CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
-
La biathlète Synnove Solemdal s’arrête
« Ça fait longtemps que j’y pense », avoue Synnøve Solemdal, émue, au micro de TV2. La biathlète norvégienne a en effet décidé de mettre un terme à sa carrière.
Elle part avec deux victoires individuelles en coupe du monde, toutes les deux en poursuite à Hochfilzen en décembre 2012 et décembre 2013. C’est au même endroit l’année suivante, en 2014, qu’elle réussissait à enfiler le maillot jaune de leader de la coupe du monde après avoir pris une 2e et une 4e place sur la première étape de la saison à Östersund. « Je crois que c’est mon souvenir le plus amusant, confie Solemdal. C’était inattendu. Soudain, je surperformais et c’était génial. »
Mais son plus grand souvenir reste l’or par équipe à Oslo, devant son public. « C’était une journée parfaite, raconte-t-elle. Nous avions un énorme écart avec les autres équipes alors que pendant tout l’hiver, nous n’avions pas réussi à monter sur un seul podium. » La biathlète repart ainsi avec six titres par équipe, en mixte comme en relais féminin, entre 2012 et 2020, le dernier étant à Antholz-Anterselva cette année.
« Je suis satisfaite de tout ce que j’ai accompli, assure la Norvégienne. Je suis heureuse de cette décision, de partir maintenant même si, forcément, c’est beaucoup d’émotions. Désormais, j’ai hâte de reprendre mes études, ça a toujours été un de mes rêves. » Solemdal va ainsi retourner sur les bancs de l’école dès cet automne pour devenir ingénieure.
-
Qui dans l’équipe de fond féminin ?
Les places vont coûter cher cette année en équipe nationale de ski de fond. Mais si, habituellement, c’est l’équipe masculine qui pâtit le plus de cette sélection de haute volée, cette saison, ce pourrait bien être l’équipe féminine qui va affronter ce cruel dilemme.
En effet, avec le coronavirus et la crise financière qui touche les hautes instances du ski norvégien, les places seront sûrement réduites pour les fondeuses. Les équipes seront certainement présentées à la fin du mois mais la NRK a déjà fait un petit sondage pour savoir qui avait ses chances.
Bien évidemment, Therese Johaug, Heidi Weng, Maiken Caspersen Falla, Ingvild Flugstad Østberg et Ragnhild Haga ne semblent pas inquiétées. Les sœurs Lotta et Tiril Udnes Weng ainsi que Anna Svendsen et Ane Appelkvist Stenseth se sont elles aussi fait remarquer cette saison.
Mais quatre noms sortent aussi du lot et ne sont pas sûres d’obtenir une place parmi les 9 de la sélection nationale l’an prochain. Tout d’abord, Mari Eide et Kari Øyre Slind qui n’ont pas obtenu de très bons résultats cet hiver, les mettant ainsi sur la sellette. « Le seul moyen de sauver ma place, c’est que la fédération décide de faire des économies sur les camps d’entraînement cet automne et pas sur le nombre de places accordées aux fondeuses, réagit Slind au micro de la NRK. Mais je sais que mes chances sont très minces. »
Astrid Uhrenholdt Jacobsen et Helene Marie Fossesholm sont elles aussi en sursis. En effet, cette dernière n’est encore que junior mais pour s’améliorer, elle devrait pouvoir passer en équipe nationale senior. Problème, à seulement 18 ans, le choix n’est pas évident. De plus, Fossesholm est aussi investie dans le cyclisme en compétition et ne veut pour le moment pas choisir. « Mais c’est sûr que si j’entre en équipe nationale, alors je ferais moins de vélo, admet-elle. Tout dépendra de l’équipe dans laquelle je suis intégrée. »
Astrid Uhrenholdt Jacobsen, enfin, a besoin de temps pour étudier la médecine. Comme tous les ans, la question se pose de savoir si elle peut toujours s’investir autant avec l’équipe nationale que les années précédentes. « Nous attendons de savoir son choix, déclare Geir Endre Rogn, entraîneur de l’équipe féminine avec Ole Morten Iversen. Soit elle décide de lever le pied en ski, soit de s’investir complètement ou bien encore, nous trouverons peut-être une solution comme l’an dernier. »
Réponse fin avril.
-
L’Olympiatoppen va rouvrir
En Norvège, toutes les salles de sport (comme d’autres lieux) ont dû fermer pour mettre en place un début de confinement. Si les Norvégiens peuvent encore se déplacer librement, ils ne peuvent ainsi plus aller faire du sport en salle ou se rendre dans leurs maisons secondaires.
Cette fermeture a aussi concerné l’Olympiatoppen à Oslo où s’entraînent les athlètes de haut niveau des équipes nationales. Si les dirigeants du centre ont essayé de le rouvrir pour des athlètes triés sur le volet, Johan Kaggestad, ancien entraîneur d’athlétisme et désormais commentateur pour le cyclisme, s’était ouvertement opposé à cette décision. « C’est une violation des règles pour les salles de sport, déclare-t-il à VG. Cela donne une mauvaise image des sports de haut niveau et ça ne donne pas le bon exemple. »
L’Olympiatoppen avait ainsi dû refermer ses portes et contacter l’agence de santé norvégienne pour avoir son feu vert. Tore Øvrebø, directeur de l’Olympiatoppen, a ainsi annoncé qu’ils étaient enfin autorisés à rouvrir si certains arrangements étaient faits. « Nous allons fonctionner avec une liste, explique-t-il au quotidien VG. Il y aura des horaires pour chaque athlète qui sera autorisé à venir. Nous veillons à ne pas répandre la maladie mais en même temps, nous devons nous assurer que nos meilleurs athlètes ont accès au meilleur pour s’entraîner, même pendant l’épidémie. »
Entre chaque session de deux heures, il est aussi prévu un temps de nettoyage complet de la salle. La capacité d’accueil sera très faible mais l’Olympiatoppen sera ouvert plus longtemps : de 8h à 20h. « Nous encourageons surtout les athlètes à respecter les règles sanitaires pour éviter la propagation du virus », conclut Øvrebø.
-
Les globes se font attendre
Avec une saison écourtée, les globes de cristal n’ont pu être remis aux fondeurs au Canada et aux Etats-Unis. Et un mois après, Therese Johaug et Alexander Bolshunov, gagnants du général de la coupe du monde, ainsi que Johannes Høsflot Klæbo et Linn Svahn, vainqueurs du globe de sprint, n’ont toujours pas reçu leurs récompenses. « Je suppose qu’ils veulent trouver la bonne occasion pour leur remettre et que cela risque de prendre du temps », commente Vegard Ulvang, directeur du fond pour la FIS. Pierre Mignerey, le directeur de course, a lui déclaré à Dagbladet qu’ils voulaient s’entretenir avec les athlètes pour savoir de quelle façon ils préféraient recevoir leur globe de cristal.
Le père de Bolshunov, lui, a décidé de ne pas faire attendre son fils et lui a fabriqué son propre globe de cristal pour patienter. « Il m’a dit que s’il avait su qu’on ne me l’avait pas donné au Canada, il l’aurait fabriqué pour mon retour en Russie à ce moment-là », sourit le meilleur fondeur de la saison. Les autres, eux, devront attendre sans solution de remplacement. Alexander Bolshunov (RUS), Johannes Hoesflot Klaebo (NOR) – NordicFocus
-
Le compagnon de Johaug s’excuse
Coup de tonnerre dans la Norvège du coronavirus : Therese Johaug et son compagnon Nils Jakob Hoff n’ont pas respecté l’interdiction d’aller dans leur maison secondaire. « C’était mon erreur », explique Hoff dans un mail à VG. En fait, le Norvégien travaille dans le cabinet d’un docteur à Lillehammer et a donc demandé à la mairie une autorisation de rester dans la cabine de Johaug qui se trouve près du lac de Sjusjøen. Autorisation qui lui a été accordée. Seul problème : cette cabine ne dépend pas de la mairie de Lillehammer mais de Ringsaker.
Hoff et Johaug ont donc quitté les lieux, admettant leur erreur, et sont retournés à Oslo. Pour s’excuser, ils vont faire un don de 15000 couronnes norvégiennes (environ 1500 euros) à la Croix Rouge nationale, l’équivalent de l’amende pour n’avoir pas respecté les règles. « Nous agissions en toute bonne foi, déclare Hoff. Nous n’avons jamais eu dans l’idée de ne pas respecter les règles et d’agir contre le bien de tous. »
Hoff a aussi tenu à préciser que sa compagne, Therese Johaug, n’avait rien à voir dans cette histoire : « ce n’est pas comme si une skieuse avait voulu aller dans sa maison de vacances, c’est entièrement ma faute », conclut-il.
-
Les filles ne se laissent pas faire
Ces dernières semaines, en plein confinement, les fondeurs norvégiens se sont amusés à savoir qui pourrait parcourir la plus longue distance à ski. Hans Christer Holund avait bien commencé avec ses 204 km, aussitôt battu par Anders Aukland et Joar Thele et leurs 325km. Les frères Aukland et Thele réalisaient ensuite 516km à ski, record battu par Henrik Sollie et ses plus de 520km sur une piste de 5,5 km. Pendant ce temps, Eirik Asdøl tentait de faire le tour du cadran à ski, chose qu’il n’aura pas réussi.
Des records décriés par certains athlètes comme Jørgen Graabak qui pense qu’il y a mieux à faire en ces temps d’épidémie.
Mais quid des athlètes féminines ? Plus responsables, peu d’entre elles se sont adonnées à ce petit jeu mais elles ne sont pourtant pas en reste. Thea Murud et Julie Vollum Bø ont ainsi parcouru toutes deux plus de 200 km. Pour être exact, Murud a skié sur 347 km et sa coéquipière sur 247 km. « Au bout de cinq heures, je me suis dit que ça allait être brutal comme sortie à ski, déclare Murud dans les colonnes de VG. Et il me restait encore 19h à parcourir ! »
La skieuse raconte que leurs parents les ont aidées en les ravitaillant pour la nourriture, les boissons mais aussi les vêtements. « Ils ont bien envie de le refaire l’an prochain mais en installant des lumières dans le stade pour mieux voir et une cabine où il y a du chauffage pour attendre », plaisante Murud. En attendant, elle est allée plus loin et a skié plus longtemps que nombre de ses compatriotes.
Photo : Nordic Focus / capture d’écran