L’affaire Bråthen est terminée
C’est fini : Clas Brede Bråthen et l’Association de ski se sont mis d’accord et le directeur du saut à ski a un nouveau contrat de travail pour 4 ans auprès de son équipe.
Une bonne nouvelle, aussi, pour les entraîneurs Alexander Stöckl et Christian Meyer dont les contrats arriveront à termes à la fin de l’hiver. « Je crois que nous formons une bonne équipe, que nous voulons continuer de travailler ensemble et je vais travailler dans cette direction », a déclaré Bråthen à Dagbladet.
Une bonne nouvelle pour le monde du saut norvégien qui a craint de perdre tout son staff. Il faudra désormais se concentrer sur la saison olympique et renouveler la confiance avec des sponsors qui ont été déçus du traitement de l’affaire.
Mais c’est bien la joie qui règne au sein de l’équipe de saut norvégienne. « Je suis content que Clas reste parmi nous, il a tant fait pour notre discipline, il est dévoué à l’équipe, c’est une bonne nouvelle », confie Stöckl à la NRK.
Halvor Egner Granerud confirme les propos de son entraîneur : « nous sommes heureux de le garder dans l’équipe, assure-t-il. Il nous a appris à tous regarder dans la même direction, à travailler en équipe et il a même réuni les équipes féminines et masculines en une seule équipe nationale, ce qui est très bien pour nous. »
« Oui, c’est définitivement une bonne journée pour notre équipe, ajoute Maren Lundby au micro de TV2. C’est bien que tout le monde soit content de l’accord trouvé et pour nous, sauteurs, c’est une bonne nouvelle de garder Clas avec nous. Je ne sais pas ce qui se serait passé dans le cas contraire. » Car on a longtemps craint que l’équipe périclite sans son chef de file.
Ce dernier a tenu, de son côté, a assuré qu’il prenait son nouveau rôle très au sérieux et ferait toujours tout ce qu’il peut pour amener le saut norvégien au sommet. Il a aussi affirmé qu’il avait entendu les critiques de la fédération norvégienne. « Je communique facilement avec le monde du saut, moins bien en dehors apparemment et je vais donc tenter de m’améliorer, de mieux m’adapter au monde administratif, a-t-il affirmé au quotidien VG. J’ai des défauts, comme tout le monde, et je vais travailler dessus. » Une promesse que l’Association de ski saura lui rappeler, espérant que la communication entre eux s’améliorera pour le bien de tous.
Stages en altitude : le fond divisé
Les épreuves olympiques de Pékin 2022 auront lieu en altitude. Mais au sein de l’équipe de ski de fond masculine, personne n’est d’accord : faut-il s’entraîner en altitude ?
L’équipe de distance a choisi de ne pas se rendre en Italie, contrairement à l’équipe de sprint emmenée par Johannes Høsflot Klæbo. « Idéalement, nous aurions dû faire pareil mais voyager hors du pays n’est pas l’idéal », estiment Hans Christer Holund et Sjur Røthe.
« Je crois qu’il y a trop d’inconvénients à y aller », ajouter Emil Iversen au micro de la NRK. Tous se sont mis d’accord : ils auraient dû prendre les transports en commun puis les télécabines pour aller sur les glaciers, séjourner à l’hôtel ce qui représente trop de risques en ces temps de covid.
Pour certains d’entre eux, cela aurait pu aussi les empêcher de performer en début de saison et donc de les qualifier pour les Jeux. « Mieux vaut aller en altitude juste avant les JO et être qualifié que le contraire », affirme Iversen.
Arild Monsen, entraîneur de l’équipe de sprint, justifie son choix : « nous avons étudié le calendrier, nous serons rentré le 29 octobre et nous aurons donc du temps pour nous préparer au mieux avant le début de la saison », assure-t-il. Seul Klæbo restera une semaine de plus et compte revenir en altitude à la mi-décembre, après les épreuves de Davos puis avec l’équipe nationale pour un camp pré-olympique.
« Il y a beaucoup de chemins qui mènent à Rome, j’ai juste choisi une voie différente de celle du reste de l’équipe, estime le fondeur dans les colonnes du quotidien VG. Nous verrons si ma solution était aussi bonne une fois arrivés en Chine. »
Mais Petter Northug Jr. tient à mettre en garde ses anciens coéquipiers. « Il faut prendre des risques quand on fait un sport de haut niveau, pour être le meilleur, dit-il à Dagbladet. Je pense que Johannes a fait le bon choix, que ce sera une bonne expérience pour lui. Mais il faut faire aussi attention, c’est ce qui finalement m’a coûté cher mes dernières années en tant que fondeur. »
A Klæbo et aux sprinteurs, désormais, de gérer au mieux leur corps et ses réponses à l’entraînement en altitude.
Riiber échappe à la blessure
L’histoire de Jarl Magnus Riiber aurait pu être bien différente cet hiver. Le combiné nordique a échappé à une très vilaine chute sur le tremplin de Lillehammer il y a peu. « Au début de l’automne, il peut y avoir de grandes rafales de vent, c’est ce qu’il s’est passé, explique-t-il au micro de TV2. J’avais à peine fait 80m, la chute aurait pu être grave mais heureusement, j’ai réussi à ne pas tomber. »
Le Norvégien s’est finalement juste fait très peur, mais n’avait pas d’autre choix que de sauter malgré les conditions. « Ma réaction au vaccin du covid a retardé mon entraînement, je dois donc mettre les bouchées doubles », confie-t-il. Il a donc déjà décidé qu’il passerait la pause de Noël en altitude, en Italie, avec sa famille.
« Je parie là-dessus pour me préparer correctement aux épreuves des Jeux en Chine qui seront en altitude », continue-t-il.
Riiber a donc déjà entièrement préparé son plan d’entraînement pour être le plus performant possible au meilleur moment. « C’est très excitant, assure le combiné. J’ai l’impression que je peux être encore meilleur et je veux atteindre cela. J’y vais pour l’or mais si je fais de mon mieux et que j’obtiens une autre médaille, je serais tout aussi content. »
Le champion serait-il friable ? C’est certainement ce qu’espèrent tous ses concurrents qui devront comme toujours travailler très dur pour vaincre le roi de la discipline.
Lundby se confie
Quand elle a confié faire une croix sur sa saison olympique pour des raisons de poids, Maren Lundby ne s’est pas étendue sur ses problèmes. Elle a décidé de se confier un peu plus longuement au quotidien Dagbladet la semaine dernière.
« Cette prise de poids a été un processus graduel, ce n’est pas arrivé d’un coup, raconte la sauteuse à ski. Au début, je n’ai pas compris. J’avais réussi à rester en forme jusqu’aux mondiaux d’Oberstdorf mais après cela, je n’étais plus prête à faire autant de sacrifices pour aller contre mon métabolisme et mon corps. » Lundby raconte qu’elle a l’habitude, après chaque saison, de prendre un peu de poids. « Mais cette fois-ci, c’était totalement différent, je ne comprenais pas pourquoi j’avais pris du poids », explique-t-elle.
Depuis mars, elle a donc consulté des médecins et experts de la nutrition. « J’ai été très bien suivie, j’ai passé plusieurs examens pour écarter certaines causes mais personne n’a vraiment de raison, peut-être est-ce mon corps qui réagit à plusieurs années où j’ai tiré sur la corde », continue la Norvégienne.
Lundby sait qu’elle n’est pas la seule à faire face à ce genre de challenge. « Je compte donc y aller progressivement, laisser mon corps se réparer de lui-même », déclare-t-elle.
Une décision difficile à prendre pour la jeune femme qui ne voit pas sa vie loin des tremplins. Pas question non plus de ne jamais pouvoir s’élancer d’un tremplin de vol à ski, cela reste son premier objectif. « Cela me motive vraiment, je ne veux pas abandonner avant », conclut-elle.
Combiné féminin : une année sans (en)Jeux
Tous les athlètes le disent : leur premier objectif l’an prochain sera les Jeux olympiques de Pékin. Tous ? Et bien non ! Les filles du combiné nordique n’auront pas le droit à leur épreuve olympique. Difficile pour ces jeunes athlètes qui ont pu goûter aux joies l’an dernier d’avoir enfin une coupe du monde et une épreuve aux Championnats du monde.
« Cette année, nous allons donc nous concentrer sur le globe de cristal, j’espère pouvoir remporter une épreuve et être à mon meilleur niveau tout au long de la saison », confie Mari Leinan Lund à Dagbladet. La Norvégienne est prête à relever ce nouveau défi qu’elle décrit comme « passionnant. »
Plus que les JO ? « Nous aurions aimé y participer, admet sa soeur, Marte Leinan Lund. Je sais que notre fédération essaie d’amener la question auprès du CIO et j’espère que nous aurons bientôt notre épreuve. » Les deux combinés sont d’accord : elles ont prouvé la saison dernière qu’elles étaient au niveau. « Nous avons aussi démontré que notre discipline produisait assez de spectacle pour mériter de figurer au calendrier olympique », estime Mari Leinan Lund.
Mais le chemin peut être encore long si le CIO ne les programme pas pour l’édition 2026. Heureusement, leurs débuts en coupe du monde ont aussi coïncidé avec un regain d’intérêt pour le combiné nordique féminin : la relève est donc bientôt assurée, comme l’assurent les soeurs Leinan Lund.
Les pistes olympiques inquiètent
Habituellement, les fondeurs et biathlètes ont pu aller au moins une fois concourir sur les futures pistes olympiques. Malheureusement, du fait de la situation sanitaire, cela a été impossible pour les pistes de Pékin. Tous les athlètes les découvriront donc en février prochain, quelques jours avant le début des Jeux olympiques. De quoi inquiéter n’importe qui.
« On ne sait pas trop à quoi s’attendre », confie Ingrid Landmark Tandrevold au quotidien Dagbladet. L’IBU a donc demandé aux organisateurs de filmer la piste. Ils ont reçu des images, tournées à motoneige mais de piètre qualité. « Ils conduisaient très mal et ne filmaient pas toujours des choses intéressantes mais nous avons pu couper les images pour les proposer aux athlètes pour qu’ils puissent s’entraîner en connaissant le profil des différentes pistes », explique Harri Luchsinger qui travaille à la fédération.
Un autre point inquiète et ne peut en revanche être géré : la météo. Les températures peuvent être très froides en hiver dans cette région de la Chine et cela peut être un réel défi pour les athlètes. « On ne peut pas y faire grand chose, il faudra s’adapter », estime Tandrevold. Surtout que le vent semble être un facteur important sur le pas de tir de Pékin.
« Cela fait partie des sports de plein air, il y a des facteurs extérieurs que l’on ne peut contrôler, il faut faire avec », termine-t-elle.
En ski de fond, on s’inquiète aussi de connaître la qualité de la neige. Sera–t-elle artificielle ? Sera-t-elle de bonne qualité ? « Nous ne serons pas loin du désert de Gobi, les pistes peuvent être sableuses », raconte Espen Bjervig, manager du fond norvégien. De quoi rendre la tâche des farteurs bien compliquée.
Les équipes font donc face à bon nombre de questions qui ne trouveront des réponses qu’au mois de février.
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