Klæbo préfère la FIS à une coupe russe
Pour le moment, il y a peu de chances de revoir les Russes en coupe du monde FIS l’hiver prochain. En cause : la guerre en Ukraine qui n’est toujours pas finie. Les fondeurs réfléchissent donc à un moyen de concourir tout de même. Et pourquoi pas créer leur propre championnat ?
C’est en tous cas l’option que privilégierait l’ancien fondeur russe Ievgueni Aleksandrovitch Dementiev. Il propose même d’offrir à des stars de la discipline d’importantes sommes d’argent pour délaisser la FIS et venir en Russie. « Nous devons créer une nouvelle ligue attrayante, explique-t-il à Sport Express. On pourrait par exemple offrir un million d’euros à Johannes Høsflot Klæbo et voir si ça nous permet de nous développer. » Une proposition assez incongrue quand on sait que le Norvégien a été plutôt dur avec ses adversaires russes depuis le début du conflit.
Interrogé par TV2, Klæbo sourit. « Honnêtement, je n’ai même pas envisagé la chose, affirme-t-il. J’ai vu les gros titres mais ça m’a fait rire. Personnellement, j’irai à la coupe du monde et les Russes n’ont qu’à faire leur championnat de leur côté. De mon côté, je m’épanouis au sein des compétitions proposées par la FIS, c’est à ce milieu que nous appartenons. » Et tout l’or du monde ne le ferait pas changer d’avis.
Les Russes devront donc se passer de l’une des plus grandes stars du moment si ils veulent attirer de grands noms dans leur nouvelle ligue.
Sundby chez Viaplay
Comme de nombreux athlètes norvégiens, Martin Johnsrud Sunbdy se tourne désormais vers le travail de commentateur sportif après sa retraite. Il a en effet été embauché comme expert ski de fond par le groupe Viaplay.
« J’espère pouvoir donner aux téléspectateurs un meilleur aperçu du déroulement d’un week-end ou d’une journée de compétition grâce à mes connaissances personnelles, explique-t-il à VG. Je pense aussi pouvoir mettre en lumière des évènements qui ne sont pas forcément remarqués actuellement et peut-être même poser une ou deux questions qui dérangent, ce serait amusant. »
Pour rivaliser avec la NRK, le groupe NENT (détenteur de Viaplay) a donc décidé de faire appel à l’un des meilleurs fondeurs norvégiens. Pari gagnant ?
Iversen vs Northug et Dæhlie
Les équipes de ski de fond norvégiennes n’iront pas s’entraîner en altitude cette année. Une décision qui fait jaser. Petter Northug Jr. et Bjørn Dæhlie, anciens champions de la discipline, n’ont pas oublié de réagir. « C’est vraiment étrange comme choix, surtout quand on voit que Johannes Høsflot Klæbo ira, lui, commence Northug, interrogé par la NRK. C’est très surprenant qu’ils ne fassent même pas une semaine ou deux. Certes, cela a réussit à plusieurs athlètes aux derniers Mondiaux mais pour toute une équipe, ça ne me semble pas être la bonne solution. Il suffit de voir les anciennes équipes de fond qui étaient très fortes car elles s’entraînaient en altitude. »
Bjørn Dæhlie confirme l’analyse de son compatriote : « à mon époque, c’était une part importante de l’entraînement, assure-t-il. J’ai la ferme conviction que c’est la chose à faire, que ça apporte quelque chose en plus. » Un avis partagé par Klæbo qui a décidé de s’entraîner en altitude, seul, et de délaisser les stages avec l’équipe nationale. « Ils font ce qu’ils veulent et moi aussi, je fais ce qui me semble être juste », justifie le fondeur.
Et certains de ses coéquipiers sont bien d’accord avec cela : peu importe l’avis des autres, ils veulent choisir ce qui fonctionne pour eux. « J’ai 31 ans, je pense savoir comment mon corps réagit en altitude et ça ne marche pas pour moi, peu importe ce que les autres en diront, dit ainsi Emil Iversen au journal VG. Pourtant, quand j’étais plus jeune, je pensais que c’était la solution miracle quand je voyais la forme de Petter Northug. Mais il suffit de voir ma dernière saison : j’ai fait tous les stages en altitude proposés et j’ai connu la pire saison de ma carrière. »
De son côté, Pål Golberg est plus mitigé. « J’aurais voulu aller en altitude et c’est difficile d’être en désaccord avec Northug car il a de l’expérience mais je ne ferai pas comme Johannes, je ne prendrai pas le pari de m’entraîner seul », déclare-t-il. Alors, qui fera le bon choix ?
Le fond mal-aimé ?
Le ski de fond était LE sport n°1 en Norvège. Mais est-ce toujours le cas ? Dans une enquête, le quotidien VG rapporte que la discipline aurait perdu son emprise sur le pays au profit du biathlon, du football et de l’athlétisme.
« Nous étions en effet dans une position idéale, commente Hans Christer Holund. Mais dans les années 90, c’était le football et le ski de fond est venu le remplacer. De nouveau, le fond va être remplacé par d’autres disciplines, ce sont des fluctuations naturelles. » Mais cela a des conséquences. L’une des premières, c’est que les athlètes ont plus de mal à trouver des sponsors et donc à financer leurs saisons quand ils sont hors de l’équipe nationale (et même parfois en son sein). « Nous allons devoir travailler plus dur pour rester l’un des meilleurs sports de Norvège et ne pas perdre trop d’argent », ajoute Holund.
Il faut dire que le passage de la diffusion des épreuves de la NRK et TV2, chaînes publiques, vers Viaplay, chaîne payante, a fait des dégâts. Idem pour la retraite de grands noms de la discipline comme Therese Johaug. Résultat : peu de médias sont venus au premier camp d’entraînement de l’été et il reste des places pour les sponsors sur les vêtements des fondeurs.
« Le ski de fond a du mal à se vendre dernièrement car il n’y a pas de grands profils à part Johannes Høsflot Klæbo », analyse Tor W. Andreassen, professeur de marketing à l’université de Bergen. Dans le même temps, d’autres sports ont su se développer. C’est le cas de l’athlétisme qui connaît en Norvège un nouvel âge d’or grâce à Karsten Warholm et aux trois frères Ingebrigtsen. Le football aussi est de retour avec la star Erling Haaland.
Enfin, le ski de fond apparaît comme un sport « plat », sans grand facteur d’excitation. « Et avec le réchauffement climatique, bientôt, peu de gens le pratiqueront en dehors des compétitions, continue Andreassen. Le ski de fond va faire face à de réels défis dans les années à venir. »
Et les athlètes le savent bien. « C’est cool de voir d’autres sports devenir importants dans notre pays, conclut Harald Østberg Amundsen. Mais ça nous rend la vie plus difficile, on va devoir s’adapter et trouver un moyen d’être toujours attractifs. »
Fossesholm déménage
Helene Marie Fossesholm habitait auparavant à Vestfossen, près de Drammen, à l’ouest d’Oslo. Elle a décidé de déménager cet été pour s’installer à Oslo et être plus près des installations de l’Olympiatoppen et de certains de ses coéquipiers.
Ce sera bientôt chose faite car elle a trouvé une maison à Holmenkollen et devrait vite y emménager. « Je voulais que ça aille vite car ça aurait été trop compliqué si je l’avais fait juste avant le début de la saison, confie-t-elle au quotidien VG. Quant au prix, je vais le garder secret car clairement, ce n’est pas donné dans le quartier. »
Mais le prix vaut le coup pour la fondeuse. « A l’Olympiatoppen, on est entouré de nombreux professionnels », souligne-t-elle. Elle se rapproche aussi de Therese Johaug, Marit Bjørgen et Ingvild Flugstad Østberg avec qui elle compte s’entraîner.
La jeune Norvégienne fait pourtant attention à sa charge d’entraînement depuis qu’elle a connu une saison compliquée après s’être trop entraînée à l’automne dernier. Elle vient seulement de faire son premier entraînement intensif de l’été. « Je ne suis pas encore en très bonne forme mais j’ai un bon programme pour juillet et août alors je suis confiante », affirme Fossesholm.
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