CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Eckhoff, meilleure que Skjelbreid et Berger ?
A Rupholding, Tiril Eckhoff a revêtu le maillot jaune pour la première fois de sa carrière. Avec six victoires dans la saison, elle est l’une des sérieuses prétendantes au gros globe de cristal. Elle succéderait alors à Liv Grete Skjelbreid et Tora Berger. « Elle a prouvé qu’elle en était capable et, se faisant, elle a brisé une barrière mentale, estime Skjelbreid. Désormais, il va être difficile de la battre. »
Attendue depuis longtemps comme la successeuse de Tora Berger qui a pris sa retraite en 2014, Eckhoff a connu un passage à vide au point qu’elle a bien cru qu’elle ne parviendrait jamais en haut du classement mondial. « Je ne me détendais pas assez, j’analysais tout en permanence et ça ne me réussissait pas », avoue la Norvégienne.
Six hivers plus tard, elle y est enfin. « Elle est même mieux physiquement que ne l’étaient Skjelbreid ou Berger, réagit Emil Hegle Svendsen sur la NRK. Elle est extrêmement rapide et maintenant que le tir suit, elle peut devenir inarrêtable. »
Et avec l’aide d’Ingrid Landmark Tandrevold, amie proche d’Eckhoff, Svendsen voit bien son ancienne coéquipière continuer encore longtemps sa carrière. « En revanche, je lui ai dit plusieurs fois de ne surtout pas penser à l’objectif final mais de se concentrer sur chaque course, l’une après l’autre, pour ne pas se mettre la pression », termine l’ancien biathlète, lui-même vainqueur du général en 2010.
https://www.nrk.no/sport/tror-eckhoff-kan-bli-storre_enn-bade-skjelbreid-og-berger___-hun-har-bedre-fysiske-
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Sundby de retour
Absent du Tour de Ski, Martin Johnsrud Sundby n’était toujours pas aligné au départ ce week-end à Nove Mesto. « J’ai préféré prendre une semaine supplémentaire pour être sûr que mes problèmes de dos soient terminés », confie le Norvégien à VG.
Confronté à une lésion d’un muscle du bas du dos, Sundby n’a pas participé à une seule compétition depuis Davos. « Heureusement, ce n’était pas trop grave, il me fallait juste du repos, continue le fondeur. Je voulais faire le déplacement en République Tchèque mais j’ai préféré être raisonnable. Et en plus, reprendre avec le skiathlon d’Oberstdorf, l’une de mes distances préférées, c’est plutôt sympa. »
Le médecin de l’équipe, Øystein Andersen, et leur coach Eirik Myrh Nossum étaient tous deux d’accord avec le choix de Sundby. « Il y a un vieux dicton qui dit que si vous n’êtes pas sûr, c’est qu’en fait vous l’êtes », dit Nossum. Puisque l’athlète n’était pas certain de sa forme, c’est donc bien qu’il était sûr de ne pas devoir aller à Nove Mesto.
Andersen, lui, affirme que Sundby sera de retour tout de suite dans le haut du classement grâce à son expérience de la coupe du monde. « Il sait quand il lui manque quelque chose, même s’il n’est pas en compétition, j’ai confiance en lui », finit-il.
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Iversen et Holund : erreur de parcours
A Nove Mesto, samedi, lors du 15km, Hans Christer Holund n’a pas terminé la course. Emil Iversen, lui, a été disqualifié après l’arrivée. Et si leur sort final est le même, c’est avant tout car ils ont commis la même erreur : les deux Norvégiens se sont trompés de parcours !
Parti très fort, pointant devant aux premiers intermédiaires, Holund mettait soudainement fin à sa course. Les commentateurs norvégiens, dubitatifs, pensaient qu’il n’était pas en grande forme. La vérité était toute autre : après son premier tour, le fondeur n’a pas pris la bonne piste. « En 15 km, il y a six changements de piste, il faut donc rester concentré, explique Holund. J’étais un peu trop dans ma bulle et j’ai oublié. Les deux pistes sont parallèles et je l’ai réalisé après un kilomètre alors ça ne servait à rien de faire demi-tour. »
Même problème pour Iversen. S’étant trompé de piste mais ayant terminé la course, il a écopé d’un carton jaune. Comme il en avait déjà un, il a donc été disqualifié. Une sanction qui vient clôturer une journée plutôt mauvaise pour celui qui aspirait au gros globe de cristal. Il revenait de maladie et avait terminé à plus de deux minutes de Bolshunov avant de se voir retiré de la liste des résultats.
« Nous avons eu quelques problèmes avec la piste, admet leur coach Eirik Myhr Nossum. Mais les autres équipes en ont été capables alors c’est entièrement de notre faute », conclut-il.
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Krogh et Weng dans le même bateau
Finn-Hågen Krogh et Heidi Weng sont passés par les mêmes embûches ces dernières années. D’ailleurs, cet été, ils disaient déjà tous deux avoir beaucoup partagé pour remonter ensemble la pente.
Si Heidi Weng est de retour sur les podiums de coupe du monde, ce n’est pas encore le cas de Krogh. Mais il y a du mieux pour le Norvégien : il y a peu, il dominait la coupe scandinave face à Didrik Tønseth ou encore Matis Stenshagen. « Oui, quand j’entends Heidi, j’ai l’impression que nous avons vraiment traversé la même chose, que nous avons le même parcours », avoue-t-il à Dagbladet.
Le fondeur va même plus loin, avec humour : « en fait, nous sommes exactement pareil : nous sommes polyvalents, bruns aux yeux marrons. Peut-être que nous avons été séparés à la naissance ? » Une révélation qui fait sourire Heidi Weng, interrogée par Dagbladet : « oui, c’est vrai que nous sommes similaires sur plein de points », dit-elle. Les deux Norvégiens sont même très amis depuis leur arrivée dans l’équipe nationale junior.
Et ils n’étaient pas seuls puisqu’ils y côtoyaient déjà Ingvild Flugstad Østberg, Maiken Caspersen Falla, Ragnhild Haga, Kari Øyre Slind, Pål Golberg, Didrik Tønseth, Sindre Bjørnstad Skar et Tomas Northug. Une belle brochette qui compte de nombreux vainqueurs de coupe du monde et médaillés. « Nous nous amusions beaucoup, autant que nous nous entraînions en fait, confie Krogh. Mais c’est notre sérieux et notre investissement qui nous a emmené si haut. Nous pouvons être fiers. »
https://www.dagbladet.no/sport/kanskje-er-vi-skilt-ved-fodselen/7173355
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L’argent pour attirer les jeunes fondeurs
La Norvège s’inquiète : de moins en moins d’enfants et de jeunes pratiquent le ski de fond, se tournant vers d’autres sports. Pour pallier ce problème, le club d’Haltdalen dans le Trøndelag a pensé à une solution. « Nous donnons 100 couronnes à chaque enfant de moins de 16 ans qui vient s’entraîner le lundi », explique le coach Kjell Ove Oftedal, ancien entraîneur de l’équipe masculine de biathlon. Il dit avoir été inspiré par un comédien et écrivain qui distribuait de l’argent aux personnes venant voir son spectacle. Il donne donc l’équivalent de 10 euros aux jeunes skieurs pour qu’ils viennent s’entraîner et reprennent goût au ski de fond. « Le premier jour, quand ça s’est su, nous avons doublé notre effectif, sourit Oftedal. Il y a eu de bonnes réactions. » Un magasin de skis local a d’ailleurs offert plusieurs paires pour les pratiquants du club qui a aussi reçu de nombreux dons.
« Je sais qu’il y a aussi eu quelques commentaires négatifs, continue Oftedal dans les colonnes de Dagbladet. Mais je ne m’en soucie pas. Ce que je veux c’est que les jeunes fassent du sport : ils sont bien trop souvent inactifs. »
L’entraîneur s’est aussi associé avec le club voisin d’Ålen pour toucher plus de monde. Erik Røste, président de l’association de ski norvégienne, est très positif sur cette initiative : « tout ce qui peut redonner le goût du ski, du sport aux jeunes est bienvenu, affirme-t-il. Et j’espère qu’ils me feront un retour détaillé sur ce projet. »
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Oberhof : cimetière de skis
La météo à Oberhof lors de l’étape coupe du monde de biathlon est légendaire. Mais cette année, Ole Einar Bjørndalen et d’autres Norvégiens ont tenu à soulever un problème bien plus préoccupant. En effet, cette étape coûte aux biathlètes des centaines de skis par an. En cause ? « Il y a énormément de pierres et de terre sur la piste », déclare Erlend Bjøntegaard après le sprint au micro de la NRK.
Pour Tobias Dahl Fenre, chef du fartage pour le biathlon norvégien, cela veut surtout dire un surcoût énorme : c’est une soixantaine de paires de skis qui devront être changées un an avant leur date habituelle. De plus, il a fallu en renvoyer en Norvège pour réparation avant l’étape de Ruhpolding. « C’est coûteux, surtout pour une petite nation, commente Ole Einar Bjørndalen qui s’occupe désormais de l’équipe chinoise. Très franchement, Oberhof c’est l’endroit où on tue tous nos bons skis. »
Pour l’expert NRK, Ola Lunde, l’IBU devrait envisager de suspendre cette étape du calendrier mondial. « Oui, l’ambiance y est particulière mais ces dernières années, ils ont été incapables de fournir soit assez de neige soit une neige propre, explique-t-il. L’IBU doit prendre ses responsabilités. »
Pour Fenre, les organisateurs doivent aussi changer leur mode de fonctionnement : « ils doivent stocker plus de neige, je pense, dit-il. D’autres étapes mettent de la neige artificielle ou de la neige qui a été stockée tout l’été mais il n’y a pas de cailloux ou de terre dedans ! On peut aussi enlever les pierres mais je crois que les organisateurs d’Oberhof sont trop arrogants et ne se préoccupent apparemment pas de ça. »
Les organisateurs, eux, ont avoué qu’ils avaient eu du mal cette année à fournir des conditions idéales mais qu’ils travailleront sur ce problème avant les mondiaux de biathlon qui s’y dérouleront en 2023.
Photo : Nordic Focus