CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Northug soulagé
En août, Petter Northug Jr. était arrêté pour excès de vitesse. La police découvrait aussi chez lui de la cocaïne avant que l’ancien fondeur ne fasse une conférence de presse, annonçant ses problèmes d’addiction. Cela le mettait alors en mauvaise posture pour tous les contrats signés entre sa marque et des athlètes de haut niveau.
Capture NRK
Après les suédois Karlsson et Halfvarsson, les Norvégiennes Fossesholm et Falla, c’est au tour de l’association de ski norvégienne d’annoncer sa décision quant à son partenariat avec la marque de lunettes Northug. « Après de nombreuses réunions entre l’entreprise, Petter lui-même et la fédération, nous avons décidé de conserver notre accord de sponsoring avec l’assurance que de tels incidents ne se reproduiront pas », révèle Espen Bjervig, directeur des équipes de ski de fond norvégiennes sur la NRK.
« Il ne faut pas oublier que Petter a beaucoup compté pour notre discipline, pour la Norvège et nous pensons que de garder cet accord pourra peut-être l’aider, continue Bjervig. Je crois qu’il était heureux de notre choix. » Northug, s’en tenant à la ligne de conduite choisie depuis son arrestation, n’a pas commenté cette annonce dans les médias. Son partenaire commercial, Terje Hallan, lui, a confirmé que la marque était très heureuse de conserver ce contrat si important pour eux.
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Le nouveau défi de Lundby
Maren Lundby (NOR) – Modica/NordicFocus
En raison des différentes annulations en Norvège et au Japon, la coupe du monde de saut à ski féminin ne commencera que le 22 janvier en Slovénie. Mais pas question pour Maren Lundby de se laisser aller à la négativité.
La championne veut en tirer le meilleur parti. « Je me suis blessée cet été et je vois ces deux mois de préparation supplémentaires comme une chance pour moi, explique-t-elle à VG. J’ai toujours une petite douleur dans le genou et je crois que ce sera toujours le cas mais cette attente peut peut-être m’aider à trouver des solutions. »
La jeune femme souffre en effet du syndrome du sauteur à ski, caractérisé par des douleurs aux genoux et elle a expliqué dernièrement essayer de changer de jambe de réception pour mettre au repos son genou douloureux.
« Mais j’aimerais bien sûr encore plus que l’on commence tout de suite, nous aurions pu suivre le calendrier masculin, nous adapter pour pouvoir concourir », déclare-t-elle. Encore une fois, Lundby ne comprend pas pourquoi les sauteuses à ski ne sont pas à égalité avec leurs homologues masculins. Mais il n’est toujours pas question de s’apitoyer sur son sort : la sauteuse veut être prête à l’ouverture de la saison. « Nous avons trop peu de tremplins utilisables sans neige en Norvège, conclut-elle. Alors nous espérons pouvoir aller à Oberstdorf et mettre à profit cette période sans compétition. »
https://www.nordicmag.info/vu-de-norge-301-trop-dathletes-norvegiens-asthmatiques-selon-les-russes-1027/
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Stöckl : un hiver très spécial
Avec la pandémie, Alexander Stöckl, l’entraîneur de l’équipe nationale de saut à ski, s’attend à passer un hiver très particulier. La saison commencera ce week-end à Wisla, en Pologne.
Stöckl s’y est déjà rendu cet été pour tester les mesures contre le coronavirus et avait été tout à fait satisfait. Mais les sauteurs n’auront pas les mêmes conditions de confinement que les footballeurs.
Ils pourront rentrer entre chaque week-end de compétitions en Norvège, à condition de se confiner à chaque fois. « Dans ces cas-là, je deviens complètement inutile à la maison, raconte Stöckl. Je ne peux rien faire, ni les courses, ni aller chercher ma fille à l’école. C’est un peu frustrant de n’être autorisé qu’à faire le ménage ou la cuisine », plaisante-t-il dans les colonnes de Dagbladet.
Bien évidemment, ces petits inconvénients ne sont rien à côté de l’opportunité de pouvoir avoir une saison de saut à ski presque normale. « Nous ne rentrerons en Norvège qu’après Wisla et ensuite pour la pause de Noël, confie l’Autrichien. Nous allons passer d’un site de compétition à l’autre directement chaque semaine, avec des vols organisés par la FIS. » Les Norvégiens ont aussi prévu de ne jamais changer les compositions des chambres pour éviter que trop d’athlètes risquent la contamination en cas de cas positif au covid-19.
Stöckl espère aussi que son équipe arrivera prête à Wisla. « Nous avons eu un très bon entraînement mais nous n’avons pas pu varier les tremplins, notre équipe est solide mais nous n’avons pas pu nous confronter aux autres équipes depuis longtemps alors nous verrons », conclut le coach.
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Riiber est prêt
Jarl Magnus Riiber (NOR) – Volk/NordicFocus
À 18 ans, il remportait sa première épreuve de combiné nordique. À 21 ans, champion du monde. À 22 ans, double détenteur du gros globe de cristal et père d’une petite Ronja.
Jarl Magnus Riiber a déjà eu une vie bien remplie, sportivement comme personnellement. À 23 ans, il est prêt à repartir en chasse même si, comme il le dit au quotidien VG, il a déjà tout gagné. « Il m’est impossible de gagner plus que l’année dernière, admet-il. Il n’y aura pas assez de compétitions et je ne pense pas pouvoir reproduire mon exploit de monter sur le podium à chaque course ou presque. Mais j’espère être sur le podium chaque week-end », avoue-t-il en souriant. Et montrer à sa fille, née en mai, que son papa assure toujours.
« Du point de vue personnel, c’est une très bonne année aussi, continue Riiber. Nous avons eu peu de rassemblements et j’ai donc pu rester à la maison et profiter de ma famille. C’était parfait mais je dois maintenant me préparer à être loin tous les week-ends. » Mais pas de panique, même si sa fille lui manquera beaucoup, le combiné espère que la naissance de Ronja lui donnera « l’étincelle nécessaire pour continuer de nombreuses années et tout faire pour gagner ».
Instagram Jarl Magnus Riiber
Riiber sera d’ailleurs très attendu aux Mondiaux d’Oberstdorf. Les Allemands règnent depuis longtemps en maîtres sur le combiné nordique mais le Norvégien et ses compatriotes sont venus mettre à mal cette domination ces derniers hivers. « Avec l’augmentation des bons résultats, la pression aussi est accrue mais je me concentre sur l’entraînement, révèle l’athlète. Je me concentre seulement sur mes performances, pas sur ce qu’on attend de moi. »
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Mari Eide se confie
Il y a deux ans, en septembre 2018, Mari Eide perdait sa grande sœur, Ida Eide, lors d’une course de ski amateur. Quelques mois plus tard, à Seefeld, Mari Eide montait sur le podium du sprint de Seefeld et remportait sa première médaille mondiale.
La saison dernière, la fondeuse ne connaissait pas le même bonheur. Souffrante, elle avait manqué trop de semaines d’entraînement pour ensuite faire de bonnes performances.
Mari Eide (NOR) – Modica/NordicFocus
En réduisant ses effectifs, l’équipe nationale a donc décidé de l’évincer et de donner sa préférence à des athlètes plus jeunes. À 30 ans, Eide ne sait donc pas encore ce qu’elle fera cet hiver. « Après la saison de Seefeld, quelque chose s’est passé, tout s’est déséquilibré, explique la fondeuse. Le chagrin vous rattrape quand vous vous y attendez le moins, soudain, des petites choses me la rappelaient, on n’est jamais préparé à ces moments. »
Après les Mondiaux, la pression a aussi été plus forte. « Une pression à laquelle je ne pouvais pas faire face », reconnaît la Norvégienne dans les colonnes d’Aftenposten.
Mari Eide (NOR) – Modica/NordicFocus
Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle Mari Eide est déçue. « Je me suis promis à la mort d’Ida que je ferais tout pour aller bien mais ce n’est pas le cas, pas dans cette situation », explique-t-elle.
Elle a donc décidé de consulter une psychologue, entre autres pour faire le point sur sa carrière. Doit-elle continuer ? Prendre sa retraite ? « Elle m’a dit très justement de ne jamais prendre une décision si importante lorsque l’on va mal ou très bien », révèle Eide. La jeune femme a donc commencé des études d’économie et elle avoue avoir pris conscience que son expérience d’athlète pourrait bien être une plus-value dans le monde du travail.
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Tarjei Bø prévient Manchester United
Les Norvégiens sont connus pour être fans de football anglais. Comme beaucoup de ses compatriotes, Tarjei Bø soutient donc une équipe de Premier League : Manchester United. Pour lui, son équipe est sacrée. D’autant plus depuis que c’est un Norvégien, Ole Gunnar Solskjær, qui en est l’entraîneur.
Malheureusement, sa position est précaire et Tarjei Bø ne prie donc plus que pour une chose : que Solskjær reste entraîneur de Manchester un peu plus longtemps. « Je rêve qu’il m’invite là-bas, que je puisse visiter les vestiaires de mon équipe favorite alors il faut qu’il tienne encore quelques mois », explique le biathlète dans les colonnes du journal Aftenposten.
Instagram Tarjei Boe
Il rêve de pouvoir faire comme son compatriote, Ole Einar Bjørndalen, lui-même invité à Liverpool il y a un an. En fait, Tarjei Bø aurait aussi pu s’y rendre. « Mais je n’y serais jamais allé, ça aurait été trahir Manchester ! » s’insurge-t-il en riant.
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En attendant d’être invité par Solskjær, le Norvégien a été interrogé sur ses talents de footballeur. « Comme tous les jeunes garçons, je voulais devenir footballeur, admet-il. Mais je jouais seulement, si je m’étais entraîné j’aurais peut-être pu devenir bon… Mais dès 15 ans, j’ai choisi le biathlon. » Et bien lui en prit : il a remporté trois globes dont un gros, deux médailles olympiques et dix titres mondiaux.
Photos : Nordic Focus et Instagram.