Lindvik évince Granerud
Avec sa huitième victoire en carrière lors du dernier concours de la saison à Planica, Marius Lindvik avait de quoi être heureux. « Cette journée est incroyable ! sourit-il au micro de la NRK. C’était vraiment amusant de sauter ici, surtout avec autant de spectateurs. »
Mais son compatriote Halvor Egner Granerud, lui, n’est pas vraiment de cet avis. En effet, la victoire de Lindvik signifie que Granerud perd le podium au général de la coupe du monde pour seulement quatre petits points face à son coéquipier. De quoi être déçu pour le détenteur du globe de cristal l’hiver dernier. Lorsqu’il a entendu les félicitations que les médias adressaient à Lindvik, il a donc pris la poudre d’escampette, ne revenant que bien plus tard. Un geste pas forcément bien vu par tous. « Je me connais, je n’étais pas d’humeur et je n’aurais pas été gentil, explique Granerud après coup. Je devais d’abord digérer la déception. »
Leur entraîneur, Alexander Stöckl, reconnaît que ce n’était pas idéal. « Je vais lui parler, voir comment il va mais il est vrai que sa réaction n’a pas été la meilleure pour l’équipe », dit l’Autrichien. Mais il estime aussi que son sauteur a très bien performé au vu de ces dernières semaines où Granerud a pensé à abandonner la fin de la saison. « Je vais essayer d’être fier de ce que j’ai tout de même réalisé ce week-end », confirme le Norvégien.
Marius Lindvik, de son côté, est sur un petit nuage. « J’ai atteint en un hiver plus de la moitié des objectifs que je m’étais fixé pour les cinq ans à venir, je fais une saison folle et je retiens beaucoup de bonnes choses pour les prochaines années », conclut le champion olympique sur grand tremplin.
Tønseth de retour ?
En remportant le 15 km à Falun, Didrik Tønseth a prouvé à tous qu’il était toujours au niveau. Mieux : il a tout à fait sa place en équipe nationale. « Il a fait deux podiums cet hiver, en skate et en classique alors évidemment, il pourrait bien être réintégré », admet Eirik Myhr Nossum, interrogé par Dagbladet.
Après avoir été évincé à la fin de l’hiver dernier et avoir dû s’accrocher toute l’année pour se préparer seul et être capable de se battre pour faire de bons résultats, le travail a enfin payé pour le Norvégien. La question se pose donc de savoir s’il voudra revenir ou non en équipe nationale puisque sa préparation en solitaire a mieux fonctionné que les deux années précédentes dans le giron national. « Oui, ça a marché mais mon but a toujours été de revenir », rappelle le fondeur.
Didrik Toenseth (NOR) – Modica/NordicFocus.
Problème : si Tønseth revient en équipe nationale, qui en sera évincé ? « Il est fréquent d’avoir ce problème, déclare le directeur sportif de l’équipe. Nous y sommes habitués, nous pouvons gérer. »
« Je ne vois pas qui l’on sortirait pour me faire de la place et ajouter une place coûte trop cher », estime quant à lui Tønseth. Le fondeur ne s’oppose donc pas à l’idée de continuer comme au printemps dernier : s’entraîner seul tout en participant à de nombreux camps d’entraînement avec l’équipe.
Les compositions des équipes nationales devraient être publiées courant avril.
Bjørgen prévient
Avec la retraite de Marit Bjørgen il y a quelques hivers et désormais celle de Therese Johaug, les experts du ski de fond norvégien s’inquiètent : l’équipe féminine est-elle à la hauteur ? La relève est-elle déjà prête ? « Nous devons former une nouvelle équipe, faire venir de nouveaux entraîneurs qui soient motivés et vraiment prêts à guider nos athlètes vers les sommets, estime Marit Bjørgen, interrogée par VG. Mais nous avons de belles opportunités, de vrais talents en Norvège alors il ne faut pas s’inquiéter. »
En revanche, la reine du ski de fond norvégien prévient : il faudra du temps pour rebâtir une équipe aussi triomphante que celle à laquelle elle appartenait. « Il y aura peut-être quelques temps où nous allons redescendre sur la feuille des résultats avant de remonter, dit-elle. Mais ce qui importe vraiment, c’est de trouver des coachs qui emmènent les filles vers les sommets. Il nous faut quelqu’un de très présent, d’engagé à 100% qui crée une bonne émulation dans l’équipe et un environnement sain. »
Pas question, pour autant, de vouloir absolument une femme comme l’a suggéré Maiken Caspersen Falla. Pour Bjørgen, peu importe le sexe, il faut avant tout être passionné. « Personnellement, j’aimerais m’investir, aider mais pas en tant que coach, je n’ai pas le temps pour ça avec deux enfants en bas âge », conclut-elle.
Johaug contre les Russes
Après avoir été invités à un grand rassemblement par Vladimir Poutine, les fondeurs russes se sont retrouvés dans une situation bien précaire quant à leur retour en coupe du monde. Interrogée, Therese Johaug n’a pas hésité à donner son avis. « Je dirais qu’en tout premier lieu, la guerre doit cesser, confie-t-elle à la NRK. Mais nous ne savons pas si et quand ce sera le cas et même là, le retour des Russes en compétition ne sera pas si facile. »
Quant à leur présence aux côtés du dirigeant russe, Johaug est clair : ils devront s’excuser. « Ce qu’ils font n’est pas bien, ça m’a même choquée qu’ils y aillent, révèle-t-elle. Ils devront prendre leurs distances avec toute cette situation, avec leur chef d’Etat avant de revenir. » Erik Valnes a également été choqué. « Poutine disait deux jours plus tôt de ne pas mélanger sport et politique et il fait ça ! C’est incroyable », se contente de dire le fondeur.
Simen Hegstad Krüger est plus réservé. « Je ne veux pas blâmer les athlètes qui sont allés à ce rassemblement car ils y ont peut être été forcés », explique-t-il. Une remarque qui a déjà été faite par plusieurs personnalités du monde du ski de fond. « On ne peut pas imaginer la situation des Russes car nous venons de pays libres », rappelle ainsi Pierre Mignerey, directeur du ski de fond à la FIS.
Le relais mixte perdurera-t-il ?
A Falun, lors des finales de la coupe du monde de ski de fond, un nouveau format s’est invité sur les pistes : le relais mixte et le team sprint mixte. Un format qui n’a finalement pas plu à tout le monde…
« C’était vraiment divertissant ! se réjouissait pourtant Eirik Myhr Nossum, directeur sportif du fond norvégien, au micro de la NRK. De nombreuses nations ont pu jouer le podium. Ce n’est pas la dernière fois que nous verrons ce genre de compétition. »
Therese Johaug est plus mesurée. Si elle n’a pas détesté le format, elle craint qu’il ne remplace les relais féminins et masculins habituels. « Je pense que nous avons de nombreuses pistes pouvant accueillir de nombreux types de compétition mais j’espère vraiment qu’ils ne supprimeront pas les relais ! » confie-t-elle. Elle a le soutien de plusieurs de ses anciens coéquipiers, dont Hans Christer Holund : « le format est trop court pour vraiment faire une différence, il faut surtout prier pour ne subir aucun accrochage ou bris de bâton », analyse le fondeur.
S’il avait terminé sur le podium, Iivo Niskanen approuve les propos de ses adversaires. « Je pense que c’est un peu compliqué pour le public de vraiment comprendre ce qu’il se passe en piste, estime le Finlandais. Je crois que les exercices plus traditionnels sont finalement moins ennuyeux car moins aléatoires. »
Pourtant, Ole Morten Iversen, désormais ancien coach de l’équipe féminine norvégienne, révèle que le CIO et la FIS réfléchiraient à remplacer les relais traditionnels par des compétitions mixtes à partir de 2026, ce que confirme Pierre Mignerey, directeur du ski de fond à la FIS. « Même si ces relais sont intéressants, je doute que supprimer les compétitions traditionnelles soient une bonne idée », ajoute Iversen. « Nous devons en effet trouver une place pour ces nouveaux relais, en coupe du monde, aux Championnats du monde ou aux deux, nous verrons », conclut Mignerey.
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