Quand Johannes Thingnes Bø se fait remonter les bretelles par Siegfried Mazet
Janvier 2022. Seulement un mois avant les Jeux olympiques, Johannes Thingnes Bø n’est pas en forme. Il est même très loin de son meilleur niveau et les courses d’Oberhof ne se déroulent pas bien. Sur le sprint, avec 5 tours de pénalité sur 10 balles, la débâcle est signée.
L’après-midi même, le Norvégien s’attend à être réconforté par son entraîneur mais quand Siegfried Mazet débarque dans sa chambre, ce n’est pas avec des mots doux. « Je pensais qu’il saurait me remonter le moral mais ça a été tout le contraire, quand il est reparti, je suis resté comme deux ronds de flan », confie Thingnes Bø au micro de TV2, plusieurs mois après.

Siegfried Mazet confirme les propos de son athlète : « je suis entré, je lui ai dit de s’asseoir et d’écouter, sans commentaire, dit le coach français. Puis je suis sorti en lui disant qu’il en faisait ce qu’il voulait. » Et pour Johannes Thingnes Bø, le choix a été facile. « J’écoute attentivement les critiques quand je les trouve constructives mais cette fois-ci, je dois admettre que c’est rentré par une oreille et sorti par l’autre », sourit-il.
L’entraîneur de tir, lui, n’était pas aussi souriant à l’époque. « J’étais vraiment en colère car je pensais que nous étions sur la bonne voie pour résoudre ses problèmes de tir, j’ai dit à Johannes que ce n’était pas drôle, qu’il n’avait plus que 4 courses pour se remettre au niveau avant les Jeux et qu’il allait falloir beaucoup mieux travailler que ça », continue Mazet.

De son côté, le Norvégien n’est pas dans les mêmes dispositions. « Je ne pensais pas que ça allait mal, je savais où j’en étais et où j’allais et je n’avais pas peur, explique-t-il. J’ai donc attendu que ça passe, j’avais assez confiance en moi pour encaisser. En revanche, je dois admettre que je n’avais pas très envie de voir Siegfried au dîner ce soir-là. »
Mais que les fans se rassurent : les relations entre le champion et son entraîneur restent au beau fixe. « J’ai vu une autre facette de Siegfried ce jour-là, je crois qu’il voulait tenter une nouvelle approche, analyse Johannes Thingnes Bø. Quant à la saison qui approche, je sens que j’ai été plus motivé cet été qu’avant, peut-être parce que ma dernière saison n’a pas été aussi excellente que je le voulais », conclut le biathlète.
Tiril Eckhoff souffre d’insomnies
Tiril Eckhoff a connu une saison difficile et une inter-saison pas vraiment plus brillante. Résultat : la biathlète n’a pas encore pris part à un seul rassemblement avec l’équipe nationale. S’éloignant aussi des médias, elle a enfin accordé une interview à la chaîne TV2.
« J’ai eu des soucis après avoir attrapé le covid en mars, confie la Norvégienne. Ça a commencé comme une infection normale mais j’ai continué de m’entraîner, je ne me suis pas écoutée et c’est là que ça a mal tourné. » Depuis, la biathlète souffre entre autres d’insomnies. « Je voulais rendre aux sponsors, à mes proches, ce qu’ils m’ont donné mais je n’ai pas pu, faute d’être en forme, regrette-t-elle. Alors j’ai hésité à tout arrêter en juillet », raconte-t-elle.
Pourtant, dans le même temps, elle poste sur Instagram des photos où elle s’entraîne, tout sourire. « Evidemment, on ne montre que le bon côté des choses sur les réseaux sociaux, pas les insomnies et les soucis, surtout que ce n’est rien face à des maladies bien plus graves », réagit Eckhoff. La Norvégienne confie tout de même qu’elle ne souhaiterait cela à personne et elle qui avait tendance à penser ce genre de souci bénin n’est plus du tout de cet avis.
« J’ai eu beaucoup de soutien de l’équipe médicale et j’ai pris mon mal en patience, révèle-t-elle. J’ai fait du yoga, de la méditation, j’ai stressé, j’ai réfléchi à la suite de ma carrière… Et finalement, je crois que j’ai retrouvé la motivation nécessaire. C’est entre autres grâce à mon compagnon, Ånund. Il m’a énormément aidée. »

Se voulant rassurante, Tiril Eckhoff affirme que son mois d’août s’est très bien passé et qu’elle aborde son sport d’une manière différente qui lui amène encore plus de plaisir… Et peut-être de nouveau d’excellents résultats après avoir été la reine de l’hiver 2020/2021 ?
Marit Bjørgen ne comprend pas Klæbo
Johannes Høsflot Klæbo a décidé de ne pas s’entraîner avec l’équipe nationale cet été et de mener sa propre formation de son côté, surtout depuis sa blessure. Un plan qui semble étrange à la reine du ski de fond, Marit Bjørgen. « Le travail d’équipe est important pour avoir du succès, estime-t-elle dans les colonnes du quotidien VG. C’est exigeant pour Johannes de travailler de son côté et c’est dommage pour toute l’équipe de ne pas profiter de ses compétences. A mon avis, il est important de travailler en équipe pour l’émulation, la motivation, l’entraide… »

Bjørgen a aussi un avis mitigé sur cette volonté d’indépendance. « Ça peut mener à ce que d’autres fassent de même et soudain on se retrouve avec des rassemblements avec seulement quatre athlètes pendant que les huit autres font leur vie de leur côté et ne profitent pas de ce que peut apporter l’équipe. Tout le monde peut apprendre des autres », insiste la fondeuse.
Pour Marit Bjørgen, le travail d’équipe est l’un des éléments qui a permis à l’équipe féminine d’installer son hégémonie pendant des années sur le ski de fond. « De plus, à mon avis, il est étrange que l’équipe n’aille pas en altitude et je pense que si l’on forçait Klæbo à rester avec l’équipe, tous en auraient profité car il n’aurait pas été le seul à aller s’entraîner en altitude », termine la Norvégienne.
Arild Monsen, entraîneur de l’équipe sprint, avoue que sa compatriote a raison. « Mais cette année, nous avons fait le choix de lui laisser de l’autonomie, explique-t-il. C’était la meilleure solution mais celle-ci sera réévaluée l’an prochain pour que l’équipe obtienne le meilleur de ce que l’on peut offrir. »
Martin Loewstroem Nyenget : « Pour mon père »
« Je ne pensais pas que j’arriverai à quoi que ce soit dans une période aussi triste de ma vie, confie Martin Løwstrøm Nyenget à TV2. Et en même temps, c’est peut-être ça qui donne un coup de fouet supplémentaire, qui donne ce petit quelque chose en plus. »
Quelques mois après la fin de la saison, le Norvégien raconte ce week-end si particulier d’Holmenkollen. Alors qu’il venait de perdre son père, le jeune homme remportait le fameux 50 km d’Oslo puis enchaînait avec d’autres victoires sur les championnats nationaux. Une première pour le fondeur qui n’avait même pas été sélectionné pour les Jeux olympiques.
« Martin a toujours été talentueux mais il lui manquait quelque chose, analyse son coach Eirik Myhr Nossum. Et puis soudain, ça s’est mis en place. Il a osé, il a gagné et ce qui est encore plus impressionnant, c’est qu’il l’a fait à un moment où le chagrin aurait dû le vider de toutes ses forces. »

De son côté, Nyenget explique que s’il a mis toutes ses forces dans les compétitions, il se sentait vide en dehors. « Tout, hormis les courses, était difficile, décrit-il. Même les échauffements étaient compliqués et me donnaient envie de tout abandonner. »
Mais le temps passant, le fondeur a essayé de se remotiver et semble faire des émules au sein de l’équipe cet été. « Si j’arrive à le battre cet hiver, c’est que je suis très en forme ! » déclare ainsi Hans Christer Holund. « Oui, je me sens plus fort, admet Nyenget. J’ai passé un très bon été au niveau de l’entraînement, peut-être mon meilleur. Je pense à mon père chaque jour, ça me motive, surtout que c’est lui qui m’avait fait découvrir le ski de fond. Je veux le faire pour lui. »
Bjørndalen toujours en forme
Ole Einar Bjørndalen, la légende du biathlon, a désormais 48 ans. Mais ce n’est pas pour autant qu’il a perdu la forme ! Comme tous les ans, il a participé à sa course à Simostranda, à l’ouest d’Oslo. Le but ? Parcourir une montée de 2 km avec 225m de dénivelé en courant à travers des chemins sinueux.
« Je me suis entraîné sur cette piste de mes sept ou huit ans jusqu’à mes 15 ou 16 ans, sourit Bjørndalen au micro de TV2. Nous y avons fait beaucoup d’intervalles avec mes coéquipiers de l’époque et comme vous pouvez le voir, on n’en a jamais assez ! »

A tel point que l’ancien biathlète en a fait une course annuelle ainsi qu’une randonnée pour les non-coureurs qui va jusqu’à la ferme où il a grandi. Mais Bjørndalen, qui a établi le record de la course, préfère se lancer des défis. Et cette année encore, il a réussi ! Il a parcouru les 2 km en moins de 10min, seulement battu par deux concurrents.
Le retraité en a encore sous le pied ! « J’approche de la cinquantaine alors établir un temps de 9’58, c’est comme faire mon record de 9’07 quand j’avais 18 ans, assure-t-il. Il faut avoir beaucoup de force dans les jambes, c’est court mais très difficile. Alors je suis satisfait de mon temps. »
Les cinq dernières infos
- Ski de fond | « J’ai hâte que la saison commence » : coach du groupe relève de l’équipe de France féminine, Vincent Vittoz veut entrer dans le vif du sujet
- Ski de fond : la vidéo des équipes de France féminines en stage dans le Vercors
- Saut à ski | Rasnov : Vladimir Zografski retrouve la victoire
- Saut à ski | Kandersteg : Ari Repellin aux portes du top 5 en OPA Cup
- Saut à ski | Rasnov : Nika Kriznar s’impose de justesse devant Ema Klinec et remporte le Grand Prix d’été
