Lundby se confie
C’est officiel : le nouveau livre de Maren Lundby est dans les rayons. Dans « Une rencontre avec Maren », livre écrit par la fille de Clas Brede Bråthen, la sauteuse à ski raconte, entre autres, ses dernières saisons très difficiles entre blessures et problèmes de poids.
Un élément marquant de cet ouvrage autobiographique ? Son récit des mondiaux d’Oberstdorf en 2021. La Norvégienne voulait absolument se battre pour devenir la première championne sur grand tremplin. Un objectif qu’elle a atteint avant de devoir abandonner le saut pendant un an, étant en trop mauvaise forme.
« Je faisais 4 kilos de trop en arrivant à Oberstdorf, commence-t-elle dans des propos repris par TV2. Le sauna était fermé à cause du covid-19, j’ai donc été marcher avec plusieurs couches de vêtements par des températures frôlant les 20 degrés. Le soir, je prenais une douche très chaude avant de me coucher avec à nouveau plusieurs couches de vêtements. J’ai perdu du poids en suant énormément mais ça a totalement déréglé mon corps. »
Les extraits choisis par la NRK entrent plus dans les détails : « repousser mes limites de cette façon, ça a un prix, explique Lundby. Je pense que mon corps ne brûlera plus jamais les calories aussi vite qu’auparavant. Je ne connaissais pas les conséquences et si personne ne m’en a empêché, c’était car car j’étais une adulte capable de faire ses propres choix. Pendant les deux semaines de compétition, j’étais donc déshydratée sauf au moment des contrôles antidopages où je devais beaucoup boire mais alors je reprenais du poids et c’était un cercle sans fin. »
Poussant son corps jusqu’à ses limites, elle a craqué après les mondiaux. Elle a alors pris sept kilos en quelques semaines. Et avant la fin de l’été, elle avait atteint 14 kilos de prise de poids. « Mon corps ne répondait plus, il était totalement déséquilibré, je me sentais lourde et peu importe mes efforts, je n’y arrivais plus », continue Lundby. D’où sa décision de ne pas participer à la dernière saison.
La sauteuse à ski confie aussi sa peur d’impacter de façon négative les plus jeunes. « Je ne voulais pas qu’ils prennent comme modèle ce que j’avais infligé à mon corps », dit-elle. Pour éviter que cela n’arrive, la jeune femme s’est donc ouverte publiquement des problèmes qu’elle traversait. Elle a reçu plusieurs prix suite à sa franchise dans les médias. « Ça a été libérateur pour moi, j’étais très déprimée avant cela et ensuite, j’ai senti que cela enlevait un poids de mes épaules », raconte la Norvégienne.
Depuis, Maren Lundby se reconstruit, même si ce n’est pas toujours évident et qu’elle n’a pas encore pu remonter en haut des tremplins. Mais elle y croit : elle fera tout pour revenir sauter lors des mondiaux de Planica et voler à Vikersund, tant qu’elle ne met pas sa santé en jeu.
Monsen prend des mesures
Après le tragique accident d’Hana Mazi Jamnik en Norvège, l’entraîneur de l’équipe sprint norvégienne, Arild Monsen, a décidé de prendre ses précautions sur le camp d’entraînement se déroulant actuellement dans le Trøndelag. Plutôt que de laisser partir tous les athlètes ensemble avec les équipes toutes distances et junior, il a préféré prendre le départ de l’entraînement à ski-roues avec 15 minutes d’avance pour que les fondeurs ne prennent pas tous la route en même temps et qu’il y ait donc moins de risques d’accidents.
« C’est super de réunir toutes les équipes nationales mais il faut faire de petits groupes et ne pas avoir près d’une quinzaine d’athlètes qui skient en même temps, c’est dangereux quand les voitures veulent dépasser, justifie Arild Monsen dans les colonnes du quotidien VG. C’est plus simple si les athlètes ne sont que 4 ou 5 et je les suis à l’arrière pour les prévenir de l’arrivée des voitures. »
Les fondeurs apprécient ces précautions et admettent qu’eux-mêmes devraient faire plus attention. « Je pense qu’en général, nous sommes attentifs à la sécurité en ski-roues mais nous pouvons faire mieux, admet Didrik Tønseth. Nous pouvons par exemple faire attention aux heures où nous sortons pour éviter une trop grande affluence sur les routes. » Martin Løwstrøm Nyenget ajoute : « on pourrait aussi mieux se signaler avec des vêtements adaptés et visibles, soit par leur couleur, soit car ils sont réfléchissants, même si on a chaud. »
Les coachs Eirik Myhr Nossum et Arild Monsen, qui félicitent leurs équipes de faire en général très attention à ski-roues, rappellent aussi à tous les fondeurs de ne pas écouter de musique en même temps. « Le partage de la route est important, il faut être prudent et faire attention aux autres usagers, surtout dans les virages », conclut Erik Valnes.
Le nouveau Northug
Il l’a dit lors du Blink Festival : Petter Northug Jr. a pour objectif de revenir en haut des classements sur les courses longues distances cet hiver. Son ancien coach, Stig Rune Kveen, désormais entraîneur de l’équipe féminine, croit qu’il aurait toutes ses chances. « Je ne pense pas que Petter travaille autant qu’avant, ce serait impossible, dit-il à TV2, mais je crois que s’il le veut vraiment, il peut faire ses preuves en longue distance et même remporter des courses comme la Vasaloppet. C’est ce que je lui ai dit et j’ai vu qu’il était vraiment motivé. » En revanche, Kveen ne le voit pas revenir un jour en coupe du monde. « Sur ce point, il restera seulement un expert », explique-t-il.
De son côté, Petter Northug Jr joue la carte de l’humilité. « J’aime surtout m’entraîner, participer à des courses, continuer à faire partie de ce monde, déclare-t-il. J’arrive aussi à maintenir mon poids de forme comme ça. Et heureusement car mon programme est chargé : samedi il y avait une course de ski-roues à Sunne, lundi un sprint à Trysil, jeudi je concours à Hitra puis à Trollhättan deux jours plus tard. » A Trysil, Northug remplaçait d’ailleurs un autre grand nom du ski de fond comme tête d’affiche : « oui, je suis le nouveau Johannes Høsflot Klæbo », plaisante le Mosvik Express.
Et l’on est pas prêt d’enterrer l’enfant terrible du fond norvégien ! Petter Northug Jr. a terminé 3e hier sur le sprint de Trysil, derrière Pål Aune et son frère Even Northug.
La lune de miel d’Haga
Le 28 mai dernier, Ragnhild Haga épousait Øyvind Glørsen. Si elle s’est déjà confiée sur le soutien énorme que lui a apporté son mari lors de sa saison loin de l’équipe nationale, la fondeuse vient de révéler ce qu’elle a fait lors de sa lune de miel. Et encore une fois, elle n’aurait pu imaginer le faire avec personne d’autre.
« Heureusement, Øyvind et moi avons le même style de vacances, sourit-elle au micro de TV2. Nous avons couru de cabane en cabane sur la route de Hardangervidda, ce qui représente environ 85 km en trois jours. » A voir si cette petite escapade l’aura aidée dans sa préparation.
Car ses coéquipières, elles, n’ont pas non plus chômé. Les jumelles Lotta et Tiril Udnes Weng ont en effet passé leurs vacances à Planica pour repérer les lieux des prochains mondiaux. « Mais cette année, je me sens bien, je sens que mon entraînement porte mieux ses fruits que l’été dernier », conclut Ragnhild Haga.
L’été de Johaug
Habituellement, Therese Johaug passe un été sportif, alternant ski-roues et course à pieds. Cet été, la Norvégienne a pu relâcher ses efforts car l’hiver prochain, elle ne prendra pas le départ de la coupe du monde. A la faveur de la finalisation de son livre qui devrait sortir en octobre, VG a rencontré la jeune retraitée et a pu lui parler de son été.
« Je vis une nouvelle vie, sourit Johaug. J’ai remplacé les boissons sportives par le rosé et les camps d’entraînement par des voyages à Ibiza et dans le sud de la France. »
L’ancienne fondeuse a d’ailleurs partagé son nouveau mode de vie sur son compte Instagram, publiant de nombreuses photos où on l’y voit faire la fête en compagnie de ses amis et de son fiancé Nils Jakob Hoff, arborant les mythiques bobs Cochonou du Tour de France.
Elle a aussi pu assister à plusieurs mariages et festivals en Norvège sans, comme elle le dit si bien, se préoccuper des conséquences sur son entraînement. « C’est mérité, elle a vécu pendant 15 ans en faisant attention, elle a gagné le droit d’avoir une vie normale », approuve Helene Marie Fossesholm.
Johaug n’a pourtant pas abandonné le sport. Si elle en fait moitié moins, elle continue de s’entraîner avec ses anciennes coéquipières pour se maintenir en forme et par plaisir. « Je suis heureuse de tous les sacrifices que j’ai fait pendant des années mais je réalise maintenant à quel point cela prend du temps, raconte la Norvégienne. Je ne regrette pas d’avoir vécu ma vie d’athlète à fond mais maintenant, je veux prendre du temps pour moi. »
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