LO se retire
La saga Bråthen-Association de ski n’est toujours pas terminée et n’est pas prête de l’être ! Dernier rebondissement en date, le directeur sportif du saut à ski a rencontré les directeurs de la fédération pour tenter de trouver un nouveau terrain d’entente.
Peine perdue, la fédération a même menacé de licencier Clas Brede Bråthen s’il n’accepte pas la seule offre qu’elle est prête à lui faire, comme le révèle TV2. Il faut dire que s’il acceptait, Bråthen ne serait que directeur sportif et aurait au-dessus de lui quelqu’un pour gérer toutes les tâches administratives, ce qui risquerait de considérablement ralentir l’évolution de l’équipe.
Face à cette menace de licenciement et à toutes ces dernières semaines, LO, sponsor majeur de l’équipe de saut à ski norvégienne, a décidé de retirer temporairement son soutien financier. « Nous voulons savoir où va notre argent, à quoi il a servi et à quoi il servira, explique le secrétaire général de LO, Are Tomasgard au micro de la NRK. Nous voulons être sûrs qu’il va bien au saut à ski. » Eirik Røste, président de l’Association de ski, se disait tout à fait prêt à discuter avec les sponsors de l’utilisation de leur financement… Jusqu’à ce qu’ils annulent la réunion prévue le jour-même après que l’annonce de la menace du licenciement de Bråthen soit tombée. « Cela rend la communication difficile », déplore Røste.
De leur côté, les sponsors se sont réunis pour annoncer qu’ils ne retireraient pas leur soutien par amour du sport. En revanche, aucun n’est content du traitement fait de l’affaire par la fédération. « Nous défendons des valeurs en commun avec le saut à ski norvégien et nous sommes tristes de les voir entachées », expliquait ainsi le PDG de Nammo. LO a aussi annoncé qu’après avril 2022, date de la fin de leur contrat actuel, il était très peu plausible qu’ils reconduisent leur accord de sponsoring.
Une mauvaise nouvelle pour le saut à ski norvégien qui manque souvent de moyens financiers et en a besoin pour rester parmi les meilleures nations mondiales. « C’est vraiment dommage pour nous, réagit Alexander Stöckl dans les colonnes de VG. Je ne sais pas quelles seront les conséquences dans l’immédiat mais la perte d’un sponsor aussi primordial n’est pas bon pour notre équipe. » L’entraîneur estime aussi que si, à cause de ce conflit et de cette perte soudaine d’argent, les opportunités de l’équipe en sont impactées, ce serait une grande honte pour la fédération.

Du côté de LO, il a été assuré que l’argent serait bien envoyé à l’équipe mais à l’unique condition que seuls les sauteurs en profitent et non la fédération. « Nous cherchons des solutions pour sécuriser leur saison », conclut Tomasgard.
Johaug s’entraîne avec Sorina
Tatiana Sorina a impressionné en distance comme en sprint l’an dernier. Mais un de ses rêves depuis quelques années est de pouvoir s’entraîner avec les Norvégiennes et en particulier avec Therese Johaug. Un rêve devenu réalité lorsque l’équipe féminine de ski de fond norvégienne s’est rendue à Livigno (Italie) en septembre.
Durant une petite semaine, la Russe a pu s’entraîner avec ses adversaires de l’hiver malgré la barrière de la langue. Et elle a pu en tirer quelques enseignements… « Son mari et entraîneur, Egor Sorin, nous a confié qu’ils avaient été tous deux impressionnés par la vitesse et l’endurance de Therese, c’était bien plus brutal que ce qu’ils imaginaient », confie Espen Bjervig, directeur sportif du ski de fond norvégien.
De son côté, Johaug a salué les performances de Sorina : « je pense qu’elle sera très performante cet hiver, dit-elle au quotidien Dagbladet. J’aime aussi beaucoup m’entraîner avec d’autres personnes, partager. A Livigno, il y avait les Russes et les Chinois et je dois dire que nous n’avons aucun secret donc je suis toujours heureuse de ces entraînements communs. »
Un avis partagé par Heidi Weng : « je n’ai rien contre partager nos compétences, cela me semble normal, même si la communication est parfois difficile », ajoute-t-elle. Une attitude qu’apprécie Egor Sorin qui aime suivre l’exemple norvégien en termes d’entraînement, adaptant la formation à chaque athlète.
Krüger change de méthode
L’an dernier, Simen Hegstad Krüger a été déçu de sa saison. A l’aube d’un hiver olympique, il a donc décidé de changer sa façon de s’entraîner. « J’ai décidé d’accentuer le travail en début d’été et d’automne puis de ralentir à l’approche de l’hiver et avant de revenir sur les skis », explique-t-il dans les colonnes de VG. Une stratégie qui s’explique par un fait : les entraîneurs ont déjà annoncé que l’équipe pour les Jeux olympiques serait sûrement connue à Noël. Les premières épreuves seront donc les plus importantes.
« Je dois donc être au mieux de ma forme dès le début de la saison, je n’ai pas le temps de continuer à me préparer avant Noël », continue Krüger. Pas question, donc, de faire comme l’an dernier où il n’a été au top de sa forme qu’à partir du Nouvel An. « En général, Krüger est préparé pour les grands évènements, il est très fort à ce jeu mais là, il devra être prêt avant février alors il a bien fait de s’adapter », estime l’expert NRK Torgeir Bjørn. Il faut dire que le fondeur ne compte pas laisser passer la chance d’aller défendre son titre sur le skiathlon olympique.
Eckhoff et Tandrevold s’allient aux Suédois
Les problèmes d’alimentation chez les sportifs de haut niveau inquiètent de plus en plus. Le médecin de l’équipe nationale de ski de fond suédoise, Per Andersson, a ainsi récemment de nouveau tiré la sonnette d’alarme. « C’est un réel défi dans les sports d’endurance, particulièrement chez les équipes féminines, explique-t-il dans des propos relatés par Dagbladet. Il s’agit de faire face à une situation qui pose problème aux athlètes sur le plan nutritionnel, psychologique, comportemental et aussi au niveau de l’entraînement. »
Un constat que partage le médecin norvégien du ski de fond, Øystein Andersen. Ce dernier pointe aussi l’âge des athlètes : « quand on est jeune, on se croit invincible alors qu’il est très important de bien doser entraînement et récupération », déclare-t-il. Il rappelle aussi que de nombreux athlètes masculins font aussi face aux mêmes problèmes mais peu se confient dessus.
Tiril Eckhoff et Ingrid Landmark Tandrevold, elles, ont décidé de faire entendre leur voix et leur soutien à Per Andersson. « Nous avons déjà parlé clairement de ce problème dans notre podcast Kant Ut, rappelle Tiril Eckhoff à Dagbladet. L’alimentation, le poids, ce sont des paramètres importants du sport, ce serait mentir que de dire que n’importe qui peut gagner une compétition sans se soucier de cela. C’est aussi important dans toute la société et on en parle peu. C’est peut-être là le souci. »
Sa coéquipière, Tandrevold, a elle connu des soucis d’alimentation et s’est confiée lors de leur podcast sur la façon dont elle les avait vécus puis les avait surmontés. « La plupart des athlètes savent que l’alimentation est importante mais ils ne le font pas de la bonne façon, ils ne prennent pas assez de glucides, de sucres rapides et pour que le corps fonctionne de manière optimale, il faut lui apporter de tout dans les bonnes quantités et non pas le priver », explique-t-elle. La biathlète affirme aussi qu’elle a de la chance de faire partie d’une équipe ouverte et bien suivie sur le sujet, contrairement à de nombreux autres athlètes.
La Norvège, elle, a mis en place la nécessité d’obtenir un certificat médical pour aller en compétition. Ingvild Flugstad Østberg avait ainsi été privée de coupe du monde, le temps de reprendre du poids. Eckhoff et Tandrevold estiment d’ailleurs que tous les pays devraient s’ouvrir au sujet et suivre l’exemple norvégien pour faire cesser au mieux les problèmes d’alimentation dans le sport.
Pékin 2022 : l’Association de ski se positionne
Depuis des semaines, Johannes Høsflot Klæbo demande à l’Association de ski norvégienne de prendre position contre les agissements du gouvernement chinois. Le fondeur dénonce ainsi leur non-respect des droits de l’Homme vis à vis de la communauté ouïghoure et leur souhait de faire des Jeux olympiques un évènement politique.

La fédération norvégienne s’était pour le moment contentée de dire qu’elle évaluait la situation, malgré les nombreuses invectives d’Amnesty Norvège. Elle a finalement émis un communiqué en fin de semaine dernière. « L’Association de ski attend avec impatience ces Jeux, espérant de bons résultats norvégiens, dit ce communiqué. L’Association exprime néanmoins son inquiétude face aux violations des droits de l’Homme en Chine. » Un peu léger pour Amnesty. « Nous sommes déçus de cette position qui consiste en quelque sorte à laisser faire », réagit le Président d’Amnesty Norvège, John Peder Egenæs, au micro de la NRK.
Johannes Høsflot Klæbo, lui, se dit content que la fédération ait enfin fait un communiqué assez clair. « Mais il est certain qu’ils ont pris leur temps et que ce n’était pas une bonne chose pour nous autres, sportifs, de n’avoir aucun soutien lorsque nous nous exprimions », déclare le fondeur.
L’Association de ski a ensuite ajouté, pour le plus grand plaisir d’Amnesty, qu’elle attendait des grandes instances internationales sportives qu’elles ne confient plus l’organisation de grands évènements à des pays ne respectant pas les droits de l’Homme. « Je pense que cela montre qu’ils prennent l’affaire au sérieux, estime Klæbo. Mais j’aimerais que cela avance plus vite, c’est un sujet important en Norvège et il faut donc s’exprimer clairement. »
Le nouveau super talent du saut à ski
Il n’a que 13 ans et pourtant, il vole déjà comme les plus grands. Alvin Le, originaire de Trondheim, a réalisé un saut à 123m sur le grand tremplin de Lillehammer, c’est à dire au point HS du tremplin. Une grande performance pour un si jeune âge et un tout premier saut à cet endroit. « Mon premier saut s’est étonnamment bien passé », se réjouit Le dans les colonnes de Dagbladet.
Il a ensuite remis ça, se posant à 135m, à seulement 9 mètres du record de Simon Ammann ! « C’était encore meilleur ! confie le jeune Norvégien. J’étais un peu plus nerveux au départ mais j’ai pu me relâcher et sauter comme je le voulais ensuite. »
Encore plus fou : Alvin Le n’a commencé le saut qu’à 9 ans et a donc fait son premier saut il y a à peine 4 ans. « J’ai vu Anders Jacobsen dans une émission et j’ai trouvé ça incroyable alors j’ai demandé à mes parents si je pouvais faire comme lui », explique-t-il. Ses parents ont d’abord été sceptiques, lui rappelant qu’il avait eu du mal à devenir bon en ski de fond. Pas de quoi décourager le jeune Alvin Le qui a pris son courage à deux mains et s’est élancé. « J’ai fini tête la première pour mon premier saut », se souvient-il en riant.
Le Norvégien pratique désormais trois sports à plein temps : le saut à ski, le ski de fond et le football. Son entraîneur de saut, Kristian Forseth Karlsen, ne tarit pas d’éloges à son propos : « il est vraiment très talentueux et il pourra aller aussi loin qu’il le désire, il a la volonté pour », estime-t-il. En revanche, pas question de lui mettre la pression avec des objectifs à accomplir : c’est le petit champion qui choisira la suite de sa carrière.
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