Toujours pas de Tournée des Quatre Tremplins féminine
Elles y ont cru pendant quelques heures : un tweet avait été publié le 24 décembre par le compte de la Tournée des Quatre Tremplins annonçant l’arrivée d’une tournée féminine dès l’hiver prochain. Quelques temps après, le message était supprimé et le responsable de la communication de la Tournée obligé de s’excuser.
Maren Lundby, elle, avait eu le nez creux puisqu’elle avait répondu au tweet en disant : « Un vrai cadeau de Noël ? J’y croirai quand je le verrai. » Ingo Jensen, le responsable média, confirme ce que craignait Lundby : la Tournée féminine n’aura finalement pas lieu en 2023/2024.
« Nous avions prévu de publier ce message quelques semaines avant et nous avons oublié de le retirer, explique Jensen au quotidien Dagbladet. La fédération autrichienne nous a informé qu’elle ne souhaitait pour le moment pas organiser cette Tournée féminine contrairement à la fédération allemande. Nous en sommes désolés et nous espérons réellement qu’elles auront l’opportunité de sauter sur la Vierschanzentournee dès l’hiver 2024/2025. »
Côté norvégien, on est forcément déçu. « Cela aurait été incroyable si ce tweet avait été vrai, déclare Clas Brede Bråthen, chef du saut norvégien. Je suis surpris que ce ne soit toujours pas d’actualité puisque j’ai moi-même participé à l’arrivée des compétitions féminines sur le Raw Air et ce n’est pas plus compliqué de le faire pour la Tournée des Quatre Tremplins. Je ferai tout mon possible pour régler cette question. »
Granerud sur le toit du monde
Après deux compétitions gagnées sur quatre, Halvor Egner Granerud pourrait bien faire un sans-faute en Autriche et remporter la Tournée des Quatre Tremplins. Avec comme objectif l’aigle d’or et pourquoi pas un grand chelem, c’est tout naturellement que le Norvégien a fêté comme il se doit sa victoire à Garmisch-Partenkirchen le jour du Nouvel An… en célébrant à la façon du footballeur Haaland.
« En fait, j’avais déjà prévu de faire cela en 2021 mais Kubacki m’avait battu, révèle Granerud au micro de TV2. C’est peut-être ma deuxième place la plus triste alors je suis heureux d’avoir réussi cette année, j’ai attendu longtemps avant d’accomplir ce défi de célébrer ainsi une victoire. »
Pour sa famille, présente en Allemagne, cette victoire veut dire beaucoup. « Il veut remporter la Tournée depuis tout petit, je pense que ça compte même autant voire plus pour lui qu’un titre de champion du monde », explique son père.
Mais Halvor Egner Granerud préfère ne pas se mettre la pression sur le reste de la Tournée. « J’y vais pas à pas mais évidemment, je sens que je me rapproche d’une victoire et j’ai hâte de relever ce nouveau défi », conclut le Norvégien.
Lundby sur les skis de fond
Absente de la Tournée de la Saint-Sylvestre, Maren Lundby a avoué ne pas vouloir retourner en Coupe du monde tant qu’elle ne sentait pas qu’elle avait retrouvé sa forme d’antan. « Et je ne veux pas précipiter les choses, on a vu comment ça a fini la dernière fois », commente-t-elle au micro de la NRK, faisant ainsi référence à son absence l’an dernier due à des problèmes de poids.
Et pour la Norvégienne, la remise en forme ne passe pas que par la musculation et l’entraînement sur le tremplin : la sauteuse à ski s’est mise assidument au ski de fond. « Cela me permet aussi d’atteindre mon objectif de poids de façon sûre, sans me mettre de nouveau en danger, explique-t-elle. Evidemment, je suis déçue que ça n’aille pas aussi vite que prévu mais je préfère voir mon objectif à long terme que réussir sur le court terme pour peu de temps. » Et elle ne cache pas quel est cet objectif : sauter le plus loin possible sur le tremplin de vol de Vikersund.
Elle y sera aidé par son ancienne coéquipière Line Jahr avec qui elle s’entraîne actuellement en Norvège. « Je sens qu’elle va mieux, elle est bien plus optimiste qu’à l’automne même si c’est difficile de garder patience, commente l’ancienne sauteuse. Elle fournit un réel travail, elle ne prend pas le chemin de la facilité et c’est tout à son honneur. »
Tandrevold : Noël en altitude
Si les biathlètes avaient, comme les fondeurs, fait au départ le choix de ne pas aller trop s’entraîner en altitude cet été, Ingrid Landmark Tandrevold a décidé de changer de cap avec un objectif bien précis en tête. « Je n’aime pas particulièrement me former en altitude mais les Jeux olympiques 2026 se dérouleront en hauteur alors je dois tout de suite m’y habituer », confie-t-elle à la NRK.
La Norvégienne est donc allée en Italie pour Noël plutôt que de rentrer chez elle, accompagnée de son petit ami. Un choix tactique puisque la biathlète a bien compris l’an dernier aux Jeux de Pékin que l’altitude ne lui réussissait pas si elle n’était pas assez bien entraînée. Tandrevold s’est aussi rendue dans l’Utah aux Etats-Unis cet été pour commencer cette formation spécifique.
« Je ne pense pas qu’il soit impossible pour moi de performer en altitude, affirme-t-elle. Même si c’est plus dur pour moi, si j’apprends à bien connaître mon corps, c’est possible. C’est donc ce que je commence à faire. »
Cette décision vient aussi dans un changement d’état d’esprit général de la Norvégienne. Tandrevold a en effet décidé de plus s’écouter, quitte à ne pas toujours s’entraîner avec l’équipe nationale. « J’ai beaucoup travaillé sur moi, ma gestion du stress au tir, ma confiance en moi, révèle-t-elle. Mais mon mot d’ordre c’est surtout de prendre davantage de plaisir en compétition. »
Une maturité gagnée récemment que salue son entraîneur Patrick Oberegger. « Elle a réussi à transformer le négatif en positif », conclut-il.
Les sauteurs attendent encore un sponsor
Certains l’auront peut-être remarqué, le casque des sauteurs à ski norvégiens reste désespérément vide, seulement orné d’un drapeau du pays. C’est pourtant l’emplacement principal pour les sponsors des équipes et celui qui coûte le plus cher.
Si Clas Brede Bråthen et son équipe ont longuement travaillé pour dénicher des sponsors cet hiver, il leur manque toujours leur principal contrat (auparavant payé par LO) qui correspond à environ 10 millions de couronnes pour la période 2023-2025, soit un peu moins de 100.000 euros.
« Nous avons plusieurs options mais vraiment rien de finalisé, nous en sommes même loin, admet Bråthen. Pourtant, nous avons des preuves qu’un emplacement sur le matériel des sauteurs amène beaucoup d’argent aux sponsors. »
DinTur.no, voyagiste norvégien, en a d’ailleurs été convaincu puisqu’ils ont décidé de sponsoriser l’équipe depuis cette année après avoir été approchés par Tove Moe Dyrhaug, la présidente de l’Association de ski elle-même. « C’est agréable de voir que les plus hautes sphères de la fédération s’impliquent dans notre survie financière, c’est ainsi que ça devrait toujours fonctionner », commente Bråthen.
Et pas question de brader les emplacements publicitaires pour les sponsors : « nous ne voulons pas faire de la figuration aux mondiaux de Trondheim comme ce fut le cas en 1997 et pour cela, nous avons besoin d’argent », conclut le directeur sportif.
Hans Christer Holund : 205km en 2 jours
Tous les athlètes et parents norvégiens vous le diront : pendant la saison, le moment le plus redouté est celui où son enfant tombera malade juste avant de grandes compétitions. C’est le cas cette année pour Hans Christer Holund dont le fils est tombé malade à Noël, juste avant le Tour de Ski. Sa femme aussi malade, le Norvégien a décidé de prendre de vraies mesures et il s’est isolé dans leur cabine.
Il devait donc passer Noël seul et, pour éviter de déprimer chez lui, est parti pour un long tour à ski. Si long qu’il a en fait parcouru plus de 205 km en deux jours ! « C’était une belle journée pour skier et pour moi, cinq ou sept heures de ski, c’est la même chose », confie-t-il au micro de la NRK. Après sept heures le premier jour, il avait donc parcouru 113 km. Le lendemain, il remettait ça et ajoutait 92 km en cinq heures. « Ce n’est pas aussi extrême que ça en a l’air », promet-il avant d’ajouter : « mais je ne le recommande pas aux jeunes skieurs. »
Il faut dire qu’Holund est un champion de la longue distance. C’est sur un 50 km qu’il a été couronné champion du monde à Seefeld en 2019. Il s’amusait ensuite à battre des records de distance. « J’ai commencé à faire de longues sorties au hasard et je me suis rendu compte que ça me réussissait, que j’étais en meilleure forme, explique-t-il. Cet hiver, j’ai continué, je faisais cinq heures de ski à peu près tous les mardis pour travailler l’endurance mais même pour moi, le faire en milieu de saison, c’est difficile. »
Fredrik Aukland approuve la mise en garde de l’athlète. L’expert NRK et fondeur longue distance conclut : « ce n’est pas une recette qui convient à tous, Holund répond bien à ce genre d’entraînement et il n’est pas le seul mais c’est une minorité, dit-il. En revanche, ce qui est étonnant c’est qu’il le fasse lors d’une saison où les courses sont particulièrement courtes. »
Les Norvégiens nominés comme meilleur athlète de l’année
Chaque année, l’Association Internationale de la Presse Sportive choisit les meilleurs athlètes de l’année. En 2022, quatre Norvégiens étaient nominés parmi 60 athlètes : l’athlète Jakob Ingebrigtsen, le biathlète Johannes Thingnes Bø, la combiné Gyda Westvold Hansen et la fondeuse Therese Johaug. En dominant leur sport cette année, leur nomination était légitime mais ils étaient opposés à d’autres grands sportifs comme Rafael Nadal, Mikaela Shiffrin ou encore Simone Biles.
Finalement, après le vote de 113 journalistes internationaux membres de l’AIPS, ce sont Lionel Messi et Alexia Putellas, tous deux footballeurs, qui ont été élus athlètes de l’année 2022. Therese Johaug n’est arrivée qu’en 18e position du côté féminin, Gyda Westvold Hansen 28e. Du côté masculin, Johannes Thingnes Bø est arrivé en 12e place des votes.
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