FIS et IBU : des règles de fluor différentes à Pékin ?
Faire appliquer l’interdiction des produits fluorés dans le fartage est compliqué, la faute à des outils insuffisamment précis pour les tests. Pourtant, il est possible de détecter les « tricheurs ». C’est d’ailleurs le cas en coupe du monde où la Moldavie et la Lituanie se sont faites pénalisées en biathlon.
L’IBU a d’ailleurs décidé que le fart fluoré serait aussi interdit lors des Jeux olympiques alors que ces produits ne sont pas bannis en Chine. « Nos règles s’appliquent aussi lors des JO et nous allons donc maintenir cette interdiction pour les épreuves olympiques », a justifié Christian Winkler, directeur de la communication de l’IBU, au quotidien Dagbladet.
La FIS, elle, a fait un autre choix : les farts fluorés ne seront pas interdits à Pékin contrairement aux autres compétitions de coupe du monde. En cause : l’autorisation de ces produits en Chine mais surtout le manque d’un appareil de test suffisamment performant pour contrôler les équipes. « C’est vraiment très compliqué pour nous, nous ne savons pas quelles règles sont celles à suivre et ce depuis le début de la saison », se plaint Stein Olav Snesrud, chef des farteurs norvégiens, dans les colonnes de Dagbladet.
Et les Norvégiens ne sont pas les seuls à être déçus par la FIS. « Nous avons jeté tous nos produits fluorés mais rien ne nous dit que les autres équipes ont fait la même chose et suivront les nouvelles règles puisqu’elles ne s’appliquent apparemment pas en Chine », réagit Jostein Vinjerui, entraîneur de l’équipe britannique. Même dilemme chez les Allemands : doit-on ou non se permettre d’utiliser le fart fluoré ? « Tout est permis en Chine, c’est ça ? » s’étonne le manager allemand du ski de fond, Andreas Schlütter, qui a déjà annoncé que l’Allemagne continuerait de respecter cette interdiction.
Dans cette cohue, la Norvège a annoncé vouloir continuer à utiliser des farts sans fluor, fluor autorisé en Chine ou non. De plus, la FIS a prévenu ceux qui ne suivraient pas cette ligne directrice qu’ils s’exposaient à des amendes aux contrôles douaniers européens s’ils étaient pris avec des produits fluorés dans leurs bagages.
Erik Røste, siégeant à la FIS, a quant à lui finit par réagir en affirmant que toutes les équipes avaient signé un accord pour ne plus utiliser de farts fluorés et que cet accord était valable aussi aux Jeux. « Ces produits sont donc de fait aussi interdits là-bas », affirme-t-il au micro de la NRK. Sans tester les équipes pour autant. « Ce n’est pas tenable, nous voulons que la FIS teste les équipes ! réclame Dahl Fenre, chef du fartage norvégien en biathlon. On a l’impression qu’ils ne se soucient pas de faire respecter la règle qu’ils ont eux-mêmes instaurée ! »
Un imbroglio qui semble finalement réglé : l’IBU a annoncé que ses collègues de la FIS avaient affirmé que, comme eux, ils interdiraient les farts fluorés aux Jeux olympiques.
Erreur sur le pas de tir : les Norvégiens mécontents
C’est l’évènement du relais masculin ce week-end : les Norvégiens se sont retrouvés très loin derrière mais pas à cause de l’un d’entre eux. C’est en fait la faute des Suédois et de Peppe Femling qui a tiré sur la mauvaise cible !
« C’est la chose la plus étrange que j’ai vécu jusqu’ici, raconte Aleksander Fjeld Andersen à TV2. Je vise ma première cible et en même temps que je la touche, la deuxième est aussi blanchie. Puis les cibles ont continué de tomber alors que je ne faisais rien. J’ai demandé de l’aide et on m’a enfin relevé mes cibles, j’ai tiré mes 5 balles, on m’a dit d’en tirer encore 3 et je pense en avoir mis au moins 7 ou 8 dans le mille mais on m’a tout de même demandé de faire deux tours de pénalité. »
Si Peppe Femling s’est excusé et que la Norvège s’est vue retrancher deux minutes à l’arrivée, terminant ainsi 7e, le mal était fait. Et les Norvégiens ne laissent pas passer un tel évènement. « Il faut changer le règlement », s’insurge Ola Lunde, expert NRK. Il est rejoint par Tarjei Bø qui estime que l’on devrait pénaliser en temps l’athlète qui se trompe de cible. « On ne peut pas laisser ce genre d’incident se reproduire, imaginez que cela arrive lorsque l’on se bat pour l’or olympique ! » réagit Sturla Holm Lægreid.
Plus précis, l’entraîneur norvégien, Anders Brun Hennum, estime que l’on devrait donner 30 secondes de pénalité par cible abattue au mauvais endroit. « Sinon, on peut s’exposer à ce que des concurrents le fasse consciemment pour éliminer leurs adversaires, même si le Suédois n’en a certainement pas fait exprès cette fois », continue Hennum. Ola Lunde est du même avis : « c’est facile de ne pas se tromper et je pense que les athlètes seront bien plus attentifs s’ils sont pénalisés », dit-il. Tarjei Bø, lui, est très clair : l’IBU doit changer la règle actuelle pour éviter qu’un tel incident se reproduise.
Bjørndalen conseille son ancien coéquipier
Tarjei Bø a montré cet hiver qu’il était en excellente forme. Il est pourtant désormais le vétéran de l’équipe norvégienne de biathlon, dernier représentant d’une équipe en or où évoluaient Emil Hegle Svendsen et Ole Einar Bjørndalen. « Je crois qu’il sent que c’est sa dernière chance de vraiment briller, je le vois dans ses yeux chaque jour, révèle son frère, Johannes Thingnes Bø au quotidien Dagbladet. Il sait vraiment où il va, ce qu’il veut et je ne l’ai jamais vu aussi en forme. »
Et pour se préparer de façon optimale, Tarjei Bø s’est tourné vers son ancien coéquipier, le Roi du biathlon norvégien : Ole Einar Bjørndalen. Désormais entraîneur de l’équipe chinoise depuis deux ans, le Norvégien a eu la chance d’aller à plusieurs reprises tester les pistes olympiques. Il a ainsi pu partager son expérience et les informations qu’il a glâné à Pékin. « Il aime partager avec nous, c’est un ami et il a donc pu me conseiller même si nous savions déjà certaines choses comme le fait que le tir sera très difficile », partage Tarjei Bø.
Bjørndalen a aussi pu le renseigner sur toute la logistique du stade et du complexe olympique. Une mine d’informations pour les Norvégiens, pas grand chose d’après l’ancien champion qui ne préfère pas commenter l’aide qu’il apporte à son ancienne équipe.
Skarstein en difficulté
Après avoir remporté la médaille d’or en aviron aux Jeux paralympiques de Tokyo l’été dernier, Birgit Skarstein a rechaussé les skis de fond cet hiver après deux saisons de pause et elle espère être du voyage pour aller à Pékin en mars. Pourtant, le chemin sera difficile pour l’athlète.
Actuellement, elle se trouve, avec le reste de l’équipe paralympique norvégienne, à Lillehammer pour les Championnats du monde paralympiques. « En vérité, je ne m’attends pas à prendre une médaille ici, c’est presque impossible si peu de temps après les Jeux de Tokyo, déclare-t-elle avant les compétitions à VG. Je me suis concentrée sur l’aviron pour remporter l’or et en conséquence, je ne suis pas dans une forme optimale à skis. En revanche, je veux essayer de me qualifier pour Pékin en obtenant deux tops 12 ou un top 6. » La Norvégienne l’affirme : elle a priorisé l’aviron et ne le regrette pas vraiment au vu du résultat. « Je n’avais pas d’autre choix, on ne peut pas être le meilleur en tout, il faut bien choisir à un moment », explique Skarstein.
Mais en terminant 4e, tout près de la médaille, à Lillehammer, l’athlète a tout de même montré qu’elle pouvait performer sur les deux tableaux. Soulagée, elle a fondu en larmes après la course. « Ma préparation a été si dure, je me suis sentie si seule, confie-t-elle au quotidien Dagbladet. Je suis quelqu’un d’extravertie, j’ai besoin d’être entourée pour me sentir bien, travailler en équipe. Les choix que j’ai fait m’ont isolée et ça a été très difficile. » Avec ce résultat, elle devrait gagner son ticket pour les Jeux et ainsi retrouver l’équipe paralympique, petite structure mais où elle pourrait être moins isolée.
Forfang s’excuse
Récemment, Johann Andre Forfang a participé au podcast « Hoppcast », le podcast de l’équipe de saut à ski norvégienne lancé en août dernier. Il y a parlé, entre autres, du Gala des Sports norvégien et de la récompense reçue par Therese Johaug en tant que meilleure athlète féminine de l’année. « Il y a beaucoup de très bonnes athlètes norvégiennes, c’est dommage que le prix aille à une ancienne dopée d’un petit sport », dit Forfang dans ce podcast.
Des propos très mal vus à l’encontre de la championne de ski de fond. Interrogé par VG, le sauteur a annoncé s’être aussitôt excusé en privé auprès de sa compatriote. « Mon commentaire n’était pas contre elle mais contre le jury du Gala, explique-t-il. Ce n’était certainement pas contre Therese. » La fondeuse a confirmé ses propos, révélant qu’elle avait bien reçu ce message. « Je l’apprécie beaucoup et je dois dire que je ne m’en étais pas occupée, continue-t-elle. Je préfère que l’on se concentre tous sur les Jeux pour ramener des médailles à la maison. »
Mais l’affaire est remontée aux oreilles de la fédération norvégienne qui a organisé une réunion entre Espen Bjervig, manager du ski de fond, et Ståle Villumstad, manager du saut à ski. « Très franchement, c’est une affaire un peu bête, il voulait seulement critiquer le jury du Gala, pas Therese, commente Villumstad. Mais nous voulons une bonne entente entre tous nos athlètes alors s’il y a quelque chose à régler, ils doivent le faire entre eux. »
Du côté de Clas Brede Bråthen, directeur du saut norvégien, pas question pour autant de contrôler ce qui est dit dans le podcast. « Ce sont les sauteurs qui le gèrent et cela continuera car je crois que ce format plaît aux fans et c’est ce qui importe, dit-il. En revanche, cela ne doit pas se reproduire sinon ils pourraient avoir des problèmes », prévient le Norvégien.
Athlètes sous haute surveillance ?
Si l’équipe olympique néerlandaise a d’ores et déjà reçu l’ordre d’entièrement nettoyer leurs téléphones et ordinateurs, les athlètes norvégiens ont eux reçu le même conseil la semaine dernière avant de se rendre à Pékin dans deux semaines.
« Ce n’est pas un ordre, chacun peut faire comme il le souhaite et évaluer ses propres risques mais nous leur conseillons fortement d’effectuer ce nettoyage de leurs appareils électroniques » , explique Halvor Lea, directeur de la communication à l’Olympiatoppen, au quotidien VG.
Il est même recommandé à ceux se déplaçant aux Jeux olympiques de ne pas du tout emmener leurs appareils personnels habituels par crainte du piratage. Les Néerlandais se verront ainsi offrir des ordinateurs et téléphones tout neufs qui seront jetés dès le retour des JO. Un choix extrême que les Norvégiens n’ont pas fait. « C’est une mesure trop drastique », estime l’Olympiatoppen.
Les ordinateurs du comité norvégien seront donc entièrement formatés en amont, configurés avec un logiciel spécial puis formatés de nouveau au retour de la campagne olympique. Tous les membres de la délégation se verront aussi recommander l’installation d’un VPN sur leurs appareils personnels afin de les protéger. « Nous estimons que cela sera suffisant », conclut Halvor Lea.
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