CHRONIQUE – Avec Vu de Norge et nulle part ailleurs, retrouvez toute l’actualité nordique norvégienne.
-
La domination norvégienne inquiète
Encore ce week-end, les Norvégiens ont montré leur domination sur le biathlon mondial. L’équipe masculine, particulièrement, connaît une densité impressionnante qui n’est pas sans rappeler celle du ski de fond.
Sur 26 compétitions individuelles, les biathlètes norvégiens en ont remporté 18. Ils ont aussi trusté 21 autres places sur le podium. Mieux : les hommes signent deux triplés et un quadruplé et les filles, dans leur sillage, ont réalisé le triplé à Hochfilzen. De quoi écœurer leurs adversaires. « J’espère que nous n’allons pas rendre le biathlon ennuyeux », s’inquiète Tiril Eckhoff au micro de la NRK en entendant ces statistiques. « C’est vrai que c’est très dommage pour tous les autres mais c’est bon pour nous », reconnaît son coéquipier Sturla Holm Lægreid. Résultat, les Norvégiens dominent les deux classements mondiaux de l’IBU.
« Mais il y a une explication, affirme l’expert NRK Ola Lunde. Chez les hommes, de jeunes athlètes sont arrivés en équipe nationale et ont mis la pression aux plus vieux. Ils profitent aussi d’un très bon staff et de très bons techniciens. Mais il faut relativiser : c’est si cette domination durait sur le long terme que cela poserait problème pour les audiences du biathlon. »
Elvira Öberg est du même avis : « Il suffit de voir ce que ça a donné en ski de fond, ce n’est pas bon quand ce sont toujours les mêmes devant mais le biathlon n’en est pas encore là », estime la Suédoise. Heureusement, même si les Norvégiens semblent omniprésents sur les podiums, d’autres nations ont ramené des premières places à l’instar de la Suède, la France ou encore la Russie et l’Allemagne. « Et puis, il y a peu de chance pour que nous dominions autant les championnats du monde », rassure Ola Lunde.
-
Les Suédoises ne se laissent pas impressionner
Depuis le début de l’hiver, les fondeuses suédoises profitent bien de l’absence de leurs adversaires norvégiennes, surtout en sprint. Elles sont même devenues depuis plusieurs saisons les numéros 1 mondiales grâce, entre autres, à Stina Nilsson et désormais Linn Svahn et Maja Dahlqvist.
Aux Mondiaux d’Oberstdorf, elles sont vues comme les favorites pour remporter les médailles de sprint et de team sprint féminins. Mais Maiken Caspersen Falla n’a pas dit son dernier mot : en remportant les championnats norvégiens, elle a fait savoir qu’elle était prête à revenir sur le circuit mondial.
Pour son coach, Ole Morten Iversen, il faut pourtant rester humble. « Je ne pense pas que sa performance ait pu intimider nos adversaires, avoue-t-il au micro de la NRK. En revanche, elles vont voir que Maiken est de retour, que le match avec les Norvégiennes sera bientôt de nouveau lancé. »
Un match qui réjouit les Suédoises, prêtes à en découdre dès l’étape de Falun où les Norvégiennes feront leur grand retour. « Et je compte bien livrer bataille à Linn Svahn. Surtout lors des mondiaux, réagit Falla au média TV2. J’ai déjà remporté l’or en sprint et je peux le refaire. Je n’ai rien à prouver alors que Linn n’a encore pas de titre mondial. Ce sera à elle de faire ses preuves. »
Les Suédois feraient mieux de ne pas enterrer leur plus grande rivale norvégienne tout de suite…
-
Les relais féminins posent question
Sans Marit Bjørgen, les relais féminins de ski de fond se retrouvent sans l’une de leur star phare pour les prochains Mondiaux.
Sur le team sprint, ce sont habituellement Maiken Caspersen Falla, Ingvild Flugstad Østberg et Marit Bjørgen qui sont alignées. Mais les deux dernières citées ne seront pas présentes à Oberstdorf, blessée ou retraitée.
Falla, elle, n’est pas au meilleure de sa forme et n’a pas encore pu se mesurer au circuit mondial cet hiver. Alors quelles Norvégiennes pour aller affronter les Suédoises, leaders du sprint féminin cette année ?
Pour l’expert NRK, Fredrik Aukland, Ole Morten Iversen devrait choisir d’aligner les distanceuses Helene Marie Fossesholm et Therese Johaug plus que de miser sur des sprinteuses. « Je pense qu’elles formeraient un meilleur duo que les sœurs Udnes Weng ou Falla, explique-t-il. Elles n’ont pas montré cette saison qu’elles pouvaient battre les Suédoises et le team sprint est un exercice qui n’est pas exactement comme un sprint normal. Tant que nous n’avons pas de sprinteuse qui peut battre les Suédoises sur les 100 derniers mètres, ça peut être une tactique intéressante. »
Aukland n’écarte pas non plus la possibilité de voir Falla revenir sur le devant de la scène. Mais sera-t-elle prête à temps ?
Côté relais à quatre, Heidi Weng se dit prête à prendre le dernier relais, tant prisé par tous les Norvégiens. Mais elle aura de la concurrence : Helene Marie Fossesholm est aussi intéressée. « Je suis prête à avoir cette place », affirme la jeune fondeuse de 19 ans. Johaug, elle, se dit toujours très peu intéressée par cette position, préférant un relais en classique qu’en skating.
Et surtout, la numéro une norvégienne craint de voir se reproduire sa défaite face à Frida Karlsson à Seefeld. « Je préfèrerai donner ce rôle à Helene ou Heidi », confie Johaug. Étonnamment, celle qui a toujours refusé cette position est prête à revenir sur ses positions : « Oui, si je suis en forme je veux bien être dernière relayeuse », confirme Weng. Et pourquoi pas une sprinteuse pour affronter Linn Svahn qui semblerait favorite comme dernière relayeuse suédoise ?
-
Tandrevold fait de la fibrillation cardiaque
Lors du sprint à Oberhof la semaine dernière, Ingrid Landmark Tandrevold a beaucoup inquiété en s’effondrant après son deuxième tir. Les images TV la montraient alors allongée dans la neige, entourée du staff de plusieurs nations.
« En sortant du deuxième tir, je me suis sentie très mal, très faible, explique la Norvégienne après coup. En fait, j’ai fait de la fibrillation cardiaque. J’ai immédiatement reconnu les symptômes car ça m’était déjà arrivé ici en 2017. »
Après cette mésaventure il y a quatre ans, Tandrevold avait subi une batterie de tests cardiaques sans que rien ne soit trouvé.
Après son évanouissement la semaine dernière, elle a refait un ECG pour vérifier son cœur mais les résultats étaient normaux. « Je ne sais pas pourquoi c’est arrivé mais je ne suis pas particulièrement anxieuse à ce sujet, continue la biathlète. Nous avons un bon suivi médical, une bonne équipe toujours présente alors je veux seulement continuer à vivre ma vie normalement, sans m’inquiéter à ce sujet. »
Tandrevold s’est donc alignée sur le relais samedi puis sur la mass-start dimanche où elle a terminé quatrième.
-
Northug emprisonné cet été ?
Pour son arrestation cet été, Petter Northug Jr. a été condamné à sept mois de prison sans sursis. Normalement, il a 60 jours pour être emprisonné pour purger sa peine mais l’épidémie de Covid-19 rend les choses plus compliquées dans le système pénitentiaire norvégien.
Les prisons de faible sécurité ont en effet moins de place qu’à l’accoutumée pour éviter les risques de propagation du virus. Le délai a donc été rallongé de 70 jours et Northug ne pourrait donc effectuer sa peine qu’au début de l’été. « Nous ne savons pas encore quand il recevra sa convocation mais cela pourrait arriver prochainement ou dans plusieurs mois », confirme un conseiller du département du système carcéral norvégien.
À partir de la réception de sa convocation, Northug aura quelques semaines pour mettre ses affaires en ordre avant d’aller effectuer sa peine, certainement dans la prison d’Ilseng, à Stange qui se situe entre Oslo et Lillehammer.
Au bout d’un tiers de sa peine, l’ancien fondeur pourrait ensuite demander une adaptation de sa condamnation et effectuer la fin de sa peine avec un bracelet électronique, soit à son domicile à Oslo, soit chez ses parents à Mosvik. « Mais ce pourrait être plus difficile pour Northug d’obtenir cette remise de peine puisqu’il a déjà effectué une peine avec bracelet électronique», commente le directeur régional des prisons de l’Est de la Norvège. Autre possibilité : demander une liberté conditionnelle après avoir effectué les deux tiers de la peine.
Photos : Nordic Focus et NRK.