L’équipe de saut annoncée : Vu de Norge vous la présente
C’est officiel : les sélections de saut à ski norvégiennes sont tombées lundi. L’an prochain, ils ne seront pas 15, mais seulement 12 à faire partie de l’équipe nationale. De plus, la fédération norvégienne a décidé de rassembler en une seule équipe hommes et femmes qui s’entraîneront donc ensemble.
Parmi l’effectif féminin, on retrouve logiquement Maren Lundby accompagnée de Silje Opseth, Anna Odine Strøm, Thea Minyan Bjørseth et Eirin Kvandal.
Chez les hommes, Ingebjørg Saglien Bråten, Anders Håre et Robin Pedersen n’ont pas été reconduits.
L’équipe sera donc composée d’Halvor Egner Granerud, détenteur du gros globe de cristal, Marius Lindvik, Robert Johansson, Johann Andre Forfang, Anders Fannemel, Thomas Aasen Markeng et enfin Daniel Andre Tande, même si ce dernier ne peut toujours pas s’entraîner à 100% après sa lourde chute à Planica.
« Ils auront la lourde charge d’affronter une saison olympique, commente Clas Brede Bråthen, directeur du saut norvégien. Les gros objectifs de la saison seront aussi les Championnats du monde de vol à ski de Vikersund, la Tournée des Quatre Tremplins et le Raw Air. Et nous avons une équipe extrêmement forte pour jouer lors de ces grands évènements. »
Alexander Stöckl et Christian Meyer restent entraîneurs des équipes masculine et féminine.
Østberg pas encore rétablie
Ingvild Flugstad Østberg n’a participé à aucune épreuve de ski de fond cette année. En cause, des blessures et problèmes de santé à répétition l’empêchant d’obtenir la précieuse autorisation du médecin de la fédération pour concourir. « Ça a bien sûr été un hiver très dur pour moi mais je ne peux pas me plaindre, commente Østberg. Après tout, tout le monde a connu une saison différente. »
Mais elle l’assure : elle va mieux. Elle a appris de cette frustration de s’être entraînée sans résultat visible. « C’est la dernière chose que l’on souhaite quand on est athlète, on veut toujours concourir, déclare la Norvégienne. J’avais l’espoir de revenir à la fin de la saison mais il faut accepter que les médecins sachent ce qui est le mieux pour moi. »
Pas question, pour autant, de l’évincer de l’équipe nationale. « Elle a bien récupéré, a bien travaillé et il n’y a jamais eu de doute sur son maintien au sein de notre équipe, explique Ole Morten Iversen au micro de la NRK. Je pense qu’elle sera bientôt de retour et ira se battre pour les médailles aux Jeux olympiques. »
Mais pour cela, Østberg doit se préserver des fractures de fatigue et réussir à mieux gérer ses dépenses et apports énergétiques pour passer le cap de la visite médicale de la fédération. « Nous devons tenir compte de son risque accru de se blesser même si l’objectif reste de la faire revenir à 100% et le plus rapidement possible », continue Iversen.
« Il ne faut pas oublier qu’elle doit effectuer de gros changements et que cela prend du temps pour établir un bon exercice entre entraînement et récupération », ajoute le médecin de l’équipe, Øystein Andersen. Et c’est bien lui qui aura le dernier mot pour envoyer ou non Østberg sur le circuit international.
« Je ne peux donc pas promettre d’être là même si je veux me battre aux JO, conclut la fondeuse dans les colonnes de Dagbladet. Mais je suis heureuse de savoir qu’au moins, j’ai le soutien de mon entraîneur et de la fédération. »
Tandrevold se confie sur sa maladie cœliaque
Comme Vu de Norge vous l’a déjà dit, Tiril Eckhoff et sa coéquipière et amie Ingrid Landmark Tandrevold ont créé un podcast où elles abordent leur vie d’athlète : Kant Ut. Dans l’un des derniers épisodes, Tandrevold a abordé un problème vécu lors de l’étape de Nove Mesto. « J’ai ressenti des douleurs extrêmes à l’estomac, révèle-t-elle. Je n’ai pas pu dormir et je me suis traînée jusqu’à la ligne de départ. Je ne pouvais pas manger, je n’avais plus de force. » Une journée noire que confirme sa compatriote Tiril Eckhoff : « je ne t’avais jamais vue si mal et si fatiguée », rapporte-t-elle. Mais, comme le raconte le quotidien Dagbladet, Tandrevold n’a pas baissé les bras et a pris le départ, terminant 17e au sprint et 24e de la poursuite. « Je m’attendais à bien pire », confie la biathlète.
Les choses ne s’arrangeant pas alors que le circuit mondial se dirigeait vers Östersund, la Norvégienne s’est rendue à l’hôpital. Verdict, aucune infection. Mais la biathlète souffre de la maladie cœliaque, une grave intolérance au gluten. Tandrevold aurait donc, sans s’en apercevoir, ingérer une trop grande quantité de gluten.
Résultat, elle ne pouvait plus manger et digérer correctement. « Pendant la semaine suivante, je n’ai pu qu’avaler de la nourriture mixée, c’était affreux », continue Tandrevold. Et pourtant, elle a ensuite remporté sa première victoire en carrière, dépassant ses problèmes physiques pour s’imposer de la plus belle des manières sur la toute dernière course de la saison.
Haga ne comprend pas
Ragnhild Haga a été douloureusement évincée de l’équipe nationale de ski de fond féminin pour la saison prochaine. Si elle a tenu à l’annoncer aux médias avant la conférence de presse de la fédération de ski de fond norvégienne, elle ne s’était pas étendue sur les raisons qu’on lui avait données.
Ole Morten Iversen, son désormais ancien entraîneur, avait alors expliqué vouloir plus d’équilibre entre sprinteuses et distanceuses au sein de l’équipe. « Il nous fallait donc une distanceuse de moins et c’est tombé sur Ragnhild, continue Iversen. Je comprends qu’elle soit déçue, qu’elle ne soit pas d’accord avec notre choix mais je sais aussi qu’elle veut nous prouver qu’on a eu tort et qu’elle est très motivée. »
Haga s’est en effet exprimée au micro de la NRK le jour de la conférence de presse de son ancienne équipe. « Leurs raisons ne sont pas claires et peu valables », estime-t-elle.
Elle est soutenue dans ses propos par l’expert NRK, Fredrik Aukland : « Je ne comprends pas, il n’y a aucune raison de l’écarter, assure-t-il. Elle a souffert d’un caillot de sang avant la saison mais a quand même montré qu’elle était en forme en fin de saison. Elle a aussi déjà fait ses preuves lors d’une saison olympique. Leur choix est incompréhensible. » Aukland estime aussi que l’équipe féminine ferait mieux d’imiter l’équipe masculine en séparant les groupes de sprint et de distance et en embauchant un entraîneur spécialisé dans le sprint.
« Il faut aussi faire attention, il n’y a pas beaucoup de distanceuses derrière Johaug et Haga fait partie des meilleures Norvégiennes, rappelle Torgeir Bjørn, autre expert ski de fond. On doit voir sur le long terme, Johaug ne sera pas là éternellement. »
Mais malgré cette difficulté supplémentaire, pas question pour Haga d’abandonner : elle ira aux Jeux olympiques défendre son titre du skiathlon acquis à Pyeongchang en 2018.
Tande va mieux
A Planica, Daniel Andre Tande tombait lourdement et était transporté à l’hôpital pour une fracture de l’épaule et une perforation du poumon. Plus d’un mois plus tard, il est bien sorti de l’hôpital en Norvège et est rentré chez lui où il se remet lentement mais sûrement de ses blessures.
S’il ne s’est toujours pas exprimé, ni dans les médias ni sur ses réseaux sociaux, Alexander Stöckl a récemment donné de ses nouvelles au quotidien Dagbladet : « Il n’a plus aucune douleur mais il doit encore se reposer, il se fatigue assez vite, explique-t-il. Il se concentre donc sur des exercices de technique et s’entraîne très peu. Mais tout se passe comme prévu, il se remet très bien et nous attendons avec impatience de le voir revenir sur les tremplins. » En attendant, Stöckl l’affirme, il est suivi de près par les médecins de la fédération.
Tande se dit aussi toujours motivé pour revenir en coupe du monde. D’ailleurs, avant d’annoncer son équipe, l’entraîneur autrichien affirmait déjà que Tande n’était pas écarté de l’effectif pour la saison olympique. D’ailleurs, la sélection n’a que très peu changé avant une grosse saison olympique mais aussi avec des Mondiaux de vol à ski à domicile, à Vikersund.
Dyrhaug de nouveau blessé
En avril 2018, Niklas Dyrhaug chutait en ski lors d’un sprint. Il se blessait alors assez durement à l’épaule. Et alors que cela faisait plus de deux ans, sa vieille blessure est revenue le hanter cet hiver. En septembre dernier, alors qu’il pensait être complètement rétabli, Dyrhaug a senti à nouveau son épaule se désarticuler. « Il a fallu la remettre en place et j’ai perdu un mois entier d’entraînement, raconte le fondeur au micro de la NRK. Je ne pouvais pas faire de ski-roues alors que c’est la période où on le pratique beaucoup. » Malgré ses ennuis, Dyrhaug a gardé le secret : « Ça ne sert à rien de pleurnicher dans les médias comme quoi on est de nouveau blessé », justifie-t-il.
Le fondeur, évincé en même temps que Sundby de l’équipe nationale fin 2019, a tout de même repris la compétition mais son épaule continuait de lui faire mal. « J’ai cru que c’était dans ma tête, que je me craignais mais finalement, après une IRM, on a compris que ma blessure était plus grave que ce qu’on pensait », continue le Norvégien. Il a alors fallu être plus précautionneux… Jusqu’à ce qu’il se démette de nouveau l’épaule au début du printemps. Pire, après examen, il s’avère que les tendons de son biceps sont largement abîmés.
Décision est prise : il faut opérer. C’est chose faite depuis deux semaines. « Pour la première fois de ma carrière, je me suis quand même demandé si je n’allais pas tout arrêter », révèle Dyrhaug.
Le fondeur a finalement rempilé. Il doit donc se contenter de faire du vélo d’appartement jusqu’au 1er juin. « J’espère ensuite me remettre sur les ski-roues en juillet », termine-t-il. Objectif Beitostølen pour tenter de se qualifier en coupe du monde et faire le voyage en Chine, aux Jeux olympiques. « Et si ça ne fonctionne pas, je me concentrerai vite sur des courses de fond hors du circuit international ou bien en longue distance, conclut le Norvégien. En tous cas, j’ai toujours une énorme motivation pour montrer de quoi je suis capable. »
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