Iversen inquiet
« Je suis terrifié à l’idée de dire ce qu’il ne faut pas. » Mais que peut bien craindre l’entraîneur de l’équipe féminine de ski de fond, Ole Morten Iversen ? En fait, il craint l’opinion publique sur l’épineuse question des Jeux olympiques organisés par la Chine, accusée d’enfreindre les droits de l’Homme. « Je suis inquiet à l’idée que les athlètes puissent être tenus responsables de ce qui se passe là-bas car ils ne l’auraient pas dénoncé, explique l’entraîneur au quotidien VG. S’ils ne disent rien, c’est mal pris. Mais ils ont aussi peur de dire des choses qui seraient mal interprétées. C’est invivable comme situation. On nous dit que les athlètes ont le pouvoir de changer les choses mais je crois que les médias en ont bien plus et c’est bien plus leur rôle que nous. »
Un avis partagé par la star de son équipe, Therese Johaug. « Je suppose que c’est normal d’en parler autant maintenant que l’échéance approche mais cela fait des années que nous savons que la Chine va accueillir les Jeux, nous aurions pu nous préoccuper de la question avant, estime la fondeuse. Je suis une athlète, pas une politicienne. Nous prenons bien sûr nos distances avec ce qu’il se passe là-bas et peut-être que braquer les projecteurs sur la Chine permettra-t-il de changer les choses. Mais ce n’est pas à nous de le faire. »
La plupart des athlètes et retraités du ski de fond interrogés disent quant à eux que le principal problème est l’attribution en premier lieu de ces JO à la Chine. Tous souhaitent désormais que l’événement attire le regard du monde entier sur les problèmes qui se posent dans ce pays, entre autres sur la question du traitement des Ouïghours.
Bjørgen s’exprime
Oui. C’est bien le sujet qui tient en haleine les médias norvégiens : le boycott ou non des Jeux olympiques à Pékin en 2022 par les fondeurs. S’exprimeront-ils ? Resteront-ils neutres ?
Pour Marit Bjørgen, reine de la discipline en sa patrie, les choses sont très claires : le mieux que les Norvégiens puissent faire serait de se taire et d’organiser eux-mêmes les grands évènements de leur discipline. « Evidemment, je suis contre la violation des droits de l’Homme en Chine mais il est totalement incorrect de mettre cette pression sur les athlètes qui ne pensent qu’à performer dans leur discipline, et c’est bien normal ! s’insurge-t-elle dans les médias comme Nettavisen. C’est au CIO de se poser les bonnes questions au moment de l’attribution des Jeux, ce n’est pas aux athlètes de porter le chapeau. »
Pour Bjørgen, il est aussi un peu tard de s’insurger à peine un an avant les Jeux. « Peut-être aurait-il fallu le dénoncer au moment de son attribution ? De sa candidature ? » continue la fondeuse. Un tapage médiatique pour l’athlète qui prie les journalistes de cesser d’embêter ses compatriotes avec ces questions qui les font parfois se sentir mal. « La vraie question dans tout ça, c’est peut-être le prix de l’organisation qui force le CIO à laisser les Jeux à des pays fortunés mais sans histoire sportive et qui ne le font que pour des raisons politiques, surenchérit Bjørgen. Et si nous sommes vraiment opposés à des Jeux en Chine, alors nous devons prendre nos responsabilités et devenir candidat à l’organisation olympique. » Un avis qui est partagé par nombre d’athlètes qui ont déjà fait la même remarque.
Pas de Jeux pour Kvandal
Eirin Kvandal a impressionné cet hiver, remportant sa première victoire après deux compétitions en coupe du monde, avant de se blesser après une lourde chute sur le tremplin d’Hinzenbach, quelques semaines avant les mondiaux d’Oberstdorf. Depuis, le monde du saut à ski attend de la voir revenir en compétition. Mais ce ne sera finalement pas tout de suite… « Les Jeux olympiques arrivent bien trop vite, je ne serai pas prête, a-t-elle avoué récemment dans le quotidien Adressa. J’ai été opérée il y a quatre mois et j’ai passé deux mois en béquilles. Mes ligaments croisé et latéral étaient tous les deux sectionnés, c’est une longue rééducation. »
La jeune Norvégienne n’est donc toujours pas de retour en haut des tremplins, malgré son impatience. « Ça a été très difficile de regarder les compétitions à la télévision, admet-elle. Mais je n’ai pas le choix, je dois désormais me projeter sur le long terme. Je finirai par revenir. » Encore très motivée, Kvandal espère pouvoir de nouveau s’entraîner à la fin du prochain hiver. Elle aura ensuite en ligne de mire les prochains mondiaux en 2023 et même les JO 2026. « Aussi et surtout les mondiaux 2025 qui seront en Norvège, sourit-elle. J’ai donc tout mon temps. »
Un an après : Weng revient sur Kuusamo
Personne n’a oublié : l’an dernier, sur le week-end d’ouverture de coupe du monde de ski de fond à Kuusamo, Heidi Weng faisait de mauvaises compétitions avant de mettre fin au week-end prématurément, rentrant chez elle et ne revenant qu’avant les mondiaux d’Oberstdorf en février. Si elle en a souvent parlé, avouant qu’elle a eu besoin d’une aide psychologique après cet événement, elle a en effet révélé il n’y a que très peu qu’elle avait bien cru elle aussi être tombée malade en Finlande. Elle s’est de nouveau confiée sur ces faits dans le podcast « Give a little more fuck » de Tommy Steine et Geir Wigtil, comme le raconte le journal Dagbladet. « J’étais persuadée d’être malade, même si je savais que j’avais été testée négative, explique la fondeuse. D’un coup, j’ai été terrifiée d’infecter quelqu’un en contact avec moi. Je n’avais plus qu’une idée en tête : rentrer me confiner chez moi. »
Une peur irrationnelle qui a continué une fois rentrée en Norvège. « J’ai voulu aller courir, je n’ai pas tenu 30 minutes, continue Weng. J’étais épuisée, je n’arrivais pas à respirer correctement, même quand je ne faisais que marcher. » Heureusement, la Norvégienne a réussi à surmonter ces difficultés. Mieux, elle en a tiré de bonnes leçons pour le futur : « je me suis rendu compte qu’on devait plus prendre soin les uns des autres, prendre des nouvelles de nos proches, raconte-t-elle. Depuis, j’essaie de faire un effort sur ce point. J’ai découvert que je n’étais pas la seule à avoir ces peurs, je suis plus ouverte et je pense que c’est une grande évolution de savoir dire quand ça ne va pas. » Malgré tout, elle n’espère qu’une chose : que tout redevienne comme avant pour aller voir ses proches au lieu de seulement leur téléphoner.
Klæbo raconte sa rencontre avec Pernille
En 2018, Johannes Høsflot Klæbo décevait toutes ses fans en révélant qu’il était en couple avec Pernille Døsvik, norvégienne, comme lui. Il l’avait alors présentée via un vlog sur sa chaîne youtube. Ils s’affichaient ensuite souvent ensemble au fil des vidéos jusqu’à ce que Klæbo mette un terme à ses vlogs. Récemment, dans le podcast d’Ida Fladen, « Ida avec le cœur dans la main », repris par Dagbladet, le fondeur s’est confié plus en détail sur sa relation avec sa compagne.
« On s’est rencontrés sur Instagram, raconte-t-il. On avait des connaissances mutuelles, ça a facilité les choses. Mais ça n’a pas été facile, j’ai dû travailler dur pour pouvoir sortir avec elle, briser sa coquille. »
Déjà célèbre en ski de fond, Pernille a aussi dû se rendre directement chez le Norvégien pour leur premier rendez-vous. « Ça n’a pas été facile, elle a directement rencontré toute ma famille, au grand complet ! rigole Klæbo. Il y a plus aisé comme première rencontre. » Pas de quoi effrayer la jeune femme puisqu’ils filent le parfait amour depuis 2017 et ont même acheté une maison ensemble. « Je n’ai pas pu souvent être avec elle ces derniers mois à cause de la situation sanitaire, elle m’a beaucoup manqué », confiait aussi le fondeur après sa médaille d’or sur le sprint d’Oberstdorf.
La nouvelle pépite du saut
Elle n’a que 13 ans mais elle a posé un saut phénoménal sur le tremplin de Midtsubakken, à Oslo en Norvège : Ingvild Synnøve Midtskogen a beaucoup fait parler d’elle ces derniers jours. Il faut dire qu’en atteignant les 114m, elle a explosé de plus de deux mètres le record du tremplin, co-détenu par Jarl Magnus Riiber et Gregor Schlierenzauer !
Evidemment, ce n’était qu’un entraînement et elle partait d’une très haute plateforme d’élan, son saut n’a donc pas été comptabilisé. « Mais il est certain qu’elle a un réel potentiel, s’émerveille Alexander Stöckl, entraîneur de l’équipe nationale norvégienne, dans les colonnes de Dagbladet. Son saut était impressionnant, c’est limite insultant pour nos équipes. En revanche, côté technique, elle devra encore travailler, surtout qu’elle va grandir et devra donc s’adapter aux changements de son corps. »
Pourtant, l’Autrichien en est certain : ce saut promet un grand avenir à la jeune Norvégienne. « On voit qu’elle est très rapide sur l’élan, elle se pose bien sur les skis dans les airs, c’est déjà de très bons points de départ », explique-t-il. Line Jahr, responsable de « Projet 26 », une équipe féminine pour les Jeux olympiques 2026, estime elle aussi qu’elle aurait sa place dans le programme. « Elle doit profiter de l’expertises des entraîneurs du club d’Oslo, ils pourront l’aider dans sa progression, continue Stöckl. Il lui reste encore du chemin à parcourir mais elle peut le faire. »
Maren Lundby sans skis à Vikersund
Les femmes n’ont toujours pas le droit de sauter sur le tremplin de vol de Vikersund. Pas grave. Maren Lundby est bien décidé à s’en élancer. Heureusement pour elle, une tyrolienne vient de s’ouvrir sur le tremplin, sur le même modèle qu’à Holmenkollen, à Oslo.
La sauteuse norvégienne en a donc profité pour tacler la FIS, une nouvelle fois, sur Twitter. « Devinez-quoi ? La tyrolienne de Vikersund est ouverte aux femmes et aux hommes ! » a-t-elle ainsi réagit sur les réseaux sociaux. Lundby n’est pas prête à se laisser marcher sur les pieds et elle est bien décidé à obtenir gain de cause, elle l’a encore montré.
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