Les adieux à Therese
Elle a savouré son dernier tour. Le public a pu la saluer tout au long de la piste d’Holmenkollen, sur le fameux 30 km qui fait battre les coeurs des Norvégiens. Une fois la ligne d’arrivée passée, ses coéquipières, son équipe, ont pris le relais. Therese Johaug avait bien mérité des adieux en grandes pompes.
Et plus d’une fondeuse est apparue dans les minutes qui ont suivies, les yeux rouges et les larmes coulant sur les joues, au micro des médias. « Je suis triste qu’elle s’arrête, notre ancien « gang » s’est réduit encore un peu plus, réagit Heidi Weng dans le quotidien VG. Je ne serais pas là où je suis aujourd’hui sans Marit ou Therese. Et à mon sens, Therese est la meilleure fondeuse de tous les temps. » Ses concurrentes suédoises confirment : « elle a été une vraie inspiration pour moi depuis que nous sommes chez les juniors », révèle Charlotte Kalla à la NRK. « Nous perdons l’une des plus grandes fondeuses de l’histoire », acquiesce Ebba Andersson.
Sur Instagram, les coéquipiers de Johaug la saluent tous après son annonce. Car elle a marqué la discipline mais aussi toute son équipe pour qui elle a toujours été présente, faisant preuve de vraies qualités humaines. « J’ai beaucoup pleuré et je ne suis pas la seule, dit Johaug. J’ai failli ne pas le faire, ne pas prendre ma retraite. Mais je sais que c’est la chose à faire, Therese dans 10 ans m’en remerciera car mieux vaut s’arrêter quand on prend encore du plaisir à skier. »
Et ce n’est pas Marit Bjørgen, son amie depuis plus de 15 ans, qui dira le contraire. « Mais quand elle m’a appelée mardi dernier pour me l’annoncer, je n’y croyais pas, confie l’ancienne fondeuse à la NRK. Je ne m’y attendais vraiment pas, je la voyais encore continuer quelques saisons. Elle a inspiré tellement de monde, moi la première. D’ailleurs, c’est sûrement grâce à elle que j’ai continué si longtemps. » Les deux Norvégiennes vont pouvoir désormais aller skier ensemble, sans dossard sur le dos, juste pour le plaisir de s’affronter.
« Ça a été un voyage fantastique », conclut Johaug dans le quotidien Dagbladet. Il faut dire que la fondeuse a toujours préféré parler de ses sensations, de son plaisir, que de son nombre de médailles. « On peut être fiers de vivre au même siècle qu’elle », avait affirmé Tiril Udnes Weng après les Jeux olympiques. Une déclaration qui ne peut être niée lorsqu’on voit l’héritage que laisse Johaug.
Johaug : que lui réserve l’avenir ?
Elle ne le cache pas depuis quelques mois : Therese Johaug veut être maman. Mais après ? La fondeuse va commencer par faire la fête à Holmenkollen. « Je veux célébrer comme il se doit et ce sera une grosse fête, confie-t-elle à VG. Nous allons aussi encore faire la fête après la saison, toute l’équipe va à Senja et nous attendons ce moment avec impatience. Je crois que je l’ai mérité et en tous cas, j’en ai vraiment envie. »
Car la vie avec l’équipe va lui manquer. D’ailleurs, elle ne s’imagine pas rester trop loin du monde du ski de fond. « De toutes façons, elle ne pourra pas arrêter le sport, estime son frère Karstein, interviewé par VG. Elle aura juste d’autres priorités. » Son manager, Jørn Ernst, a aussi révélé qu’elle allait s’occuper de sa marque.
« Nous n’avons pas parlé de compétitions de ski longue distance ou de course à pieds pour le moment », ajoute Karstein Johaug. Son entraîneur personnel, Pål Gunnar Mikkelsplass, la verrait bien aussi devenir coach à son tour un jour. « Elle aura de nombreuses propositions dans ce sens, c’est sûr, mais cela demande du temps », explique-t-il. Therese Johaug devrait donc avoir l’embarras du choix pour sa prochaine carrière.
Opseth : les montagnes russes
Avec l’absence de Maren Lundby cet hiver, la Norvège attendait que Silje Opseth prenne la tête de l’équipe de saut féminine. Plus facile à dire qu’à faire. « J’ai vraiment ressenti cette pression, révèle la Norvégienne à Dagbladet. Ça m’a peut-être plus desservi qu’autre chose. » Elle n’a ainsi obtenu aucun podium avant les Jeux olympiques et son objectif affiché de médaille s’est transformé en cauchemar lors de la compétition par équipes mixte.
Mais ce week-end, à Oslo, elle a finalement obtenu sa toute première victoire. A domicile, qui plus est ! « Après ma disqualification aux Jeux, c’est incroyable, réagit-elle au micro de la NRK. Le sport, c’est les montagnes russes ! Mais ça rend les victoires encore plus belles. Et c’était le moment de le faire, c’est encore plus spécial à Holmenkollen.»
« Elle le mérite, elle n’a pas eu des hivers faciles », estime son coach, Christian Meyer. En larmes, l’Autrichien salue le travail de sa sauteuse : « Elle est très exigeante avec elle-même, elle a beaucoup travaillé pour cela et elle est passé à côté à deux reprises », dit-il.
Silje Opseth, de son côté, tient à souligner le travail de Clas Brede Bråthen. « Sans lui, le saut féminin n’en serait pas là, il s’est vraiment battu pour nous », insiste-t-elle, rappelant qu’il a tout fait pour que les femmes aient une coupe du monde et puissent sauter sur grand tremplin.
Falla veut une entraîneuse
Si Heidi Weng et Helene Marie Fossesholm verraient bien Martin Johnsrud Sundby les entraîner, Maiken Caspersen Falla a une autre idée. « Nous avons de très bons entraîneurs actuellement mais ce serait bien d’avoir une femme pour changer », explique-t-elle au quotidien VG.
Depuis 14 ans qu’elle prend part à la coupe du monde, elle n’a en effet jamais eu de coach féminine. « Ça m’a manqué, avoue-t-elle. Je pense qu’une femme pourrait mieux comprendre et aider au développement des sportives, c’est sûrement plus simple pour une jeune fille de communiquer avec une femme même si nos entraîneurs ont fait un travail incroyable. » Et Falla imaginerait bien son ancienne coéquipière Marthe Kristoffersen dans ce rôle. « Il est vrai que ce serait excitant d’aider à la formation des jeunes fondeuses », admet l’intéressée.
Une femme pourrait-elle entraîner l’équipe nationale de fond féminine ? Réponse au printemps quand Ole Morten Iversen décidera s’il prolonge, ou non, son contrat.
Tande de nouveau célibataire
A 28 ans, les dernières années de Daniel Andre Tande n’ont pas été simples : le suicide de son frère, une maladie orpheline puis une grosse chute à Planica l’hiver dernier. Et alors que la NRK va réaliser un reportage sur sa vie et l’a suivi pendant sa saison, le sauteur a aussi confié à Dagbladet qu’il n’était plus en couple.
« Heureusement, j’ai le saut à ski car sans ça, ma vie n’est pas très amusante ces derniers temps », révèle-t-il. Il avait révélé aux médias en 2017 qu’il partageait sa vie avec Anja Nymoen Søberg. Une relation qui s’est terminée en août 2021. Il s’est donc concentré sur son retour au tremplin et cet hiver olympique. Un choix qui s’est avéré gagnant puisqu’il a remporté la compétition dominicale d’Oslo.
Quant à sauter de nouveau en vol à ski, il n’a pas encore peur. « Au contraire, je suis excité d’être à Vikersund, assure-t-il. On verra comment je me sens en haut du tremplin mais pour le moment, ça va, je suis pressé. »
Côté coeur, avis aux jeunes filles : la place est libre !
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