CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
-
Première victoire pour Dale
Il est rentré dans le club des vainqueurs d’une coupe du monde de biathlon : Johannes Dale a remporté la semaine dernière sa première victoire sur le sprint d’Hochfilzen. « J’en rêve depuis si longtemps, réagit-il, ému, dans les colonnes du quotidien VG. J’en ai rêvé presque 24h/24 et 7j/7 et que ce soit enfin réalisé, c’est incroyable. Quand on gagne enfin, on repense à toutes ces heures d’entraînement, tout ce que ça a coûté pour en arriver là, toutes ces personnes qui m’y ont aidé. C’est un très grand jour pour moi. »
Le Norvégien est sur un petit nuage après avoir réalisé une course parfaite. Les larmes aux yeux, il explique aux médias, un par un, ce qu’il a dû aller chercher en lui pour réaliser le 10/10. « C’est très émouvant de pouvoir gagner, continue Dale. C’est déjà énorme d’arriver à accrocher le podium alors la victoire… Je me souviendrai de ce jour pour le reste de ma vie. »
Le biathlète accorde ensuite une pensée pour ses parents, ses grands-parents et sa petite amie… Avant de se tourner vers le lendemain et la poursuite. Loin de se laisser impressionner, il enchaîne les belles performances en montant de nouveau sur le podium puis en participant à la seconde place de la Norvège au relais. Un week-end à marquer d’une pierre blanche pour Johannes Dale, désormais quatrième du général.
-
Le difficile automne de Falla
Elle n’était pas présente sur l’étape de Ruka avant que les Norvégiens ne quittent la coupe du monde : Maiken Caspersen Falla n’arrive pas à trouver sa forme. « Depuis septembre, mon corps est extrêmement fatigué, j’ai beaucoup de mal à récupérer, confie la sprinteuse au micro de la NRK. Je l’ai senti quand, entre deux sessions, j’ai voulu aller faire un jogging – chose que j’adore – et que j’ai eu du mal à faire la moitié de mon entraînement tellement j’étais épuisée. »
Une situation qui inquiète Falla alors que le mois de décembre est déjà bien avancé et qu’il ne lui reste donc qu’un mois avant les championnats du monde. « Je dois absolument pouvoir recommencer à m’entraîner à 100% et être débarrassée de mes problèmes de forme, continue la Norvégienne. Un changement drastique doit s’opérer dans le mois qui vient ou bien ce sera très compliqué. »
Son coach, Ole Morten Iversen, est lui moins inquiet. « Elle a toujours eu des problèmes au niveau de ses voies respiratoires et je pense que c’est là que ça se joue, explique l’entraîneur. Mais dès qu’elle se tiendra sur une ligne de départ, alors ça ira. Elle s’est très bien entraînée avant ce coup d’arrêt et il lui reste encore du temps avant les mondiaux. »
Dans le même temps, c’est la totalité de l’équipe norvégienne féminine de ski de fond qui inquiète. Outre la méforme de Falla, Heidi Weng fait face à des barrières mentales liées à sa peur du coronavirus, Ingvild Flugstad Østberg se débat avec des blessures de fatigue et Ragnhild Haga a aussi eu quelques problèmes d’entraînement cet été.
L’équipe est donc affaiblie et ne peut compter, parmi ses leaders, que sur Therese Johaug. Une véritable opportunité pour la jeune Helene Marie Fossesholm qui a ainsi pu faire ses preuves sur la coupe du monde de Ruka. « C’est important d’avoir une équipe en forme pour qu’il y ait une saine émulation entre les fondeuses, qu’elles cherchent à se dépasser et à faire mieux », note Iversen.
-
Bjørgen en désaccord avec la FIS
« La FIS a été très naïve, elle aurait dû prévoir un plan B comme l’a fait le biathlon et ne prévoir que deux sites de compétitions avant Noël pour limiter les risques d’infection », confie Marit Bjørgen aux médias norvégiens.
L’ancienne reine du ski de fond se dit heureuse de ne pas avoir à subir cette année bien difficile. Elle juge aussi que la Norvège a eu raison de se retirer de la coupe du monde, demandant les mêmes conditions de compétition que les biathlètes. « Nous devons respecter le choix des fondeurs, réagit Bjørgen. De plus, pendant le Tour de Ski, il n’est pas rare qu’on se sente malade, qu’on attrape un rhume et alors quoi ? Tout le monde est mis en quarantaine ? Nos athlètes visent les Mondiaux, ils ne peuvent pas se permettre de tomber malades avant alors je les comprends. »
Pierre Mignerey, directeur des courses de ski de fond, a lui aussi indiqué qu’il respectait le choix des Norvégiens. « Certes, nous sommes déçus de perdre une si grande nation, ce n’est pas bon pour la coupe du monde, dit-il dans les colonnes de Dagbladet. Mais les conditions de quarantaine chez eux sont très strictes alors on peut comprendre qu’ils ne se rendent pas dans des pays classés « rouges » par la Norvège. »
-
Kowalczyk privée de médaille Holmenkollen
La relation entre Justyna Kowalczyk et la Norvège a toujours été difficile. La Polonaise a souvent critiqué ses adversaires en ski de fond, entre autres sur l’utilisation de certains médicaments contre l’asthme. Et les relations entre le pays du ski de fond et la grande fondeuse polonaise ne sont pas près de s’améliorer.
Le jury de la médaille Holmenkollen refuse en effet toujours de récompenser l’une des meilleures athlètes de la discipline. Jusqu’en 2018, cette médaille était remise pour les résultats purement sportifs, faisant de Kowalczyk une candidate idéale à cette récompense. Mais depuis deux ans, le jury a décidé d’introduire une clause morale. Résultat : les athlètes arrêtés pour dopage ne peuvent plus recevoir cette médaille.
Malheureusement pour Kowalczyk, au début de sa carrière en 2005, elle avait été jugée pour dopage (elle avait utilisé un médicament contre une douleur au talon d’Achille) et suspendue un temps avant que le Tribunal Arbitral des Sports ne réduise sa peine, jugeant qu’elle n’avait pas essayé d’améliorer ses performances.
Comme Martin Johnsrud Sundby, Justyna Kowalczyk sera donc privée de cette ultime récompense norvégienne. « L’un des plus grands scandales du sport norvégien moderne », juge le quotidien Dagbladet. « Nous ne ferons aucune exception, si vous avez été jugé et condamné, peu importe pour quoi, vous ne pourrez recevoir la médaille », a expliqué le président du jury.
Les athlètes déjà récompensés mais arrêtés ensuite pour dopage, eux, peuvent en revanche garder leur récompense. Une injustice pour Kowalczyk qui ne comprend pas être ainsi traitée par les Norvégiens qui récompensent dans le même temps Johaug par le prix Egeberg malgré sa suspension pour dopage dans des conditions très similaires à la suspension de la Polonaise.
-
La maman de Granerud adopte ses couleurs
À Nizhny Tagil, Halvor Egner Granerud volait le maillot jaune à l’Allemand Markus Eisenbichler. Très régulier, il l’a toujours sur le dos après les Mondiaux de vol de Planica. Sa maman a donc décidé de se mettre aux mêmes couleurs que son fils après avoir perdu un pari passé il y a longtemps avec le sauteur.
Marit Egner a donc publié sur Facebook une photo d’elle avec les cheveux teints en jaune et les ongles vernis de la même couleur. Son fils, numéro 1 mondial, a aussitôt commenté : « fantastique ». « C’est un pari que nous avions fait en 2018, peut-être qu’elle regrette un peu maintenant, plaisante Granerud au micro de TV2. Mais je suis heureux qu’elle s’y soit tenue. »
Et la mère de Granerud a de quoi être fière ! Son fils pourrait bien devenir le premier Norvégien à remporter la coupe du monde depuis Anders Bardal en 2012. « C’est excitant de le voir concourir, de voir que ça se passe aussi bien après une saison plus difficile l’an dernier », commente sa mère. Preuve de son excellente forme : le sauteur a été extrêmement déçu de n’arriver que deuxième des mondiaux de vol à ski. « Je suis déçu car je sais que j’aurais pu faire mieux, j’aurais pu être meilleur vendredi lors de mon premier saut », expliquait après la compétition samedi le Norvégien.
-
Johaug vs Griezmann
En août, Zara Larsson annonçait mettre un terme à sa collaboration avec la marque Huawei. Therese Johaug, déjà, annonçait qu’elle n’imiterait pas l’artiste suédoise. Cette semaine, c’est Antoine Griezmann, le footballeur français, qui, à son tour, a quitté la marque accusée d’avoir fourni des informations au gouvernement chinois sur le peuple Ouïghour, participant à la répression de ces derniers. Johaug, de nouveau interrogée sur son contrat de sponsoring avec Huawei, a annoncé qu’elle irait au terme de son contrat qui se finirait en avril 2021.
Voir cette publication sur Instagram
Une publication partagée par Antoine Griezmann (@antogriezmann)
« Nous maintenons notre accord qui participe au lien commercial étroit entre la Chine et la Norvège, explique le manager de la fondeuse dans le quotidien Dagbladet. Nous réévaluerons la situation à la fin du contrat et nous ne ferons aucun commentaire sur ceux qui ont choisi de rompre leur contrat. »
Photos : Nordic Focus et Facebook.