Astrid Uhrenholdt Jacobsen pour un retour des Russes ?
Astrid Uhrenholdt Jacobsen a été élue représentante des athlètes au CIO. Lors d’une réunion la semaine dernière, la Norvégienne aurait dit, au nom de tous les athlètes norvégiens, que personne ne devrait être exclu des compétitions en fonction des passeports, faisant ainsi référence à une possible réintégration des athlètes russes et biélorusses. C’est en tous cas ce qu’ont rapporté plusieurs sources à la NRK.
« Tout le monde convient que la guerre est brutale, que des sanctions doivent être prises contre la Russie, tient à ajouter Jacobsen directement à la chaîne norvégienne. Mais si le sport doit rester neutre et avoir une tolérance zéro contre la discrimination, alors il faut laisser les athlètes concourir, je suis donc pour une discussion ouverte sur la réintégration des Russes. »
Evidemment, une telle position à fait réagir. Du côté de la FIS, Erik Røste a réaffirmé que les athlètes russes et biélorusses ne seraient pas réintégrés avant la fin de la guerre, peu importe la décision du CIO.
Chez les fondeurs, la réponse est toute aussi claire : « on n’a jamais été aussi loin d’une possibilité de discussion, estime Pål Golberg au micro de la NRK. Mais j’ai répondu gentiment à Astrid lorsqu’elle nous a envoyé un mail pour nous expliquer ses propos. Je suis d’accord que le sport ne doit pas être source de discrimination mais quelle alternative avons-nous ? » Le fondeur regrette aussi que son ancienne coéquipière soit devenue une cible à cause de ses propos qui se voulaient pacifiques.
Sjur Røthe, Simen Hegstad Krüger et Johannes Høsflot Klæbo ont, eux aussi, tous réaffirmé leur position : pas question de concourir avec des Russes avant la fin de la guerre.
Birgit Skarstein, présente elle aussi à la réunion du CIO, défend sa compatriote : « je suis d’accord que nous devons parler des valeurs que le sport doit représenter, dit-elle à la NRK. L’inclusion est importante mais il faut aussi reconnaître les sentiments forts liés à la situation actuelle entre l’Ukraine et la Russie. La discussion est impossible si on ne reconnaît pas tout cela. Il faut aussi être prudent quand on représente tous les athlètes, il faut d’abord se concerter mais c’est la faute du CIO, cette réunion était trop désordonnée. »
Astrid Uhrenholdt Jacobsen, elle, a tenu à s’excuser si ses propos ont choqué des athlètes norvégiens et pour s’être exprimer en leur nom, sans les avoir largement consultés auparavant. « La connaissant, ses intentions étaient bonnes et je pense que ses excuses sont une preuve de respect », termine Pål Golberg, toujours au micro de la NRK.
Nossum prêt à faire ses sélections
A l’approche des Mondiaux de Planica, la coupe du monde des Rousses s’annonçait comme la dernière étape pour les sélections de ski de fond norvégiennes. A Eirik Myhr Nossum, accompagné d’Arild Monsen et Espen Bjervig, d’établir la liste de l’équipe masculine. Une tâche loin d’être aisée.
« Le sport de haut niveau n’est pas juste mais il est même perçu comme profondément injuste par certains et cela m’ennuie », admet Nossum au micro de la NRK. Il faut dire que chaque athlète espère être sélectionné et en Norvège, ils sont nombreux ! Certains espèrent que seuls les derniers résultats seront pris en compte, d’autres que l’on regardera aussi les dernières saisons ou championnats…
« Je sais qu’ils jouent tous beaucoup, continue Nossum. Gagner un titre mondial, ça change une vie, tant sur le plan financier que sur la reconnaissance dans le sport. Ils se sacrifient tous pour en arriver là et puis il y a moi, qui m’asseoit derrière un bureau et doit rayer des noms d’une liste. Je sais que dans trois semaines, je n’aurais plus un seul ami… »
Car c’est la même chose à chaque championnat : les coachs sont malmenés, les athlètes déçus n’hésitant pas à le faire savoir comme Emil Iversen lors des JO de Pékin qui s’était dit « trahi » par la décision de son entraîneur de l’évincer. « Je comprends qu’ils soient en colère, déçus, tristes… ajoute le coach. Ce n’est pas leur réaction que je crains mais la mienne car je sais que cela me fatigue, j’y mets peut-être trop d’énergie et j’ai du mal à passer à autre chose, à avancer quand je reçois ce genre de commentaires. »
Mais s’il y aura des déçus dans les jours à venir, tous les athlètes interrogés donnent la même réponse : « Je n’aimerais pas être à sa place et devoir faire ces choix ». Car si tous veulent en être, ils sont aussi conscients que c’est impossible. « Je fais de mon mieux mais parfois, je dois écouter mon instinct car certains ont des résultats très similaires », conclut Nossum, espérant que cette fois, ses choix ne feront pas trop de malheureux.
Disqualifié, Riiber soulagé
Samedi, Jarl Magnus Riiber s’est fait disqualifier car sa combinaison a craqué lors de son saut. Le combiné norvégien a ensuite décidé de rentrer chez lui se reposer et se préparer avant les Mondiaux. « A bien des égards, c’est bien que ma combinaison ait fait ce choix pour moi, sourit Riiber au micro de la NRK. Je préfère abandonner le gros globe et me battre pour les championnats du monde. »
Le Norvégien admet avoir été finalement soulagé d’être disqualifié et d’avoir ainsi une raison d’abandonner le Triple de Seefeld qu’il avait commencé en étant malade. « En revanche, c’était assez étrange comme moment, avoue-t-il. Quand je me suis assis sur l’élan, j’ai senti ma combinaison se déchirer. » « Ce sont des choses qui arrivent, répond le directeur sportif Ivar Stuan. Ce sont toujours les athlètes ou le staff qui cousent les combinaisons et une couture mal-faite, ça peut arriver même si Tom Hilde, le coach de saut, se sent peut-être un peu responsable. »
« A mon avis, il aurait mieux fait de ne pas venir du tout s’il est un peu malade, ajoute son ancien coéquipier Magnus Moan. Il faut que le corps se repose dans ce cas-là et il ne reste plus beaucoup de temps avant Planica. » Jarl Magnus Riiber a bien compris le message et il a donc déjà décidé qu’il ne sera pas aligné ce week-end à Oberstdorf. « Je perds beaucoup de points au général en faisant ce choix mais je privilégie les Mondiaux », conclut le combiné.
Kristine Stavås Skistad pour l’or
Après sa première victoire en coupe du monde lors du sprint des Rousses, Kristine Stavås Skistad apparaît comme la favorite parmi les Norvégiennes pour aller chercher une médaille sur le sprint à Planica, aux championnats du monde.
Pour Petter Northug Jr, elle pourrait même prendre l’or. Son contrôle sur les qualifications, les quarts, les demies et la finale font dire à l’ancien champion que Skistad a les capacités de tenir tête aux favorites suédoises. « J’ai hâte d’en voir plus, on aime la voir en forme comme cela, ce n’est pas une fondeuse typique et c’est très cool à voir, dit Northug à TV2. Elle s’est déjà fait un nom chez nous et elle peut s’en faire un à l’international. »
Il faut dire qu’il y a quelques hivers, avant d’être surentraînée et de connaître quelques difficultés, Skistad était déjà annoncée comme le prochain phénomène du sprint féminin. « Et cette saison, elle n’a fait que s’améliorer, elle est clairement une des favorites pour les Mondiaux », conclut Northug.
Silje Theodorsen mal en point aux Rousses
Dimanche, Silje Theodorsen n’a pas pu finir le 20km féminin des Rousses. Elle s’est retrouvée étendue, dans la neige, en haut d’une colline après trois tours sur six. « Elle hyperventilait et ne se sentait pas bien, elle a préféré s’arrêter », explique son coach, Sjur Ole Svarstad, à la NRK. Peu après, le médecin de l’équipe nationale, Anders Heen, a aussi donné des nouvelles rassurantes. « Elle a préféré s’arrêter avant que la situation ne s’aggrave et elle devrait vite récupérer », promet-il.
Un incident qui est arrivé dans la pente la plus raide du tracé. « C’est vrai que c’est une partie très difficile », avoue Anna Svendsen, qui a vu sa coéquipière s’arrêter sur le côté. « Moi-même, je me suis sentie très nauséeuse et essoufflée la dernière fois que l’on a dû la passer », confie Ingvild Flugstad Østberg.
Heureusement, Theodorsen a très vite été prise en charge par des médecins sur la piste, ramenée au départ pour un examen médical et ensuite envoyée se reposer sans passer par la case média. Une façon décevante de terminer un week-end qui avait pourtant commencé par une belle 6e place.
Espen Andersen dérangé au tremplin
Sur le tremplin de Seefeld, Espen Andersen n’a pas montré toute l’étendue de son talent de sauteur. La faute, d’après lui, à un petit élément qui l’a déconcentré. Alors qu’il était assis sur la barre d’élan, il s’est en effet aperçu que quelqu’un le filmait avec son téléphone de très près.
« Cela m’a vraiment ennuyé », avoue le combiné nordique à la NRK. « Ce téléphone, aussi près, ça dérange forcément Espen dans sa préparation mentale et ensuite, il n’était pas en place à 100% et il était un peu trop tard au moment du saut », analyse le directeur sportif Ivar Stuan.
Pour l’expert NRK et ancien sauteur Anders Bardal, une personne qui filme ne devrait pas être dérangeante. « Mais là, en effet, il est trop près, il pourrait presque le toucher et ça ne devrait pas arriver durant une compétition », dit-il. « C’était ennuyant de voir qu’ils ont laissé un gars s’asseoir comme ça aussi près de moi et me toucher juste avant le saut, je suis censé l’ignorer mais c’est vraiment compliqué », continue Andersen.
Lasse Ottesen, directeur de course de combiné nordique à la FIS, a tenu à s’excuser. « J’ai vu les photos après que ça se soit passé et en effet, ça n’aurait pas dû arriver, affirme-t-il. Evidemment, ça perturbe Andersen et nous allons faire en sorte de comprendre comment c’est arrivé et de régler la question. » La personne perturbatrice identifiée, Ottesen a assuré que cela ne se reproduirait plus et que la personne de l’organisation était bien sûr gênée d’avoir perturbé l’athlète et tenait à s’excuser elle aussi.
Granerud pour un tremplin en plastique
Le tremplin d’Holmenkollen est l’un des plus célèbres du circuit de saut à ski. C’est aussi l’une des grandes attractions touristiques d’Oslo. Mais il n’est enneigé que quelques mois et ne peut donc servir que très peu de temps dans l’année. Une aberration pour Halvor Egner Granerud.
« Je crois qu’il y a peu de choses qui m’ennuient autant que de voir qu’Holmenkollen n’a toujours pas un revêtement plastique, confie-t-il au quotidien Dagbladet. N’ouvrir le tremplin que pour un week-end de compétition, c’est vraiment stupide et autant ne pas l’utiliser du tout. » Des mots durs mais que le Norvégien trouve justes. Il faut dire qu’Holmenkollen est le seul grand tremplin du pays a ne pas être utilisable toute l’année contrairement à Lillehammer ou aux nouvelles installations de Trondheim.
« Cela coûterait environ 30 millions de couronnes norvégiennes », estime le directeur du comité du tremplin. Un coût que la municipalité d’Oslo n’est pas prête à assumer. Un choix que la mairie justifie en expliquant vouloir privilégier les sports et installations accessibles au grand public et pas seulement par les athlètes de haut niveau. « Ce qu’ils ne voient pas c’est qu’en plastifiant le tremplin, la FIS ferait venir le Grand Prix d’été ce qui veut dire d’autres rentrées d’argent », continue le directeur de Kollenhopp
Pour faire avancer les choses, la fédération norvégienne de ski a déclaré que si le saut trouve des financements extérieurs, le tremplin pourrait enfin avoir sa couverture plastique. « S’ils trouvent des financements pour réduire l’implication de la mairie, pourquoi pas avancer sur le dossier », répond la mairie d’Oslo.
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