Weng met de côté ses peurs
Depuis la pandémie de covid-19, Heidi Weng craint de trop voyager. Mais à l’aube de cette saison olympique, ultra motivée par les enjeux, la Norvégienne est prête à mettre de côté ses peurs. « C’est mon plus grand défi : être sans cesse en voyage, même si ce n’est pas nouveau », sourit-elle au micro de la NRK.
Elle parie aussi sur beaucoup d’entraînement en altitude pour être prête pour les pistes chinoises alors qu’elle s’y était peu rendue ces dernières années. « C’est un pari que je fais car je ne pense pas avoir le choix, explique-t-elle. Je pense que se préparer à des courses à 1800m d’altitude prend du temps. » D’où ses trois camps d’entraînement en Italie cet été et sa volonté d’y retourner pendant le Tour de Ski et juste avant les Jeux olympiques avec le reste de l’équipe.
Reste toujours un problème : Weng n’a jamais très bien géré l’éloignement d’avec ses habitudes, ses proches et sa maison. Problème qui s’est aggravé depuis le coronavirus et l’impossibilité de prédire ce qui peut lui arriver. « Voir un psychologue m’a beaucoup aidée à gérer cela et je sens que ça s’est vraiment amélioré », affirme la fondeuse. Elle a ainsi appris à travailler sur sa respiration mais aussi à se couper des sons extérieurs pour se concentrer et se sentir mieux. « Finalement, je ne suis peut-être pas faite pour être fondeuse et être souvent à l’étranger », plaisante-t-elle.
La Norvégienne ne choisirait pourtant aucune autre carrière. Et même si elle s’était juré il y a deux ans de ne plus jamais passer Noël loin de la Norvège et de sa famille, elle a décidé de passer les fêtes cette année en altitude à Livigno, faisant abstraction de ses habitudes. « Mais cette année, j’emmène ma famille et comme ça, si je tombe malade, ils seront avec moi et je ne serais pas seule », commente Weng au micro de TV2.
De nouveau déterminée, elle est prête à tout pour aller chercher des médailles à Pékin. Et son entraîneur, Ole Morten Iversen, en est persuadé : elle sera en excellente forme cet hiver !
Problèmes d’alimentation dans le fond : le débat continue
Le problème est de nouveau ramené sur le tapis : les problèmes d’alimentation et de poids en ski de fond. Plusieurs anciennes athlètes se sont confiées récemment, racontant leurs problèmes lors de leur carrière. C’est au tour d’Emilie Fleten, fondeuse de haut niveau sur la Visma Ski Classics, de raconter son histoire aux médias. « C’était il y a longtemps, souffle-t-elle au quotidien VG. Personne n’ose en parler mais je crois que c’est bien que la parole se libère. » Elle fait référence aux récentes études montrant que 30% des fondeuses norvégiennes ont eu à faire face à des troubles de l’alimentation et aux différents témoignages qui ont été publiés dans les médias.
« Depuis mes dix ans environ, j’étais très centrée sur mon apparence, j’ai toujours voulu être plus mince, se souvient Emilie Fleten. Je ne sais pas pourquoi, personne ne m’a influencée dans ce sens. »
Elle se met donc à manger de moins en moins pour devenir de plus en plus mince jusqu’au point de parfois se mettre en danger et de ne plus penser qu’à cela. « Ma famille, mes amis essayaient de m’aider mais je n’écoutais personne », continue-t-elle. Jusqu’à ses 19 ans lorsque Pål Golberg, son ancien camarade de club, revient dans leur ville natale à l’été 2011. « J’ai vu qu’elle n’allait pas bien et je savais ce que c’était alors j’ai appelé ses parents », confie le fondeur. Un appel salvateur : Fleten a toujours admiré son ancien coéquipier et elle l’a donc écouté. Et elle a enfin réussi à demander de l’aide à un médecin. Depuis, elle est toujours suivie, entre autre par un nutritionniste et Golberg garde un oeil sur elle. « Pour toi, ce n’était peut-être rien mais pour moi… Ca m’a sauvée », affirme Fleten au Norvégien.
Après 10 ans, la fondeuse est enfin sortie du silence pour partager son expérience. Un témoignage parmi d’autres qui alertent les médias, les sportifs et les hautes instances. Mais Ole Morten Iversen et Maiken Caspersen Falla tiennent à faire la part des choses. « Je suis heureux que l’on ose enfin parler de ces problèmes, commence l’entraîneur de l’équipe nationale féminine de ski de fond dans les colonnes de VG, mais j’ai l’impression que notre sport est pointé du doigt et ne mérite pas entièrement de prendre autant de critiques. »
Le coach prend à coeur tous ces témoignages, ayant l’impression que tout le staff est jugé pour incompétence. « Je pense que c’est injuste, que ça ne montre pas le bon travail que nous faisons actuellement avec l’équipe pour lutter contre ces problèmes », continue Iversen.
Il est rejoint dans ce constat par Maiken Caspersen Falla. « Oui, il y a des soucis, certains souffrent de troubles alimentaires mais il y a tellement de bonnes choses dans le ski, entre autres pour la santé ! s’exclame-t-elle au micro de la NRK. J’ai peur qu’en entendant tout cela, les parents n’osent plus laisser leur enfant se diriger vers une carrière de fondeur et c’est extrêmement dommage. »
Falla tient aussi à souligner le grand soutien de l’équipe nationale qui, pour elle, a toujours aidé ceux qui souffraient de ces troubles. « L’environnement actuel du ski de fond n’est plus comme ce que l’on décrit dans ces articles, affirme la Norvégienne. On prône une relation saine à l’alimentation, des certificats de santé sont nécessaires et on nous aiguille toujours sur ce qu’il faut faire pour rester en bonne santé. » Une équipe soutenue par un médecin, Øystein Andersen, qui lutte au jour le jour contre les mauvais comportements.
Falla proche de la retraite ?
Maiken Caspersen Falla a connu un hiver difficile la saison dernière. Au printemps, elle s’est donc sérieusement posée pour réfléchir à la suite de sa carrière : voulait-elle continuer ou devait-elle s’arrêter ? « J’ai repensé à ce qui avait été, ces quatre ou cinq jours au top, mais aussi à tout ce qui ne s’était pas bien passé, à tous les moments difficiles, explique-t-elle à la NRK. Alors je me suis demandé si tout ça en valait la peine. »
Quand l’équipe nationale lui a proposé une place, elle a donc pesé le pour et le contre avant de demander aux entraîneurs de lui préparer un meilleur plan pour qu’elle ne se retrouve pas malade à la fin de l’automne, à la veille de la saison.
La sprinteuse a fini par accepter et a tout de même vite retrouver sa motivation. « Mais quand tu fais partie de l’équipe nationale depuis plus de 10 ans et que soudain, le corps ne fonctionne plus, c’est difficile, continue Falla. Mais c’est aussi très motivant de chercher des solutions, finalement. »
La Norvégienne a donc décidé de s’entraîner moins mais sur des sessions plus difficiles. Elle participera ensuite aux quatre premiers week-ends de l’hiver, de Beitostølen à Davos pour se qualifier pour les Jeux olympiques. « Je sais que ma place n’est pas acquise, il y aura quatre Norvégiennes au départ et le niveau est élevé, ce sera un vrai combat », commente-t-elle. Surtout qu’elle n’a pas encore totalement retrouvé sa meilleure forme, luttant toujours avec cette maladie énigmatique qui l’a mise K.O. la saison dernière.
Tande n’ira pas au-delà de 2026
Après sa lourde chute à Planica, certains ne donnaient pas cher de la peau de Daniel Andre Tande. Mais le sauteur à ski a la peau dure et il est déjà de retour en haut des tremplins. Il a d’ailleurs très bien figuré lors des championnats nationaux le week-end dernier.
Ultra motivé pour la saison olympique qui s’annonce, le Norvégien a tout de même évoqué sa future retraite. « Je ne pourrais pas être sauteur pour toujours, explique-t-il au quotidien Dagbladet. J’aimerais aller jusqu’aux Jeux de Turin en 2026 mais ensuite, je pense m’arrêter là. » L’une des stars de l’équipe de saut norvégienne compte donc s’arrêter dans quatre ans. Quatre ans pour briller au firmament de la discipline.
Quant à la plaque de titane qui a été placée contre sa clavicule après son accident en Slovénie, il risque de la garder jusque-là. « Certains jours c’est inconfortable mais on m’a dit que je ne pourrais la retirer qu’après ma carrière alors vous pouvez parier que je passerai par la case opération aussitôt mon dernier saut posé », plaisante Tande.
Mais comment le sauteur fait-il pour prévoir si loin son avenir ? « C’est bien de planifier un peu, déclare-t-il. J’aime faire ça et je suis doué pour tout organiser. Peut-être irais-je plus loin mais cela dépendra de mon niveau. » Car Tande le sait bien, la carrière d’un sauteur est rarement longue (si on omet l’exceptionnel Noriaki Kasai). S’il ne compte pas reprendre d’études, il n’a pas pour autant prévu de plan de carrière. « Je pense que j’ai beaucoup à apprendre de l’école de la vie et cela devrait suffire pour me porter vers de nouvelles choses », conclut-il. D’ici là, il tentera, comme le reste de son équipe, d’aller récupérer de nouvelles médailles olympiques.
Objectif 42 médailles
Les Jeux olympiques 2022 de Pékin devraient encore être l’édition des Norvégiens. Les experts parient sur 44 médailles rapportées au pays dont au moins 22 en or. Un record historique face au 39 médailles ramenées de Pyeongchang en 2018. Réaliste ? « Le biathlon et le ski de fond seront la clé d’une telle moisson, estiment les analystes de Gracenote d’après la NRK. Je pense que ces deux disciplines peuvent déjà ramener 30 médailles. » Un objectif énorme que Tore Øvrebø, directeur sportif de l’Olympiatoppen, tient à relativiser. « Il y a tellement de facteurs qui entrent en compte qu’il est difficile d’évaluer correctement le nombre de médailles que nous pouvons ramener », réagit-il. Le Norvégien parierait plutôt sur 32 médailles tandis qu’il espérait que ses équipes en obtiendraient 30 en Corée du Sud.
Mais les Norvégiens ne seraient-ils pas déçus de n’en ramener « que » 30 ? « Il faut aussi prendre en compte le retour de la Russie, ils étaient peu nombreux à Pyeongchang », rappelle Øvrebø. Verdict le 20 février, date de clôture des JO 2022.
Rythme effréné sur Skal Vi Danse
Si Maren Lundby a dû abandonner Skal Vi Danse à cause d’une blessure au pied, Magnus Moan est lui toujours en lice pour remporter le trophée de l’émission de danse. Et il ne ménage pas sa peine. L’ancien combiné nordique et désormais consultant pour NENT vient d’accéder à la demi-finale et il s’est récemment confié sur l’émission dans les colonnes du quotidien Dagbladet. « Je n’aurais jamais imaginé arriver si loin, s’émerveille-t-il. Je suis ultra motivé et je ferais tout pour accéder à la finale. Pour vous dire, récemment, j’ai passé plus d’heures à m’entraîner que quand j’étais sportif de haut niveau ! »
Le Norvégien révèle qu’il s’entraîne entre 10 et 13 heures par jour dans le studio de danse de l’émission. « Grâce à ma partenaire, j’ai beaucoup appris, c’est une très bonne prof et elle me permet de m’amuser sur le parquet chaque semaine », continue Moan. A la fin de l’émission, le combiné repartira donc fort d’une nouvelle expérience et motivé par un nouveau projet : commentateur de son ancienne discipline. « Ce n’est pas le sport le plus populaire en Norvège mais j’espère pouvoir apporter ma pierre à l’édifice, rendre la discipline plus attrayante pour les téléspectateurs », conclut-il.
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