CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Lindvik : l’histoire d’un exploit
A 21 ans, Marius Lindvik a enfin réalisé l’un de ses grands objectifs : remporter une compétition de coupe du monde. Mieux, il l’a fait deux fois. Sur la Tournée des Quatre Tremplins.
Après sa victoire à Garmisch-Partenkirchen, avant celle d’Innsbruck, le Norvégien s’est confié sur ce grand jour : « je crois que je ne réalise pas encore, dit-il à Dagbladet. C’est un rêve d’enfant qui se réalise et j’apprécie particulièrement que ce soit ici, c’était une compétition que je ne manquais jamais quand j’étais enfant. »
Après son succès, son téléphone n’a cessé de sonner, rançon de la gloire. « Je n’ai pas eu le choix : j’ai dû l’éteindre, sourit Lindvik. Je suis très reconnaissant à tous ceux qui m’ont félicité. » Mais avant, il a tenu à appeler ses parents. « Mon père m’a emmené à travers toute la Norvège pour aller sur les compétitions, je leur dois beaucoup à tous les deux », explique-t-il. Très fiers, Trond et Torill Lindvik ont aussitôt sauté dans un avion pour être présents à Innsbruck et voir leur fils remporter la qualification puis la compétition en Autriche. « Je suis tellement heureux de les rendre aussi fiers », continue le sauteur. « Ça valait la peine de faire le déplacement », confient ses parents.
La belle histoire de Marius Lindvik montre aussi que l’on peut être l’un des meilleurs sauteurs au monde en n’ayant pas commencé au plus jeune âge. En effet, le Norvégien avait déjà douze ans lorsqu’il a fait son premier saut. « J’étais plus âgé que tout le monde quand j’ai débuté, raconte-t-il. Mais j’ai progressé assez vite et c’est cool d’y repenser et de voir tout le chemin parcouru en si peu de temps. » Son coach, Alexander Stöckl, dit de lui qu’il est dédié à son sport.
A 100% ? Pas entièrement puisqu’il aime aussi s’adonner à la musique.
Lindvik est d’ailleurs DJ à ses heures perdues et il compose. Un passe-temps qui empiète parfois sur son entraînement. « Je me suis rendu compte que quand je faisais de la musique tard le soir, j’étais moins bon le lendemain alors je dois faire attention, le saut est mon premier objectif », conclut l’athlète norvégien.
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L’hommage à Romøren
A Innsbruck, l’équipe norvégienne de saut a tenu à rendre hommage à l’un des leurs : Bjørn Einar Romøren.
Ancien sauteur, désormais membre du staff de l’équipe en tant que responsable marketing, Romøren souffre d’un cancer qui le tient éloigné du monde sportif. Mais pas de là à l’empêcher de regarder les compétitions à la télévision. C’est donc sur son canapé qu’il a vu sur le bras de chaque membre de l’équipe un sticker lui montrant leur soutien. « Je sais bien qu’ils sont avec moi, qu’ils m’encouragent, réagit-il, ému, dans les médias. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’ils fassent ça. Heureusement, ils ont fait de bons sauts avant de montrer leurs bras, ça aurait été moins sympa s’il n’avait fait que 112m. »
Clas Brede Bråthen, directeur sportif de l’équipe de saut, a précisé qu’il tenait à ce que toute l’équipe montre le soutien qu’elle veut apporter à Romøren dans « le combat le plus dur de sa vie. » « C’est important pour moi d’être là pour lui, pour nous tous, témoigne Johann Andre Forfang. Tout le monde nous demande sans cesse de ses nouvelles et j’espère que tous ces témoignages lui donneront encore plus la force de se battre. »
Walter Hofer a même tenu à ajouter un mot dans les médias norvégiens : « Bjørn fait partie de la grande famille du saut et c’est normal qu’une famille soit là pour les siens. »
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Valnes réprimandé
Erik Valnes a abandonné le Tour de Ski en plein milieu d’une course. A court d’air, il n’arrivait plus à respirer correctement et a préféré arrêter les frais, connaissant assez bien son corps pour savoir quand mettre un terme à une course.
Fâché et déçu, il est rentré en Norvège après seulement trois étapes de la compétition. Mais pas sans un avertissement de la FIS.
En effet, quand Valnes a abandonné lors du premier 15 km de Toblach, il a passé ses nerfs sur la barrière non loin. Armé de son bâton, il l’a frappé à plusieurs reprises, laissant voir sa rage de devoir renoncer au Tour de Ski. Malheureusement, il était juste à côté de spectateurs dont des familles. « Il n’a fait de mal à personne mais ce n’est pas l’image que nous voulons donner de la Coupe du monde, a commenté Pierre Mignerey, directeur des courses du ski de fond à la FIS. Nous l’avons donc convoqué devant le jury de la course, il s’est expliqué et a dit qu’il regrettait beaucoup. »
Sentence : Erik Valnes a dû aller s’excuser auprès des spectateurs et a été puni d’une amende. « Nous savons qu’au moins son entraîneur est allé présenter ses excuses et nous espérons qu’Erik a fait de même, continue Mignerey. Mais, très franchement, je crois qu’il a compris. C’est un premier avertissement et ça ne doit pas se reproduire. »
Erik Valnes, honnête, a déclaré à la NRK ne pas avoir retrouvé la famille après être allé voir le jury de la course. « Mais je tiens vraiment à m’excuser auprès d’eux et de tout le monde, j’ai honte de mon geste », conclut-il.
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Nouvel An à Garmisch
Tous les ans, les sauteurs à ski fêtent le Nouvel An à Garmisch-Partenkirchen, en plein milieu de la Tournée des Quatre Tremplins. Les Norvégiens ont donc instauré leur petite tradition pour changer d’année.
Chaque 31 décembre, avant le feu d’artifice, ils partagent un repas et chaque nouveau venu sur la Tournée doit faire un discours. Cette année, c’était au tour des athlètes Marius Lindvik, Anders Håre et Sondre Ringen ainsi que l’entraîneur adjoint Thomas Lobben. Et les plus anciens ne sont pas toujours très tendres avec leurs coéquipiers, comme l’a admis Daniel-André Tande.
« Ils ont commencé dès la première compétition de la saison, ils nous ont mis la pression avec ce discours, plaisante Marius Lindvik. Et franchement, je n’ai pas hâte d’y arriver. » Son compagnon de chambre, Tande, lui a tout de même donné sa recette secrète avant qu’il ne passe l’épreuve du feu. « L’important, c’est de faire une ou deux blagues, ça détend tout le monde », affirme-t-il.
Robert Johansson, lui, n’a pas un bon souvenir de son discours. « On m’avait raconté tellement de mensonges sur ce qui allait se passer que j’appréhendais beaucoup, explique-t-il. Et en plus, la TV était là pour me filmer. Ce n’était pas drôle du tout », rit-il.
Alexander Stöckl, leur entraîneur, pense quant à lui que c’est un bon moyen de penser à autre chose. « Mais mon discours préféré restera toujours celui d’Ole Marius Ingvaldsen, confie-t-il. Il avait fait une blague extrêmement drôle mais on ne peut pas la raconter dans les médias. »
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Les bonnes résolutions des fondeuses
Comme tout le monde, les fondeuses norvégiennes prennent eux aussi de bonnes résolutions en début d’année. Elles ne vous diront en revanche pas si elles arrivent à les tenir. Mais elles ont confié à TV2 quelles étaient celles pour 2020.
Heidi Weng est la première à se lancer : « je vais essayer de mieux ranger mes affaires, c’est souvent le chaos mais c’est comme ça que je m’y retrouve, plaisante-t-elle. Heureusement, quand je partage ma chambre avec quelqu’un comme Kari, aussi bordélique que moi, ça ne se voit pas trop. Mais je dois trouver un moyen de mettre de l’ordre. » Une bonne résolution qui lui permettra, d’après elle, de ne plus oublier ou perdre tout le temps ses affaires.
Astrid Uhrenholdt Jacobsen, elle, est au total opposé. Très ordonnée, la future médecin prend aussi tout le temps soin de toute l’équipe. « Je suis un peu une maman poule, sourit-elle. Mais je pense que c’est bien que chaque athlète rappelle aux autres les bons gestes, le médecin de l’équipe ne peut pas tout faire. » Pour ce qui est de sa bonne résolution personnelle, en revanche, elle n’a pas beaucoup d’idées. « Je me fixe des objectifs tout au long de l’année et je les respecte mais je n’en prends pas particulièrement au Nouvel An », avoue Jacobsen.
Ingvild Flugstad Østberg a trouvé la sienne : « je veux aller à Anfield voir Liverpool jouer », confie-t-elle. Une résolution qu’elle devrait facilement tenir.
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Nossum malade
A Toblach, l’équipe masculine de ski de fond norvégien s’est retrouvée privée de son entraîneur. Eirik Myhr Nossum a en effet attrapé un virus ressemblant à une gastro. Il a aussitôt été éloigné de ses athlètes. La fédération norvégienne a même décidé de le changer d’hôtel pour qu’il ne contamine pas l’équipe.
En attendant, Arild Monsen, coach de l’équipe sprint, a pris le relais. « Mieux vaut ne pas devenir hystérique, précise Monsen dans les colonnes de VG. Nous allons voir comment cela évolue mais il s’est senti mal le soir et nous avons préféré prendre nos précautions. »
Mais dans l’équipe norvégienne, ces précautions sont telles que la méfiance collective s’installe très vite. Pendant un stage, il y a quelques années, presque tous les athlètes étaient tombés malades. Depuis, les consignes sont strictes dans l’équipe dans de tels cas.
Heureusement, Nossum s’est vite remis sur pieds et a pu reprendre ses fonctions d’entraîneur.
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Pas de grand chelem pour Bø ou Klæbo
Le biathlète Johannes Thingnes Bø et le fondeur Johannes Høsflot Klæbo n’auront remporté aucun prix au grand Gala des Sports norvégien. Ils se sont fait voler la plupart de leurs récompenses par Karsten Warholm, trois fois récompensés cette année après avoir dominé l’athlétisme norvégien.
En revanche, Therese Johaug a elle été sacrée athlète féminine de l’année. « J’apprécie vraiment cette récompense, a-t-elle réagi au micro de la NRK depuis Val di Fiemme. Et je tiens à remercier tous ceux qui m’ont aidée à revenir en haut du podium. » De son côté, Maren Lundby a été élue modèle de l’année, un grand honneur pour la jeune sauteuse à ski.
Photo : Nordic Focus