CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Fossesholm : bijou de l’équipe de fond
Helene Marie Fossesholm, c’est LA relève de l’équipe de ski de fond norvégienne.
Passée en équipe nationale à la fin de cette saison, le coach Ole Morten Iversen chouchoute sa nouvelle protégée. « Surtout, elle ne doit pas forcer à l’entraînement au point de finir éreintée au passage de la ligne d’arrivée, il faut être capable d’encore faire un tour, ne pas tout donner », explique-t-il au micro de la NRK lors de l’entraînement collectif à Holmenkollen. Une directive que compte bien suivre Fossesholm, prenant tous les conseils de son nouvel entraîneur pour se préparer à la saison prochaine.
Surtout que la jeune recrue ne s’est jamais entraînée comme ses nouvelles coéquipières. « Je n’utilise pas d’appareil pour mesurer ma fréquence cardiaque pendant l’entraînement, avoue la fondeuse. Je ne l’ai jamais fait, je n’en ressens pas le besoin. Alors je ne suis pas encore familière avec les consignes données par le coach mais je préfère connaître mon corps qu’utiliser un appareil. »
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Un choix qui surprend en équipe nationale norvégienne. « C’est inhabituel, admet Iversen. Mais ça peut être intéressant pour tout le monde, qu’elle apprenne sa façon de fonctionner aux autres. Mais elle aussi a beaucoup à apprendre, c’est sa première année en senior et elle devra sûrement se plier à cette exigence de précision que nous donne la mesure de la fréquence cardiaque. » Fossesholm, prête à s’adapter, veut tout de même garder les clés de ses réussites précédentes. « Je veux trouver un équilibre entre ce que je sais déjà faire et ces nouveaux outils », conclut-elle.
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Østberg craint d’autres blessures
En début de saison l’an dernier, Ingvild Flugstad Østberg se voyait interdire le départ en coupe du monde de ski de fond pour problèmes de santé liés à son poids.
Finalement revenue, elle devait mettre un terme à sa saison prématurément, la faute à une fracture de fatigue au talon. Si elle est revenue à l’entraînement avec le reste de l’équipe la semaine dernière, la fondeuse ne cache pas son inquiétude. « Je ne sais toujours pas quand je vais pouvoir être à 100%, explique-t-elle dans les colonnes de VG. C’est dur physiquement mais aussi mentalement. »
Une charge mentale car la Norvégienne craint que cette première blessure soit suivie par d’autres dans les années à venir. « On m’a dit que ça irait mais il y a toujours ce risque de se blesser à nouveau, raconte Østberg. Cette fracture n’est pas arrivée par accident, il y avait des raisons à cette blessure et je dois m’assurer que ça ne recommence pas, ne pas trop être impatiente. »
Résultat, la fondeuse n’est pas encore sûre d’être prête pour les Mondiaux d’Oberstdorf en février 2021. « Si je peux m’aligner au départ, je le ferais et j’espère revenir à mon meilleur niveau, que ce soit cette année ou plus tard », déclare la Norvégienne, prête à relever ce nouveau défi.
Et c’est tant mieux car son entraîneur, Ole Morten Iversen, estime que la saison prochaine sera difficile pour la quintuple médaillée de Seefeld. « J’estime tout de même que si elle continue de faire ce qu’on lui dit et ne baisse pas les bras, elle pourra skier plus vite qu’avant une fois remise, dit le coach norvégien. En revanche, elle ne doit pas s’attendre à performer du premier décembre au premier avril, elle devra sûrement se limiter à une petite période de bonne forme voire ne pas participer à toutes les courses. »
Si elle n’a pas toujours adhéré aux vues d’Iversen, Østberg est cette fois-ci d’accord pour suivre ses directives et vise d’être en forme aux Mondiaux. « Ça me laisse du temps pour revenir à 100% », affirme-t-elle. « Elle a un énorme potentiel, elle est très talentueuse, je ne m’inquiète pas », conclut Iversen.
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Eckhoff impatiente d’affronter Nilsson
Stina Nilsson a annoncé à la fin de l’hiver qu’elle changeait de cap et partait sur le circuit mondial du biathlon. Une décision qui a suscité beaucoup d’intérêt, en Suède comme en Norvège. Parmi les Norvégiens, Tiril Eckhoff devra bientôt affronter la reine du sprint suédois. Impatiente de voir le niveau de sa nouvelle rivale, la biathlète compatit pourtant avec elle. « Je sais ce que c’est d’être le centre de toutes les attentions, c’est difficile, ça met la pression, raconte Eckhoff. Mais elle est toute nouvelle en biathlon alors peut-être n’aura-t-elle pas ce problème. »
La Norvégienne pense bien sûr à toute cette pression qui s’était concentrée sur elle lors de la retraite de Tora Berger. Elle avait eu alors beaucoup de mal à performer et c’est seulement lorsqu’elle a été débarrassée de toute cette pression médiatique qu’elle a enfin révélé son vrai niveau.
« Parfois, c’est mieux d’avoir la paix, d’être presque anonyme, ça permet de mieux se concentrer et mieux réussir », estime la biathlète. « Je n’ai jamais trop eu ce souci, répond Stina Nilsson. Je prends chaque situation comme elle vient, une à la fois pour ne pas trop m’inquiéter. » Une réponse qui ravit Tiril Eckhoff : « Je suis sûre qu’elle est très douée au tir et j’espère bien qu’elle sera une de mes plus grandes rivales l’hiver prochain », sourit la Norvégienne.
Première apparition prévue en compétition pour Stina Nilsson : le 28 août lors des championnats de biathlon suédois. Le niveau de la nouvelle recrue de l’équipe sera alors connu de tous.
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Karlsson vs Johaug
Frida Karlsson est souvent surnommée la « nouvelle Johaug ». Mais la Suédoise compte bien se faire son propre nom et battre la Norvégienne sur tous les tableaux.
Lorsque cette dernière a battu son record personnel dans le stade de Bislett, Karlsson était devant sa télévision, impressionnée par sa rivale mais aussi déterminée à se mettre elle aussi à la course. « Je suis douée pour courir, déclare-t-elle au quotidien Dagbladet. J’ai de longues jambes, une bonne capacité pulmonaire et une bonne technique. Maintenant, je dois faire des essais, voir à quelle vitesse je peux aller. Plus vite que Johaug j’espère. » À seulement 20 ans, Karlsson est en effet impressionnante et pourrait bel et bien battre sa rivale norvégienne, surtout qu’elle ne cesse de s’améliorer.
« Mon objectif réel, c’est bien sûr les Mondiaux d’Oberstdorf, continue la Suédoise. Ça s’est très bien passé à Seefeld alors j’ai confiance en mes capacités l’an prochain. Notre équipe est motivée et douée, nous sommes prêtes à battre les Norvégiennes. »
Et après Therese Johaug, c’est d’Helene Marie Fossesholm, d’un an sa cadette, que Frida Karlsson devra se méfier. « Nous nous sommes déjà affrontées en championnat junior, rappelle la fondeuse. Elle est très douée et a un avenir prometteur. C’est vraiment bien d’avoir d’aussi bonnes athlètes aussi jeunes. »
En attendant, elle se concentrera sur la possibilité de réitérer son exploit du 30km d’Oslo où elle a rattrapé puis dépassé Johaug sur les derniers kilomètres. « Therese part toujours très vite et parfois, elle s’épuise après, rappelle son entraîneur Ole Morten Iversen. Je pense qu’elle n’aurait pas non plus amélioré son temps sur le 10 000 mètres si elle n’avait pas été aidée sur l’allure à suivre en début de course. J’espère que cela lui a montré sur quoi elle devra progresser à l’avenir. »
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La nouvelle vie de Brandsdal
Comme d’autres fondeurs, Eirik Brandsdal a annoncé sa retraite lors du confinement en mars. Pour le quotidien Dagbladet, le fondeur revient sur sa carrière, sa dernière saison mais aussi sur son avenir.
« Ma dernière course à Konnerud a été fabuleuse, sourit Brandsdal. En fait, je dois admettre que j’ai pleuré pendant le dernier tour. J’ai eu une saison difficile et ça faisait longtemps que je n’étais pas monté sur un podium de coupe du monde alors les émotions m’ont submergé. »
À ce moment-là, le Norvégien savait déjà que ce serait sûrement son dernier départ : il avait déjà décidé de mettre un terme à sa carrière de fondeur professionnel. « En fait, je me suis dit que ce serait une bonne façon de terminer là-bas, explique Brandsdal. J’ai vraiment pris la décision après les demi-finales alors la finale a forcément été très spéciale. J’ai même dû mettre mes lunettes pour cacher mes larmes durant l’échauffement avant la finale. »
Le fondeur explique aussi qu’il a voulu s’arrêter pendant qu’il était encore au meilleur niveau et ne pas être forcé plus tard à prendre la porte de sortie en étant exclu de l’équipe nationale, par exemple. « Le sprint d’Oberstdorf m’aurait bien convenu, regrette-t-il. Mais en même temps, je suis content de passer à autre chose, d’entreprendre de nouveaux défis. »
Désormais, le jeune retraité poursuit ses études en économie à l’université et s’investit dans l’entraînement de jeunes en club. « J’adore les maths, la physique mais aussi l’économie et la finance, raconte Brandsdal. C’est vraiment intéressant et je crois qu’avec mon expérience de sportif de haut niveau, les valeurs que le sport inculque avec le travail d’équipe et la persévérance, j’ai plusieurs atouts à apporter. »
Il n’exclut pas non plus de revenir travailler pour la fédération de ski dans un avenir plus ou moins proche. Eirik Brandsdal a mis un terme à sa carrière après neuf victoires en coupe du monde et plusieurs podiums au général du sprint. « Je regrette juste de ne pas avoir eu de médailles aux Mondiaux », admet le Norvégien. L’ancien fondeur conclut en remerciant tous ses anciens coéquipiers ou adversaires qui lui ont adressé des messages après l’annonce de sa retraite. « Je ne pensais pas que je serais aussi ému, j’ai été très touché », finit-il.
Photos : Nordic Focus.