Un certificat médical en saut ?
Le retour en compétition de Maren Lundby après ses problèmes de poids a fait jaser dans les médias norvégiens la semaine dernière. Jan Petter Saltvedt, commentateur pour la NRK, a d’ailleurs remis en doute la décision de déjà faire concourir la Norvégienne même si elle avoue elle-même ne pas encore être revenue à son poids de forme. Inquiet pour la santé de la championne, Saltvedt posait la question de savoir pourquoi il n’existait pas dans le saut norvégien un certificat médical pour concourir comme en ski de fond.
« Très franchement, nous n’avons pas de certificat mais nous sommes peut-être les mieux suivis en ce qui concerne la nutrition », rappelle Maren Lundby au micro de la NRK. Pour Saltvedt, c’est une raison de plus d’officialiser ce suivi avec un certificat médical.
Entendant ces critiques, Clas Brede Bråthen, le directeur sportif du saut norvégien, a décidé de mettre en place un certificat médical pour tous les sauteurs à ski de l’équipe nationale. « Nous faisons déjà toutes les vérifications nécessaires et donner un certificat n’est qu’une formalité pour nous que nous ne jugions pas nécessaire mais qui semble l’être », explique Bråthen à la NRK.
En revanche, Bråthen comme Lundby ont peu apprécié de voir ces commentaires dans les médias plutôt qu’adresser à eux en premier lieu. « C’est irrespectueux », juge Lundby. « Je suis ennuyé de voir qu’il ait fait des commentaires qui pourraient être mal pris par beaucoup et montrer une image négative de notre sport quand il n’y a pas lieu de le faire, surtout que Maren a toujours été très ouverte sur ce sujet », ajoute Bråthen.
Le directeur sportif pense aussi, comme son athlète, que les réglementations sur le poids dans le saut devraient être changées pour éviter que les athlètes aient souvent à perdre du poids. « Les règles actuelles datent de 2004 et sont les mêmes pour les hommes et les femmes, explique Clas Brede Bråthen à la chaîne NRK. Il ne me semble pas bon de faire les mêmes règles pour les filles que pour les garçons, cela risque de ne pas être sain pour les athlètes. Baser tout sur l’IMC semble aussi ne pas être la bonne manière de faire, c’est peut-être à revoir. »
Un problème que Maren Lundby soulevait aussi à Wisla. Silje Opseth, sa coéquipière, est du même avis : « cette réglementation a été faite pour les hommes surtout, on devrait adapter les règles aux femmes aussi », dit-elle. L’idée pourrait aussi être de permettre l’allongement des skis pour les IMC supérieur à 21 au lieu de seulement les rétrécir si l’IMC est moins élevé. Du côté du combiné nordique, on est aussi favorable à l’idée de remonter la valeur de l’IMC de base ou bien d’adapter les combinaisons en fonction du poids.
La botte secrète de Johannes Thingnes Bø
Un million de dollars. C’est ce qu’a déboursé Johannes Thingnes Bø pour avoir dans son sous-sol un tapis roulant pour y faire du ski-roues. Autant dire que le biathlète rentabilise bien son achat puisqu’il a confié à TV2 y faire 4 à 5 séances par semaine. Et pas question d’y aller tranquillement ! Le Norvégien profite de l’inclinaison de la machine pour s’entraîner plus fort que jamais. De quoi impressionner son ancien coéquipier, Ole Einar Bjørndalen, qui avait lui aussi acheté une machine similaire avant 2016.
« Il fait un travail incroyable ! s’exclame le retraité. Chaque minute qu’il passe sur ce tapis est efficace, bien plus que si l’on est en extérieur et je pense que son temps record face à ses coéquipiers se justifie par l’utilisation de sa machine. » Bjørndalen met tout de même en garde Johannes Thingnes Bø : quatre séances, c’est beaucoup et surtout, ce grand pas en avant dans ses performances ne sera réalisable qu’une fois, il risque ensuite de stagner.
Petter Northug Jr, qui avait lui aussi investi dans un tapis roulant, salue le travail de son compatriote. « C’est libérateur d’avoir cela à la maison, ça permet de vraiment s’améliorer, d’avoir des sessions standards et de voir son évolution réelle, explique Northug. Johannes semble aussi en grande forme dès le début de saison contrairement à d’autres saisons et à mon avis, cet investissement a été intelligent en ce sens. »
De son côté, Johannes Thingnes Bø en est persuadé : sa machine l’aide à mieux connaître sa forme et à être plus performant. « Je ressens bien mieux mes sensations par rapport aux entraînements à l’extérieur, assure-t-il. Et puis ça me force à me donner à fond car j’ai honte quand je dois baisser la vitesse. En revanche, soyons honnêtes, je ne l’aurais jamais achetée s’il y avait une piste correcte de ski-roues près de chez moi ou si je vivais encore à Oslo et il est important de varier les types d’entraînement et de sortir. »
Tarjei Bø s’enfuit de chez lui
Victorieux à Sjusjøen, Tarjei Bø connaît un été et un automne radieux. Nouveau papa, il avait la chance d’avoir sa famille présente dans le chalet familial de Sjusjøen. Mais ce n’est pas ça qui lui a permis de remporter la victoire… Le biathlète s’est en effet faufilé hors de chez lui et dans la chambre de son coéquipier Vetle Sjåstad Christiansen au début de la nuit pour avoir une bonne nuit de sommeil.
« Hier soir, il m’a envoyé un sms pour me demander de lui préparer un lit, révèle celui-ci au micro de la NRK après la course. Il doit donc me remercier pour sa victoire », rigole Christiansen.
Tarjei Bø confirme la version de son coéquipier. En fait, il n’arrivait pas à dormir dans le chalet familial car il y faisait trop chaud et sa compagne refusait d’aérer pour que leur fils ne prenne pas froid. « Si j’étais resté au chalet, je n’aurais jamais bien dormi et je n’aurais pas été en forme », explique-t-il.
Le Norvégien était tout de même ravi d’avoir sa famille avec lui. « C’était la toute première course d’Aron et au moins, il aura vu une victoire de ma carrière car je ne sais pas s’il y en aura d’autres », plaisante Tarjei Bø.
Karoline Knotten pas encore à 100%
En mai, Karoline Knotten était victime d’une lourde chute à vélo qui se terminait en grave commotion cérébrale. Six mois après, elle n’est pas encore entièrement remise de son accident même si elle est déjà victorieuse à Sjusjøen.
« J’ai encore beaucoup de maux de tête et je dois m’adapter car mon corps réagit différemment d’avant, révèle-t-elle à la NRK. Je me sens aussi parfois un peu comme un zombie quand je suis avec les autres le soir et j’ai besoin de beaucoup plus de sommeil. » Difficile pour la jeune athlète qui se dit elle-même très sociable et surtout très têtue et pas prête à abandonner totalement ses anciennes habitudes.
Elle a tout de même dû s’adapter et le résultat est excellent. Même en l’absence des grands noms de l’équipe, la Norvégienne fait un sans faute à Sjusjøen. « Après sa blessure à la tête, ce qu’elle fait est assez incroyable », analyse Synnøve Solemdal, ancienne biathlète. Karoline Knotten, elle, n’est pas entièrement satisfaite : « je ne suis pas à 100%, je ne peux pas encore enchaîner trop vite les compétitions et j’aimerais être vraiment régulière cette année, être toujours bien classée et c’est sur cela que je vais travailler », conclut-elle.
Northug inquiet pour Klæbo
Depuis plus de 4 mois, Johannes Høsflot Klæbo est blessé et il n’est toujours pas entièrement remis. De quoi inquiéter le fondeur qui a admis lors de son stage à Livigno qu’il n’allait toujours pas bien et devait donc prendre des décisions pour se remettre au plus vite. Dans les faits : moins d’entraînement, plus de physiothérapie et de récupération.
Petter Northug Jr, ancien fondeur star de l’équipe norvégienne, s’avoue inquiet pour son jeune compatriote. « On pensait qu’il irait bien au bout de 6 à 8 semaines, là ça semble vraiment long, dit-il au micro de TV2. On savait que le retour en sprint classique serait le plus dur mais c’est ce qui ouvre la saison à Beitostølen et à Ruka alors ce sera un grand défi. » Mais les experts préviennent : il y a peu de chance de voir Klæbo au départ de la Coupe du monde s’il n’est pas pleinement remis.
Mais au-delà de sa présence ou de son absence sur les débuts de l’hiver, c’est l’état de santé pur de Klæbo qui inquiète Northug. « Il y a des jours pires que d’autres, on ne pense qu’à se remettre et c’est une course contre-la-montre qui peut être ressentie comme une crise, explique le Mosvik Express. Devoir abandonner certaines courses quand on veut gagner le général, c’est très dur et il doit être frustré de ne pas être rétabli mais il doit peut-être se concentrer sur les mondiaux de Planica à la place. » Car ce sera la grande échéance de la saison et mieux vaut pour Johannes Høsflot Klæbo être remis en février que de nouveau blessé avant les Championnats du monde.
« Il doit être patient, il est jeune et s’il veut être là à Trondheim en 2025, il doit faire attention à ne pas aggraver sa blessure », conclut Northug.
Fossesholm : « J’étais jeune et stupide »
A seulement 21 ans, Helene Marie Fossesholm a déjà beaucoup appris de ses erreurs. Super star chez les juniors, vue comme la prochaine Marit Bjørgen ou Therese Johaug, la Norvégienne ne faisait pas de compromis sur ses entraînements et faisait une grande quantité d’heures par rapport aux autres fondeuses de son âge. Jusqu’à se couper les ailes… Son corps a fini par lâcher face à tant d’entraînement et la jeune femme a connu un dernier hiver très compliqué.
« J’étais jeune et stupide, je pensais que je pouvais tout gérer jusqu’à ce que ça parte en cacahouète, explique-t-elle au quotidien VG. J’avais fait trop de haute intensité, j’allais trop vite sur les longues sessions ou celles en altitude, je faisais trop d’heures. C’était un trop plein alors quand je suis rentrée de Livigno l’an dernier, mon corps ne fonctionnait plus comme avant. »
Fossesholm le reconnaît : elle était trop pressée, voulait être la meilleure tout de suite malgré les avertissements de ses entraîneurs. « Mais je ne regrette pas, avoir des regrets ce n’est pas bon, ajoute-t-elle. Je vais plutôt utiliser ce que j’ai appris, en faire quelque chose de positif. »
La Norvégienne va désormais de mieux en mieux et a repris l’entraînement petit à petit depuis le mois de mai. Si elle sait que ses résultats ne seront pas exceptionnels dès le début de l’hiver à Beitostølen puis Ruka, elle espère être prête pour les mondiaux de Planica en février. « Je dois être patiente et oui, c’est bien moi qui le dit, rit Fossesholm. Et surtout, et ça vaut pour tous les jeunes qui font de la compétition : il faut s’amuser. »
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