CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
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Olsbu récompensée
Marte Olsbu Roeiseland (NOR) – Manzoni/NordicFocus
Après avoir remporté pas moins de sept médailles aux derniers Mondiaux de biathlon, Marte Olsbu Røiseland était assez logiquement en lice pour remporter un prix au Gala des Sports norvégiens. C’est chose faite depuis samedi. La Norvégienne a remporté le prix de la meilleure performance sportive féminine de l’année. Un prix décerné lors d’une cérémonie à huis clos par les athlètes Karsten Warholm et Øystein Pettersen.
Depuis Oberhof, via une vidéo, la biathlète a réagi à cette victoire : « C’est génial, dit-elle. Je tiens à remercier tous ceux qui ont voté pour moi mais aussi toute la fédération de biathlon, mes coéquipiers, mes entraîneurs et les techniciens qui nous donnent de si bons skis. J’espère que je pourrais être aussi en forme lors des prochains Jeux olympiques. Merci, enfin, à mon mari, Sverre », a conclu Marte Olsbu Røiseland qui a engrangé encore deux podiums ce week-end.
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Lundby heureuse
Maren Lundby (NOR) – Reichert/NordicFocus
Si Maren Lundby sait dire quand elle estime que rien ne va en saut à ski féminin, elle sait aussi saluer les bonnes nouvelles. Elle a ainsi confié être très heureuse de voir que le comité d’organisation d’Hinzenbach en Autriche proposerait des compétitions supplémentaires à la coupe du monde féminine en février.
En effet, avec les annulations liées à l’épidémie de coronavirus, les filles avaient failli entamer leur saison fin janvier seulement. Après de grosses tractations, elles avaient finalement pu concourir à Ramsau, en même temps que les athlètes de combiné nordique. Malgré tout, Lundby pointait du doigt un problème essentiel : la FIS empêche toujours le circuit féminin de sauter sur de trop grands tremplins et n’a pas cherché à remplacer les compétitions annulées, contrairement à ce qu’ils ont fait pour les hommes.
« C’est le genre de nouvelle que j’attendais depuis longtemps, confie Lundby à Dagbladet. J’accorde énormément de mérite à l’Autriche car c’est également là-bas que nous avons pu concourir avant Noël. Ils ont pris notre problème au sérieux et j’en suis heureuse. »
Maren Lundby (NOR) – THIBAUT/NordicFocus
De quoi remonter le moral de la jeune sauteuse à ski qui avait admis être de moins en moins motivée, la faute à un manque flagrant de compétitions. « On a l’impression que tous nos efforts, tout notre travail, ne sert à rien dans ces cas-là », explique-t-elle.
Désormais, Lundby espère que le calendrier féminin pourra être adossé à celui de la coupe du monde masculine pour éviter ce genre de désagrément. Elle invite aussi la Norvège à prendre ses responsabilités, affirmant qu’il devrait y avoir plus de compétitions féminines là-bas, entre autres avec le Raw Air.
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Comment éviter l’épidémie aux Mondiaux ?
Pas de Norvégiens sur le début de la saison de ski de fond. Aucun, non plus, sur le mythique Tour de Ski. En revanche, pas question pour les fondeurs de manquer les Mondiaux en février à Oberstdorf. Dès lors, il leur faut trouver le moyen de limiter tout risque d’infection à la Covid-19.
« Tout d’abord, nous allons affréter des vols charters pour les athlètes pour se rendre en Allemagne et certains membres du staff descendront en voiture en avance pour préparer l’hôtel, révèle Espen Bjervig, chef du fond norvégien sur TV2. L’hôtel sera seulement réservé pour les Norvégiens et nous aurons aussi des voitures privées pour aller au stade. Nous vivrons dans un microcosme qui devrait nous permettre de limiter les risques de contamination. » À l’intérieur même de l’équipe, il sera créé d’autres « bulles ».
« Chaque athlète sera en binôme avec quelqu’un qu’il a l’habitude de côtoyer, confirme Bjervig. Même si certains ont demandé des chambres individuelles et devraient les avoir. Nous nous adaptons aux souhaits de chacun. »
Autre décision : les athlètes n’iront pas se balader et ne participeront à aucun événement hors des compétitions, aucune conférence de presse autre que celles de fin de course. « Nous avons tout sur place : médecin, physio et même notre propre chef cuisinier », commente Bjervig. Un plan qui semble bien rôder et devrait convaincre les plus récalcitrants de faire le déplacement à Oberstdorf.
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Weng se prépare psychologiquement
Heidi Weng (NOR) – Modica/NordicFocus
Très marquée par sa mésaventure au Canada juste avant le premier confinement, Heidi Weng n’avait pas réussi à surmonter sa peur d’être contaminée et mise en quarantaine loin de chez elle lors du premier week-end de coupe du monde de ski de fond. Elle était donc rentrée précipitamment en Norvège avant d’être rejointe par le reste de l’équipe. Elle a ensuite passé le mois de décembre chez elle à s’entraîner et en a profité pour consulter une psychologue.
« Ça fait beaucoup de bien de parler à quelqu’un, explique-t-elle au micro de TV2. Désormais, je vais y aller étape par étape en commençant par les courses nationales. »
Heidi Weng (NOR) – Modica/NordicFocus
Pas question pour Weng de se précipiter en fonçant tête baissée en coupe du monde à Lahti et Falun comme elle l’a fait en novembre à Ruka. « Je dois me préparer au mieux mentalement, chose que je n’avais pas faite au début de la saison », continue la Norvégienne. En tous cas, pas question d’arrêter sa carrière.
« L’équipe me manque, arriver au camion de fartage le matin, prendre des nouvelles de tout le monde, l’ambiance… J’ai besoin de tous ces contacts », confie-t-elle. À Lygna, sur la coupe de Norvège, Weng a bien figuré. Elle a alors confié au quotidien VG avoir très envie de retrouver les pistes de ski mondiales. « Mais je ferai passer ma santé avant, a-t-elle aussi affirmé. J’ai envie de skier, mais pas à n’importe quel prix. Heureusement, je suis mieux préparée à voyager à l’étranger et je ferai donc ce qu’on me dira. » De son côté, Espen Bjervig, chef des équipes de fond norvégiennes, a reconnu que Weng était en bonne place pour être sélectionnée aux Mondiaux, qu’elle aille à Lahti et Falun ou non.
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Sundby : le documentaire
Martin Johnsrud Sundby, après avoir dominé le ski de fond mondial, ne semble plus que l’ombre de lui-même. Depuis plus d’un an, son dos le fait souffrir, l’empêchant de performer, comme on l’a encore vu à Lygna lors de la coupe de Norvège le week-end dernier. Heureusement pour lui, il a d’ores et déjà une place d’assurée pour le voyage aux Mondiaux d’Oberstdorf puisqu’il est champion en titre du 15 km.
Samedi dernier, un documentaire exclusif, « Sundby contre le monde », était diffusé sur la NRK, retraçant le parcours du fondeur pour atteindre ces Mondiaux 2021. Ce documentaire évoque, bien évidemment, les récents problèmes de dos du fondeur qui, entre autres, lui ont coûté sa place en équipe nationale, mais aussi son nombre incroyable d’heures d’entraînement.
Martin Johnsrud Sundby (NOR) – THIBAUT/NordicFocus
Pour la première fois, aussi, Sundby parle de l’épreuve familiale qu’il a traversé en 2020 : l’opération de chirurgie cardiaque de son fils. « À ce moment, à la fin de l’automne, quand je partais m’entraîner, je n’avais plus envie de rentrer chez moi, explique le fondeur. Quand je m’entraîne, c’est simple, je n’ai aucun vrai problème. Chez moi, c’était autre chose. »
Sundby souffre lui-même de fibrillation cardiaque. Son fils, Markus, sept ans, était aussi touché par cette pathologie mais son état s’est aggravé l’an dernier. « J’ai très peur, confie le Norvégien la veille de l’opération. Nous ne pensons qu’à ça, à son cœur, à son rythme cardiaque… Je ne peux me concentrer sur rien d’autre. »
Pendant six mois, la famille Sundby est restée dans l’attente avant l’opération cardiaque du petit Markus. Et pendant six mois, l’entraînement a été pour le fondeur un exutoire. « Désormais, nous espérons que Markus n’aura plus de problème même si la fibrillation cardiaque pourrait revenir », conclut Sundby, les larmes aux yeux.
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Bjørgen officiellement absente de la Marcialonga
En novembre, Marit Bjørgen annonçait qu’elle avait oublié de se réinscrire sur le logiciel de l’AMA, l’Agence Mondiale Antidopage, où tous les athlètes doivent référencer tous leurs déplacements afin de pouvoir être contrôlés à tout moment. Un oubli qui coûte cher à la Norvégienne puisqu’il remet en cause sa participation à plusieurs compétitions. Il faut en effet y être inscrit depuis six mois pour concourir et elle ne pourra donc enfiler un dossard que le 28 février. Trop tard pour la Marcialonga à laquelle elle souhaitait participer le 31 janvier.
Marit Bjoergen (NOR) – Modica/NordicFocus
La jeune retraitée a donc demandé une dérogation spéciale à l’AMA. « Malheureusement, cette demande vient d’être rejetée, annonce Jørgen Aukland, son entraîneur, la semaine dernière. Nous connaissions les règles et c’est de notre faute si nous avons oublié de réinscrire Marit. »
Si l’objectif principal de Bjørgen reste la Vasaloppet début mars, Aukland est désormais peu optimiste sur ses chances de l’emporter : « Elle avait besoin de se confronter à ce format spécial avant et elle n’en aura pas l’occasion, explique-t-il au micro de la NRK. Malgré tout, elle m’impressionne beaucoup par sa volonté et l’effort qu’elle fait pour être au niveau mais nous n’avons jamais pu la tester en conditions réelles. » Le défi de la Vasaloppet s’annonce donc plus difficile pour Bjørgen.
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Klæbo arrête son Vlog
Lorsqu’il a lancé son Vlog YouTube en 2017, Johannes Høsflot Klæbo était un pionnier du genre en coupe du monde de ski de fond. Depuis, il a été imité, entre autres par Therese Johaug qui a lancé sa chaîne il y a peu.
Johannes Hoesflot Klaebo (NOR) – Modica/NordicFocus
Mais après plus de 200 Vlogs hebdomadaires réalisés en partenariat avec son petit frère Ola, Johannes Høsflot Klæbo a annoncé mettre un terme à cette aventure en 2021. « Nous allons désormais proposer des contenus différents », confie-t-il au quotidien VG. Son frère a quant à lui expliqué que, sans le Vlog hebdomadaire à réaliser, ils pourraient se concentrer tous les deux sur un contenu plus qualitatif. « Je suis aussi heureux de pouvoir travailler sur autre chose que son quotidien », sourit Ola Høsflot Klæbo. Le fondeur, quant à lui, sera débarrassé du stress de devoir sortir une nouvelle vidéo chaque semaine, au risque d’y mettre trop d’énergie.
Photos : Nordic Focus.