Changement de distances : les Norvégiens donnent leur avis
C’est officiel : dès les prochaines saisons, les femmes et les hommes concourront sur les mêmes distances en ski de fond, soit des courses de 10 km, 20 km et 50 km. Une décision qui ne fait pas l’unanimité, surtout du côté norvégien.
Tiril Udnes Weng, elle, est plutôt pour, comme de nombreuses athlètes féminines. « Je trouve ça plutôt excitant, d’avoir des courses plus longues de 20 km au lieu de 10 km ou 15 km, déclare-t-elle à Dagbladet. En revanche, j’imagine que les garçons sont moins contents de réduire leurs distances, ce sera un plus grand défi pour eux que pour nous. »
Si la Norvégienne se dit pressée de courir une distance de 50 km, son avis n’est pas forcément partagé. Emil Iversen, par exemple, pense que la course sera trop longue et manquera de rebondissements. « On aurait dû raccourcir les courses plutôt que les allonger pour les filles, estime-t-il. Je ne vois pas bien l’intérêt ou en quoi ça serait amusant ce nouveau format. »
Pour Tiril Udnes Weng, ce n’est pas l’égalité hommes-femmes qui compte, seulement le défi. Pourtant, c’est l’une des principales raisons de cette décision. « A mon avis, on verra encore plus l’écart physique qui peut exister, répond-t-elle. Tout le monde sait déjà qu’on peut courir autant qu’eux mais moins vite qu’eux. »
D’autres sont plutôt sceptiques et favorables à des courses longues. Réduire certains formats seraient ainsi une perte pour eux. « Personnellement, je trouve juste dommage de perdre le 30 km, explique ainsi Simen Hegstad Krüger au micro de TV2. Mais enfin, s’ils gardent le 50 km, c’est le plus important car c’est l’âme du ski de fond d’après moi. » « Et les distances plus courtes ne sont pas forcément plus divertissantes », ajoute Andreas Fjorden Ree.
Mais si les athlètes Norvégiens ne sont pas forcément enchantés, leurs représentants, eux, étaient plutôt pour ce changement. Espen Bjervig, directeur sportif, pense ainsi que c’est un bon signal pour l’équité hommes-femmes mais aussi une façon de rendre le sport plus lisible pour les téléspectateurs.
Lundby craint de ne plus être au top
Un an loin des tremplins, cela peut laisser des marques. Maren Lundby le sait bien : pour revenir en haut des podiums, le chemin risque d’être long. « Ce sera un défi, c’est difficile de revenir en saut mais je crois que je suis sur la bonne voie », disait-elle il y a dix jours à la NRK. De retour en équipe nationale, elle n’affrontera pas ce défi seule. « Je suis motivée même si je dois encore affronter des difficultés liées à mon poids, continue-t-elle. Mais je m’épanouis dans ce travail, mon corps réagit bien aux changements dans mon entraînement alors dans l’ensemble, c’est positif. »
Clas Brede Bråthen, directeur des équipes nationales de saut à ski, espère la voir revenir en haut des tremplins dès le mois d’août. Un grand pas en avant qui pourrait profiter à toute l’équipe d’après l’ancien sauteur Anders Jacobsen. « Je crois qu’elle peut de nouveau tirer les autres vers le haut, cela peut aider ses coéquipières à s’épanouir, elles ont eu peut-être trop de pression cette année avec l’absence de leur leader », analyse-t-il. Un climat optimiste qui réussit à Lundby.
« Pourtant, j’ai toujours peur de ne pas réussir, admet-elle dans les colonnes de Dagbladet. On imagine toujours le pire alors évidemment, je crains de ne pas réussir à revenir en coupe du monde, de retrouver mon niveau. Mais tous ceux qui m’entourent y croient alors moi aussi, j’essaie d’être confiante. »
Opseth déçue
Avec l’absence de Maren Lundby l’hiver dernier, Silje Opseth était vue comme LA relève, celle qui devrait devenir leader de l’équipe de saut à ski féminine norvégienne. Elle s’était fixée de hauts objectifs comme une médaille d’or olympique. Finalement, une fois le printemps arrivé, la Norvégienne a avoué sa déception. « J’ai eu quelques bonnes compétitions, de bons sauts comme à Holmenkollen avec cette belle victoire mais dans l’ensemble, je ne suis pas satisfaite », confie à Dagbladet celle qui est arrivée 6e du général.
L’hiver prochain, elle devra faire mieux si elle veut briller car Maren Lundby est de retour dans l’équipe et avec elle la jeune prodige Eirin Kvandal, absente la saison dernière car blessée aux ligaments croisés. « J’ai hâte de retravailler avec elles, elles donnent un élan à toute l’équipe, affirme Opseth. De mon côté, je vais travailler ma technique et je vais varier les tremplins car ces deux dernières années, je me suis principalement entraînée à Lillehammer et je crois qu’il faut changer un peu. »
Son entraîneur, Christian Meyer, qui vient de renouveler son contrat pour 4 ans supplémentaire, est optimiste. « Nous avons dans nos rangs trois vainqueurs de coupe du monde avec Maren, Silje et Eirin et je crois que si tout le monde est à son meilleur niveau, nous aurons la meilleure équipe du monde », assure-t-il.
Quand Johannes conseille Tarjei
Tarjei Bø sera bientôt papa. Son petit frère, Johannes, est déjà passé par là il y a quelques années. Il tient donc à aider son aîné au mieux. Mais entre frères, pas question de ne pas se taquiner un peu. « Très franchement, je crois que Tarjei va devoir attendre longtemps avant d’envoyer son fils à la maternelle, il risquerait de lui ramener des microbes ! » plaisante ainsi Johannes Thingnes Bø dans les colonnes de VG.
Il faut dire que Tarjei Bø est connu pour être très précautionneux avec tous les risques possibles d’infection, ayant eu de trop nombreuses saisons gâchées par des maladies. Et son petit frère le sait bien. « J’imagine que ça risque de le stresser quand son enfant côtoiera les autres », dit-il plus sérieusement. Pour l’aîné, le cadet en fait un peu trop. « Je me suis amélioré ! J’ai travaillé sur ce côté de ma personnalité, affirme Tarjei Bø. Et il peut parler, lui-même n’a pas mis son fils à l’école pendant le covid pour éviter de l’attraper… En tous cas, j’aurais au moins une saison tranquille puisque mon fils n’ira pas à la maternelle avant ses 1 an. »
Mais, beau joueur, l’aîné de la fratrie confie tout de même être heureux d’avoir l’expérience de son frère pour l’aider. « C’est fou le nombre de questions qu’on se pose avant de devenir père, explique-t-il. Avant, on parlait principalement entraînement et maintenant presque uniquement de bébés. Au moins, il peut enfin m’apprendre quelque chose ! »
Et Tarjei Bø en est certain : avoir un enfant ne sera pas un frein à sa carrière. « Regardez Johannes ou Martin Fourcade, ils étaient tous les deux pères quand ils étaient au top de leur carrière, rappelle-t-il. Et dans quelques années, nos fils pourront s’affronter et je m’attends à ce que le mien pourchasse son cousin comme Johannes m’avait chassé moi », sourit-il.
La Norvège prête pour les JO ?
Cela fait désormais 28 ans que la Norvège n’a pas organisé les Jeux olympiques d’hiver. Pourtant, plusieurs candidatures avaient été envisagées avant de tomber à l’eau, faute d’adhésion de la population norvégienne par peur du coût d’un tel projet. Mais cela pourrait bien changer…
Le gouvernement a en effet chargé un comité en novembre d’évaluer la question en interrogeant les acteurs du monde du sport norvégien et en analysant les différentes possibilités d’une candidature. Leur rapport final révèle que plus de 75% des personnes interrogées sont favorables à un accueil des Jeux en Norvège. Différents partis politiques, dont le gouvernement, ont aussi apporté leur soutien à ce projet à différentes conditions comme le révèle la chaîne TV2.
En accord avec les dernières règles du CIO, la Norvège veut proposer des Jeux olympiques dans le respect du développement durable en créant peu voire pas de nouvelles installations et en utilisant les infrastructures de tout le pays pour que l’économie en profite. « Si l’on veut participer aux Jeux, si l’on critique les autres organisateurs, on doit aussi assumer de nous-même organiser parfois », ajoute la présidente du comité, Mina Gerhardsen, au micro de TV2.
Du côté de la population, VG a mené l’enquête et près de 50% des personnes interrogées se disent favorables à l’organisation des JO en Norvège contre seulement 25% d’avis négatifs. Un pas de plus vers une potentielle nouvelle édition olympique en Norvège.
Forfang amoureux
Après un hiver assez difficile, Johann Andre Forfang avait bien besoin de recharger ses batteries pour être prêt pour une nouvelle saison. Il est donc parti aux Seychelles pour déconnecter. Il faut dire qu’il a raté les Jeux olympiques à cause du coronavirus et n’a terminé qu’à la 24e place du classement général : loin de ses objectifs fixés en début de saison en 2021. « J’ai été très déçu, confie-t-il à Dagbladet. Mais je sens qu’avec l’expérience que j’ai désormais, je peux faire bien mieux. »
Il faut dire que le sauteur à ski norvégien a gagné en optimisme ces deux dernières années grâce à une belle rencontre. Car oui, Forfang est amoureux et cela lui fait du bien. « Elle a allumé la petite étincelle en moi », sourit-il. Kristin Solberg lui apporte aussi un soutien sans faille, que ce soit lors de ses victoires ou de ses moins bons résultats. « Elle est très douée pour m’encourager, elle est plutôt réaliste sur mes performances mais elle sait aussi me remonter le moral », explique Forfang.
Et maintenant qu’ils habitent ensemble, le sauteur peut se préparer à l’avenir. Objectif Trondheim en 2025 puis les Jeux olympiques 2026 en Italie.
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