CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Lundby blessée

Maren Lundby (NOR) – Tumashov /NordicFocus
« Je souffre d’une déchirure du genou », déclarait Maren Lundby aux médias ce dimanche. Après avoir ressenti des douleurs de plus en plus vives au genou gauche, la sauteuse à ski est allée passer une IRM. Résultat : une petite déchirure au-dessus du genou. « Heureusement, ce ne sont pas les ligaments croisés, continue-t-elle au micro de TV2. Je vais donc me mettre au repos complet pour au moins une semaine avant de reprendre l’entraînement. »
Malheureusement, Lundby manquera donc la toute nouvelle compétition du Raw Air Challenge estival qui a lieu du 7 au 11 septembre à Lillehammer. « C’est dommage, ça aurait été vraiment amusant de faire quelque chose de complètement nouveau mais je dois me rétablir pour l’hiver », commente la Norvégienne. Le but : être prête pour l’ouverture de la saison de saut féminin à Lillehammer, encore, le 5 décembre.
« Si mes douleurs au genou se calment, je serai prête, affirme Lundby. J’essaie aussi de faire attention à mon genou droit puisque j’ai un peu compensé à cause de mes douleurs du côté gauche. » Ses douleurs l’empêcheront-elles de remporter un quatrième gros globe de cristal ?
? God bedring @marenlundby ❤️https://t.co/izL9W8fAJv pic.twitter.com/3mq0a9DBf1
— Hopplandslaget ? (@Norskijump) September 6, 2020
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Répit temporaire pour Northug
Petter Northug Jr, dans son malheur, a de la chance : ses tests sanguins sont revenus négatifs à la présence d’alcool et de drogue. Ce chef d’accusation est donc abandonné, contrairement à l’excès de vitesse et la possession de drogue.
Refusant toujours la moindre déclaration, l’avocat de l’ancien skieur a tout de même révélé qu’il était soulagé de ce test négatif. « C’est vrai que ça doit être un soulagement pour Petter, réagit Petter Skinstad, proche de Northug. Mais ça l’est aussi pour nous tous, ceux qui se soucient de lui. On voit ainsi qu’il n’a pas menti, qu’il a gardé un certain contrôle sur sa vie même si ça ne change rien au fait qu’il a besoin d’aide et doit changer de mode de vie. »
Publiquement, en revanche, Northug gagne un vrai répit. La Norvège et les médias savent désormais qu’il a été entièrement honnête et n’a pas menti : il n’avait vraiment rien consommé – ni drogue, ni alcool – le jour de son arrestation. Une honnêteté qui sera peut-être récompensée en ne perdant pas tous ses sponsors ou ses revenus liés à la vente de sa marque.
La fédération norvégienne de ski, elle, ne se prononce pas encore. « Nous sommes heureux de savoir qu’il n’était pas sous l’emprise de drogue ou d’alcool lorsqu’il était au volant, réagit Espen Bjervig, directeur du ski de fond norvégien. Mais cela ne change rien au fait que ses infractions sont graves et que notre équipe se dissocie de ces pratiques. Nous sommes en dialogue avec Petter et sa marque pour savoir si nous le conserverons comme sponsor. » Il en va de même pour l’équipe norvégienne de volleyball.
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Tarjei Bø en grande forme

Tarjei Boe (NOR) – Modica/NordicFocus
Depuis que Johannes Thingnes Bø est numéro 1 mondial de biathlon, son frère aîné, Tarjei Bø, a tendance à passer au second plan. Pourtant, le biathlète n’a pas encore renoncé à tous ses rêves de gloire. Avec plusieurs titres mondiaux et un gros globe, il lui manque toujours un titre olympique individuel qu’il espère bien aller chercher à Pékin en 2022. Et il a de quoi y croire.
D’après lui, il n’a jamais été aussi en forme que cette année. Son secret ? La pause que tout le monde a dû prendre à cause de l’épidémie. « J’ai pu mieux et plus travailler que d’habitude, explique le Norvégien. Je n’ai pas pu partir en vacances donc je n’ai pas mangé gras, j’ai seulement fait du sport et ça m’a permis de prendre un bon départ pour la saison. »
https://www.instagram.com/p/CEuQNACD_Bu/
Pour Tarjei Bø, rester en Norvège avant une nouvelle saison pourrait être LA solution pour faire de merveilleux Jeux olympiques. « Nous n’avons jamais été meilleurs et je parle de toute l’équipe, affirme-t-il. Alors peut-être doit-on abandonner l’idée de partir en vacances l’été prochain. » Son frère, Johannes Thingnes Bø, est du même avis : « tout le monde a très bien travaillé individuellement et le niveau était impressionnant au premier camp d’entraînement », confirme-t-il. Il recommande pourtant aussi à son frère de se détendre plus pour être encore meilleur en hiver.
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Moseby, le nouveau petit prodige
À seulement 20 ans, Håvard Moseby a impressionné le monde du ski de fond au Blink Festival en finissant à seulement deux dixièmes de la victoire au 15 km, derrière Johannes Høsflot Klæbo. « C’était irréel, se réjouit-il après la course. Je savais que j’étais en forme mais je ne pensais pas pouvoir faire aussi bien sur une piste de ski-roues classique et face à ces concurrents. »
S’il a remporté des médailles aux Mondiaux U23 l’hiver dernier, personne ne l’aurait donné devant au Blink Festival. Et pourtant, Moseby vise bien mieux que les courses d’été. « J’ai de grandes ambitions, confie-t-il à Dagbladet. J’y vais à petits pas et je pense être au plus haut dans environ 5 ans. Et là, j’irai chercher l’or aux mondiaux et aux Jeux olympiques. » Ambitieux mais réaliste, le plan du fondeur est bien défini et il est soutenu par nul autre que Klæbo. « Il a montré qu’il pouvait être très rapide, estime le Norvégien. Il a l’air de très bien travailler et ce sera très intéressant de le suivre cet hiver. »
https://www.instagram.com/p/CDrTcbBD3Lq/
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Cas de dopage à huis clos ?
Lors de l’affaire Johaug, la Norvège a été félicitée pour sa transparence tout au long du jugement. Le flot continu d’informations livrées à la presse a permis de faire l’éloge de cette transparence sur les affaires de dopage.
Mais la Confédération des sports norvégiens, la NIF, a récemment décidé de changer ses règles sur le traitement public des affaires de dopage. Les audiences se dérouleraient désormais à huis clos et non plus en public. Une décision qui est loin de ravir l’agence antidopage norvégienne. « La transparence judiciaire est l’un des principes fondateurs de la démocratie, estime son directeur général, Anders Solheim. Un tel changement est malheureux pour la crédibilité de la justice norvégienne, du sport norvégien et de tout le travail réalisé pour la lutte antidopage. »
Pour les médias, cette décision serait en réelle contradiction avec la position internationale de la Norvège sur la lutte antidopage. « Notre pays a toujours été un champion de la lutte antidopage et a toujours eu beaucoup de crédibilité dans ce rôle, rappelle le journaliste Dagbladet Esten O. Sæther. Cette nouvelle règle est incompréhensible. »
Désormais sous le feu des projecteurs, il estime, comme l’agence antidopage norvégienne, que l’association des sports reviendra sur sa décision. De son côté, la NIF a expliqué qu’elle n’avait pas entièrement le choix puisqu’elle répondait ainsi à une règle internationale. Elle affirme en revanche tout faire pour conserver les audiences publiques en Norvège. « Nous espérons que l’AMA (Agence Mondiale Antidopage) sera d’accord avec la nouvelle règle que nous préparons pour que les affaires de dopage ne passent pas en huis clos », termine la NIF.
Photos : Nordic Focus.
