CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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La Norvège teste un nouveau camp d’entraînement
L’équipe toute distance masculine de ski de fond norvégien s’est réunie à Sjusjøen la semaine dernière pour un stage. Seule condition pour y participer : fournir un test négatif au coronavirus avant de faire le déplacement.
Ensuite, les athlètes devront vivre séparément sur le camp. L’objectif ? Faire un test et voir si ces conditions sont suffisantes pour protéger tout le monde et peuvent ensuite être appliquées aux autres équipes nationales.
« C’est bien mieux de pouvoir s’entraîner ensemble, bien plus efficace et agréable », explique l’entraîneur Eirik Myhr Nossum, interrogé par TV2. Emil Iversen confirme être très heureux de pouvoir à nouveau se réunir avec le reste de l’équipe. « C’est important pour nous d’avoir des duels, de s’affronter pendant l’entraînement », raconte Iversen.
Seul hic : l’équipe n’est pas encore sûre que les dispositions prises seront suffisantes pour se protéger du virus. « Le seul moyen de vérifier, c’est de voir si tout le monde est malade la semaine prochaine ou non », avoue Nossum. Si le test est concluant, les équipes de sprint et l’équipe toute distance féminine pourront elles aussi se rassembler.
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Tarjei Bø : objectif tir debout
« Je skie vite, je tire bien sur les couchés mais sur le debout… C’est là que je dois m’améliorer si je veux me battre tout devant », commence Tarjei Bø. Le n°1 mondial en 2011 a bien du mal à revenir sur le devant de la scène depuis 10 ans et il n’a plus envie d’une quatrième place au général comme l’an dernier. « Auparavant, je n’étais absolument pas stable sur mes statistiques au tir debout mais quand ça allait, je tirais bien et vite, rappelle le biathlète. Ensuite, j’ai voulu être plus posé mais mon score ne s’améliore pas alors, je ne vois qu’une solution : je dois à nouveau prendre des risques. »
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High pressure on the trigger, timing, and deliver the shot. So easy, and so hard??♂️ ? @chaukeli
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Après une très bonne saison 2019/2020, il est attendu de nouveau en haut des podiums, aux côtés de son frère Johannes. « Certes, Martin, Emil et Ole sont à la retraite, reconnaît le Norvégien. Mais il ne faut pas oublier que tout cet espace vacant est en train de se remplir de Français qui ont un très bon niveau ! Il suffit de voir mes mondiaux, je fais de très bonnes courses mais jamais mieux que quatrième, c’est très frustrant ! » Pas question pour autant de baisser les bras : Tarjei Bø est bien préparé et attend impatiemment le début de la saison qui pourrait être malheureusement retardé.
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Iversen bientôt démotivé ?
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Pour le moment, Emil Iversen se prépare pour la prochaine saison de ski de fond avec un enthousiasme à peine entamé par l’épidémie de coronavirus qui sévit en Europe et dans le monde entier. « Mais s’ils commencent à annuler des courses, ça va être plus difficile de trouver la motivation pour s’entraîner », annonce déjà le Norvégien.
Iversen voulait en effet aller se battre pour le gros globe de cristal mais il admet qu’avec moins de compétitions, l’hiver sera moins palpitant et il craint que sa motivation en soit affectée. « Il faut que j’arrive à penser différemment, même si c’est difficile, estime-t-il dans les colonnes du quotidien VG. Il n’y a plus qu’à espérer que tout ira bien, que nous aurons une saison presque normale et, au pire, viser la saison olympique 2021/2022. » Pour Iversen, un autre moyen de garder sa motivation presque intacte serait de maintenir les championnats du monde. « Si c’est le cas, alors j’aurais une raison de m’entraîner », explique-t-il.
Deux salles, deux ambiances. Car si Iversen a du mal à rester optimiste, ce n’est pas le cas de son compatriote Johannes Høsflot Klæbo. « J’arriverai en début de saison plus excité que d’habitude, prévient-il. Je pense que ce sera passionnant de voir où en est chacun après une si longue période sans s’être affronté. » Klæbo fait ainsi référence à son grand adversaire des derniers hivers, le Russe Alexander Bolshunov.
« La seule chose que je sais, c’est qu’il s’est marié, plaisante le Norvégien. Si j’avais été invité, j’aurais pu aller jauger la concurrence mais alors, j’aurais peut-être pris la place d’un serveur pour pouvoir accéder à sa nourriture… » Plaisantin, le fondeur de Trondheim est pressé de retrouver son grand rival sur les skis plus qu’il n’a envie de le saboter. « Je préfère penser que tout se passera comme d’habitude et m’adapter ensuite aux changements, m’entraîner comme je l’ai toujours fait et voir ensuite si ça porte ses fruits plutôt que de craindre ce qui pourrait se passer », conclut Klæbo.
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Nouveau format en combiné
Pour la première fois de l’histoire du combiné nordique, les athlètes ont fait la compétition de ski de fond avant celle de saut à ski.
Samedi, à Lillehammer, le sprint a ainsi été lancé comme nouveau format de combiné nordique : d’abord un sprint de ski de fond puis une épreuve de saut pour déterminer le gagnant. Bien évidemment, du fait du coronavirus, seuls les Norvégiens ont pu tester pour le moment cette nouvelle épreuve.
Chez les hommes, c’est Einar Lurås Oftebro qui a fait le trou sur les skis avant d’être rattrapé lors de l’épreuve de saut. Il l’emporte quand même avec une petite marge d’un point. Quant à la compétition féminine, elle est remportée par Gyda Westvold Hansen qui est remontée devant Mari Leinan Lund à la faveur d’un meilleur saut.
« C’est le futur, réagit Ivar Stuan, directeur sportif du combiné norvégien. Les athlètes ont été très satisfaits de ce nouveau format proposé et le spectacle était au rendez-vous. » Reste à savoir si cette nouvelle compétition sera bientôt au calendrier de la coupe du monde de combiné.
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Bjørn Einar Romøren : le retour
Mardi dernier, Bjørn Einar Romøren a fait son retour sur les tremplins de saut à ski après plus d’un an. Lors de l’été 2019, il apprenait souffrir d’un cancer assez rare. L’année suivante a donc été dédiée à le soigner. Maintenant en rémission, il est revenu à Lillehammer, au camp d’entraînement de l’équipe nationale (comme nous l’avons écrit ici), dire bonjour à ses anciens coéquipiers et à ses collègues de travail.
« C’est agréable d’être de retour, confie-t-il à la NRK. Je peux voir des sauts, j’ai pu saluer tout le monde que ce soit les athlètes, le staff ou les partenaires. C’est très amusant. » Le 5 octobre, Romøren reprendra son travail en tant que responsable marketing du saut norvégien. Il se remet donc dans le bain petit à petit.
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Une publication partagée par Hopplandslaget (@hopplandslaget) le 8 Sept. 2020 à 11 :46 PDT
« Bjørn nous a manqué, réagit Clas Brede Bråthen. Nous sommes contents de le revoir, de retrouver son expérience, ses compétences. » Alexander Stöckl, entraîneur de l’équipe masculine, confirme : « il est très important pour l’équipe, il en fait partie depuis des années et il conseille très bien les jeunes sauteurs. Et puis, c’est une personne merveilleuse, très drôle. C’est bon de le revoir. »
De son côté, Romøren se dit impatient de reprendre le travail, même s’il a bien profité de la fin de son congé pour s’occuper de son bébé. « J’ai l’énergie nécessaire pour revenir même si je me fatigue toujours plus vite qu’avant, dit-il à Dagbladet. Mais en même temps, ce n’est peut-être pas que la chimio puisque je suis jeune papa », rit-il.
Photos/Vidéos : Nordic Focus et Instagram.