Abandon de Lundby : les réactions
Nouveau coup de tonnerre dans le monde du saut à ski ! Après l’affaire Bråthen, après le retrait de l’un de leurs principaux sponsors, c’est Maren Lundby qui annonce déjà mettre un terme à sa saison olympique. La raison ? La Norvégienne n’arrive pas à perdre assez de poids pour rentrer dans les clous du règlement de la coupe du monde. Lors d’une conférence de presse incroyable et inattendue, la sauteuse à ski est apparue en larmes au micro de la NRK. Aussitôt, elle a reçu un nombre de messages de soutien incroyables.
À commencer par son entraîneur, Christian Meyer. « C’était une option que nous considérions depuis un moment mais nous espérions pouvoir l’éviter, explique-t-il à Dagbladet. Mais il faut être réaliste et c’était la meilleure chose à faire. » Le coach salue en revanche l’honnêteté de son athlète : « ce qu’elle a fait est courageux, même là, elle est en avance sur les autres, elle a osé le dire et cela permet d’avancer dans la bonne direction », estime-t-il. Car Lundby reste l’une des plus grandes sauteuses à ski du monde et elle compte bien revenir sur les tremplins au plus haut niveau. Ce que certains, comme Alexander Stöckl, entraîneur de l’équipe masculine, attendent avec impatience. « C’est dommage de ne pas la voir défendre son titre aux JO mais elle a pris la bonne décision pour elle, elle mérite tout mon soutien », dit-il au micro de TV2.
Ses coéquipières, actuelles ou retraitées, lui témoignent le même soutien. « Elle va nous manquer dans l’équipe à Pékin mais j’ai un énorme respect pour Maren de s’être ouverte sur le sujet, nous avons de la chance d’avoir une équipe qui nous écoute et nous accompagne sur ces sujets, réagit Silje Opseth. Elle nous avait déjà parlé de tout cela et nous avons essayé de l’aider, nous espérons avoir pu lui permettre de se sentir le mieux possible dans cette situation. »
Pour Line Jahr, son amie et ancienne sauteuse à ski, cela montre une nouvelle fois à quel point Lundby est un modèle exceptionnel pour les jeunes filles ou jeunes athlètes. « Son choix est extrêmement mature, elle préfère jouer le long terme que l’échéance la plus proche qui pourrait la mettre en danger, commente-t-elle dans les colonnes de VG. Elle a la bonne attitude en faisant passer sa santé avant ses résultats, en écoutant son corps, c’est ce que nous essayons d’inculquer à tous les athlètes. Je suis extrêmement fière d’elle même si elle nous manquera cet hiver. » Anders Jacobsen et Johan Remen Evensen, eux aussi anciens sauteurs, ont témoigné le même soutien à celle qu’ils considèrent comme un modèle du sport de haut niveau.
Sur l’émission Skal Vi Danse de TV2, ce week-end, un bel hommage a aussi été rendu à la sauteuse et à son courage. « Je vais bien mais c’est très bizarre comme situation », admet-elle après sa danse. Elle avoue aussi ne pas du tout regretter d’avoir participé à l’émission. « Depuis avril, je n’étais pas en grande forme et ça s’est vraiment compliqué en juin, explique-t-elle à VG. Participer à Skal Vi Danse, c’était essayer une nouvelle façon de m’entraîner et peut-être d’atteindre le niveau requis. J’espérais vraiment que cela m’aiderait à aller aux JO ! » Mais si cela n’a pas fonctionné, la sauteuse n’en est pas moins ultra motivée. « Je veux revenir au tremplin, c’est ma première motivation, affirme-t-elle. Je suis même encore plus motivée qu’avant après avoir été obligée d’abandonner. »
La Norvégienne tient aussi à remercier tous ses soutiens. « J’ai reçu tellement de messages gentils, c’est très émouvant », conclut-t-elle dans les colonnes du quotidien VG.
Iversen s’excuse
Quand Maren Lundby a annoncé qu’elle allait participer à l’émission Skal Vi Danse, Emil Iversen a critiqué ce choix, estimant que ce n’était pas la meilleure solution pour être à son meilleur niveau pour la saison olympique. Mais au vu des récents évènements, le fondeur a tenu à revenir sur ses propos et à s’excuser.
« Je sais que je dois réfléchir avant de parler et c’en est encore un exemple, explique-t-il dans les colonnes de Dagbladet. Je veux m’excuser pour ce que j’ai dit. Le plus important est de prendre soin de soi et je trouve Maren très courageuse de s’être confiée publiquement, j’ai beaucoup de respect pour elle. » Il a aussi précisé qu’il l’encouragerait d’autant plus dans son aventure Skal Vi Danse.
Il lui a d’ailleurs envoyé un message de soutien avant la dernière émission, samedi. « J’ai été très touchée de cette attention, confie-t-elle à Dagbladet. Je sais qu’il ne voulait pas le dire ainsi, critiquer de cette façon. Cela m’avait même fait rire car je sais qu’il n’est pas méchant. Mais son message de soutien était très agréable, il a dit que je devais être fière de moi et ça fait du bien. » Un message de soutien parmi tant d’autres car, depuis jeudi et son annonce, Lundby a été très soutenue en Norvège.
Problèmes de poids : Lundby soutenue
L’annonce de Lundby a soulevé de nouveau un problème épineux du saut à ski : les problèmes de poids des athlètes. Si c’est un sujet brûlant en ski de fond et biathlon, c’est depuis longtemps un réel problème en saut. Des règles ont même été mises en place pour éviter que les sauteurs ne mettent leur santé en danger, frôlant l’anorexie. Mais sont-elles suffisantes ?
« Il faut aller plus loin et encore améliorer ces règles », estime la professeure Jorunn Sundgot-Borgen de l’Académie norvégienne des sports au micro de la NRK. Il faut dire que c’est son domaine d’expertise : elle a en effet fait de nombreuses recherches sur l’alimentation dans le sport, particulièrement en lien avec la santé des athlètes féminines. « L’exemple de Lundby est très utile, continue-t-elle. Son honnêteté et sa décision sont extrêmement importantes, elle fait un excellent modèle pour tous. » Sundgot-Borgen pointe aussi un problème : la génétique. « Si génétiquement, votre corps s’adapte bien aux règles actuelles du saut à ski, il n’y a aucun souci mais sinon, cela peut-être dangereux pour la santé de vouloir perdre absolument du poids », explique-t-elle. Problème : changer les règles pour avantager les plus lourds désavantageraient les athlètes les plus légers. Il n’y a donc pour le moment aucune solution optimale.
La règle restera donc d’arriver à une IMC d’au moins 21, au risque de voir ses skis raccourcir. Un choix que font beaucoup de sauteurs, choisissant la légèreté à la longueur des skis. « Je crois qu’il faut que le règlement soit encore plus strict, réagit Anders Jacobsen devant la NRK. Trop d’athlètes spéculent sur leur capacité à perdre du poids, raccourcissant leurs skis et en empêchant cela, on pourrait rendre la règle plus juste pour tous. » L’ancien sauteur à ski s’inquiète aussi des problèmes que cela peut engendrer : « nous ne voulons pas d’une focalisation morbide sur le poids et l’alimentation, Maren montre encore très bien l’exemple », termine-t-il.
Un avis partagé par les biathlètes Tiril Eckhoff et Ingrid Landmark Tandrevold. « C’est triste de ne pas avoir la meilleure sauteuse au monde aux Jeux olympiques mais je respecte encore plus Maren pour cette décision, confie Eckhoff à TV2. Je veux la féliciter de s’être ouverte sur ces problèmes de cette façon, ce n’est pas facile à faire. » Et ça, Tandrevold le sait bien. Elle a confié dans leur podcast, Kant Ut, avoir fait face à des problèmes similaires dans sa jeunesse. Elle ne peut donc que saluer le choix de sa compatriote : « je ne connais pas grand chose au saut à ski mais je sais que les exigences en termes de poids sont assez strictes, commente Tandrevold. Le choix de Maren est le meilleur pour elle et je pense que personne ne doit commenter les décisions des autres car on ne connaît jamais toutes les composantes. »
Lægreid arrête ses études
En plus d’être l’un des meilleurs biathlètes au monde l’hiver dernier, Sturla Holm Lægreid suivait des études en nanotechnologie à l’université NTNU, l’une des meilleures du pays. Mais le Norvégien compte désormais mettre entre parenthèse ses études. « J’avais créé une adresse à part pour la NTNU et je n’y allais jamais, je me suis donc retrouvé bloqué et je ne pouvais plus me connecter au site de l’université, explique-t-il à TV2. Ensuite, on m’a dit que je n’avais pas payer les frais du semestre… Mais je ne peux plus le faire comme je n’ai plus de mot de passe. Alors je suppose que je ne peux plus y étudier. » Pas très assidu, la date est en effet normalement dépassée pour le biathlète.
Mais c’était sans compter sur l’université, prête à faire un effort pour conserver au sein de ses rangs l’athlète de haut niveau. La NTNU était en effet prête à lui laisser plus de temps pour régler ses frais d’inscription. « Merci, mais non merci, je me suis bien fait à l’idée de ne plus être étudiant et seulement biathlète », réagit Lægreid. Il faut dire que la nanotechnologie est une matière très difficile et combiner ces études avec le biathlon n’est pas vraiment idéal. « Je me suis accroché à mes études car j’avais de bonnes notes au lycée, conclut le Norvégien. Mais c’est aussi agréable de ne se concentrer que sur une seule chose, je reprendrai donc mes études plus tard, à la fin de ma carrière. »
Le fond norvégien sur Tiktok
Elles l’avaient dit : les équipes nationales de fond norvégiennes veulent diversifier leur couverture média, maintenant que les compétitions seront diffusées sur la chaîne payante NENT en Norvège.
Ils ont donc surfé sur la tendance Tiktok et ont créé leur compte qu’ils alimentent souvent en vidéo de tous genres : entraînement, challenges, FAQ… Tous les athlètes s’en donnent à coeur joie ! Aperçu…
Bråthen nominé pour le Prix des Femmes
Chaque année, le prix Jenteprisen – Prix des Femmes – est remis par l’organisation Plan Norge. Cette année, Maren Lundby et Clas Brede Bråthen sont tous les deux nominés pour leur travail pour l’égalité des sexes dans le sport et en particulier le saut à ski. Ils affrontent une liste de 50 autres personnes ayant lutté contre les violences et discriminations faites aux femmes ou pour l’égalité hommes-femmes.
« C’est agréable que l’on reconnaisse mon travail sur ce plan, réagit Clas Brede Bråthen au micro de TV2. Mais je crois que Maren est une candidate plus solide que moi. Je suis vraiment ravi que nous soyons deux nominés pour représenter le saut à ski, surtout que peu de sports sont représentés. Cela montre que nous faisons du bon travail. »
Bråthen fait aussi partie des rares hommes nominés pour le prix, plus souvent décerné à des femmes. Un fait que regrette le directeur sportif du saut à ski, estimant que l’égalité des sexes est l’affaire de tous. « Notre sport représente la société, continue-t-il. Nous n’avons pas atteint l’égalité et si nous voulons y arriver, nous devons inclure les hommes, ils doivent réaliser que c’est un enjeu pour tous. »
Le prix a finalement été attribué hier soir, lors de la journée internationale de la fille, à l’association Moving Mamas pour leur engagement à aider les femmes immigrées à trouver du travail.
Eckhoff en couverture
Tiril Eckhoff est fan de tricot. Elle a donc été ravie de pouvoir faire la couverture du magazine féminin norvégien KK et partager gratuitement un modèle de tricot dans les pages de la revue. « C’est un petit rêve qui se réalise, a-t-elle partagé sur Instagram. Depuis 2015 et mes débuts en tricot, je rêvais de pouvoir faire partie de ce magazine, c’est désormais chose faite ! » Et vous ? Prêts à vous mettre au tricot avec la biathlète ?
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