Des athlètes bientôt hors de l’équipe nationale ?
Une clause du contrat de l’équipe nationale de ski de fond fait parler d’elle dernièrement. Il est en effet stipulé que si un athlète refuse de faire partie de l’équipe, il sera d’office écarté de la coupe du monde cette saison. Mais cette clause pourrait bientôt disparaître. « Il faut arrêter d’être en conflit avec les athlètes qui veulent sortir de l’équipe nationale, agir plus en tendant une carotte qu’en présentant le bâton », estime Torbjørn Skogstad, chef du comité du ski de fond, au micro de la NRK.
Pour le Norvégien, le problème est clair : mieux vaut avoir des athlètes motivés plutôt que des fondeurs qui préfèreraient faire partie d’une équipe privée. « Nous voulons leur donner le choix même si nous estimons avoir la meilleure offre de préparation et d’appareil de soutien », continue Skogstad.
Cette règle reste tout de même en vigueur pour l’hiver prochain. De quoi mettre un terme aux rumeurs d’un départ de Johannes Høsflot Klæbo ou d’Emil Iversen en équipe privée. Didrik Tønseth aussi avait insinué qu’il ne reviendrait peut-être pas en équipe nationale. « Nous voulons que les meilleurs choisissent de rejoindre l’équipe nationale mais nous voulons être le premier choix, pas une obligation », conclut Skogstad.
Qu’il se rassure, Klæbo n’est pas encore prêt à imiter Petter Northug Jr. « J’espère être encore sélectionné en équipe nationale l’hiver prochain, confie-t-il à VG. Je travaille très bien avec Arild Monsen et j’aimerais continuer comme ça. » Le Norvégien laisse ainsi entendre qu’il pourrait rester au moins jusqu’en 2025 et les Championnats du monde de Trondheim, date de fin de contrat de Monsen, l’entraîneur de sprint.
Comme lui, Even Northug espère être sélectionné en équipe nationale, préférant éviter de marcher dans les traces de son frère sur ce point. « Je sais qu’il y a une place, j’espère l’obtenir, dit le fondeur du Team Telemark. Ce serait agréable de s’entraîner avec les meilleurs mondiaux. » Emil Iversen, enfin, prie lui aussi pour rester dans l’équipe malgré une saison très compliquée.
Et s’ils n’en faisaient pas partie, ils pourraient compter sur les équipes privées et régionales, récemment montées au créneau pour défendre les intérêts de leurs athlètes. Certains entraîneurs vont en effet amener une proposition au comité du ski de fond norvégien pour que les sélections soient moins subjectives. « Nous voulons un comité qui décide de critères objectifs de sélection, par exemple en prenant en compte l’âge, les résultats, l’entraînement », explique Ola Kvisle, entraîneur du Team Norconsult, à la NRK.
Les entraîneurs de l’équipe nationale auraient ainsi moins de pouvoir et les critères de sélection seraient moins opaques et discutables. Pourraient faire partie de ce comité : des entraîneurs de teams privés, d’équipes régionales et des équipes nationales. Une proposition plutôt bien accueillie par les athlètes et le monde du ski de fond. Mais le comité national acceptera-t-il ? Eirik Myhr Nossum, entraîneur de l’équipe masculine, juge de son côté que la décision des sélections doit toujours leur revenir et être à leur discrétion. « On peut ensuite en débattre mais quelqu’un doit décider, estime-t-il. Notre Association en parlera au printemps, ils décideront de ce que nous ferons mais c’est bien que tout le monde se sente concerné. »
Johaug triomphe de Northug
Alignée sur la Janteloppet, course organisée par Red Bull et Petter Northug Jr, Therese Johaug a remporté l’épreuve avec brio du côté des filles.
Avant le départ, la fondeuse et son compatriote Northug annonçaient qu’ils se livreraient sûrement un petit duel. La veille de l’épreuve, l’organisateur affirmait déjà vouloir la battre. « Je sais qu’elle est dans une forme fantastique donc ce sera difficile mais pourquoi pas », disait Northug au micro de la NRK. Mais Johaug ne partait pas gagnante pour autant : « ça va être amusant d’essayer de le battre, ce sera plus difficile qu’on croit », estimait-elle.
Finalement, une fois la ligne d’arrivée passée, la victoire était claire : Therese Johaug a annihilé son ancien coéquipier. « Où est Petter ? » plaisante-t-elle alors que Northug n’était pas encore en vue.
« C’est mérité, c’est mon karma, j’ai joué et j’ai perdu », réagit ce dernier, beau joueur. Johaug, elle, est ravie d’avoir pu dire au revoir à Northug sur les skis de cette façon.
Les tests de fluor enfin au point
Depuis deux hivers, les farts fluorés sont interdits en ski de fond et en biathlon. Pourtant, si cette interdiction fait partie du règlement, elle était jusqu’ici bien difficile à faire respecter puisqu’aucun appareil de test n’était réellement au point.
Mais bonne nouvelle ! La FIS et l’IBU ont confirmé récemment qu’elles allaient coopérer pour mettre au point un seul système de contrôle. TV2 révèle que l’appareil se nommera Alpha II et garantira que les skis ont été fartés sans fluor sur toutes les épreuves se déroulant sous l’autorité de la FIS ou de l’IBU. Il a déjà été testé à Holmenkollen cet hiver avec succès. D’autres tests auront lieu avant d’être enfin introduit officiellement au début de la saison prochaine.
« J’ai hâte de voir ce que ça va donner mais c’est bien de savoir que c’est enfin prêt, réagit Stein Olav Snesrud, chef du fartage norvégien. Apparemment, l’appareil est bien différent de celui que nous avions vu à Lillehammer mais si elle fonctionne, c’est tout ce qui compte. »
Petter Skinstad, expert TV2, est plus prudent : « je suis optimiste quant aux chances de cet appareil mais je me demande comment cela se passera sur les autres compétitions comme en Coupe de Norvège ou en Coupe scandinave par exemple », dit-il.
La FIS discutera de nouveau de l’introduction de cet appareil en coupe du monde dès le 26 mai lors de son congrès annuel.
Troubles alimentaires : Johaug s’en mêle
Les problèmes de troubles alimentaires ont secoué le monde du ski de fond cette année. Si Therese Johaug ne s’était pas beaucoup exprimée sur la situation, elle a pris la parole après sa retraite sportive en mars. Elle a ainsi participé à un séminaire sur le sujet pour sensibiliser aux troubles alimentaires dans le sport. « Personnellement, j’étais très active, je m’entraînais pendant de nombreuses heures et sans le soutien de l’Association de ski et de l’Olympiatoppen sur les questions de nutrition, je ne serais jamais arrivée là où je suis aujourd’hui », affirme la fondeuse à Dagbladet.
Johaug souligne ainsi le partenariat entre Egil Kristiansen, ancien entraîneur de l’équipe nationale féminine, et Heidi Holmlund, nutritionniste de l’Olympiatoppen. « J’ai été longtemps athlète de haut niveau et j’ai vu certains ne pas réussir à réaliser leur plein potentiel car leurs entraîneurs ne travaillaient pas avec des experts de la nutrition, continue-t-elle. Il est important de vraiment prendre en compte cet aspect si l’on veut amener vers les sommets les jeunes Norvégiens. »
Pour la jeune retraitée, le problème n’est pas inhérent au ski de fond mais à tous les types de sport. « Il y a tellement de choses à penser quand on est jeune, il nous faut trouver un moyen de faire attention à eux sur le plan nutritionnel », déclare Johaug. L’une des meilleures façons de le faire pour elle ? Inclure les entraîneurs dans le processus. « Il faut normaliser les discussions sur la nourriture, le poids pour éviter que certains se rendent malades », estime la fondeuse.
Le gouvernement a d’ailleurs pris l’affaire en charge. Une proposition sera bientôt étudiée pour sensibiliser les jeunes dans les écoles et créer un centre dédié aux troubles alimentaires dans le sport. « Tout le monde doit travailler ensemble : politiques, écoles, sportifs, entraîneurs », juge Turid Kristensen, porte-parole de la politique sportive du parti conservateur norvégien. Certains vont même plus loin : si rien n’est fait, la Norvège s’exposerait à un problème bien plus large de société et de santé publique.
Lundby de nouveau récompensée
Après avoir reçu le prix Fredrikke et le prix d’athlète de l’année pour son combat pour l’égalité hommes-femmes en sport et pour son courage quand elle a révélé mettre un terme à sa saison à cause de problèmes de poids, Maren Lundby a de nouveau été récompensée la semaine dernière.
Comme le révèle le quotidien VG, elle a remporté le prix Peer Gynt. Il est décerné à une personne norvégienne qui s’est battue sur le plan social et a fait brillé le nom de la Norvège à l’étranger. Cette distinction récompense de nouveau ses efforts et son combat pour l’égalité des sexes en saut à ski. « Je n’aurais jamais imaginé remporter ce prix, révèle Lundby. J’en suis très heureuse. »
Elle continue d’ailleurs son combat pour que les femmes soient autorisées à faire du vol à ski à Vikersund dès l’an prochain. Elle a ainsi collaboré avec une marque de vêtements pour créer un t-shirt où l’on voit inscrit, en norvégien, « Crois, saute, aime. Mais le plus important c’est Vikersund. »
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