Lægreid amoureux
La saison de Sturla Holm Lægreid est fabuleuse. Pour son premier hiver complet en coupe du monde, le Norvégien s’est battu pour le gros globe – et l’a manqué de très peu sur la dernière épreuve – et a pu ramener à la maison plusieurs médailles mondiales. Mieux encore, le biathlète a trouvé l’amour cet hiver… Avec la biathlète américaine Chloe Levins ! Ce qui explique le souhait de Lægreid de ne pas rentrer en Norvège après les championnats du monde mais de rester en Europe centrale, à Ramsau plus précisément, avec sa petite amie.
« Elle a été un réel soutien pour moi, elle est très importante dans ma vie de tous les jours et je lui dois certainement plusieurs victoires », sourit le Norvégien au micro de la NRK. Pas la peine de le nier, les deux biathlètes avaient été filmés en train de s’échauffer ensemble avant les poursuites d’Østersund et on avait ensuite pu voir Chloe Levins encourager sur la piste les Américains et Lægreid. « J’ai compris que notre secret avait été révélé, rigole-t-il. Mais ce n’est pas grave, c’est agréable d’avoir quelqu’un de présent pour nous soutenir. »
Fleur bleue, Sturla Holm Lægreid ne manque pas d’être le sujet de plaisanteries de ses coéquipiers. « Il est clairement sur un petit nuage tout rose depuis l’automne et tant mieux pour lui, plaisante Vetle Sjåstad Christiansen. Je me souviens ce que c’est d’être amoureux, des premiers jours… A mon avis, il peut donner une grande part de crédit à sa petite amie pour sa merveilleuse saison. »
Granerud : le comeback
Privé de la fin des Mondiaux d’Oberstdorf car positif au covid, Halvor Egner Granerud a finalement pu sortir de quarantaine en Allemagne, rentrer en Norvège… Et il est déjà de retour sur les tremplins ! Les autorités de santé norvégiennes lui ont en effet accordé l’autorisation de s’entraîner en saut, même s’il doit être en quarantaine. « C’est facile de garder les distances de sécurité et je ne fais que ce à quoi j’ai été autorisé », assure le sauteur à ski.
Vendredi, TV2 a pu assister à son tout premier entraînement depuis plus de deux semaines. « C’était super ! réagit Granerud après ses sauts. C’est la première fois de l’hiver que j’ai l’occasion de sauter en Norvège et les sensations étaient géniales, le tremplin est top et je crois que mes sauts étaient plutôt bons. »
Plus aucune trace des symptômes du covid qu’il a pu ressentir au début de sa quarantaine, le Norvégien est en grande forme et promet d’assurer le spectacle ce week-end lors des finales sur le tremplin de vol de Planica ! « J’y vais pour terminer cette saison de la meilleure façon possible et je pense en être capable », conclut Granerud.
Et s’il a été un peu déçu de ne pas repartir d’Allemagne avec une médaille individuelle, il affirme que cette pause forcée a été bénéfique pour lui. De quoi encore agrandir son avance au général même si le globe de cristal lui est déjà assuré.
Frida Berger : direction la Russie
A seulement 16 ans, Frida Berger a obtenu son ticket pour la coupe du monde de saut à ski féminin en enfilant un dossard en haut des tremplins russes du Blue Bird. Une aubaine qu’elle doit au forfait de Maren Lundby, malade. « Je pense que ça va être très amusant ! confiait Berger à Dagbladet avant la tournée russe. J’ai été un peu étonnée quand on m’a appelée car je pensais ma saison finie mais je suis heureuse de pouvoir dire oui. »
Peu connue du grand public, Dagbladet en profite pour dresser le portrait de la toute jeune sauteuse. « Je m’appelle Frida, j’ai 16 ans, je saute à Vikersund et mon père était sauteur à ski », explique la Norvégienne. Marchant dans les traces de son père, elle est désormais en coupe du monde et espère surtout « y faire de [son] mieux. »
Silje Opseth, 4e du général, a voulu prodiguer quelques conseils à sa nouvelle coéquipière : « je me souviens de ma première coupe du monde, on est très nerveux alors je dirais que l’objectif principal est de se détendre et de prendre du plaisir », confie-t-elle. L’occasion, aussi, de voir le niveau des meilleures de la discipline et de faire ses armes, tant en individuel que par équipes.
Frida Berger a terminé 44e de la qualification samedi et 42e lors de celle de dimanche, manquant donc de peu à chaque fois la compétition. Un bon résultat pour la toute jeune sauteuse. Elle aura une nouvelle chance ce week-end, pour la finale du Blue Bird à Chaïkovsky.
Chaussettes noires de sortie
Il est bien connu que la plupart des athlètes sont superstitieux, ont des petits « tocs » ou des habitudes bien ancrées avant chaque course.
Pour Tirik Eckhoff, qui a connu sa plus belle saison en remportant 7 sprints consécutifs, 13 victoires et le gros globe de cristal, il en va de même. « J’avoue que c’est clairement de la superstition, ça nous permet de nous sentir mieux, c’est comme ça… commence la biathlète au micro de la NRK. Mon truc, c’est de porter des chaussettes noires et de me faire une queue de cheval », avoue-t-elle.
Ses coéquipiers aussi ont leurs « petits trucs ». Vetle Sjåstad Christiansen a ainsi porté le même boxer bleu Superman pendant des années et désormais, il dit à chaque briefing d’avant-course : « les gars, let’s do this ! » « Je n’y manque jamais et tout le monde applaudit après, c’est notre petite superstition », révèle-t-il.
Les horaires des athlètes sont aussi très précis : jogging à 9h30 tous les matins de course et plat de pâtes avalé précisément 3h avant la compétition. « On ne sait pas si ça marche mais ça a certainement un effet placebo parce qu’on y croit », sourit Sturla Holm Lægreid.
La science l’a d’ailleurs prouvé : ce genre de rituel permet de se préparer mentalement et physiquement. « Quand on y croit, cela permet de passer en mode course », explique l’ancienne biathlète Liv Grete Skjelbreid. Mais Tiril Eckhoff prévient : tout cela a des limites. « Il faut faire attention car quand on échoue alors qu’on avait pensé tout bien faire, c’est très dur, dit-elle. Je sais que depuis que j’ai abandonné certaines de mes superstitions, je suis moins nerveuse. »
Malgré cette prise de conscience, depuis qu’on lui a fait remarquer qu’elle avait plus gagné cette saison avec une queue de cheval plutôt qu’avec une tresse, elle a rangé ce type de coiffure au placard. « Pourtant, vous avez gagné à Oslo en 2016 avec une tresse », lui fait remarquer la NRK. « Et oui, comme quoi on ne peut pas se fier à nos petites superstitions, conclut-elle. Mais quand je mets un rituel en place, j’aime le suivre pendant quelques temps.
Un livre sur Marit Bjørgen
Lorsqu’elle est devenue l’athlète des Jeux olympiques d’hiver la plus médaillée de l’histoire, plusieurs éditeurs se sont rués vers Marit Bjørgen pour écrire sa biographie. « Oui, beaucoup étaient intéressés, révèle l’ancienne fondeuse dans les colonnes de VG. Mais quand j’ai pris ma retraite, j’étais fatiguée… Fatiguée du sport de haut niveau mais aussi de voir Marit Bjørgen partout, de lire des articles sur Marit Bjørgen… » Alors il lui a fallu quelques années pour se faire à l’idée de laisser un livre sortir sur son histoire, sa vie. C’est finalement chose faite : sa biographie sortira cet hiver comme le révèle son auteure, Ingerid Stenvold. « On m’a dit que j’aurais le dernier mot alors je pourrais vérifier ce qu’on y dit », plaisante Bjørgen.
Mais pour le moment, le premier jet plaît à l’ancienne athlète. « C’est très amusant de lire ce qu’on pense de moi, de lire les histoires de mes proches dont certaines que je ne connaissais pas », continue la Norvégienne. Stenvold a expliqué qu’en effet, après avoir longuement interviewé Marit Bjørgen, elle avait voulu se pencher sur des aspects de sa vie que l’on connaît moins, de nouveaux pans de l’histoire de la Reine du ski de fond. « Elle a montré une ouverture d’esprit impressionnante, elle m’a vraiment laissé le champ libre », sourit l’auteure. Bjørgen a entre autres voulu montrer que tout n’était pas rose dans sa carrière. « On verra à la fin si je veux enlever des passages », confie-t-elle.
Sa biographie promet en tous cas d’être un best-seller en Norvège et un ouvrage extrêmement intéressant pour tous ceux passionnés par les coulisses du sport de haut niveau.
L’interdiction du fluor encore repoussée ?
Avant cet hiver, la FIS annonçait qu’elle repoussait son interdiction des farts fluorés pour le ski de fond. La raison ? L’appareil de test n’était pas prêt et il n’y avait alors aucun moyen d’empêcher toute forme de triche. Mais après plusieurs mois et alors que l’hiver s’est terminé il y a quelques jours, ce fameux appareil n’est toujours pas prêt. « Ils ont encore du chemin à faire avant que ça fonctionne ! » confie le chef du fartage norvégien, Stein Olav Snesrud.
Il a en effet été au plus près des tests ces derniers mois puisqu’il a travaillé avec la FIS en leur fournissant des skis plus ou moins fluorés ou nettoyés voire tout neufs et seulement utilisés avec des farts sans fluor.
Plus d’un mois après, les résultats sont tombés et ils ne sont pas encourageants. « Si on se base sur les skis qu’ils m’ont demandé à Falun et sur les tests qu’ils y ont fait, alors ce n’est pas prêt du tout, continue Snesrud. Ce qui est inquiétant c’est que des skis sans fluor soient revenus des tests marqués comme ayant été fartés avec du fluor. Si ça arrive en course, alors on pourrait être disqualifié pour rien. »
Erik Røste et Pierre Mignerey, directeur du ski de fond et directeur de course à la FIS, ont affirmé aux médias norvégiens que le développement de cet appareil de test était la priorité de la FIS et que l’interdiction n’entrerait en vigueur que lorsqu’il serait prêt. L’hiver prochain ? Rien n’est moins sûr…
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