CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Lægreid sur un petit nuage
C’est LA révélation du début de cette saison masculine de biathlon ! Sturla Holm Lægreid impressionne par sa régularité, spécialement sur le pas de tir, ce qui lui a valu deux victoires sur trois en jeu ce week-end.
Une performance qu’envie Johannes Thingnes Bø, moins bon que son compatriote samedi sur le tir. « C’est drôle car c’est grâce à Johannes et à Tarjei que je tire si bien, sourit Lægreid. J’ai essayé de copier Johannes sur sa position offensive, j’ai aussi regardé comment ils réglaient leurs carabines pour faire pareil avec la mienne et depuis, je tire très bien. »
Une anecdote qui n’étonne pas le numéro 1 mondial. « Oui, peut-être que Tarjei et moi avons été des modèles pour Sturla mais, désormais, c’est nous qui venons le voir pour lui demander des conseils pour mieux tirer, explique Johannes Thingnes Bø. Il est le meilleur au monde sur le pas de tir en ce moment, c’est tout. »
De quoi donner envie à Lægreid de continuer sur cette voie. Prochain objectif : passer de numéro 2 à numéro 1 mondial. « J’espère aussi que cela pourra inspirer de jeunes Norvégiens, conclut-il au micro de TV2. J’ai été à leur place, à lutter pour les résultats. J’ai travaillé dur mentalement et physiquement pour y arriver et j’espère que cela peut servir d’exemple. »
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Les Finlandais accusent Riiber
L’entraîneur national de l’équipe de combiné finlandaise, Petter Kukkonen, n’est pas content. Il accuse Jarl Magnus Riiber et d’autres athlètes de tricher sur les mesures de leurs combinaisons.
La Norvège, l’Allemagne et l’Autriche sont particulièrement dans le viseur des Finlandais qui jugent que la FIS n’a pas bien contrôlé leurs équipements et a donc laissé concourir des tricheurs. La preuve d’après eux ? Une vidéo où l’on voit Riiber, avant son saut, tirer sur le haut de sa combinaison. « C’est parfaitement légal, il n’y a aucune triche à faire cela, je ne vois pas pourquoi ils focalisent sur ce fait, réagit aussitôt Lasse Ottesen, directeur du combiné nordique à la FIS. Il est même très grave de porter ce genre d’accusations. »
Ottesen rappelle aussi que les règles sont les mêmes en saut et en combiné en ce qui concerne l’équipement. Pour preuve, la disqualification de Riiber lors du week-end à Ruka, ce qui lui a fait perdre une victoire.
Touchée par ces accusations, la Norvège a demandé à la FIS de régler ce problème. « Nous avons reçu des excuses officielles de la Finlande à Ramsau, déclare Ottesen. Nous aurions préféré qu’ils viennent nous en parler s’ils avaient des doutes plutôt que d’aller dans les médias pour critiquer et porter de fausses accusations. Nous sommes ouverts à la discussion mais il y a des manières de faire. » Jarl Magnus Riiber, lui, a préféré ne pas réagir dans les médias et a répondu aux Finlandais sur la piste en prenant deux fois la deuxième place ce week-end.
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Granerud : et de cinq !
Cinq victoires consécutives en coupe du monde. Halvor Egner Granerud a conforté son avance au général à Engelberg et a impressionné tout le circuit de saut à ski mondial. « Je crois que ça a été ma meilleure performance de l’année », sourit le Norvégien après la compétition de samedi en Suisse.
Et avec cette nouvelle première place, il entre dans les livres d’histoire du saut à ski en devenant l’un des rares à avoir enchaîné cinq victoires et le seul Norvégien à le faire ! « Je n’aurais jamais imaginé ça, dit-il dans les colonnes du quotidien VG. Tous les athlètes en rêvent, c’est incroyable. » De là à égaler le record Norvégien du plus grand nombre de victoires de Roar Ljøkelsøy (11 succès en coupe du monde), il n’y a qu’un pas.
Mais Granerud doute de rester en forme si longtemps. « Je suis conscient de l’énorme effort qu’il faut pour rester bien mentalement et physiquement tout un hiver, explique-t-il. J’essaie constamment de m’améliorer mais je ne peux pas espérer gagner toutes les compétitions cette année. »
Prochain arrêt : la Tournée des Quatre Tremplins. « Je vais sûrement rêver d’Oberstdorf à partir de cette nuit », sourit Granerud au micro de TV2 ce dimanche. « C’est le monde entier contre Halvor », conclut l’ancien sauteur et expert de la chaîne, Tom Hilde.
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Compétition entre jumelles
Les sœurs Lotta et Tiril Udnes Weng font toutes les deux partie de l’équipe nationale de ski de fond norvégienne. Mais les places pour les Mondiaux seront bien plus chères, surtout sur le relais, exercice très apprécié des athlètes norvégiens qui rêvent de porter haut leurs couleurs.
Les jumelles ont donc peu de chance de concourir ensemble dans une équipe si dense. « Nous le savons, nous en parlons souvent et nous sommes prêtes à nous affronter pour obtenir notre place en relais », affirme Lotta Udnes Weng dans les colonnes de VG. Et si l’une d’entre elles décroche sa place, la mission sera importante : venger la défaite de Seefeld où la Suède a remporté l’or devant la Norvège.
Therese Johaug et Heidi Weng semblent déjà avoir une place d’assurée, tout comme la jeune Helene Marie Fossesholm. Qui pour compléter ce relais ? Maiken Caspersen Falla apprécie l’exercice et pourrait prendre la quatrième position de sprinteuse mais elle se remet à peine à l’entraînement. « J’en rêve depuis que je suis enfant, confie Falla. Je rêve d’avoir la place finale et je pense que je pourrais être un atout pour notre équipe. »
Mais les sœurs Udnes Weng n’ont pas dit leur dernier mot. « Cette quatrième place est plutôt ouverte, continue Lotta. Je vais faire tout ce que je peux pour décrocher cette place, mes bons résultats à Beitostølen et à Ruka m’y aideront. Ce relais, c’est l’un de mes plus grands objectifs, ce serait un rêve d’enfant mais aussi une grosse pression. »
Sa sœur, Tiril, a elle connu un début de saison plus difficile. « Mais je suis plus rapide que l’an dernier et je ne me sens pas en difficulté physiquement alors c’est tout de même un début d’hiver positif, raconte la fondeuse. Mais mon but, c’est surtout d’être au départ du sprint des mondiaux. Et si j’ai une opportunité pour faire partie du relais… Pour moi aussi ce serait un rêve qui se réalise. » Leur coach, Ole Morten Iversen, s’est contenté de répondre que l’équipe se penchait sur la composition du relais mais aucun choix n’est encore arrêté pour la quatrième fondeuse du relais norvégien.
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La Norges Cup tient les rênes
C’est une année particulière pour le ski de fond. Et pour la Norvège encore plus depuis qu’elle a retiré ses équipes de la coupe du monde. Les athlètes n’auront que peu (voire pas du tout) de coupes du monde pour convaincre leurs entraîneurs de les emmener aux championnats du monde d’Oberstdorf en février prochain. Les sélections norvégiennes se feront donc en priorité sur la Norges Cup et les courses nationales. Une première pour cette nation qui domine le ski de fond.
Si tous les vainqueurs en titre pourront être de la partie s’ils le souhaitent, personne ne sait encore qui voyagera aux côtés de Klæbo, Holund, Sundby, Røthe, Johaug ou encore Falla. « Cela ne s’est sûrement jamais produit depuis des années, commente l’entraîneur de l’équipe masculine toutes distances, Eirik Myhr Nossum. La course à Lygna début janvier sera déjà importante et nous ne voulons négliger personne, tout le monde aura sa chance. Nous ne voulons pas risquer qu’un probable médaillé reste chez lui. »
Mais Nossum a déjà bien sûr une idée de qui pourrait bien être de la partie si ces athlètes continuent de s’entraîner aussi fort qu’ils le font actuellement. « Je ne crains pas de leur dire si cela peut leur donner plus de motivation », confirme-t-il.
Du côté du sprint, en revanche, le choix s’annonce plus difficile, les compétitions n’étant pas nombreuses avant la date fatidique. Si Klæbo est assuré d’être qualifié, le choix des autres athlètes sera plus difficile. Et si le leader de l’équipe de sprint lui-même décidait de ne pas aller en Allemagne ? C’est en tous cas ce qu’il a laissé entendre la semaine dernière. « Dans ce cas, nous aurons un sérieux problème, avoue Nossum. Nous devrons trouver un autre fondeur aussi brillant que lui pour clore le relais et ce sera difficile. »
Klæbo, lui, a dit qu’il ferait passer sa santé en premier et non les Mondiaux et qu’il n’excluait donc pas de rester chez lui toute la saison. « Il pourrait venir seulement pour le relais et sinon rester à la maison pour nous laisser plus de médailles », plaisante Emil Iversen. « Une chose est sûre, un relais sans Johannes sera un vrai défi », conclut le coach de sprint Arild Monsen.
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Johaug est-elle vraiment humaine ?
« Non Therese n’est pas humaine, vous l’avez déjà rencontrée ou vu skier ? » plaisante sa proche amie et fondeuse Martine Ek Hagen. La raison de cette déclaration plutôt hors du commun ? Le quotidien de la numéro 1 norvégienne. Johaug a ainsi expliqué qu’elle se levait tous les matins à 6 heures pour une première session d’entraînement avant de s’occuper des affaires de sa marque de vêtements. Elle enchaîne ensuite avec une nouvelle séance d’entraînement et souvent, le soir, elle reçoit ses amis et sa famille.
Un rythme effréné que la fondeuse semble tenir sans effort. « J’étais presque heureuse quand elle a raconté qu’elle avait dû s’arrêter car elle avait les jambes gonflées, raconte Ek Hagen à Dagbladet. Enfin, on avait la preuve qu’elle n’était pas surhumaine ! C’est impressionnant, elle a des capacités hors normes, sportivement et socialement. Parfois, je lui envoie un message pour lui dire que je suis trop fatiguée pour venir dîner chez elle et j’apprends qu’en plus de son entraînement, elle a repeint le salon, lavé la salle de bain, rencontré la presse et fait un très bon dîner ! Elle est impressionnante sur tous les plans ! »
Johaug, elle, rappelle qu’elle peut aussi craquer et qu’elle doit faire attention à sa santé, comme l’a montré le petit incident de cet été.
« Pourtant, on ne peut qu’être d’accord avec Martine, réagit le frère de Johaug, Karstein. C’est incroyable à quel point Therese est résistante et peut s’entraîner bien plus que le commun des mortels. C’est insensé et je ne le recommanderai à personne. » Tout comme Ek Hagen, Karstein Johaug est impressionné par le rythme de sa sœur, de toutes les obligations qu’elle remplit en une journée tout en n’oubliant pas d’inviter souvent ses proches à dîner. « Et elle ne vous sert pas n’importe quoi, ajoute-t-il. Il n’y a pas que dans le ski que Therese est la meilleure. Les gens ne le voient pas mais en plus de tout ça, le travail pour sa marque est un boulot à temps plein. »
Photos : Nordic Focus.