CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Bjørgen a repris goût à la compétition
La semaine dernière, Marit Bjørgen a fait son grand retour à la compétition en concourant à Tryvann, à Oslo, face à Therese Johaug. Si elle a été battue par son amie de toujours, Bjørgen a tout de même retrouvé le goût et le frisson de la compétition. Et elle n’exclut donc pas de remettre un dossard avant son échéance de départ : la Vasaloppet, son objectif de l’hiver. « Il est bien possible que je fasse quelques courses avant, cela dépendra de ma motivation et de la tentation », sourit Bjørgen à nos confrères de TV 2. Elle pourrait ainsi participer à des compétitions de la Ski Classics pour s’entraîner sur un format similaire à la Vasaloppet ou bien à des compétitions nationales à Trondheim. « Mais je ne peux encore rien promettre ou rien prévoir », prévient-elle. Johaug, elle, aurait aimé revoir son ancienne coéquipière sur la coupe du monde si cela n’avait privé personne dans l’équipe d’un dossard. « Et ce temps est révolu, je n’y reviendrai jamais », souligne Bjørgen.
Pour le moment, elle se concentre sur son entraînement, essayant de combiner une session journalière avec le fait d’être maman de deux petits garçons. « J’ai encore quelques éléments à équilibrer, comme mes temps de repos mais je travaille bien », assure-t-elle dans les colonnes de VG. Johaug, elle, a été impressionnée par le niveau de sa compatriote. « Cela fait deux ans qu’elle s’est retirée mais elle reste impressionnante, elle est encore au niveau ! », conclut la Norvégienne.
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La Norvège va-t-elle dominer ?
Pour plusieurs acteurs du circuit mondial du biathlon, la saison prochaine risque de manquer de suspens… La raison ? L’interdiction du fluor dans les produits de fartage. Pour Egil Gjelland, entraîneur de l’équipe tchèque, et l’Italienne Dorothea Wierer, les Norvégiens pourraient bien totalement dominer l’hiver. « Pour toutes les nations, les listes de résultats pourraient bien être dures à voir, exceptés lorsqu’on est norvégiens », estime Gjelland au micro de la NRK.
Le changement dans les produits de fartage risque en effet de mettre en péril les résultats sur les skis de nombreuses nations. « Le plus gros danger, ce serait de perdre les petites équipes, explique Wierer. Il est très important pour notre sport qu’il n’y ait pas que les gros pays qui puissent monter sur les podiums. » Tarjei Bø confirme les propos de l’Italienne : « Ils ont en effet moins d’argent, moins d’expertise… Il est certain que cette interdiction du fluor est bonne pour l’environnement et pour la santé mais peut-être pas pour la compétition », dit le Norvégien. Son frère, Johannes Thingnes Bø, espère seulement que le biathlon ne prendra pas la voie du ski de fond où les nations pouvant remporter des victoires se comptent sur les doigts d’une main.
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Fossesholm est prête
Helene Marie Fossesholm a intégré l’équipe nationale féminine de ski de fond à seulement 19 ans. Très attendue, vue comme la future Marit Bjørgen ou Therese Johaug, elle est aussi très jeune et certains s’inquiètent de la voir craquer sous la pression. Pourtant, jusqu’ici, la jeune femme a impressionné ses détracteurs comme son entraîneur. « Helene a très bien géré notre dernier camp d’entraînement, confie Ole Morten Iversen, coach de l’équipe nationale norvégienne, dans les colonnes de VG. Elle aurait pu suivre Therese, copier son rythme mais elle a préféré travailler pour elle, à sa vitesse pour que son entraînement soit optimal. Je crois que cela montre qu’elle est assez mature pour intégrer correctement l’équipe. Elle sait qu’elle doit faire des changements dans sa façon de faire et elle est y est préparée. Bien évidemment, il faudra encore trois ou quatre ans avant qu’elle ait la même charge physique que Johaug ou Weng et Haga. Mais elle peut déjà changer de philosophie d’entraînement, adopter celle de l’équipe. »
Parmi les traits de caractère de Fossesholm, la combativité : la Norvégienne, comme son entraîneur, affirme qu’elle n’hésite pas à skier de manière offensive et à donner son avis. « La plupart des jeunes de 19 ans sont trop impressionnés face à Therese pour s’entraîner correctement mais Helene, non, continue Iversen. Elle a un grand respect pour elle, bien sûr, mais ça ne l’empêche pas de bien travailler. » Fossesholm confirme : « Je sais que si je veux être la meilleure, je dois arriver au niveau de Therese, elle est celle à battre et je n’ai pas peur de le dire ou d’aller me frotter à elle. » Et du haut de ses 19 ans, la Norvégienne vise déjà une médaille aux Mondiaux d’Oberstdorf.
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Johaug a des soucis avec les sponsors
Comme tous les membres de l’équipe nationale de ski de fond norvégienne, Therese Johaug doit mettre en avant les sponsors de la fédération lors de tous les événements officiels, par exemple lors des camps d’entraînements. Mais lors du dernier rassemblement, la Norvégienne s’est affichée sur les réseaux sociaux dans des vêtements sans sponsor. Un état de fait qui a provoqué de vives réactions au sein du service marketing de la fédération. Pour sa défense, Johaug a rappelé que la NRK était venue filmer et faire des interviews pendant un rassemblement privé et non officiel et qu’elle n’avait donc amené que des vêtements de sa propre marque. Quant aux photos sur son compte Instagram, la fondeuse répond calmement : « J’aurais dû y penser, c’est vrai, mais je ne suis pas la seule, rappelle-t-elle. Il suffit d’aller faire un tour sur le compte d’Emil Iversen ou de Johannes Høsflot Klæbo. Mais en ce qui me concerne, je suis en contact permanent avec la fédération et nous n’avons aucun désaccord. » La fondeuse termine en se moquant du média, assurant que ce serait plus facile pour l’association de ski s’ils se mettaient à faire son travail.
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Woop woop? Første intervall på ski og nysnø?…
Une publication partagée par Therese (@johaugtherese) le 10 Sept. 2020 à 1 :50 PDT
Interrogé sur l’affaire, Espen Bjervig, directeur des équipes de fond, rejoint la position de Johaug, jugeant que ce ne sont pas vraiment les affaires de la NRK. « C’est une affaire interne à la fédération, affirme-t-il. J’ai donc parlé avec Therese, tout le monde peut faire des erreurs et nous en resterons là. » Une affaire qui énerve quelque peu le journaliste Adresseavisen Birger Løfaldli. « Si les stars ne respectent pas les règles établies et s’en sortent avec à peine une tape sur la main, alors cela envoie le mauvais signal au reste de l’équipe : ils pourraient se sentir moins obligés eux aussi de respecter les règles ou bien il pourrait en résulter une mauvaise ambiance dans l’équipe », conclut-il. Les sponsors, eux, ont seulement commenté l’affaire en expliquant vouloir être représentés comme promis dans leur contrat et y veiller avec l’association de ski.
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Les femmes mieux représentées
Il y a trois ans, la fédération de ski norvégienne a lancé une étude sur la place des femmes en son sein : seuls des hommes étaient entraîneurs ou directeurs des équipes nationales, les hommes étaient aussi plus nombreux aux comités et aux postes de direction. Ingvild Bretten Berg, secrétaire générale de l’association de ski, a été nommée chef du projet « Les leaders du ski de demain » où 25 femmes ont été sélectionnées. Et depuis, les femmes sont bien mieux représentées au sein de la fédération norvégienne à des places de direction de comités, de coachs ou encore à la présidence de commissions. « Mais le travail n’est pas fini, nous devons continuer d’être vigilants, affirme Bretten Berg pour Aftenposten. C’est aussi meilleur pour nous, nous pouvons ainsi compter sur les qualités et les compétences que possèdent les hommes mais aussi celles que possèdent les femmes. Nous avons d’abord donné la priorité aux femmes mais désormais, après 3 ans, nous allons inclure des hommes dans le projet. »
Parmi les nouveaux candidats à ce projet de mentorat : Marit Bjørgen. L’ancienne fondeuse pourrait ainsi former les plus jeunes en tant qu’entraîneuse. Elle collabore pour le moment avec une équipe régionale de ski alpin. « Cela m’apporte beaucoup et c’est très enrichissant, conclut Bjørgen. Et l’équilibre entre hommes et femmes est essentiel. Les femmes peuvent parfois apporter plus que les hommes et il ne faut pas l’oublier. »
Photos : Nordic Focus.