Vetle Sjaastad Christiansen et Sturla Holm Lægreid privés de tir
Siegfried Mazet a mis en place une nouvelle technique étonnante avec les biathlètes norvégiens : les priver de tir. Pour Sturla Holm Lægreid, la décision est venue de lui. Après un relais très compliqué, le Norvégien n’avait qu’une envie : retourner sur le pas de tir jusqu’à comprendre pourquoi il n’avait pas réussi à rentrer les balles. « Je lui ai dit que ce n’était pas une bonne idée pour moi, raconte Mazet à la NRK. Il voulait quand même aller s’entraîner mais une heure plus tard, il est venu et m’a dit de garder sa carabine dans ma chambre pour ne pas être tenté. »
Lægreid révèle que se sont en fait ses parents qui l’ont poussé à écouter son entraîneur. « Je suis content de l’avoir fait, je me suis tellement entraîné cet été et cet automne, j’avais besoin de cette pause et de me reposer », explique-t-il. Bonne idée puisque la mass-start lui a ensuite bien mieux réussi. « A Anterselva, je partage ma chambre avec Johannes, je vais peut-être lui confier ma carabine », termine Lægreid.
Et il en va de même pour son coéquipier Vetle Sjåstad Christiansen. Siegfried Mazet a décidé de réduire au minimum ses tirs d’entraînement. « Il est déjà très fort sur le debout et je pense que ça ne sert à rien de travailler dessus, une ou deux séries de tir avant la compétition suffisent, je pense que cela va l’aider même s’il peut se sentir frustré », détaille le coach au micro de TV2.
Même si cela peut paraître ironique, Christiansen souffrirait de trop de perfection. « C’est parce que j’ai envie de trop bien faire que j’ai fait quelques fautes ces derniers temps », analyse-t-il.
« Siegfried a eu raison, commente quant à lui Ole Einar Bjørndalen. Vetle pourrait ne pas s’entraîner six mois, arriver sur le pas de tir et mieux tirer que ces derniers temps, il est juste très bon dans cet exercice. »
Pour l’ancien biathlète, cette décision de limiter ses quantités de tir aurait même dû être prise plus tôt pour limiter la casse. « C’est mental, certainement pas technique, approuve Mazet. Dès qu’il se débloquera, il pourra devenir le meilleur tireur du circuit et même réussir à battre Johannes Thingnes Bø », conclut le Français.
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Johannes Hoesflot Klæbo meilleur fondeur de l’histoire ?
Depuis son arrivée en coupe du monde, les mots ont fini par manquer pour décrire Johannes Høsflot Klæbo et ses qualités de fondeur. Récemment, Dario Cologna a trouvé une nouvelle façon de le faire : « s’il continue comme ça, il sera le meilleur de tous les temps ». Pour TV2, il précise : « il est bon en classique comme en skate, sur les longues distances, sur les sprints et seul Bolshunov semble pouvoir le défier mais il est absent », dit le Suisse.
Petter Northug Jr, celui à qui l’on a tant comparé Klæbo en début de carrière, va plus loin : « je suppose que nous ne pouvons avoir qu’un Johannes tous les 100 ans en Norvège alors oui, nous devons profiter de voir un si excellent athlète évoluer sur les pistes », assure-t-il.
Lukas Bauer, présent lui aussi sur le Tour de Ski et triple médaillé olympique, partage l’avis de ses anciens concurrents. « Johannes est excellent, c’est une légende vivante ! s’enthousiasme-t-il. Je suis fasciné par sa façon de courir. » Le Tchèque le verrait d’ailleurs bien remporter toutes les courses lors des mondiaux de Planica. « Seules une blessure ou une maladie peuvent ruiner ses chances », estime-t-il.
Humble, Klæbo remercie les trois anciens fondeurs. « Mais ce n’est pas si facile, je prends une course à la fois et évidemment, l’objectif est de gagner à chaque fois mais je ne sais pas encore si j’y arriverai », conclut-il.
Petter Northug Jr conseille Marte Olsbu Roeiseland
Marte Olsbu Røiseland n’est revenue qu’en janvier en coupe du monde. Si ses résultats sont loin d’être ridicules, la Norvégienne se sent tout de même moins préparée que ses concurrentes. Après sa 8e place sur l’individuel de Ruhpolding, la biathlète confie à TV2 : « c’est dur, je sens bien qu’il me manque des compétitions pour être vraiment bien. »
Petter Northug Jr, désormais expert biathlon, confirme : « on voit bien sur le troisième tour qu’elle est fatiguée, évidemment, elle a encore du travail pour revenir vraiment en forme, c’est particulièrement visible sur ces courses longues », dit l’ancien fondeur.
Le Mosvik Express en profite pour prodiguer quelques conseils à sa compatriote. « L’ancienne Marte, celle qui est très forte, est toujours là, assure-t-il. Elle a juste besoin de plus de compétitions pour se remettre en forme. En revanche, pour revenir et être prête aux mondiaux, elle doit vraiment rester en compétition, j’aurais prioriser cela à un entraînement en altitude, même si c’est très utile », complète Northug.
Ole Einar Bjørndalen approuve les propos de son collègue : « Marte a besoin de faire plus de courses, mais heureusement, elle a beaucoup d’expérience et combiner tout cela avec un bon entraînement et la répétition des compétitions peut la rendre encore plus forte qu’avant », estime la légende du biathlon.
Face à tous ces conseils, Marte Olsbu Røiseland sourit. « Ils ont raison, j’ai besoin de me confronter au niveau de la coupe du monde avant les mondiaux, j’ai encore beaucoup de travail à faire et j’espère être sur la bonne voie », conclut-elle.
Le nouveau travail de Sivert Guttorm Bakken
L’an dernier, Sivert Guttorm Bakken impressionnait le circuit mondial de biathlon et remportait sa toute première coupe du monde et son premier globe, à domicile, à Oslo. C’est donc tout naturellement qu’il était sélectionné en équipe nationale. Une inflammation cardiaque venant du vaccin contre le covid plus tard, le jeune biathlète a été forcé de se tenir éloigné de l’entraînement puis des compétitions cet hiver.
« Le traitement est simple : patienter, commente Bakken au micro de la NRK. Malheureusement, je ne peux pas dire combien de temps cela va prendre et je ne sais pas comment améliorer la situation. » Le Norvégien a en tous cas déjà fait une croix sur cette saison 2022/2023 et vise donc l’hiver prochain.
Malgré tout, il fait toujours partie de l’équipe nationale et a donc intégré le staff pour aider ses coéquipiers. On a ainsi pu le voir sur le bord de la piste à Ruhpolding, encourageant Johannes Thingnes Bø lors de son dernier tour. « C’est amusant d’encore faire partie de l’équipe », assure-t-il. « Ca doit être difficile pour lui car il n’a toujours pas le droit de s’entraîner », compatit justement le maillot jaune de la coupe du monde.
Mais peu importe le temps que ça prendra, la patience qu’il faudra avoir : Sivert Guttorm Bakken affirme qu’il reviendra, l’an prochain ou même plus tard.
Thomas Aasen Markeng fait appel aux dons
Depuis 2019 et sa chute à Klingenthal, Thomas Aasen Markeng subit opération sur opération et est tenu éloigné des tremplins de saut à ski depuis 2021. « Je ne compte même plus le nombre d’opérations par lesquelles j’ai dû passer, dit-il à la NRK. Je ne me souviens plus non plus de quand j’ai pu m’entraîner de façon intensive pour la dernière fois. »
Son plus grand problème a été de trouver des fonds pour payer ses opérations, nécessaires pour se remettre en forme. Il y a un an, le jeune homme créait donc un compte sur Spleis, plateforme norvégienne pour lever des fonds. « J’ai reçu de l’aide mais c’était pendant la période du covid », révèle Markeng. Résultat : seulement 3% de l’objectif reçu et un sauteur sans le sou obligé de payer son opération en sacrifiant ses économies.
Il lui est évidemment difficile de se renflouer ensuite. « Obtenir des sponsors quand on n’a presque pas concouru depuis 2019, c’est forcément difficile », continue le sauteur. S’il aurait dû être couvert par l’assurance de l’équipe nationale, Markeng explique que, souffrant de la même blessure depuis plus de deux ans, les nouvelles opérations ou sessions de rééducation sont à sa charge. « Jusqu’ici, j’étais aidé par l’Olympiatoppen mais plus maintenant », ajoute le Norvégien.
Malgré tout, Alexander Stöckl a confiance en lui et l’a sélectionné en équipe nationale pour la saison 2022/2023. « Il veut revenir, il a cette très forte envie et s’il réussit à revenir à son niveau d’avant sa chute, il sera très bon », estime le coach autrichien. Quant à Markeng, il espère bien avoir subi sa dernière opération et être bientôt de retour en haut des tremplins.
Les gants de Hulk pour Johannes Thingnes Bø
Johannes Thingnes Bø semble inarrêtable. Incroyable. Lorsqu’il a gagné à Ruhpolding devant son coéquipier Vetle Sjåstad Christiansen, ce dernier lui a donc offert des gants un peu spéciaux : ceux de l’incroyable Hulk. « C’est pour marquer le fait qu’il est fantastique, presque comme un superhéros fictif, il ne devrait pas être capable de gagner ainsi », commente un expert TV2.
« Il m’a avalé tout cru sur le dernier tour, je n’avais aucune chance, approuve Christiansen. C’était assez incroyable, c’est presque un robot impossible à battre mais je retenterai ma chance le week-end prochain », conclut le biathlète qui avoue que les gants étaient au départ pour lui. « C’est lui le Hulk de notre équipe de toutes façons », sourit Johannes Thingnes Bø.
Les paillettes pour le relais féminin
Et si la victoire des biathlètes norvégiennes sur le relais féminin tenait à un petit détail ? « On se dit que si ça a fonctionné aujourd’hui, c’est peut-être grâce à nos paillettes », plaisante Ingrid Landmark Tandrevold au micro de la NRK. Les quatre Norvégiennes ont en effet arboré sur leurs joues des paillettes bleues et elles ne sont pas les seules ! Siegfried Mazet a fait le même effort… « On a persuadé Siegfried car Patrick (Oberegger) ne voulait pas, explique Tandrevold. Et vraiment, ça nous a donné un peu plus de courage de les voir nous soutenir ainsi. »
Et l’expérience pourrait bien être réitérée ! « Egil Kristiansen nous a promis de le faire pour les Mondiaux si nous gagnions aujourd’hui », révèle la biathlète. Patrick Oberegger devra peut-être s’y soumettre aussi s’il veut garder ses athlètes heureuses et performantes… Si les paillettes de Jessie Diggins font toujours leur effet, celles des Norvégiennes ne font pas non plus exception.
Johaug révèle le sexe de son bébé
Il y a quelques jours, Therese Johaug révélait être enceinte de son premier enfant. Ravie de cette nouvelle aventure, la Norvégienne ne fermait pourtant pas la porte à un potentiel retour sur les skis en 2025.
Mais pour le moment, l’ancienne fondeuse se concentre sur sa famille et l’arrivée prochaine de son enfant qui sera… une fille ! C’est ce qu’a révélé Johaug dans son podcast, relayé par la chaîne TV2. « Il est difficile d’imaginer ce que sera notre vie après la naissance car soudain, c’est notre enfant qui sera un peu notre boss, elle qui dictera notre vie », ajoute Therese Johaug qui se dit impatiente d’arriver à cette étape.
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