CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Johaug récompensée
Depuis plusieurs mois, les Norvégiens s’interrogent : Therese Johaug doit-elle recevoir le prix Egerberg qui récompense un athlète ayant brillé dans deux disciplines ?
Après son très bon résultat en course de ski de fond, il était normal qu’elle le reçoive, mais sa suspension pour dopage compliquait les choses. Le jury a finalement tranché et remis le prix Egeberg à Johaug ce week-end. Preuve que la Norvège lui a pardonnée, que la fondeuse a expié et payé pour sa faute et surtout, que le jury a jugé qu’il y avait une différence entre prendre des produits dopants par mégarde plutôt que dans l’intention claire de tricher.
« Je suis incroyablement émue, réagit Johaug en recevant son prix. J’ai toujours seulement fait de mon mieux, je n’ai jamais cherché ce genre de récompense mais je suis très heureuse. C’est l’un des plus grands prix du sport en Norvège. »
Mais si le comité du prix Egeberg a jugé bon de lui attribuer cette récompense, d’autres athlètes ne sont pas de cet avis. C’est le cas d’Olav Lundanes, double champion du monde de course d’orientation. « Je pense que ça envoie un mauvais message sur la lutte antidopage, juge l’athlète. Elle est responsable de ce que son corps assimile, qu’elle ait voulu se doper ou pas n’y change rien. Elle n’a pas accepté sa responsabilité sur ce point et cela m’ennuie. À mes yeux, ça fait d’elle un moins bon modèle et donc elle est moins digne de recevoir ce prix. »
Pour d’autres, la Norvège envoie peut-être aussi un mauvais signal au reste du monde en récompensant une athlète suspendue pour dopage.
Interrogée sur ces critiques, Therese Johaug a décidé de les ignorer. « Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent, ils en ont tout à fait le droit, estime la fondeuse. J’ai décidé de m’entourer des gens que j’aime, qui me soutiennent et pas de ceux qui me critiquent alors je ne suis pas vraiment touchée par leurs critiques. C’est dur mais je veux me concentrer sur le positif, faire ce que j’aime et être avec ceux qui me soutiennent. J’arrive à me regarder dans le miroir, je sais ce que je vaux et j’ai mieux à faire que d’écouter toutes ces critiques », conclut Johaug.
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Tønseth ne trouve pas de solution
En octobre, Didrik Tønseth a attrapé un rhume. Depuis, rien ne va et c’est même de pire en pire pour le fondeur. « J’ai passé un excellent été, j’étais très bien entraîné et soudain, mon corps a dit stop, raconte Tønseth dans les colonnes de VG. En Finlande, chaque course allait de pire en pire. Depuis que je suis allé sur les championnats d’Europe de course de fond, ma forme est très instable et je ne comprends pas pourquoi. »
Un état qui inquiète l’athlète qui pense à tout reprendre à zéro. « Il faut que je trouve une solution et rapidement », continue-t-il. Après avoir tout essayé, avoir pris plusieurs rendez-vous chez le médecin, Tønseth a décidé de se mettre au repos complet pendant un mois avant de reprendre progressivement pour essayer d’être prêt et de me qualifier pour les championnats du monde.
« Il doit bien y avoir un moyen de m’en sortir et il est urgent que je le trouve », conclut-il. En attendant, son entraîneur, Erik Myhr Nossum, lui a interdit de participer aux épreuves norvégiennes du week-end. « Il n’arrive pas à récupérer après une course, encore moins après plusieurs et il a besoin de repos », a tranché le coach.
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La Norvège s’explique auprès de la FIS
Peu rassurée par les conditions proposées par la FIS et l’organisation à Ruka, la Norvège a décidé de se retirer de la coupe du monde jusqu’à Noël au moins. Quant au retour de ses équipes pour le Tour de Ski, Espen Bjervig, manager du ski de fond norvégien, s’est exprimé clairement dans les médias norvégiens. « Le protocole de la FIS est correct mais ils ne se concertent pas avec les organisateurs et ça ne peut donc pas fonctionner, argue-t-il. Il faut que la FIS prenne les choses en main. »
De son côté, Pierre Mignerey a expliqué que la fédération internationale s’assurait que chaque organisateur mettait en place les mesures nécessaires pour lutter contre la pandémie. Pas suffisant pour la Norvège, la Suède et la Finlande qui considèrent qu’il y a bien trop d’organisateurs différents. « Vendredi, lors d’une réunion, nous avons expliqué clairement ce que nous voulions et c’est bien de se sentir soutenus par d’autres nations, continue Bjervig. Nous espérons que le Tour de Ski ne se déroulera que sur un seul site de compétition, ce serait plus sécurisant s’il n’y avait pas à transporter toutes les équipes d’un site à l’autre. »
Johannes Høsflot Klæbo, premier fondeur à s’être retiré la semaine dernière, est du même avis : « maintenant que plusieurs nations se sont retirées, je suppose que la FIS va devoir prendre des mesures », ajoute le Norvégien.
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Les biathlètes en désaccord avec les fondeurs
L’équipe de ski de fond de Norvège s’est retirée de la coupe du monde jusqu’à Noël au minimum. Une décision décevante pour leurs compatriotes biathlètes qui, eux, sont heureux de pouvoir continuer de concourir. « Je comprends leur choix, déclare ainsi Erlend Bjøntegaard au micro de la NRK. Mais en même temps, je pense que nous devons essayer de continuer notre vie en nous adaptant. Alors je trouve ça décevant qu’ils ne fassent pas plus d’efforts. La Norvège est très importante pour le ski de fond et ils n’ont pas assez essayé de s’adapter à mon avis. »
Du côté de Johannes Thingnes Bø, l’interrogation est autre : « Je me demande si ce n’est pas nous qui sommes dans le faux, dit le maillot jaune. J’ai un immense respect pour eux, ça a dû être un choix difficile pour eux quand on sait tout ce qu’ils investissent dans leur entraînement. Mais après réflexion, ce ne serait pas pertinent pour nous de suivre leur exemple. Et ce choix doit aussi être respecté. »
Ingrid Landmark Tandrevold approuve ces derniers mots : « nous savons que le sport n’est pas le plus important dans la vie, surtout face à cette pandémie, réagit-elle. Nous sommes les premiers à le dire mais c’est aussi notre travail, notre quotidien et nous essayons de vivre le plus normalement possible, comme tout le monde. »
De son côté, le saut à ski se tient du côté du biathlon. « À Ruka, nous n’avons pas eu le même sentiment d’insécurité que les fondeurs, justifie Alexander Stöckl. Il faut dire qu’en plus, si certains sauteurs sont infectés, nous craignons moins pour leur santé que pour celle des fondeurs car nous ne pratiquons pas un sport d’endurance », reconnaît-il.
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Bråten n’ose plus sauter
En février, Ingebjørg Saglien Bråten est tombée à son entraînement de saut et a subi une commotion cérébrale. Depuis, malgré de fortes douleurs à la tête, la jeune fille s’est remise doucement à l’entraînement mais elle n’a toujours pas osé rechausser les skis de saut.
Bråten a peur. « J’ai peur de retomber », admet-elle au micro de la NRK alors qu’elle se trouve sur la compétition de Lillehammer où les filles ont été autorisées à sauter sur le grand tremplin. « C’est ici que je me suis blessée alors j’appréhende beaucoup, explique Bråten. Je me souviens que ma tête a tapé au sol et ensuite, c’est le trou noir jusqu’à ce que j’entende Maren Lundby près de moi et que je sois évacuée à l’hôpital. »
Un traumatisme que la jeune sauteuse a du mal à surmonter. « Je sais que mon corps est prêt, je suis aussi en forme physiquement que lorsque nous avons remporté la médaille par équipe à Seefeld, raconte-t-elle. Mais c’est la tête qui ne suit pas. J’ai encore du temps heureusement avant les Jeux olympiques l’an prochain. »
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Des chants de Noël pour Fossesholm
Sur les courses de Norvège ce week-end, Helene Marie Fossesholm n’a peut-être pas battu Therese Johaug mais elle a impressionné tous les experts et fans de ski de fond en enchaînant une deuxième et une troisième place. Pas de quoi décevoir la jeune fondeuse de 19 ans qui, après sa première course samedi, a exprimé sa joie au micro de TV2 : « J’ai fait une course magnifique aujourd’hui ! sourit-elle. Je me suis mise dans l’ambiance de Noël tout du long en sifflotant des chansons et ça m’a aidé à garder le rythme. »
Une bonne idée puisqu’elle a fini avec une minute trente d’avance sur sa concurrente la plus proche et n’a concédé que 20 secondes à Johaug. « C’est très agréable à voir, commente celle-ci. Nous avons besoin d’une telle concurrence à l’avenir et Helene est parfaite dans ce rôle. »
Photos : Nordic Focus et Instagram.
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1 Commentaire(s)
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chaumery
10/12/2020 à 18 h 48 min
je trouve dommage que Therese Johaug balaie aussi facilement les remarques négatives et se contente juste des avis positifs de ses proches . A t’elle bien fait d’accepter ce trophée d’autant plus qu’elle dit n’en avait pas fait son objectif. D’autres sportifs sans bavure peuvent regretter ce choix c’est a eux que l’on pense .
Cote Covid les biathlètes ont démontré sur nos écrans qu’ils respectaient bien les mesures sanitaires ceux qui se sentent protégés par leur staff ont raison de poursuivre.Le départ en 1er de Klaebo est interrogatif .