Johaug bientôt de retour ?
A la fin de l’hiver dernier, Therese Johaug annonçait prendre sa retraite. Il y a une semaine, elle confiait être enceinte de son premier enfant. Rien ne laisse supposer, donc, que la championne pense à un retour en compétition.
Et pourtant, la Norvégienne a laissé planer le doute en interview. « On me pose beaucoup de questions à ce sujet mais rien n’est clair pour moi, je n’ai aucune réponse, révèle-t-elle au quotidien VG. Aucune porte n’est fermée mais aucune n’est ouverte non plus. Pour le moment, j’aime ma vie de retraitée et j’ai hâte de voir ce que 2023 me réserve. » L’ancienne fondeuse fait bien évidemment référence à l’arrivée de son premier enfant.
Pour autant, elle continue de dire qu’elle ne peut pas donner un non catégorique quant à un possible retour. « Je ne sais pas ce qui se passera dans l’avenir, le sport fait partie de ma vie mais très franchement, la seule raison que je pourrais avoir à revenir serait les mondiaux de Trondheim en 2025 », continue Johaug. Suffisant pour rechausser les skis et enfiler un dossard ?
Cela ne fait aucun doute pour son ancien coéquipier, Johannes Høsflot Klæbo. « Laissez-lui le temps et en 2025, elle reviendra remporter des médailles à Trondheim, assure-t-il. Il lui suffit de reprendre l’entraînement et elle reviendra au niveau. »
Il ne faut pas non plus oublier que les athlètes à avoir eu un enfant et à être revenues en compétitions ont été nombreuses à performer ensuite : Marit Bjørgen, Marie Dorin-Habert, Darya Domracheva…
Mais pour le moment, Therese Johaug ne se concentre que sur l’arrivée de son enfant. « Nous avons reçu tellement de messages de félicitations, nous en sommes très heureux, raconte-t-elle au micro de TV2. Je suis impatiente de voir ce que notre nouveau quotidien nous réservera. »
Johannes Høsflot Klæbo a douté
Grand favori, Johannes Høsflot Klæbo a tenu son rang et a remporté le Tour de Ski ce week-end. Pourtant, lors de la montée de l’Alpe Cermis, le Norvégien a douté. Il savait que son coéquipier, Simen Hegstad Krüger, comptait remonter sur lui en faisant un bon temps sur cette ultime course.
Privé des informations concernant son retard sur son compatriote à cause du bruit des spectateurs, Klæbo a eu très peur de perdre son avance et a donc dû se mettre dans le dur pour s’assurer la victoire au général qu’il remporte finalement avec 59 secondes d’avance. « J’ai eu peur qu’il aille trop vite, admet-il devant la NRK. Je n’entendais pas ce qu’Arild Monsen m’annonçait comme retard à cause du bruit des tronçonneuses et des cloches, j’ai donc craint que les secondes ne passent trop vite et j’ai mis un coup d’accélérateur, je n’ai réalisé qu’à l’arrivée qu’en réalité j’avais largement le temps de m’économiser. »
Klæbo tient quand même à remercier, malgré la gêne occasionnée, les spectateurs qui ont « amené de la vie » au bord de la piste, même s’ils ont donné un bon mal de crâne à sa compatriote Heidi Weng, victime il y a quelques mois d’une commotion cérébrale.
Le Norvégien a aussi souhaité revenir sur les propos qu’il a tenu en début de saison où il assurait ne pas être en forme et ne pas imaginer remporter des victoires avant Noël. Les évènements lui ont donné tort et c’est en riant que le fondeur l’admet dans les colonnes de VG.
« Vraiment, compte tenu de la situation cet été, je ne pensais pas en être capable, rappelle-t-il. Et je comprends qu’après mes victoires, on puisse m’en vouloir un peu d’avoir dit que je n’étais pas prêt, qu’on puisse penser que j’ai menti mais j’y croyais vraiment… Je suis le premier à reconnaître que je me suis trompé et j’en suis assez content finalement », sourit-il.
Johannes Thingnes Bø presque titré
Il reste désormais six étapes de coupe du monde en biathlon cette année. Et avec les changements dans le décompte des points, le gros globe de cristal est déjà presque attribué. La grande régularité et les nombreuses victoires de Johannes Thingnes Bø ont porté leurs fruits : le Norvégien a déjà presque un 4e gros globe en poche grâce à ses 779 points (100 d’avance sur son dauphin, Sturla Holm Lægreid).
« Je ne me lasse pas de gagner », confie le biathlète à la NRK après sa victoire sur le sprint de Pokljuka. Et tant mieux car il semble improbable que quelqu’un vienne le déloger cette année, le seul vraiment à même de le faire étant son coéquipier. En effet, le troisième du général est Quentin Fillon-Maillet à seulement 377 points, soit 400 de moins !
« Je pense que l’on voit surtout que le changement de règles dans l’attribution des points est stupide, réagit l’ancienne biathlète Synnøve Solemdal. Le duel entre Johannes et Sturla est passionnant mais ce n’est pas suffisant, je ne crois pas que l’IBU veuille voir le 3e au général abandonner le général juste après Noël. »
Pour le maillot jaune, c’est le résultat d’une grande régularité côte norvégien. « En effet, on manque d’autres nationalités en forme, peut-être parce qu’on est l’année après Jeux », confirme Solemdal. Aux adversaires de Johannes Thingnes Bø, donc, de réagir. Car le Norvégien ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
Le porte-bonheur de Granerud
Halvor Egner Granerud a survolé la Tournée des Quatre Tremplins, ramenant l’Aigle d’or en Norvège pour la première fois depuis 2007. Et quand il en est venu à douter avant son arrivée à Innsbruck, tremplin qui ne lui avait jamais réussi, il a pu compter sur l’aide d’un petit porte-bonheur : un bracelet. « A chaque fois que je me sentais mal en haut, je le regardais pour me souvenir de ma chance, me souvenir que de nombreuses personnes me soutiennent », explique le sauteur au micro de TV2.
Il lui a en fait été offert par la petite Selma Sophie Bråthen, fille du directeur sportif du saut norvégien, Clas Brede Bråthen. « Je l’ai fabriqué à Innsbruck, raconte la jeune fille de 13 ans. Je voulais tellement qu’il gagne, ça m’a fait plaisir de le voir sauter ainsi. »
La NRK révèle aussi que le bracelet a une nouvelle place : il sert désormais de collier à l’Aigle d’or de la Tournée. Des souvenirs gravés à jamais dans la mémoire de Granerud qui salue le fairplay de ses adversaires, Dawid Kubacki et Anze Lanisek, qui l’ont porté en triomphe à Bischofshofen. « Cela en dit long sur leurs qualités, juge-t-il. J’ai trouvé cela incroyable et vraiment agréable de pouvoir célébrer cette victoire ainsi avec eux. »
Le Norvégien n’a pas non plus oublié de fêter sa victoire avec son équipe qui attendait cela depuis 16 ans. « Désormais, il va remporter une médaille d’or aux mondiaux, il ne lui manque que ça puisqu’il a déjà remporté le gros globe et la Tournée », conclut son coach, Alexander Stöckl.
Les combinaisons des Norvégiens pas aux normes ?
Ca jase dans le monde du saut à ski : les combinaisons des Norvégiens ont encore connu des déboires lors du début de l’hiver avec plusieurs disqualifications. « Ils prennent bien trop de risques depuis plusieurs années, juge Thomas Thurnbichler, le coach de l’équipe polonaise au micro de la NRK. Evidemment, tout le monde est à la limite mais la Norvège la dépasse plus souvent que d’autres. »
Clas Brede Bråthen, directeur sportif du saut norvégien, contredit bien sûr. « Nous n’avons pas l’impression de jouer à ça plus que les autres », assure-t-il. « C’est facile à dire juste après qu’on ait été disqualifiés, dit de son côté Alexander Stöckl. Nous pouvons faire la même chose la prochaine fois qu’un Polonais est disqualifié. »
Pourtant, les statistiques sont claires : sur les 10 derniers hivers, la Norvège a été disqualifiée 40 fois contre 28 pour la Slovénie, seconde nation la plus pénalisée pour souci de combinaisons. « Je pense que si l’on prend des chiffres plus récents, on se rendra compte que nous avons traversé une phase d’apprentissage et que désormais, nous ne sommes pas plus souvent hors des limites que les autres équipes », continue Bråthen.
Sandro Pertile, directeur du saut à la FIS, approuve les dires du Norvégien : « avec à chaque fois 6 ou 7 sauteurs par compétition, il faut plutôt regarder le pourcentage de disqualification face au nombre de sauts et je ne pense pas que ce soit si élevé », estime-t-il.
Les Norvégiens signalent aussi que, face aux autres grosses équipes comme l’Autriche, l’Allemagne ou la Pologne, ils ont bien moins d’employés chargés de coudre les combinaisons : seulement une personne contre trois chez leurs concurrents. « Ça joue peut-être mais nous l’avons déjà signalé à notre fédération », assure Bråthen. « Avec une seule personne pour sept sauteurs, nous devons prioriser et dans ce cas, on fait au classement général, révèle Stöckl. On fait peut-être moins attention pour les derniers que pour Halvor Egner Granerud par exemple. »
Marius Lindvik en a récemment fait les frais, éliminé à Bischofshofen alors que sa combinaison avait été validée la veille lors de la qualifications. « Il n’a tout simplement pas assez mangé mais c’est injuste, il faut changer ces règles qui forcent les sauteurs à être toujours à la limite, conclut Anders Jacobsen, consultant pour la NRK et ancien sauteur. C’est aussi très stressant pour les athlètes, il faut régler cette situation. »
Strava : l’application divise
Beaucoup de fondeurs norvégiens sont de grands adeptes de l’application sportive Strava. Tiril Udnes Weng est l’une d’entre eux. Elle y partage tous ses entraînements, une pratique que sa rivale suédoise Frida Karlsson trouve plus qu’étrange. « Je sais que tout le monde peut voir ce que je fais et donc me copier, même mes concurrents, mais ça m’apporte tellement, je peux vérifier plein de paramètres, raconte la Norvégienne. Mais j’imagine que ceux qui ne l’utilisent pas ne peuvent pas vraiment comprendre. »
Frida Karlsson, elle, explique qu’elle préfère ne pas télécharger l’application pour éviter de trop s’entraîner. « Sinon, je voudrais établir tous les records sur toutes les distances, mais pourquoi pas quand j’aurais déjà tout gagné », réagit-elle. « C’est vrai que c’est le risque, admet Tiril Udnes Weng. Mais en même temps, ça motive et ça peut donner confiance en soi. »
Pål Golberg, lui aussi, est un adepte de l’application. « Je ne partage pas tous les détails mais je réponds à toutes les questions que je reçois, confie-t-il. Je pense que c’est bien que les jeunes qui sont sur cette application voient qu’il n’y a pas nécessairement besoin de faire beaucoup d’heures d’entraînement, mais que c’est la régularité et savoir s’adapter qui compte. »
Northug se rapproche de Karlsson
Frida Karlsson s’est apparemment trouvé une nouvelle occupation durant le Tour de Ski : la coiffure. Plus précisément : coiffer Petter Northug Jr. Le Norvégien a accepté de se laisser faire et il s’est retrouvé avec une coupe assez étrange… La Suédoise a en effet profité de l’occasion pour inscrire ses initiales sur le crâne de l’ancien fondeur. « Je n’ai pas osé dire non quand elle m’a proposé, je ne voulais pas paraître lâche devant les Suédois », se justifie Northug au micro de TV2.
Mais il a tout de même dû finir le travail lui-même pour tout ré-égaliser… Pourquoi s’être vraiment laissé faire ? Emil Iversen a bien une idée. « Je crois qu’il est un peu amoureux de Frida, dit-il à Dagbladet. Ça lui permettait de passer du temps avec elle. » « C’est vrai qu’il n’aurait jamais laissé un homme faire ça mais Petter est un homme à femmes », confirme Didrik Tønseth.
Les deux fondeurs, eux, se sont abstenus de tout commentaire, laissant planer le doute sur leur relation qui ne sont sûrement que professionnelles puisque la marque de Northug sponsorise la Suédoise.
Tande : sa moustache fait jaser
Si la moustache de Robert Johansson est devenue légendaire dans le monde du saut à ski, ce ne sera sûrement pas le cas de celle de son coéquipier Daniel Andre Tande, objet de toutes les critiques lors de la Tournée.
Tout est parti d’un défi lancé le 10 décembre : le sauteur ne devait pas se raser avant le 1e janvier. Finalement, il a rasé la barbe et n’a laissé que la moustache. Au grand damn de ses proches. « Ma mère déteste ça, rit-il dans les colonnes du quotidien Dagbladet. Anze Lanisek aussi, à chaque fois qu’il me voit, il me demande de la raser. »
Mais ses compatriotes Robert Johansson et Marius Lindvik ne sont pas du même avis et l’encouragent à conserver sa pilosité. Verdict lors de la prochaine coupe du monde à Zakopane ce week-end.
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