CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
-
Østberg : « j’ai échoué »
Elle a fait son grand retour sur le Tour de Ski, débutant sa saison par une 4e place. Ingvild Flugstad Østberg était fortement attendue sur le circuit coupe du monde de ski de fond après avoir été interdite de course par les médecins de sa fédération à la mi-novembre.
Si elle n’était pas malade, les médecins ont aussi affirmé que ce n’était pas pour des problèmes alimentaires ou de poids que la fondeuse n’avait pas reçu le feu vert. Si personne ne saura vraiment ce qui est arrivé à Østberg, la jeune Norvégienne a été marquée par son mois loin de la coupe du monde.
« J’ai eu ce sentiment d’être un mauvais « modèle », confie-t-elle aux médias. Vous savez, parfois, vous sentez que vous êtes bien, que vous pouvez inspirer d’autres personnes et que vous devez donc être un exemple. Et soudain, rien n’allait et j’ai eu l’impression d’échouer. »
La fondeuse a toujours souhaité défendre des valeurs qu’elle juge essentielles pour la jeunesse qui peut la regarder. Mais, surmédiatisée parce qu’elle n’allait pas bien, Østberg a eu l’impression de ne plus véhiculer ce qu’elle souhaitait. « J’ai fait ce que je devais pour pouvoir enfiler de nouveau un maillot de course, assure-t-elle. Ma santé est très importante et ça a été difficile de ne pas prendre le départ, de regarder les courses à la TV. Mais je ne me voyais pas manquer le Tour de Ski. Je ne sais pas si j’irais au bout mais je voulais y participer. »
Pour les experts, ce choix n’est peut-être pas le plus judicieux. « Débuter la saison avec un Tour de sept compétitions en neuf jours, c’est osé et il aurait peut-être mieux valu commencer par un seul week-end, juge Torgeir Bjørn, expert NRK. Il ne faut pas non plus qu’elle se mette trop de pression. »
Østberg, elle, espère vite retrouver son niveau et rivaliser avec Johaug, comme elle a pu le faire pendant l’intersaison.
-
Nossum inquiet pour la montée finale du Tour
La FIS a décidé de changer les modalités de l’étape finale du Tour de Ski. Au lieu d’une poursuite, la montée de l’Alpe Cermis sera cette année une mass-start. Et ce format inquiète l’entraîneur de l’équipe de fond masculine norvégienne, Eirik Myhr Nossum. « Je crois que nous ne sommes pas prêts alors nous aviserons le moment venu, confie-t-il à la NRK. Ça sera vraiment délicat et il faudra faire attention aux possibles accrochages. Parfois, j’ai du mal à en dormir la nuit. »
Autre problème pour Nossum : le vainqueur du Tour de Ski ne pourra être déclaré avant que tous les athlètes soient arrivés. Cela signifie donc que chacun devra tout donner pour être le mieux placé possible en haut de l’Alpe Cermis. Cela veut aussi dire qu’il faudra un grand nombre de membres du staff le long de la piste pour informer les fondeurs. « C’est vrai que ça pourra être difficile à suivre, estime Torgeir Bjørn, expert NRK, même pour les athlètes. Mais ça peut aussi très bien fonctionner, comme pour le cyclisme. Ce format vaut la peine qu’on lui donne une chance. »
Attention, toutefois, à ne pas reproduire les incidents de Lenzerheide lors de la mass-start samedi. Pour Simen Hegstad Krüger ou encore Emil Iversen, certains athlètes n’ont pas fait preuve de beaucoup de fairplay, bloquant leurs adversaires en voulant à tout prix passer là où il n’y avait pas de place pour tous.
« Il y avait des bras et des jambes partout, plaisante Krüger. Je suis content de ne pas être tombé, très franchement », continue-t-il plus sérieusement.
Le fondeur confie même qu’il a fini par jouer des coudes pour se faire de la place. « Ça ne servait à rien d’être gentleman mais je l’ai compris un peu tard et j’ai perdu des places », estime-t-il. Iversen lui montre son soutien, admettant que c’était surtout à qui ne perdrait pas trop de positions et pas à qui gagnerait la compétition. « C’était le chaos », confirme Jan Thomas Jenssen, nouvel arrivant sur le Tour de Ski. « Il y a eu des bâtons brisés, on s’est marché dessus mais c’est le meilleur qui a gagné au final », conclut Klæbo, fairplay avec son adversaire russe Ustiugov.
-
Tønseth regrette le Portugal
Il a insisté et il a obtenu gain de cause : Didrik Tønseth a manqué les épreuves de Lillehammer pour participer aux championnats d’Europe de course cross-country. Il y a pris la 25e place et était le 2e Norvégien au classement. Mais a-t-il fait le bon choix ?
Car depuis son retour sur la coupe du monde de ski de fond, Tønseth ne brille pas.
Seulement 49e sur le 15km de Davos, 17e sur la première étape du Tour de Ski, il ne s’est ensuite pas qualifié pour le sprint. « J’étais bien parti à Ruka et Beitostølen et je devrais être en meilleure forme, peste le Norvégien. Je n’aurais peut-être pas dû aller au Portugal. J’ai été malade juste avant d’y aller et depuis, je ne suis plus en forme. »
Après avoir choisi la course plutôt que le repos, Tønseth en subit logiquement le contrecoup et dans une équipe comme celle de fond norvégien, une méforme peut parfois coûter la sélection en coupe du monde…
Cadeau de Noël pour Jenssen
« Quand la fédération m’a appelé jeudi, j’ai sauté au plafond », plaisante Jan Thomas Jenssen. Et il y a de quoi ! Le lendemain de Noël, le fondeur norvégien apprenait que, malgré ses résultats inexistants en coupe du monde, il était sélectionné pour prendre le départ du Tour de Ski. « C’est une énorme opportunité, explique-t-il au micro de TV2. Jusqu’ici, les seules compétitions que j’ai faites, c’était grâce aux quotas nationaux et je ne me souviens pas avoir fait mieux que 52e ! Je suis ravi de pouvoir prendre part à des courses hors de la Norvège pour montrer ce dont je suis capable. »
Et Jenssen n’a pas de petits objectifs. En tant que Norvégien, il espère bien se battre aux avant-postes. Des prétentions réalistes puisqu’en coupe scandinave cette saison, il a déjà engrangé plusieurs victoires. « Je crois avoir un coup à jouer sur les mass-starts, confie-t-il. C’est pour ça que je pense que j’ai mes chances sur le Tour. » Il n’a d’ailleurs pas menti puisque sur la course d’ouverture, il faisait partie de l’armada norvégienne et a terminé à une belle 8e place, son meilleur résultat en carrière ! Il s’est ensuite qualifié pour le sprint où il a terminé en quart de finale après une chute collective dans le dernier tour. Mais plus de peur que de mal et, surtout, avant sa chute, il était très bien placé et n’a pas que joué les figurants.
> Suivez le Tour de Ski avec Nordic Magazine :
-
Eckhoff remercie son coach
Elle a réalisé le triplé au Grand-Bornand et a engrangé quatre victoires de suite. Tiril Eckhoff a été impériale en France et elle tient tout particulièrement à remercier son nouveau coach de tir : Patrick Oberegger. « C’est lui que je dois remercier pour ces quatre victoires consécutives, affirme Eckhoff au micro de la NRK. Nous avons travaillé dur ensemble, il a vu mon potentiel et m’a aidée à progresser. »
Surtout, la biathlète tient à remercier son entraîneur italien d’avoir déménagé en Norvège, à Oslo. Jusqu’ici, jamais l’équipe féminine n’avait profité d’un suivi aussi soutenu, leurs anciens coachs étant souvent bien trop loin géographiquement. « Il a tout sacrifié pour nous, il avait une grande maison à Anterselva et il a déménagé dans un appartement en sous-sol à Oslo, je lui suis vraiment reconnaissante », déclare la Norvégienne, émue.
Pour Oberegger, pourtant, il ne pouvait pas en être autrement. « J’ai pris la bonne décision en déménageant ici, assure-t-il. Je n’échangerai ma place avec personne. Je me sens bien dans mon travail, je suis heureux de l’équipe et j’espère que ça va continuer dans cette voie. » Il se sent tellement bien qu’il fêtera même Noël avec ses athlètes. « Nous allons découvrir les traditions de Noël italiennes », rit Eckhoff qui a déjà reçu un très beau cadeau avec la 2e place au général.
« Je ne suis pas surpris, conclut Oberegger. Elle fait enfin en compétition ce qu’elle réalisait déjà à l’entraînement. Elle a pris confiance au tir et après tout le travail investi, ce n’est que justice. »
-
Tande et son chat noir
Son début de saison en coupe du monde de saut à ski était extrêmement bon. Maillot jaune, victoires, tout souriait à Daniel-André Tande. Jusqu’au vendredi 13 décembre où il se blessait à la cheville. Un accident un peu stupide puisqu’il n’a pas pu éviter un ski adossé à un mur et qui est tombé sur lui.
S’il saute encore, depuis, il a perdu son « bon feeling ». « Je ne sais pas si je suis superstitieux, tout ce que je sais, c’est que c’est arrivé un vendredi 13 et que depuis, je ne me sens pas en aussi bonne forme », déclare Tande dans les colonnes du quotidien VG. Sa cheville lui fait en effet toujours mal et à Engelberg, il n’a pris aucun point. A Oberstdorf, sur la première étape de la Tournée des Quatre Tremplins, il s’est difficilement qualifié pour la compétition (46e sur 50).
Pourtant, il est le grand favori norvégien pour remporter la Tournée et pour succéder à Anders Jacobsen, vainqueur il y a maintenant 13 ans. « Je dois faire huit bons sauts et je pense en être capable, j’ai fait une bonne séance à Lillehammer à Noël », affirme le sauteur norvégien. Reste à savoir si son chat noir l’a quitté.
Au vu de son résultat lors de la compétition d’Oberstdorf, il semble qu’il n’en soit pas encore débarrassé. Avec 112,5 m lors du concours, il termine 43e, bien loin du leader de la Tournée.
> Suivez la Tournée des Quatre Tremplins avec Nordic Magazine :
Photo : Nordic Focus