Bootcamp média
Après les soucis de conférence de presse lors des Jeux olympiques, la fédération de ski norvégienne a décidé d’envoyer ses équipes de ski de fond en formation média pendant leur camp d’entraînement à Bø. Celle-ci devrait commencer dès cette semaine. « Cette formation aura lieu avec des personnes compétentes et je pense que les athlètes ont hâte d’y être », juge Espen Bjervig, directeur du fond norvégien, dans les colonnes de VG.
Ce n’est pourtant pas l’excitation qui ressort lorsqu’on interroge les athlètes. « J’imagine que ce genre de formation peut profiter à tous, il est important de réfléchir avant de parler aux médias, c’est toujours un sujet qui m’a concerné, dit ainsi Johannes Høsflot Klæbo. Mais pour résoudre les soucis qui ont eu lieu aux Jeux, je ne sais pas si c’est la solution. »

Harald Østberg Amundsen va plus loin : « Oui, on doit d’abord en parler en privé mais on doit être libre de dire ce qu’on pense, être honnête devant les médias, estime-t-il. Et le buzz que cela peut amener, il ne faut pas nier que c’est meilleur pour faire connaître notre sport que si l’on est tous politiquement corrects. »
Les autres fondeurs interrogés, eux, affirment que les soucis de février dernier ont déjà été réglés au printemps et tous savent que certaines déclarations n’auraient pas dû être faites aux médias. Néanmoins, cette formation sera obligatoire.
Les Russes étudient Klæbo
La saison dernière, Alexander Bolshunov était battu par Johannes Høsflot Klæbo. Son entraîneur, Yuri Borodavko, compte bien ne pas reproduire ce résultat l’hiver prochain si les Russes peuvent revenir en coupe du monde. Il a donc commencé à étudier le style de Klæbo pour s’en inspirer. « Johannes est un très bon fondeur, explique-t-il dans une interview relayée par Dagbladet. Nous étudions donc attentivement ses courses et nous écoutons ses interviews pour comprendre comment il fonctionne. Nous essayons ainsi de comprendre comment il est devenu le meilleur et ce n’est pas évident car c’est un athlète vraiment à part. »

Et ce n’est pas la première fois que des étrangers s’inspirent du Norvégien ! De nombreux enfants, partout en Europe, le voient comme un modèle. En Finlande, il était même au programme des écoles de ski. « En même temps, il a créé une nouvelle technique et elle est très populaire en Finlande, rappelle la fondeuse Aino-Kaisa Saarinen. C’est cool de voir un si jeune sportif avoir tant d’influence et l’utiliser ainsi. »
Car beaucoup de jeunes suivent aussi le fondeur sur les réseaux sociaux. Une nouvelle ère pour le sport que Klæbo représente à merveille.
Pas de séjour en altitude pour les fondeurs
Cet été et cet automne, l’équipe masculine de fond norvégienne n’ira pas s’entraîner en altitude. Un choix étonnant quand on sait que c’est souvent ce point qui lui fait défaut. Karoline Bjerkeli Grøvdal, elle, n’imagine pas cela possible même lorsque les championnats d’athlétisme ne se déroulent pas en altitude. « En 10 ans, je n’ai jamais fait une année d’entraînement sans me rendre en hauteur, pour les sports d’endurance, c’est un plus d’aller en altitude », explique-t-elle au micro de la NRK.
« Nos championnats auront lieu plutôt en plaine, réagit Erik Valnes, faisant référence aux mondiaux de Planica. Alors s’entraîner en altitude n’a aucun intérêt pour moi cette année. » Un avis partagé par Emil Iversen : « je crois même qu’on n’a pas besoin de s’occuper de la formation en hauteur avant les mondiaux de Trondheim en 2025 », dit-il. Il faut dire qu’hormis Johannes Høsflot Klæbo (et Petter Northug Jr. avant lui), les fondeurs norvégiens ont peu le goût de l’altitude, s’entraînant et performant mieux sans y aller. « La majorité l’a emporté », commente Arild Monsen, coach des sprinteurs.

« Je ne les comprends pas, auparavant ça fonctionnait très bien pour eux, comme avec Therese Johaug et soudain, ils abandonnent une formule qui marche », continue Grøvdal. « Nous préférons revenir aux programmes de préparation de Seefeld et Oberstdorf qui nous réussissait très bien », conclut Eirik Myhr Nossum.
Westvold Hansen et Graabak inquiets
Coup de tonnerre dans le monde du combiné nordique : la discipline pourrait disparaître des Jeux olympiques d’hiver. Une honte pour les principaux intéressés qui viserait à provoquer une égalité des sexes sans pour autant ajouter une compétition féminine.
« Ce serait vraiment une décision étrange après des compétitions vraiment belles aux derniers Jeux, réagit Gyda Westvold Hansen dans les colonnes de VG. C’est aussi une discipline traditionnelle alors c’est bizarre. » Son compatriote Jørgen Graabak, champion olympique, abonde dans son sens : « il ne reste qu’un pas pour notre sport pour atteindre l’égalité hommes-femmes et ce serait de les inclure aux Jeux, rappelle-t-il. Tuer cet espoir dans l’oeuf, ce serait vraiment dommage… »

Mais ce qui l’inquiète encore plus, c’est évidemment le sort de sa propre discipline. « Je serais vraiment triste et ce serait tragique de perdre le combiné, continue Graabak. Ce sport a une histoire, ce serait une grande perte pour les spectateurs et les Jeux. »
Ivar Stuan, directeur du combiné norvégien, choisit l’optimisme. « Ce ne sont que des rumeurs, assure-t-il. Elles existent depuis longtemps mais rien de fiable ne vient les appuyer. Je pense que grâce au soutien de l’Allemagne, notre sport restera une discipline olympique. »
Iversen se renouvelle
A désormais 30 ans, Emil Iversen a gagné en maturité. Et il sait que s’il veut revenir au plus haut niveau, il doit être plus sérieux. « Je dois être plus cynique, va-t-il jusqu’à dire au quotidien VG. Je dois m’entraîner plus et moins m’amuser en dehors de l’entraînement. Je dois aussi suivre un programme précis tout en pensant à mélanger les différentes intensités et les différentes possibilités de formation. Je dois essayer de ne pas me concentrer sur les chronos quand nous sommes en équipe, ça ne me réussit pas. » Tout un tas de petites pistes qui, mises bout à bout, lui offrent une nouvelle vie de sportif de haut niveau.

« Je ne suis pas assez sérieux sur mon alimentation et ma récupération aussi, reconnaît Iversen. J’aurais dû l’apprendre au lycée mais il n’est jamais trop tard ! Et grâce à tout cela, je vais devenir la meilleure version de moi-même. Je vais skier vite et après mon hiver compliqué, je suis très motivé. »
Et si tout ces changements ne suffisent pas, le fondeur de Meråker pourra compter sur sa nouvelle botte secrète : son propulseur fait maison !
La NRK diffusera les Mondiaux
C’est officiel depuis hier : la NRK diffusera les championnats du monde 2023 de Planica et 2025 de Trondheim ! Une bonne nouvelle pour les fans norvégiens et la chaîne qui a obtenu de pouvoir aussi diffuser les coupes du monde de ski de fond, de saut à ski et de combiné nordique cet hiver en partageant les droits avec la chaîne payante Viaplay. « Nous sommes ravis de pouvoir proposer cette offre à nos téléspectateurs », réagit Vibeke Fürst Haugen, directeur de la diffusion à la NRK.
La nouvelle présidente de l’Association de ski norvégienne, Tove Moe Dyrhaug, est elle aussi ravie de cette nouvelle. « La NRK est très expérimentée et propose de bons programmes, affirme-t-elle. Les téléspectateurs peuvent s’attendre à voir de très belles images de sport pour les années à venir. »
Gladnyhet! VM-vinteren tilbake på NRK:https://t.co/edSPUydx3K— NRK Sport (@NRK_Sport) June 20, 2022
Et pour ce qui est des mondiaux organisés à Trondheim, en Norvège, en 2025, la NRK promet d’offrir du grand spectacle et une « véritable fête » à tous les spectateurs qui ne pourraient se rendre sur place. « Les sports d’hiver font partie de la culture de la NRK, pouvoir de nouveau les diffuser, c’est crucial et très gratifiant pour nous », se félicite finalement Runar Østmo, directeur des droits de diffusion de la chaîne.
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