Les sauteuses à ski repartent au combat
Pour tout le monde, la première du vol à ski féminin a été un succès à Vikersund. Tout le monde ? Il semblerait finalement que non. Si Maren Lundby demandait à la FIS d’avoir une compétition de vol féminin en coupe du monde et aussi aux Mondiaux de vol, Sandro Pertile, le directeur du saut à ski à la fédération internationale, a mis très vite un terme à ces demandes. « Il faut être réaliste, dit-il à VG. Oui, la compétition était bien mais il faut des résultats plus solides pour permettre une étape de coupe du monde. »
L’Italien argue que si les filles ont toutes su sauter, peu ont su vraiment voler. « Il faut d’abord élever le niveau général, pourquoi pas avec plus d’étapes sur grand tremplin », continue-t-il.
Une totale surprise pour Maren Lundby, tête d’affiche des sauteuses dans la lutte pour l’égalité hommes-femmes. « Je suis d’accord qu’il nous faut plus de grands tremplins au calendrier mais nous avons montré que nous pouvions le faire, nous pouvons gérer les tremplins de vol alors pourquoi nous le refuser ? s’offusque-t-elle. Pourquoi n’aurions-nous pas le droit à l’égalité ? Pourquoi n’aurions-nous pas une coupe du monde ? Avoir seulement une coupe FIS, ce serait étrange. »
Elle est toujours aussi soutenue par Clas Brede Bråthen, directeur sportif du saut norvégien. « J’entends les mêmes propos depuis 15 ans, je pensais que nous avions dépassé cela avec la première compétition, commente-t-il, déçu. Si c’est une question de niveau, on ne peut pas s’attendre à ce qu’elles fassent aussi bien que les hommes dès le premier concours. Et d’ailleurs, certains hommes ne sont pas non plus très performants et pourtant, il n’y a jamais eu de doute sur le fait que ce serait une coupe du monde pour eux. »
Des propos tenus aussi par Lundby qui argue qu’il suffirait de donner plus d’élan aux sauteuses pour qu’elles aillent aussi loin que les hommes. « J’espère qu’ils n’ont pas fait exprès de nous limiter pour pouvoir s’en servir comme d’une excuse contre nous », dit-elle dans un post Facebook. La question sera discutée à la FIS lors du congrès d’avril.
Biathlon : disparition inquiétante
A Altå, aux championnats nationaux de biathlon norvégien, les pensées de nombreux athlètes revenaient à leur jeune compatriote Eivind Sporaland, médaillé d’argent aux championnats de Norvège juniors en 2021. Il y a plus d’une semaine, le jeune biathlète de 22 ans a disparu de son domicile à Lillehammer.
De quoi inquiéter son coach et ses coéquipiers qui ont fait savoir dès mardi dernier à la police qu’ils voulaient participer aux recherches. « Plusieurs de ses coéquipiers ont donc aidé avant de se rendre aux championnats mais sans résultat, confie l’entraîneur Aasmund Steien à Dagbladet. Comme on connaît Eivind, on pensait pouvoir être d’une grande aide à la police. »
Le coach explique aussi que l’équipe privée ne se voyait pas rester sans rien faire, même avec les championnats nationaux approchant. « C’était très émouvant pour tout le monde mais ça aurait été pire de ne rien faire et d’une certaine façon, cela nous a encore plus unis », complète Steien.
Ses proches se raccrochent aussi à la théorie des policiers qui, après une semaine de recherches, pensent que Sporaland serait vivant mais se cacherait pour ne pas être retrouvé. Un drame pour le monde du biathlon norvégien.
Les fondeuses ont finalement tenu leur rang
A l’aube de la saison, les médias et experts ne donnaient pas cher de la peau des fondeuses norvégiennes. Pourtant, elles ont finalement remporté des médailles à Planica (dont l’or en relais féminin), plusieurs victoires et surtout, Tiril Udnes Weng s’est adjugé le gros globe de cristal. Les Norvégiennes ont aussi damé le pion aux favorites suédoises en leur volant la victoire au classement des nations.
« Vraiment ? réagit Frida Karlsson, stupéfaite, dans les colonnes de Dagbladet. En même temps, nous avons pris 11 des 14 médailles possibles aux Mondiaux et ça compte plus que la coupe du monde non ? » Si la Suédoise essaie de se rassurer, les Norvégiennes, elles, se satisfont de leurs résultats.
« Ça a été un excellent hiver, ni nous ni les spécialistes n’imaginaient cela, c’est génial », réagit Anne Kjersti Kalvå, fière de ses résultats. « On n’aurait jamais imaginé ça avant l’hiver, c’est un rêve qui paraissait si lointain », rebondit sa coéquipière Tiril Udnes Weng, n°1 mondiale. « C’est vrai que personne ne s’y attendait, c’est un petit exploit, surtout les résultats de Tiril », commente Martin Johnsrud Sundby. « Un énorme exploit, même », ajoute Niklas Dyrhaug.
S’ils avaient peu confiance en l’équipe se présentant sans Therese Johaug, les médias sont finalement revenus sur leurs propos : cette équipe de fond féminine est tout autant capable d’exploits que ses prédécesseurs. De quoi espérer encore mieux l’hiver prochain, surtout avec l’arrivée de la jeune Margrethe Bergane, vue comme la future reine du 30 km et du 50 km.
Limiter l’accès à Vikersund ?
Le Raw Air, tournée norvégienne de saut à ski, se termine désormais pour les hommes comme les femmes à Vikersund, sur le tremplin de vol à ski le plus grand du monde. Mais si les femmes n’étaient que 15 à être autorisées à sauter, ils étaient bien plus nombreux chez les hommes à tenter leur chance et certains n’ont évidemment pas fait des sauts sensationnels… De quoi décevoir les spectateurs d’après certains.
« Franchement, regarder les moins bons garçons du classement sauter était ennuyeux, réagit Silje Opseth au micro de la NRK. Peut-être que faire une sélection préalable, comme pour nous, redonnerait un peu d’engouement, d’excitation pour l’évènement. » La Norvégienne imagine bien en effet un format similaire aux compétitions féminines où seuls les meilleurs du Raw Air pourraient tenter leur chance en vol à ski.
Maren Lundby n’est d’ailleurs pas contre l’idée. « J’ai aimé le format que l’on nous a proposé, cela met une petite pression supplémentaire et donc une petite excitation dont les garçons pourraient profiter et qu’ils n’ont pas eu à mon avis », ajoute-t-elle. « Ce serait bon pour le développement de notre sport et du Raw Air », estime quant à lui Clas Brede Bråthen, directeur sportif du saut norvégien, imaginant un format à 30 athlètes pour les hommes et 20 pour les femmes.
Du côté des athlètes masculins, on hésite. « 15 sauteurs, ce serait bien trop peu, décrète Halvor Egner Granerud. En revanche, pourquoi pas essayer avec 30, c’est plus raisonnable. » Johann Andre Forfang, lui, y est plutôt opposé : « On peut voir actuellement des petites nations tenter leur chance et cette règle ne le permettrait plus », explique-t-il.
Sandro Pertile, directeur du saut à la FIS, approuve : « Le vol à ski est un rêve pour tous les sauteurs à ski et ce serait dommage d’en priver certains d’entre eux », conclut-il.
Kristine Stavås Skistad énerve
Cette saison, Kristine Stavås Skistad a enfin fait la percée qu’elle espérait. Avec cinq victoires cet hiver, dont quatre sur les quatre dernières coupe du monde, elle a montré aux Suédoises qu’elles ne domineraient pas seules. De quoi faire enrager leurs fans !
« Je reçois beaucoup de messages sur les réseaux sociaux, confirme la fondeuse au quotidien VG. Mais je dois avouer que les plus amusants sont ceux des Suédois fâchés contre moi. D’une certaine manière, ça me motive même si certains sont très impolis. » Loin d’en prendre ombrage, la sprinteuse affirme avoir encore plus envie de faire enrager les supporters de ses concurrents… De quoi rappeler l’état d’esprit de son compatriote Petter Northug Jr.
Du côté des athlètes, on est plus pragmatique. « C’est sûr que je préfèrerai gagner mais c’est bien d’avoir de la concurrence, ça me motive », commente Jonna Sundling. Et Skistad ne compte pas s’arrêter là : elle espère enfin réussir à ramener l’or des Mondiaux et pourquoi pas, aussi, le petit globe du sprint. « J’ai beaucoup appris ces deux dernières années et je sens que ça fonctionne enfin », sourit la Norvégienne.
Tiril Eckhoff et Marte Olsbu Røiseland royales !
A Oslo-Holmenkollen, il y a un peu plus d’une semaine, Tiril Eckhoff et Marte Olsbu Røiseland faisaient leurs adieux au circuit mondial du biathlon. Si Eckhoff ne concourrait pas, Røiseland, elle, a eu la chance de passer une dernière fois la ligne d’arrivée sur le podium. « Ce ne sont pas toujours les victoires qui comptent le plus et là, je sens que c’était une de mes meilleures courses, j’en suis très heureuse », confie-t-elle à la NRK.
Elle a eu la surprise aussi de voir toute son équipe porter des t-shirts à l’effigie de la famille royale norvégienne… Enfin presque ! L’équipe arborait en effet une photo de la reine Sonja et de sa belle-fille la princesse Mette-Marit mais où leurs visages avaient été remplacés par ceux de Tiril Eckhoff et Marte Olsbu Røiseland. « Ce sont nos deux reines qui prennent leur retraite aujourd’hui, explique leur coéquipière Ingrid Landmark Tandrevold, à l’origine de l’idée. Alors nous avons pris la liberté de détourner cette photo, elles le méritaient. »
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