Sale temps pour le tir des Norvégiennes
Début difficile pour les Norvégiennes en biathlon. Sur l’individuel, elles cumulent 18 fautes et donc 18 minutes de pénalité. Résultat, la meilleure est Emilie Kalkenberg – que personne n’attendait – à la 7e place. « Franchement, les conditions étaient bonnes aujourd’hui et pourtant, beaucoup d’entre nous avons fauté, c’était n’importe quoi », réagit Ingrid Landmark Tandrevold au micro de la NRK.
De son côté, Tiril Eckhoff termine 30e avec 5 fautes sur le pas de tir. « C’était mauvais, se contente-t-elle de dire. Mais franchement, c’était moins mauvais que l’année dernière alors c’est déjà ça. Je crois que j’étais entre excitation et nervosité alors je vais devoir retourner travailler un peu pour m’améliorer. »
Leur coach, Patrick Oberegger, magnanime, tente de voir le positif dans la situation. « Il leur faut un peu de temps pour se mettre en place, je ne suis pas inquiet, confie-t-il. J’ai vu ce dont elles sont capables à l’entraînement et elles vont se remettre en forme et en confiance. » Prophétie presque accomplie : dimanche, Marte Olsbu Røiseland a terminé sur le podium avec une faute. En revanche, derrière, Tandrevold et Eckhoff ont fait respectivement 2 et 3 fautes.
Mauvaise journée pour Krüger et Iversen…
Si Johannes Høsflot Klæbo, Erik Valnes et Therese Johaug repartent de Ruka bien placés au général, il n’en va pas de même pour Simen Hegstad Krüger et Emil Iversen.
Ce dernier a connu un sprint très compliqué vendredi dernier. Seulement 49e de la qualification, il n’a pas atteint les phases finales et est parti par la forêt pour éviter les médias et rejoindre le camion de fartage des Norvégiens. « Je ne suis pas surpris, il a besoin de quelques sprints pour se mettre en jambes », a assuré son entraîneur Eirik Myhr Nossum à Dagbladet. « Il ne fait rien de mal, c’était juste trop lent », ajoute Arild Monsen.
Au micro de TV2, Petter Northug Jr s’est dit surpris du résultat de son ancien coéquipier et ami. « En général, il n’est pas mauvais à Ruka en classique alors je suis étonné qu’il ne se soit pas qualifié, dit-il. C’est pour moi la plus grosse surprise de la journée. En revanche, cela va le motiver à mon avis et il reviendra encore plus affuté. » Et l’ancien fondeur n’était pas loin du compte. Dès le lendemain, Iversen pointait au 7e rang, 2e Norvégien du classement du 15 km classique.
Simen Hegstad Krüger, lui, n’avait pas la même réussite. Il échoue 74e de la course samedi et n’a pas eu l’occasion de prendre sa revanche, les Norvégiens ayant décidé de ne pas s’aligner dimanche sur la course jugée trop froide et donc trop risquée pour leurs bronches. « Je ne me suis pas amusé du tout », commentait Krüger auprès de la NRK après le 15 km classique. Iversen, plus prolixe auprès des médias après sa déconvenue la veille, réagit aussi : « je ne comprends pas, Ruka ne lui réussit pas vraiment alors qu’il est pourtant en forme », dit-il.
Krüger a même pensé à abandonner au milieu de la course. « Mais le chemin est assez long pour rentrer, c’était plus simple de finir, explique-t-il, résigné. Je dois avouer que j’ai pris un coup au moral, je crois même que j’étais plus rapide à l’échauffement que pendant la course. » Pour autant, le Norvégien espère pouvoir se battre pour une place au 15 km classique des JO.
Des sélections chaotiques
Pour les Jeux olympiques, Eirik Myhr Nossum et Arild Monsen devront sélectionner huit fondeurs et ne pourront en aligner que quatre parmi eux pour chaque course. Un vrai dilemme quand on connaît la densité de l’équipe norvégienne. « Nous voulions faire nos sélections en partie sur le skiathlon de Lillehammer mais le manque de neige et le changement de format nous empêchent de le faire correctement, explique Nossum à la NRK. Je préfère avoir des faits, des résultats et pas mon seul jugement pour me permettre de faire mon choix. »
Pour pallier aux probables reproches, Nossum a donc pris les devants. « J’ai déjà présenté mes excuses à mes athlètes car certains seront déçus », a-t-il déclaré. Plusieurs tickets pour les Jeux seront donnés après la coupe du monde de Davos afin de permettre à l’équipe d’aller se préparer en altitude.
Même souci en biathlon. « Nous ne pourrons pas emmener tous nos meilleurs athlètes, a d’ores et déjà annoncé Per Arne Botnan, directeur du biathlon norvégien, au quotidien VG. C’est injuste car ils sont nombreux à pouvoir aller chercher une médaille et ils n’en auront pas tous l’opportunité. » Si les résultats en début de saison sont à la hauteur de l’an dernier, le choix sera ardu pour l’équipe masculine. Parmi Sturla Holm Lægreid, Johannes Thingnes Bø et Tarjei Bø, Johannes Dale, Vetle Sjåstad Christiansen et Erlend Bjøntegaard, seuls quatre pourront être sélectionnés pour Pékin.
« Nous emmènerons deux réservistes mais ils pourraient ne pas courir, continue Botnan. Ces athlètes devront rester positifs même s’ils ne participent pas, c’est important pour la dynamique de l’équipe. » Une demande difficile à honorer pour des sportifs qui souhaitent forcément défendre leur chance pour obtenir une médaille olympique.
Les coachs de fond bientôt remplacés ?
A la fin de l’hiver, les contrats des entraîneurs du ski de fond norvégien arriveront à leur terme. Ole Morten Iversen et Ola Vigen Hattestad chez les filles ainsi qu’Eirik Myhr Nossum et Arild Monsen chez les hommes pourraient donc bientôt ne plus entraîner les Norvégiens.
« Au fond, je pense que ne pas reconduire mon contrat ne serait pas si mal, confie Iversen au journal VG. Je suis motivé et je pense faire du bon travail mais peut-être que les fondeuses norvégiennes ont besoin d’autre chose, de sang neuf. » Le coach préfère donc faire passer les besoins de son équipe avant les siens. « Je sais que les jeunes athlètes qui arrivent sont habituées à des entraîneurs plus dynamiques quand je suis plus calme et posé. Si elles veulent changer, je le comprendrai. »
De leur côté, les athlètes se disent très satisfaites du binôme Iversen-Hattestad. « Personnellement, j’espère qu’ils continueront, dit ainsi Helene Marie Fossesholm. Je me suis beaucoup améliorée en classique et je pense que c’est en grande partie grâce à Ole Morten Iversen. »
Du côté des coachs de l’équipe masculine, Nossum se dit très motivé et espère renouveler son contrat. « Je m’épanouis dans mon travail et j’espère connaître la décision de l’Association de Ski avant le printemps », dit quant à lui Arild Monsen.
Espen Bjervig, directeur des équipes de fond norvégiennes, a de son côté affirmé à VG que la question ne serait pas discutée dans les médias. « Nous sommes en dialogue avec tout le monde et nous sommes satisfaits de leur travail, rien ne presse », conclut Bjervig.
Thea Minyan Bjørseth veut revoir la Chine
Elle a 18 ans, elle fait partie de l’équipe de saut à ski féminin norvégien depuis l’hiver dernier et ses premières coupes du monde : Thea Minyan Bjørseth a déjà quelques belles compétitions à son actif. Son prochain objectif ? Comme les autres : les Jeux olympiques de Pékin 2022. Mais la Norvégienne a une raison toute particulière de vouloir y aller : elle y est née avant son adoption par un couple norvégien.
« Je n’y suis jamais retournée depuis que j’ai quitté la Chine il y a 17 ans, confie-t-elle au quotidien VG. Ce serait cool d’y revenir pour les Jeux olympiques. » Championne junior de saut féminin, la Norvégienne veut surtout ne pas y faire que de la figuration. « Je me sens Norvégienne même si je n’ai pas le même look que les autres, continue-t-elle. Je crois que c’est bien de montrer des minorités dans le ski même si je ne me sens pas différente comme j’ai entièrement grandi en Norvège. »
Avec des places dans les points pour démarrer la saison à Nizhny Tagil, la jeune sauteuse à ski peut espérer se qualifier pour les Jeux si elle continue sur cette lancée. « Je suis très excitée à l’idée d’y participer, ce sera une nouvelle expérience et j’ai hâte de la vivre », termine-t-elle.
Mille Marie Hagen privée de coupe du monde ?
A 19 ans, Mille Marie Hagen est vue comme une réelle chance de victoire pour le combiné nordique féminin norvégien. Mais la jeune fille pourrait bien être privée de coupe du monde cette année. La raison ? Elle n’a pas marqué de points FIS ces deux derniers hivers. Elle a d’abord dû lutter contre la mononucléose avant d’avoir une saison blanche en raison de la pandémie de covid-19.
« Ce serait vraiment une honte et contre-productif de refuser qu’une aussi bonne athlète s’aligne », a déclaré Ivar Stuan, chef du combiné norvégien, dans les colonnes du quotidien VG. Pour lui, les points FIS ne font pas tout et sa 6e place aux championnats nationaux de combiné il y a un peu plus d’une semaine le montre. « Pour le moment, nous n’avons pas pris de décision, a confié Lasse Ottesen, directeur du combiné à la FIS. Et si nous refusons qu’elle prenne le départ, c’est parce que nous avons des règles qu’il faut suivre. »
La question reste donc pour l’instant en suspens. Mille Marie Hagen pourrait s’élancer en coupe du monde à Lillehammer ou bien devoir rester en bas du tremplin, rien n’a été tranché. « Nous aimerions aligner un maximum d’athlètes, confie Ottesen. Mais nous avons aussi un système qui décide des conditions pour accéder au plus haut niveau et à la coupe du monde et il faut le respecter. » Ivar Stuan, de son côté, estime qu’avec si peu de combiné féminines, il faut laisser leur chance à toutes, même si elles n’ont pu marquer de points en Coupe continentale.
Autre obstacle : la première COC de combiné nordique féminin ne sera organisée qu’en février. Hagen serait donc privée de compétition jusque là et verrait sa saison mise en danger. « Je suis sûre d’être prête à aller en coupe du monde, je suis impatiente d’essayer mais les règles sont les règles », a conclut cette dernière, déjà quelque peu résignée.
Sundby se confie
Dans le podcast « Good Days » de Øystein Pettersen, Martin Johnsrud Sundby s’est confié sur sa carrière et comment il est devenu champion de ski de fond. « Ce n’est pas forcément inné, il faut beaucoup travailler », dit-il dans le podcast retranscrit par Dagbladet. Autre motivation tout au long de sa carrière d’athlète : Petter Northug Jr. Son compatriote avait toujours une longueur d’avance et était, finalement, son plus féroce adversaire pour la victoire. « Mais je crois que j’étais meilleur que lui quand il s’agissait de partager mes recettes d’entraînement, lui il parlait surtout de dormir et manger », plaisante Sundby.
Pourtant, c’est bien Northug qui l’a poussé dans ses retranchements. « Et je suis persuadé que ce serait encore le cas, il ne le dit jamais mais il s’entraîne extrêmement dur, continue le jeune retraité. J’ai eu le meilleur rival du monde. Nous faisions des séances d’entraînement totalement folles et parfois, il était la raison pour laquelle je me levais le matin. » Presque une déclaration d’amour pour le fondeur norvégien qui admet n’avoir plus eu la même motivation après le départ de son rival de toujours. « Je n’avais plus envie de me lever le matin, la flamme s’était un peu éteinte, je n’ai plus jamais réussi à retrouver cette faim, cette envie de le battre », admet Sundby. Car c’est bien connu : rien ne vaut un grand adversaire pour devenir un grand athlète.
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