L’affaire Julia Simon arrive en Norvège
Vous n’êtes sûrement pas passé à côté : l’affaire Julia Simon a fait coulé beaucoup d’encre dans les médias sportifs il y a deux semaines. Il était donc inévitable que ses principales concurrentes étrangères, les Norvégiennes, soient interrogées sur l’histoire.
C’est le cas de Tiril Eckhoff qui a accepté de répondre à TV2. Mise au courant des accusations qui pèsent contre la n°1 mondiale du biathlon, la jeune retraitée a fait part de son incrédulité. « C’est une affaire vraiment particulière, l’ambiance doit être étrange au sein du groupe, commente-t-elle. Avec deux athlètes qui s’affrontent ainsi, cela ne doit pas aider l’ambiance de l’équipe. » En revanche, Eckhoff se retient de prendre parti. « Cette affaire me semble très fantaisiste et totalement incroyable, j’espère que c’est une fake news », continue la Norvégienne qui espère que tout cela n’était qu’un malentendu.
La biathlète norvégienne conclut en pointant du doigt les médias. « Cela fait mal à voir une telle situation entre des coéquipières et je trouve ça très étrange que les médias aient décidé de tout publier ainsi », dit-elle. Un choix fait par le quotidien L’Equipe et qui avait enflammé la toile début juillet.
Johannes Hoesflot Klæbo, toujours tête d’affiche de l’Olympiatoppen malgré son départ de l’équipe nationale
En sortant de l’équipe nationale de ski de fond, Johannes Høsflot Klæbo s’est fermé les portes des centres d’entraînement de l’Olympiatoppen, liés à la fédération norvégienne. Pourtant, sur le centre de Trondheim, il apparaît toujours comme tête d’affiche, une photo de lui recouvrant la façade aux côtés de Jørgen Graabak, autre célèbre skieur nordique de Trondheim.
« C’est drôle qu’ils aient laissé cette affiche, commente Klæbo dans les colonnes de VG. C’est cool aussi et j’espère qu’ils ne l’enlèveront pas, c’est un honneur d’apparaître ainsi dans ma ville natale même si je ne peux plus m’y entraîner. »
L’Olympiatoppen, de son côté, a précisé que cette affiche appartenait à la société Trondheim Idrettsklinikk composée de kinésithérapeutes, préparateurs physiques et consultants en nutrition. Mais alors, pourquoi y voit-on distinctement le logo de l’Olympiatoppen en bas à gauche ?
Loin d’être rancunier, Klæbo affirme avoir toujours su qu’il n’y serait plus le bienvenu et c’est pour cela qu’il a fait, entre autres, l’acquisition d’un tapis d’entraînement spécial. « Ne plus être admis à l’Olympiatoppen ne m’empêche pas de m’entraîner comme je le veux et comme je le dois alors on ne peut pas dire que ça me gêne », conclut le fondeur.
Emil Iversen a un nouvel allié
Après deux hivers compliqués, Emil Iversen cherche des réponses : pourquoi son corps ne réagit-il plus correctement à l’entraînement ? Comment faire pour revenir en forme ? Après avoir quitté l’équipe nationale, le Norvégien s’est entouré d’experts et entre autres d’un médecin… Qui avait déjà aidé Petter Northug Jr. à devenir le roi de la discipline.
Il a donc travaillé en étroite collaboration avec Are Løset ces derniers mois et celui-ci lui a conseillé de se faire opérer des sinus. « Je crois que cela peut en effet être la solution et je suis heureux qu’il l’ait proposé car personne n’a jamais pensé que cela pourrait être un problème respiratoire, confie Iversen à VG. Ni moi, ni mes différents entraîneurs alors que quelqu’un soulève ce problème, c’est très bien car ça pourrait être ma chance. »
Opéré en avril, le Norvégien a déjà bien récupéré et peut suivre un entraînement à 100%. « Et je pense que ça se jouait vraiment là et pas dans ma tête comme beaucoup le pensaient, ajoute le fondeur. Je suis bien plus confiant pour la saison prochaine. » Are Løset, lui, va continuer de travailler avec Iversen pour l’hiver prochain.
Lycée sportif : une formation sur les cycles menstruels
De plus en plus on réalise dans le sport que les cycles menstruels influent fortement sur les performances des athlètes féminines. Dans un lycée sportif norvégien du sud de la Norvège, un projet a donc été mis en place par les entraîneurs de ski de fond pour comprendre exactement comment les sportives peuvent être affectées par leurs cycles. Une étude qui a déjà donné de nombreux résultats sur lesquels athlètes et entraîneurs peuvent se baser.
Amalie Kofoed-Steen, 17 ans et athlète de haut niveau, a participé à cette étude et affirme à TV2 que ce projet a été très instructif. « On a vraiment pu travailler sur comment adapter notre entraînement à notre cycle, comprendre pourquoi certaines séances sont plus fatigantes que d’autres, ça nous aide beaucoup », explique-t-elle.
Sa coach, Anikken Gjerde Alnæs, a elle-même dû faire face à des douleurs menstruelles et un cycle qui affectait grandement ses performances. Convaincue qu’il faut plus en parler et travailler sur toutes les implications que cela peut avoir, elle est l’une des personnes à l’origine du projet dans ce lycée norvégien. « C’est toujours payant de connaître son corps, tant dans le sport que dans la vie de tous les jours, estime Alnæs. Le problème, c’est que l’on en parle pas assez et il est important que dès le lycée, les athlètes sachent qu’elles ne sont pas les seules à ressentir ces douleurs, à être affectées dans leurs performances par leur cycle. »
Avec des médecins, le lycée a donc travaillé avec toutes ses sportives de haut niveau pour qu’elles apprennent à mieux connaître leur corps et ainsi prendre plus de plaisir à s’entraîner tout en leur permettant, potentiellement, de performer plus longtemps au plus haut niveau. « Et nous avons de très bons résultats, les élèves se connaissent mieux, savent quand elles ont plus ou moins besoin de repos et elles peuvent adapter leur entraînement, continue la coach Alnæs. Cela va aussi nous permettre de travailler avec les entraîneurs masculins qui, n’ayant pas traversé cela, ont peut-être du mal à appréhender cela. »
Si les jeunes athlètes reconnaissent qu’elles ne peuvent pas toujours suivre à 100% leurs cycles, elles s’accordent toutes sur l’aide que cela leur apporte. De quoi espérer que cela se démocratise dans le sport de haut niveau et donne ainsi plus de chances à toutes les athlètes, même celles handicapées tous les mois par des douleurs menstruelles.
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