Røiseland : les Jeux plus que le globe
Elle le confiait à Nordic Magazine la semaine dernière : Marte Olsbu Røiseland a dans son viseur les Jeux olympiques. La Norvégienne a beau porter le maillot jaune, elle manquera donc l’étape d’Antholz-Anterselva pour préparer au mieux les JO.
« Je veux me battre pour ce maillot jaune, confie-t-elle à Dagbladet. Mais pas avant d’avoir terminé les Jeux. Je n’y penserai qu’après cette grande échéance, j’aviserai alors si c’est encore possible ou pas. » Mais mener la Coupe du monde avant Noël l’a beaucoup rassurée : « je sens que je me suis bien préparée, que je suis en forme, je suis heureuse d’obtenir ces signaux », explique-t-elle. Bien sur le tir, elle veut encore progresser sur les skis même si ses temps sont loin d’être les plus calamiteux de l’équipe norvégienne.
« J’ai vraiment bien commencé cette saison olympique », conclut-elle. Et au vu de ses résultats sur d’autres grandes échéances, les médias norvégiens espèrent bien qu’elle brillera aussi sur la campagne olympique de Pékin en février.
Tora Berger réagit
Coup de tonnerre dans le monde du biathlon : après la disqualification à vie pour dopage de la Russe Olga Zaitseva, le gros globe de cristal de la saison 2013/2014 revient à Tora Berger au détriment de la Finlandaise Kaisa Mäkäräinen. « C’est si vieux, c’est extrêmement bizarre d’apprendre ça », confie la Norvégienne à la NRK.
Avec la disqualification de la Russe, Berger récupère en effet la tête du général pour cinq points et la Finlandaise devrait donc lui renvoyer le globe. « J’ai franchement le sentiment de lui voler la victoire, continue Tora Berger. Sur la dernière compétition, juste avant ma retraite, j’avais l’opportunité de prendre le globe si je la battais, ça n’avait pas été le cas, mais je n’étais pas amère, juste un peu déçue de ne pas avoir pu gagner. »
Du côté de l’IBU, on réfléchit à une solution qui ne pénaliserait pas Mäkäräinen. « Pouquoi pas leur donner un globe à toutes les deux ? Tora Berger doit avoir le sien mais Kaisa Mäkäräinen avait mérité de le remporter aussi, explique Felix Bitterling, directeur sportif de la fédération. C’est franchement le pire qui puisse arriver en cas de dopage, que des athlètes propres en pâtissent. »
L’IBU se réunira dans trois ou quatre semaines pour prendre une décision et réfléchira en même temps aux prix monétaires qui avaient été remis. La Finlandaise, elle, a préféré ne pas réagir à l’affaire tant que l’IBU n’a pas pris de décision.
Even Northug : comment il est revenu en coupe du monde
Il y a quelques années, lors de son arrivée en Coupe du monde, Even Northug n’avait pas particulièrement brillé alors qu’avec un frère si célèbre, on s’attendait à mieux. Mais cette saison, le plus jeune de la fratrie de Mosvik a retrouvé des couleurs. En finale à Davos, il a échoué juste au pied du podium à Dresden avant d’emmener son équipe de sprint vers la victoire dimanche. « Je peux enfin me battre avec les meilleurs, on peut dire que je viens de percer, plaisante Northug dans les colonnes du quotidien VG. Ça va vraiment dans la bonne direction, je m’améliore tous les week-ends. »
Mais alors quel est son secret ? « J’ai arrêté d’agir comme un sprinteur, révèle-t-il. J’avais la vitesse, mais j’ai dû travailler sur mon endurance. Depuis que je ne travaille plus le sprint, je suis bien meilleur. » Il a aussi pu compter sur l’expérience de son aîné, Petter Northug Jr, qui ne cache pas son enthousiasme lorsqu’il commente les courses de son petit frère.
Quant à aller aux Jeux olympiques, Even Northug ne se met pas la pression. Il affirme préférer parier sur les prochains Championnats du monde ou bien les prochains Jeux. N’étant pas sélectionné pour le Tour de Ski, sa participation à Pékin pourrait en effet être compliquée…
Lundby va mieux
« Je sens que mon corps réagit enfin, je peux constater des progrès », révèle Maren Lundby au quotidien Dagbladet. La Norvégienne commençait en effet à s’inquiéter. Après une prise de poids conséquente au printemps, la sauteuse à ski avait décidé de ranger les skis le temps de se remettre en forme tout en préservant sa santé. Mais rien n’y faisait et depuis cet été, elle ne voyait aucune amélioration. La tendance s’inverse enfin, pour le plus grand bonheur de la championne.
« Je travaille en étroite collaboration avec l’Olympiatoppen, ils m’aident à régler mon programme d’exercice et mes apports énergétiques en conséquence, explique Lundby. J’ai souvent deux séances de sport par jour, en général une pour la force et l’endurance et une pour la technique mais je prends aussi du repos, je fais attention à ma santé. »
Et elle le redit : sa motivation est intacte, elle est peut-être même encore plus grande. « Je sais que beaucoup n’ont pas compris, beaucoup ont cru que ma participation à Skal Vi Danse voulait dire que je voulais prendre ma retraite mais absolument pas, affirme-t-elle. Je pense donc que je leur prouverai en sautant encore plus loin. » Elle espère être de retour sur les tremplins vers le mois de mars.
Encore mieux, elle espère avoir enfin le droit de faire du vol à ski l’hiver prochain. « Et les filles sont faites pour aller encore plus loin que les hommes, c’est physiologique alors j’espère battre le record du monde », conclut-elle. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Tande : de l’accident au podium
Tout le monde s’en souvient encore : en mars dernier, Daniel Andre Tande chutait lourdement sur le tremplin de vol à ski de Planica. Il y a un peu plus d’une semaine, à Klingenthal, le Norvégien retrouvait le podium. « Sans l’amour que j’ai pour ce sport, je n’aurais jamais pu revenir mais c’est mon rêve d’enfant, être le meilleur sauteur du monde et je veux réaliser ce rêve », confie Tande au micro de TV2.
S’en rapprochant alors encore, les personnes présentes en Allemagne ont compris le chemin qu’a parcouru le Norvégien et ils l’ont célébré en conséquence. « Il n’y avait pas de spectateurs mais les autres athlètes, les autres nations l’ont acclamé, je n’avais jamais vu ça, tout le monde savait à quel point c’était un moment spécial », raconte Clas Brede Bråthen, directeur sportif du saut norvégien.
Dans un aéroport, la famille de Tande a elle suivi la compétition sur le téléphone. « Nous ne voulions pas embarquer sans le voir sauter et quand on a vu le résultat, on a hurlé de joie », raconte sa mère.
Mais pour comprendre ces émotions, revenons huit mois en arrière, au 25 mars, en Slovénie. Kenneth Gangnes, sauteur norvégien retraité, a été le deuxième à courir auprès de son ancien coéquipier au moment de sa chute, juste après un médecin finlandais. « J’ai agi par réflexe, je suis toujours l’un des premiers à me précipiter pour aider ceux qui chutent mais cette fois-ci, j’ai vu à quel point c’était grave, Daniel était entre la vie et la mort, explique Gangnes. Heureusement, le médecin était déjà là. J’ai commencé à rassembler son équipement et je les ai vus amener le défibrillateur, le masque à oxygène… J’ai compris que ça pouvait très mal tourner. »
En haut du tremplin, Alexander Stöckl n’a lui aucune nouvelle. « Pendant près d’une demi-heure, j’ai cru qu’il était mort et qu’on ne voulait pas nous le dire et j’ai dû lancer ses coéquipiers avec cette pensée en tête, c’était très difficile », confie-t-il. « J’ai personnellement pensé que j’allais tout arrêter, que ça n’en valait pas la peine si ce sport nous enlevait ceux qu’on appréciait », déclare Clas Brede Bråthen.
Du côté de ses parents, en Norvège, impossible d’obtenir des informations. Après avoir perdu l’un de leur fils qui s’était suicidé quelques années plus tôt, la mère du clan Tande s’imaginait déjà avoir perdu un autre enfant. « Je suis devenue folle, hystérique, ma fille ne comprenait pas ce qui m’arrivait alors je lui ai demandé à elle de prendre contact avec Bråthen, je ne pouvais pas porter cette charge », raconte Trude Tande. Après de longues minutes, les nouvelles tombent : Daniel Andre Tande est vivant, dans un état stable. « Mais notre frère aussi l’était à l’hôpital avant de mourir », a alors réagit Ida Tande.
Heureusement, cette fois, bien plus de peur que de mal : le sauteur s’en sort avec une clavicule cassée, des poumons perforés et une belle amnésie. « Je ne me souviens de rien, je ne savais même pas comment j’avais atterri en Slovénie alors encore moins pourquoi j’étais à l’hôpital », continue-t-il. Commencent alors sa guérison et sa rééducation. En septembre, il retrouve les tremplins. En novembre, la Coupe du monde. En décembre, les podiums. « Ce n’est pas étonnant, il a cette détermination en lui, quand il veut quelque chose, il l’obtient », conclut sa mère.
Prochaine étape : les Jeux olympiques.
Stöckl raconte sa quarantaine
La nouvelle est tombée avant les épreuves d’Engelberg : Alexander Stöckl a été contrôlé positif au covid avant de quitter Klingenthal. Le coach du saut à ski norvégien a donc dû se confiner en Allemagne. Il a passé la semaine, seul, dans un hôtel fermé aux autres clients, au milieu de la forêt. « Ça va, heureusement j’ai un peu de travail à faire, plaisante l’Autrichien dans les colonnes de Dagbladet. En revanche, je trouve les règles de quarantaine assez excessives. Je suis seul, au milieu de la forêt et je n’ai le droit de sortir que sur mon balcon, c’est un peu embêtant car je n’aurais croisé personne à mon avis si j’étais sorti. » Mais les règles sont les règles et l’entraîneur tient à donner le bon exemple. Il n’a donc pas quitté sa chambre de toute sa quarantaine.
« C’est surtout ennuyeux, continue Stöckl. Je n’ai que très peu de symptômes, seulement une toux, donc ça va et j’étais prêt mentalement car on fait des tests tout le temps en sachant bien qu’il y a un risque. Je ne l’ai donc pas mal vécu, je trouve cela seulement très fâcheux. »
Le gouvernement allemand l’a autorisé à faire sa deuxième semaine de quarantaine en Autriche. Il a donc pu s’y rendre en ce début de semaine et il y restera chez sa mère, en attendant que sa famille descende de Norvège pour les rejoindre pour Noël. Il devrait être de retour sur la Coupe du monde pour la Tournée des Quatre Tremplins avant le Nouvel An.
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