Trond Nystad honnête avec Emil Iversen
Emil Iversen est sorti de l’équipe nationale. Il a donc dû se trouver un coach personnel avec un objectif : être prêt pour l’hiver et encore plus pour 2025 et les Mondiaux de Trondheim. Il a choisi l’un de ses anciens entraîneurs d’équipe nationale, Trond Nystad. Et celui-ci n’a pas comme objectif d’être complaisant et rassurant avec son athlète.
« On ne sait pas ce qui a mal tourné avec Emil et il dit avoir trouvé des réponses à ses mauvaises performances mais en réalité, je crois que c’est surtout pour se rassurer et qu’on a en fait trouvé des questions à se poser », confie ainsi Nystad à la NRK.
Loin de ménager sa monture, le Norvégien continue : « Il faut être honnête, Emil est vraiment mauvais en ce moment, dit-il. Il a certes été treizième aux Mondiaux mais ce n’est pas une position qui lui plaît, il sait qu’il a le potentiel de gagner, de ramener des médailles et il en est loin. » Une honnêteté que salue Iversen puisqu’il a choisi Nystad pour cette raison.
Le fondeur s’est aussi entouré de Pål Trøan Aune pour ses qualifications en sprint, de son frère Mats qui travaillait déjà avec lui et de leur père, Ole Morten Iversen. « Mon deuxième frère, Gaute, est aussi mon préparateur mental », ajoute Emil Iversen. Il compte aussi dans son équipe un kiné, un médecin, un préparateur de skis et un chiropracteur.
« Heureusement, la plupart de mes sponsors ont gardé confiance en moi et me permettent de financer tout cela, je suis sûr que je ne suis pas arrivé à mon plein potentiel et que je peux encore obtenir des résultats », conclut Iversen.
Mais pour cela, il devra tout changer. C’est en tous cas ce qu’affirme Trond Nystad. « Il doit être curieux, faire de gros changements dans ses pratiques et c’est souvent le plus dur car changer ses habitudes est très difficile », explique l’entraîneur. Emil Iversen, lui, y croit dur comme fer. Aidé de son compatriote Johannes Høsflot Klæbo, il compte bien revenir au sommet. « Et si je remporte une médaille aux Mondiaux de Trondheim, je prends ma retraite dans les minutes qui suivent », rit Iversen.
Heidi Weng souffre constamment
Il y a un peu plus d’un an, Heidi Weng chutait lourdement et souffrait d’une commotion cérébrale. Une saison moyenne plus tard, la Norvégienne a pris une décision radicale : ne plus se soucier de ses douleurs et s’entraîner comme avant pour revenir au plus haut niveau.
« Je n’ai pas le choix, je ne veux plus connaître une saison comme la dernière et pour cela, je ne peux plus autant adapter mon entraînement, explique-t-elle à la NRK. Parfois, c’est très dur mais parfois, cela se passe bien… »
La Norvégienne souffre en effet encore constamment de maux de tête. « C’est toute la journée, j’ai besoin de plus de repos et de temps seule, c’est très dur, admet la fondeuse. Mais je veux m’entraîner de manière optimale et ne plus me préoccuper de cela tout le temps. » Les seuls ajustements qu’elle s’autorise sont des journées de repos juste avant et juste après les compétitions ou les évènements sociaux.
De son côté, son coach, Sjur Ole Svarstad, comprend que son athlète veuille reprendre un entraînement normal. « Mais elle a de bons et de mauvais jours alors il faut tout de même s’adapter, rappelle-t-il. En même temps, elle n’a en effet pas le choix : elle doit enchaîner les heures pour se maintenir au niveau d’un athlète professionnel. » Une situation que Weng accepte même si elle rêve de reprendre une vie personnelle normale.
Silje Opseth : mieux se connaître pour progresser
Depuis deux ans, Silje Opseth note tout ce qui concerne ses cycles menstruels. Elle a ensuite comparé ses données avec ses résultats de saut à ski. « C’était vraiment intéressant de faire cela car il y avait une tendance assez claire qui reliait certains moments de mon cycle et mes moins bons résultats, tous ces moments où je ne me sentais pas bien, entre autres dans mon corps », confie-t-elle à la NRK.
Car Silje Opseth a déjà craqué plusieurs fois à la télévision norvégienne après de mauvais résultats, elle qui espère mieux et a été souvent attendue au tournant après Maren Lundby. « Je pense que mes hormones jouent à certains moments de mon cycle et influent sur mon résultat, continue Opseth. Dans ces moments, en plus, je deviens très critique envers moi-même, je ne pense plus rationnellement et ça se passe mal. C’est un savoir dont je veux me servir à l’avenir. »
La sauteuse à ski pense en effet que cette connaissance de son cycle lui permettra de comprendre ses moments de doute, de mauvaise forme. « Avant, j’étais juste dans l’incompréhension, la frustration et la tristesse car je ne comprenais pas pourquoi soudain ça ne marchait plus, maintenant je saurais que c’est en lien avec mes hormones », dit-elle.
Un travail personnel qu’elle partage avec l’Olympiatoppen et toute son équipe. « Je suis très fier d’elle, elle a beaucoup grandi personnellement et le fait qu’elle s’ouvre sur ses questions en public montre qu’elle se sent plus légitime, qu’elle assume sa place dans le sport de haut niveau », commente son coach Christian Meyer.
L’entraîneur pense aussi que les athlètes féminines devraient plus souvent s’ouvrir sur leurs menstruations auprès de leurs coachs pour que leur entraînement soit mieux adapté. Un débat qui n’est plus tout neuf en Norvège puisque les biathlètes s’étaient déjà emparé du sujet. « C’est important de comprendre que les femmes sont différentes des hommes et leur entraînement doit donc être adapté, conclut Opseth. Prendre en compte les cycles, c’est important et bien plus profitable pour les résultats. »
Maren Lundby se met au football
Depuis deux ans, Maren Lundby cherche de nombreux moyens de s’entraîner différemment pour retrouver son poids de forme et revenir au plus haut niveau du saut à ski. La saison dernière, elle a réussi à remporter une médaille à Planica, signe qu’elle est sur la bonne voie. « Je me sens bien, je sens que mon corps se comporte normalement, cela veut dire que j’ai bien travaillé cet hiver », juge-t-elle au micro de la NRK.
Mais elle sait que pour redevenir n°1 mondiale, elle a encore du chemin à parcourir. « Je sais ce que je dois faire, je sais quel poids je dois atteindre pour performer tout au long d’une saison mais je ne sais pas si j’en suis capable physiquement, continue Lundby. Tout ce que je sais c’est que mon point de départ sera meilleur l’hiver prochain que la saison dernière. »
La sauteuse à ski norvégienne a donc décidé de continuer avec ce qui fonctionne : de longs entraînements d’endurance sur les skis qui lui permettent de se dépenser assez pour maintenir son poids.
Après avoir aussi essayé la danse il y a deux ans avec le Danse avec les Stars norvégien, Lundby s’est désormais mise à un autre sport : le football. Elle pratique en fait depuis longtemps mais avait rangé les crampons avant de revenir, ce printemps, dans son équipe de cinquième division. « C’est agréable de pratiquer un sport en groupe et c’est une façon amusante de courir en ayant un but », explique la jeune femme. Et ses coéquipières sont ravies de l’avoir à leurs côtés, jugeant qu’elle apporte une belle énergie et une bonne technique au groupe.
« J’ai toujours pour objectif de gagner la coupe du monde l’an prochain, si je continue sur cette voie et que je peux toujours bien m’entraîner, c’est faisable je pense même si je sais que ce sera difficile », conclut Maren Lundby.
Vetle Sjåstad Christiansen célibataire
Si Sturla Holm Lægreid s’est trouvé une nouvelle petite amie, ses coéquipiers n’ont pas tous la même chance côté cœur. Vetle Sjåstad Christiansen, récemment interviewé par TV2, a ainsi révélé qu’il s’était séparé de sa petite amie. « Il n’y a pas de raison de le cacher, avoir une relation sur la durée est difficile quand on est souvent absent, explique-t-il. Être un biathlète de haut niveau, ce n’est pas bon pour la vie amoureuse. »
Loin de s’attarder plus longtemps sur la question, cet éternel optimiste se réjouissait surtout de ne pas être arrivé dernier lors d’une sortie à vélo organisée pendant le camp d’entraînement des biathlètes en Espagne. « Je suis content tant que Siegfried Mazet est resté derrière moi et que TV2 ne m’a pas dépassé », rit-il.
Un esprit de compétition qui lui vient de sa famille puisqu’il a dû faire face à deux soeurs qui elles aussi ont réussi et demandaient toute l’attention de leurs parents, le biathlète a donc dû apprendre à se faire sa place et a tout naturellement pris ce rôle de blagueur que lui connaissent ses coéquipiers… Sans nullement abaisser ses ambitions. « Je veux devenir le numéro 1 mondial, c’est le rêve de tout athlète même si je sais qu’avec Johannes en forme, ce sera difficile… mais il faut quand même essayer », sourit Christiansen.
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