Biathlon : manque de représentation féminine
« Nous avons une très bonne équipe, un staff merveilleux mais ce serait agréable d’avoir un équilibre hommes-femmes », déclare Tiril Eckhoff dans les colonnes de VG. Le manque de représentation féminine dans le staff du biathlon norvégien est un sujet qu’elle a tenu à aborder avec Ingrid Landmark Tandrevold dans leur podcast « Kant Ut ».
« Nous voulons tout d’abord la meilleure équipe possible autour de nous, confie Eckhoff avant l’étape d’Oslo. Mais nous savons que dans d’autres équipes, des femmes font un travail merveilleux. » Tandrevold ajoute : « je ne voudrais remplacer personne, tout le monde est incroyable chez nous mais c’est étrange que nous n’ayons aucune femme ! » estime-t-elle. Marte Olsbu Røiseland est du même avis : elle aimerait voir plus de femmes au sein du staff du biathlon norvégien. « Mais seulement si elles sont compétentes, on ne doit pas prendre des personnes pour leur genre mais pour leur travail », dit-elle.
Une question qui revient de plus en plus en Norvège ces derniers temps. Ainsi, l’équipe féminine de ski de fond parle d’avoir bientôt une entraîneuse. En biathlon, les athlètes aimeraient avoir des techniciennes ou même des femmes à des postes clés comme médecin ou kiné. « Si des femmes veulent devenir nos techniciennes, qu’elles postulent, nous serons ravis de les accueillir ! affirme Vetle Sjåstad Christiansen. Nous ne sommes pas sexistes, nous voulons ce qu’il y a de mieux, peu importe que ce soit un homme ou une femme. » Tarjei Bø approuve : « il y a tant de personnalités différentes dans l’équipe qu’il serait normal d’avoir besoin d’hommes et de femmes et de leurs points de vue différents », assure-t-il.
Mais pour Synnøve Solemdal, ancienne biathlète, le combat pour avoir une meilleure représentation féminine dans le sport norvégien va plus loin : les athlètes féminines reçoivent moins d’aide que leurs homologues masculins. Parmi les 11 plus grosses « bourses » de l’Olympiatoppen, seules trois sont données à des femmes. « C’est vraiment dommage de ne pas saisir cette chance d’aider de très bonnes athlètes, estime Solemdal au micro de la NRK. Il faut beaucoup de travail mais aussi de fonds pour faire partie des meilleurs mondiaux et on ne donne pas cette chance aux femmes autant qu’aux hommes. »
C’est pour elle la raison principale des résultats parfois plus décevants des équipes féminines : elles n’ont pas les mêmes opportunités que les hommes. « Si l’on n’investit pas, on ne peut pas s’attendre à une amélioration des résultats, il faut repenser le système », conclut Solemdal.
Granerud modifie ses fixations
Son hiver dernier était fabuleux. Cette année, Halvor Egner Granerud ne saute pas avec la même facilité. A Vikersund, le Norvégien s’est senti particulièrement loin de son niveau, au point de se demander s’il finirait la saison ou pas. « C’est vraiment désagréable, je sens que je suis trop loin », réagit-il au micro de la NRK la semaine dernière.
Hésitant à aller à Oberstdorf et Planica, il a finalement fait le voyage après les ennuis de dos de Robert Johansson et a même pris part au concours par équipes des mondiaux de vol à ski où la Norvège a terminé 3e. Granerud a d’ailleurs bien figuré sur ce concours grâce à un tout petit changement sur ses skis au niveau de la fixation ! « Je l’ai un peu baissée, d’un demi-centimètre, pour avoir plus de contrôle sur les skis et ça a très bien marché, révèle le sauteur. Je me sens plus en confiance, c’était aussi une question de sécurité pour moi. »
Une amélioration que valide son entraîneur Alexander Stöckl : « il est plus stable et donc il peut aller plus loin, quand les choses ne fonctionnent pas, il faut savoir prendre de telles décisions et Halvor l’a très bien fait », dit l’Autrichien. « Le faire avant une compétition de vol à ski, il faut être courageux, chapeau à lui », ajoute son coéquipier Daniel Andre Tande.
Lundby volera
Présente à Vikersund pour les mondiaux de vol à ski, Maren Lundby avait des étoiles plein les yeux. Elle touche du doigt son rêve : s’élancer du haut des plus grands tremplins du monde. Mais pour cela, la FIS doit donner son feu vert et ce n’est pas encore gagné. « C’est ma motivation pour revenir, explique Lundby à la NRK. Et si ça n’arrive pas dès la saison prochaine, je n’y comprends plus rien. »
Après avoir milité pendant plusieurs années aux côtés de nombreuses autres sauteuses, après avoir reçu un soutien de plus en plus grand des athlètes masculins et des staff, Lundby n’imagine pas ne pas avoir le droit à une compétition de vol à ski féminine l’an prochain. « Et même si on me dit non, j’envisage de tout de même sauter à Vikersund », confie-t-elle.
Car pour la Norvégienne, c’est une injustice de ne pas encore avoir les mêmes droits que les sauteurs masculins. « Je le ressens vraiment quand je suis à Vikersund, raconte-t-elle. Je le sens dans mon estomac, cette excitation à l’idée de pouvoir m’élancer de là-haut, j’en rêve. »
Dans son combat, elle pourrait être soutenue par Sandro Pertile, le directeur du saut à ski à la FIS. « Les filles ont le niveau pour faire du vol à ski, j’ai hâte d’en discuter au printemps », révèle-t-il. « Ca amènera plus de spectateurs et puis, nous attendons vraiment cela », conclut Lundby.
La FIS devrait prendre sa décision lors de sa réunion au printemps.
Vikersund trop cher ?
« C’est honteux ! » s’exclame Gorm Johansson, le père de Robert Johansson, dans les colonnes de Dagbladet à Vikersund. Le Norvégien vient en effet d’apprendre qu’on faisait payer pas moins de 6000 couronnes norvégiennes (soit environ 600 euros) aux ouvreurs pour pouvoir sauter sur le plus grand tremplin du monde. Un montant confirmé par l’un des ouvreurs des mondiaux de vol à ski, Anders Ladehaug : « nous sommes nombreux à vider nos tirelires pour pouvoir sauter ici, reconnaît-il. De ce que j’en sais, c’est le seul tremplin où nous devons payer pour être ouvreur alors qu’à l’étranger, vous êtes souvent payés pour le même travail. »
Svein Graff, responsable des communications pour l’organisation de la compétition à Vikersund, estime quant à lui que les organisateurs ont été généreux. « Nous devons fournir 12 ouvreurs et nous avons laissé leur chance à 27 d’entre eux cette année, dit-il. Nous donnons 50.000 couronnes tous les ans aux quatre meilleurs clubs pour les soutenir et nous estimons que notre solution est la bonne pour continuer de soutenir un maximum de sauteurs. » Mais les comptes ne sont pas bons car 50 000 divisés par 27 donne environ un montant de 1850 couronnes par personne, pas 6000…
De plus, aucun frais n’a été pris en charge par l’organisateur : transports, logement ou repas. « Franchement, c’est le minimum que l’on devrait fournir ! C’est incroyable ! s’insurge Gorm Johansson. Quand je travaillais pour l’équipe nationale, je n’ai jamais entendu parler de sauteurs qui devraient payer pour être ouvreur. »
Sandro Pertile, directeur du saut à ski à la FIS, tempère : « les ouvreurs font un travail très important mais nous avons délégué leur sélection aux organisateurs », explique-t-il. Håvard Lie, directeur général de Trønderhopp, ne comprend pas. « Ceux qui sont ouvreurs devraient être couverts, on devrait payer pour eux car sans eux, il n’y aurait pas de compétition », rappelle-t-il.
« A Planica, on paye pour eux et ils reçoivent même un salaire, ce qui se fait à Vikersund est honteux et presque tragique pour nos sauteurs », conclut Gorm Johansson.
Lægreid célibataire
Comme Daniel Andre Tande, Sturla Hølm Lægreid s’était confié dans les médias sur sa relation avec sa petite amie, la biathlète américaine Chloe Levins. Ils s’affichaient aussi souvent ensemble sur leurs comptes Instagram respectifs. Mais l’idylle est terminée : le Norvégien a confirmé à VG qu’ils n’étaient plus en couple après près de deux ans de relation. Avis aux célibataires…
Clas Brede Bråthen : le livre
ll a dédié sa vie au saut à ski. Il est le directeur sportif de la discipline en Norvège et a toujours soutenu ses équipes et pourtant, à l’automne dernier, il a bien failli être remercié. Clas Brede Bråthen s’est retrouvé dans la tourmente lorsque la fédération a voulu se débarrasser de lui. « Et personne n’a voulu entendre ma version », déplore-t-il au micro de TV2.
Un livre va donc être publié sur sa vie et abordera, entre autres, cette sombre période pour le Norvégien. Terje Svabø et Astrid Versto, tous deux amis de Bråthen, sont à l’initiative de cette biographie. « Nous avons décidé de l’écrire au moment où l’affaire à commencé, fin août, expliquent-ils. Clas n’a jamais pu donner sa version et même si nous avons forcément un avis subjectif, nous voulons écrire la vérité et donner toutes les versions de l’histoire. »
Clas Brede Bråthen souligne tout de même que le livre ne parlera pas que de l’affaire qui a été classée par l’Association de Ski. « Je pense tout de même que cela m’aidera à passer définitivement à autre chose, confie le directeur sportif. Et puis ce livre ne parle pas que de moi mais de tout le monde du saut à ski norvégien. » En effet, plus de 70 personnes ont été interviewées pour écrire la biographie : athlètes, staff, bénévoles, journalistes, passionnés… Tous ont eu leur mot à dire dans le livre. « Nous voulions aussi écrire sur comment un sport individuel a pu évoluer grâce aux efforts collectifs », déclare Astrid Versto.
Mais les deux auteurs le savent : l’ouvrage risque d’être controversé. « Surtout que l’Association de Ski n’a pas voulu nous répondre, cela ne leur fait pas honneur », estime Terje Svabø.
La biographie de Clas Brede Bråthen devrait être publiée le 3 mai.
Les cinq dernières infos
- Ski de fond : le programme des Mondiaux juniors de Schilpario
- Para biathlon | « Être formateur me permet d’avoir un nouveau projet de vie » : Yannick Bourseaux parle de son rôle au sein de la Fédération Française de Triathlon
- Ski de fond : Lukas Bauer nommé directeur de course de la Ski Classics
- Rollerski : le programme du jeudi 12 septembre
- Ski nordique : rendez-vous à Arbent et à La Pesse pour la trente-troisième Forestière