de reconnaissance… A pieds. « C’est triste », tranche Lotta Udnes Weng. « C’est plus de la glace que de la neige, avec la vitesse que l’on va prendre, une chute peut être dangereuse », ajoute Gjøran Tefre.
Finalement, la neige tant attendue est arrivée dimanche mais, en grande quantité, elle a aussi compliqué la tâche des farteurs et des fondeurs.
Un week-end vraiment difficile puisqu’en prime, les sprints individuels ont dû être interrompus une vingtaine de minutes samedi à cause de l’orage. Une décision saluée par Arild Monsen, entraîneur de l’équipe de sprint norvégienne : « je dois avouer que je ne suis pas un dur à cuire et avec la grêle et le tonnerre, je n’étais pas rassuré de tenir le parapluie sous ce temps, j’étais content de me mettre à l’abri », confie-t-il aux médias.
Le dimanche, nouveau coup dur pour les organisateurs de Planica : à cause des fortes chutes de neige, une arche gonflable s’écroule, seulement trente secondes avant le passage des fondeuses du team sprint.
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Sunbdy : problèmes de dos
Martin Johnsrud Sundby vit un début de saison difficile. Loin de ses coéquipiers lors du dernier camp d’entraînement, il était rentré à la maison, préférant s’entraîner seul avant l’ouverture de la saison à Beitostølen.
Là, il n’avait pas brillé. Encore moins à Ruka. A Lillehammer, il semblait reprendre des couleurs avec une 5e place. Mais à Davos, l’histoire noire de ce mois de décembre reprenait : Sundby, engagé sur le 15km, ne terminait pas la course.
Après deux tours, le Norvégien choisissait de s’arrêter. La raison ? De grosses douleurs au dos. « Il souffre beaucoup, il n’arrive pas à se plier correctement », explique son coach Eirik Myhr Nossum à nos confrères de la NRK.
Un épisode qui rappelle celui de Beitostølen où le vétéran de l’équipe nationale avait connu les mêmes problèmes. « Ça ne suffira pas de mettre un patch, plaisante Nossum. J’espérais vraiment que c’était passé avec sa course à Lillehammer mais non. »
Désormais, le plan est de remettre Sundby sur pieds pour qu’il soit prêt à la mi-janvier, après le Tour de Ski, pour faire son grand retour.
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Les filles rêvent de voler
Depuis 2004 et les sauts d’essai à Vikersund, aucune sauteuse à ski n’a été autorisée à s’envoler du haut d’un tremplin de vol. Le nouveau directeur de course, Sandro Pertile, ne s’y oppose pas fermement mais il ne prévoit pas non plus de résoudre cette inégalité avant les prochaines saisons : « nous allons établir un plan d’actions sur plusieurs sujets dans les 15 prochaines années et nous évaluerons cette thématique avec un groupe d’études, entre autres », dit-il à la NRK.
De quoi énerver Maren Lundby qui rêve de se confronter à ses coéquipiers masculins en vol à ski. « On ne saura jamais si nous en sommes capables si nous n’essayons pas, argue-t-elle. Il faut se lancer et proposer une compétition de vol féminine. » Car comme les hommes, les sauteuses à ski rêvent de voler toujours plus loin et plus haut. « C’est mon plus grand rêve », confie-t-elle.
Dans sa démarche, elle est soutenue par la plupart de ses coéquipières et adversaires. L’Autrichienne Chiara Hoelzl affirme ainsi : « nous sommes prêtes à voler et j’espère que nous obtiendrons vite cette autorisation. »
Katharina Althaus, grande rivale de Lundby la saison dernière, soutient quant à elle partager le rêve de la Norvégienne : pouvoir faire du vol à ski. « Nous ne voulons même pas une coupe du monde de vol ou un championnat, plaide Anna Odine Strøm, on veut juste pouvoir sauter sur un tremplin de vol. »
Pour l’entraîneur de l’équipe nationale norvégienne féminine, Christian Meyer, il serait important de proposer une compétition de vol dès l’hiver prochain et même d’inclure les sauteuses lors des championnats 2022 qui se dérouleront à Vikersund.
Walter Hofer, qui prendra sa retraite à la fin de l’hiver, craint quant à lui que trop peu d’athlètes féminines soient prêtes à sauter sur de si grands tremplins. « On ne peut pas faire une compétition avec trois sauteuses », rappelle-t-il. La sécurité avant tout mais les sauteuses à ski obtiendront-elles quand même gain de cause ?
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Iversen et Klaebo en désaccord
Johannes Høsflot Klæbo n’a jamais caché sa volonté d’inclure les super sprints (de 100 mètres) en coupe du monde de ski de fond. Pour lui, cela permettrait le renouvellement de la discipline. « Si nous voulons promouvoir le fond, il ne faut pas s’opposer à des changements, explique le grand-père de l’athlète à la NRK. Johannes et moi pensons qu’il faut au moins essayer de développer cette idée, ça apporterait un renouveau au sport, un nouvel engouement. »
Pour montrer son engagement, Klæbo espère pouvoir participer au super sprint de Dresden qui se déroulera la veille de l’étape de sprint de coupe du monde.
Pour lui, il n’y a en effet que des avantages à cette formule : peu de besoins en infrastructures et une possibilité pour de jeunes fondeurs de briller plus facilement que sur des longues distances.
Mais dans cette bataille, Klæbo ne reçoit que peu de soutien en Norvège. Arild Monsen, entraîneur de l’équipe de sprint, pense ainsi que le super sprint ne pourra ni apporter plus au ski de fond, ni le sauver.
Emil Iversen va même plus loin : « le super sprint est ennuyeux et ça n’est pas vraiment du ski de fond, affirme-t-il. Je suis opposé à un quelconque « renouvellement » de cette façon. On ne peut pas changer le ski de fond grâce à une compétition qui n’en est pas vraiment. Et je resterai ferme sur ma position, ce n’est pas la voie à suivre. »
Pour Iversen, qui se qualifie lui-même de « vieux-jeu », le ski de fond doit rester une compétition qui « dure plus de dix secondes » et se déroule dans la forêt. « En revanche, je crois qu’on devrait améliorer l’attractivité des week-ends de coupe du monde », avoue-t-il.
Martin Johnsrud Sundby est plutôt du même avis, arguant que les super sprints décourageraient des nations et feraient perdre un peu de « l’identité duski de fond » pour laquelle il se bat tant en protégeant, entre autres, le style classique.
Pour le grand-père de Klæbo, il ne faut pas oublier qu’il est important d’évoluer avec le temps. « On pourrait penser que Lillehammer est un incontournable de la coupe du monde, mais de moins en moins de spectateurs viennent, rappelle-t-il. Il faut emmener la compétition où les gens veulent la voir. Par exemple, impossible de faire un 15 km à Paris mais un 100 mètres… » Alors, bientôt une coupe du monde de fond dans les capitales européennes ?
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Les fixations de saut plus dangereuses ?
Les fixations des chaussures de saut seraient-elles la raison des nombreuses blessures aux genoux des athlètes ? C’est en tous cas ce que dénoncent les experts norvégiens de la NRK. « Pour moi, la FIS devrait interdire ce type d’équipement », commence l’ancien sauteur Johan Remen Evensen, interrogé juste après la chute de son compatriote Thomas Aasen Markeng qui a dû renoncer au reste de sa saison. « Je crois qu’on peut dire qu’il y a en effet bien plus de ce type de blessure qu’auparavant dans le saut », continue Evensen, appuyé par Clas Brede Bråthen, chef du saut norvégien. Pour preuve, les blessures de Markeng, Fannemel, Tande ou encore Gangnes ces derniers hivers.
Pour le commentateur norvégien, la raison est simple : les nouvelles fixations, instaurées par Simon Ammann en 2010 lors des Jeux olympiques où il a remporté deux médailles d’or individuelles. Dès lors, tous les sauteurs ont adapté cet équipement. « Bien sûr, cette fixation permet de garder les skis plus plats, d’aller plus loin en l’air mais à l’atterrissage, elle pose problème et tire sur la jambe », explique Evensen.
Clas Brede Bråthen, soutenant cet argument, admet tout de même qu’aucune étude n’appuie les déclarations de l’ancien sauteur. « Il faut absolument que l’on sache si c’est vrai et dans ce cas, nous devrons agir », dit-il au micro de la NRK.
Walter Hofer, directeur de course à la FIS, est du même avis : « nous allons vraiment étudier la question, au regard des nombreux incidents depuis le début de l’hiver et nous espérons avoir des éléments qui nous montreront quelle direction prendre pour cette partie du règlement à l’avenir, si l’on doit interdire ces fixations ou non », conclut-il.
https://www.youtube.com/watch?v=CHiql_WxZKU
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Gala des Sports : les nominés
Outre le Prix du Public, les athlètes norvégiens espèrent souvent être nominés et récompensés à l’annuel Gala des Sports. Et en ski nordique, nombreux sont les athlètes nominés dans les différentes catégories.
Pour le meilleur athlète de l’année, on retrouve ainsi Johannes Høsflot Klæbo, Johannes Thingnes Bø ou encore Jarl Magnus Riiber qui ont tous les trois dominer leur discipline cet hiver.
Chez les femmes, Tiril Eckhoff, Marte Olsbu Røiseland, Maiken Caspersen Falla, Therese Johaug, Ingvild Flugstad Østberg ou encore Maren Lundby sont toutes nominées comme meilleure athlète féminine de l’année.
Par équipes, le relais du combiné, du fond masculin ou du biathlon mixte sont toutes elles aussi de potentiels lauréats face aux équipes féminine de football ou masculine de handball.
Parmi les espoirs, on retrouve en revanche seulement le biathlète Vetle Sjåstad Christiansen. Enfin, les entraîneurs du biathlon masculin et du fond masculin sont nominés pour être les meilleurs coachs de l’année.
Pour l’athlète de l’année (choisi par le public), Johannes Thingnes Bø, Therese Johaug, Johannes Høsflot Klæbo et Maren Lundby sont aussi bien placés pour remporter un prix.
Restera ensuite le prix des athlètes, le prix d’honneur du jury et enfin le « modèle » de l’année.
De nombreuses nominations qui permettraient à certains de remporter plus d’un prix pour lequel ils sont favoris. Johannes Thingnes Bø et Johannes Høsflot Klæbo pourraient ainsi remporter pas moins de trois prix et sont les grands favoris de l’année.
Reste au jury à les départager. Celui-ci sera composé, entre autres, de la fondeuse Marit Bjørgen et du skieur alpin Kjetil Andre Aamodt. Les prix seront attribués le 4 janvier.
https://www.vg.no/sport/i/awdJ6M/her-er-de-nominerte-til-idrettsgallaen
https://www.nrk.no/sport/desse-er-nominert-til-idrettsgallaen-2020-1.14829153
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God Jul !
Demain, c’est Noël ! Et en cette veille de fête, les skieurs norvégiens ont déjà commencé à envoyer leurs vœux sur les réseaux sociaux. Grand gagnant : Robert Johansson, répétant « God Jul » sur un tapis bagages d’aéroport. Petter Northug Jr, lui, continue son calendrier de l’avent des dimanches.
Joyeux Noël !
God jul ? pic.twitter.com/L0wEkEhNAP
— Hopplandslaget ? (@Norskijump) December 23, 2019
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Ønsker dere alle en God Jul, kos dere masse ??
Une publication partagée par Petter Northug Jr (@jantelov1) le 22 Déc. 2019 à 8 :23 PST
Photo : Nordic Focus
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1 Commentaire(s)
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Hervé Gasser
24/12/2019 à 18 h 27 min
Le ski de fond ne ressemble plus à rien.
Le 50km mass start est déjà une catastrophe.
Trop de weekend « vides » et trop de sprints.
L’essence du ski de fond est la distance, le départ individuel,et les paysages.
Klaebo est le symbole de la jeunesse…un usurpateur.