Tarjei Bø face à un ultimatum
Tout au long de sa carrière, Tarjei Bø a connu des hauts et des bas. Mais l’an dernier, après la naissance de son fils Aron, le biathlète a été mis au pied du mur par sa compagne, Gita Simonsen.
La saison dernière n’avait pas commencé au mieux pour l’aîné des Bø et les résultats n’étaient pas au rendez-vous avant Noël. Difficile à encaisser pour Simonsen qui était seule à la maison à gérer leur enfant. « Je lui ai dit qu’il devait s’endurcir et s’améliorer, révèle-t-elle à TV2. J’avais beaucoup de mal à supporter ce que je voyais dans les médias, comme quoi Tarjei était moins bon car il était devenu père, il fallait qu’il réagisse. »
Heureusement, Tarjei Bø a ensuite retrouvé la forme et est reparti sur de bonnes bases pour la dernière partie de la saison pour finir avec deux médailles aux Mondiaux et une sixième place au général. « Mais je sais que je ne pourrais pas faire ça encore très longtemps, ça va devenir particulièrement dur quand Aron se rendra compte que je pars et qu’il pleurera », confie le biathlète.
« Oui, pour le moment tu es le seul à pleurer quand tu t’en vas », plaisante Gita Simonsen. Loin de se démonter, la jeune femme a prévenu son compagnon : ils n’auront plus d’enfant avant la fin de sa carrière. « Car être seule aussi souvent, c’est très difficile », admet-elle.
Pas question d’abandonner tout de suite pour autant. « Je veux battre Johannes et que ses enfants pensent que leur oncle est le meilleur en biathlon », sourit Tarjei Bø. « Il peut continuer autant qu’il veut mais il sait ce que cela signifie », conclut sa compagne.
Heidi Weng va mieux
Depuis sa commotion cérébrale il y a plus de 18 mois, Heidi Weng vit un enfer, subissant de nombreux maux de tête. Si la Norvégienne récupère petit à petit, le chemin est encore long. Après plus de deux heures d’interview avec les médias la semaine dernière, elle a ainsi dû s’isoler pour aller fermer les yeux.
Pourtant, elle l’affirme : elle va beaucoup mieux. « Je dois la ralentir car elle est très impatiente de progresser », révèle son entraîneur Sjur Ole Svarstad à la NRK. Weng a en effet repris les entraînements à haute intensité mais elle en fait parfois plus que ce qui était prévu. « J’ai eu le déclic, cette amélioration, en juillet en fait », explique la fondeuse.
Les douleurs sont en effet de moins en moins fréquentes. « J’ai suivi le conseil qu’on m’avait donné : il faut faire, agir pour que les douleurs partent et ça fonctionne, confie-t-elle. Je me force ainsi à prendre le volant et quand j’ai pu faire 20 minutes de voiture pour la première fois sans douleur, j’étais ravie, j’avais ce sentiment de réussite. » Heidi Weng est aussi ravie d’aller mieux pour s’occuper de son petit neveu et bien sûr, pour revenir encore plus forte cet hiver. « Ce sera amusant d’affronter les Suédoises, on verra ce que ça donne », sourit-elle.
L’erreur de Johannes Hoesflot Klæbo
Si l’affaire Klæbo est enfin résolue et que le fondeur a finalement trouvé un accord avec sa fédération, les évènements de la dernière semaine ont effrité l’image du Norvégien d’après les experts de la discipline.
Mercredi dernier, Johannes Høsflot Klæbo a en effet mené une conférence de presse avec tous les médias du pays pour s’exprimer sur les négociations qu’il menait avec l’Association de ski, chose qu’il avait refusé jusqu’ici. Si le nœud du problème était une période de jours de congé, le fondeur a aussi confié ne pas avoir apprécié le traitement qui lui avait été réservé dans les médias du côté de la fédération qui, d’après lui, le faisait passer pour quelqu’un d’intéressé avant tout par l’argent.
Côté experts, on estime que le fondeur a fait une erreur de communication en venant s’adresser aux médias seulement deux jours avant la résolution du conflit comme si l’accord était bloqué. « Je pense que ça affecte sa réputation, estime Birger Løfaldli, commentateur pour Adresseavisen dans les colonnes de VG. Lors de sa conférence de presse, il se pose comme victime et énumère les agressions dont il aurait été victime mais personne n’a dit ça, personne n’a dit qu’il était intéressé seulement par l’argent et tout cela abîme son image d’après moi. »
Le commentateur pense aussi que sa façon de se présenter comme quelqu’un d’investi dans l’équipe et la communauté avant tout est un faux pas. « Il a cette image du sportif parfait mais ces derniers jours ont révélé un aspect moins brillant de sa personnalité », continue-t-il.
Un avis que Jan Petter Saltvedt, expert NRK, souhaite nuancer : « Je pense que c’est son image au sein de la communauté du ski et de la fédération qui a peut-être pris un coup, pas celle auprès du grand public, dit-il. En réalité, il en sort même comme gagnant car il a obtenu tout ce qu’il voulait. » « Il doit tout de même faire attention à ne pas trop tendre la corde car l’opinion va trouver que ça a pris trop de temps pour peu de résultats, heureusement qu’ils sont arrivés à un accord », complète Torgeir Bjørn, son collègue à la NRK.
Alors Johannes Høsflot Klæbo a-t-il vraiment fait une erreur de communication ou bien ses déclarations lui attireront-elles la sympathie du grand public ?
Maren Kirkeeide prévient les médias
A seulement 20 ans, Maren Hjelmeset Kirkeeide a déjà pu accéder à l’équipe nationale féminine de biathlon norvégienne. Vue comme un « diamant brut » par l’entraîneur du fond féminin, Sjur Ole Svarstad, elle est aussi perçue comme la relève du biathlon et une potentielle future reine de la discipline.
Pourtant, Kirkeeide garde les pieds sur terre. « Je me concentre avant tout sur mon entraînement à ski et sur le pas de tir, déclare-t-elle au site Langrenn. J’essaie surtout de tirer plus vite, c’est là que j’ai le plus de marge d’amélioration. J’espère obtenir de bons résultats cet hiver. »
Quant au départ de Tiril Eckhoff et Marte Olsbu Røiseland, la jeune Norvégienne le regrette. « J’aurais aimé m’entraîner avec elles même si, dans ce cas, je n’aurais pas eu de place dans l’équipe, reconnaît-elle. Je ne sais pas quel est l’impact de leur départ sur le niveau de l’équipe, nous verrons bien. »
Pas question, en revanche, d’être vue comme leur successeur avec Ingrid Landmark Tandrevold. « Je ne veux pas que les médias me mettent la pression ainsi, insiste Kirkeeide. Je ne suis pas encore à ce niveau, je vais surtout faire de mon mieux, me qualifier pour la coupe du monde et obtenir les meilleurs résultats possibles, ensuite nous verrons. »
Les juniors face à la fédération
Depuis quelques temps, les problèmes de troubles alimentaires et de poids dans le ski de fond sont souvent évoqués dans les médias. L’objectif : faire changer les pratiques pour rendre ce sport plus sain en Norvège et à l’international.
Récemment, un collectif de fondeuses junior a envoyé une lettre à l’Association de ski avant de s’exprimer dans les médias. Elles faisaient part de leur inquiétude quant aux tracés et à la difficulté des pistes de compétition au profil plutôt uniforme qui favoriseraient, selon elles, les troubles de l’alimentation chez les jeunes filles qui font tout pour correspondre à cet unique type de piste, au risque d’y laisser leur santé.
« Je trouve très bien qu’elles osent en parler à la fédération et qu’elles s’impliquent ainsi, réagit Erik Husby, responsable de l’organisation de compétitions à la fédération norvégienne, dans les colonnes du quotidien VG. Nous aurions en revanche préféré que cela ne soit pas porté directement dans les médias, que nous ayons d’abord le temps de leur répondre. »
Pour les cinq fondeuses, il était impossible de ne pas s’en ouvrir aux médias. « Nous avons l’impression de ne pas être écoutées car on nous répète sans arrêt que quelque chose sera fait mais rien ne change », dit ainsi Mina Kjærås Moland. « Il est vrai que les filles mettent en lumière un problème important mais nous allons pouvoir, grâce à l’aval de la FIS, proposer des formats différents, assure Husby. Nous voulons inclure un maximum de personnes mais certains tracés restent exigeants pour permettre une sélection. »
« Nous sommes déçus de la réponse de la fédération, déclare Synne Børresen Bollingmo à la NRK, ils n’ont pas proposé de mesures vraiment concrètes surtout qu’ils nous ont écrit que le sujet ne pourrait pas être abordé à la réunion d’automne. » En cause, les délais trop courts d’après Erik Husby. Pourtant, le problème n’est pas neuf. « C’est honteux que les jeunes filles en soient de nouveau là, qu’elles n’aient toujours pas été écoutées », estime Jorunn Sundgot Borgen, professeure à l’Académie des sports norvégienne.
« Nous avons reçu le soutien de nombreuses personnes, athlètes, parents, entraîneurs, dans notre démarche, cela montre donc qu’il y a un problème dans le pays mais aussi qu’il faudrait peut-être faire une exception pour avancer dans la résolution de ce problème », conclut Moland.
Johannes Hoesflot Klæbo attaqué
Comme tous les ans, Johannes Høsflot Klæbo s’est rendu aux Etats-Unis, dans l’Utah, pour s’entraîner. Mais cette année, ces vacances studieuses auraient pu mal finir. Lors d’un entraînement en ski-roues, le Norvégien s’est fait attaqué par deux gros chiens. « Apparemment, ils n’aimaient pas le bruit des bâtons sur le bitume et ils ont commencé à me courir après, raconte le fondeur à Dagbladet. Ils ont mordu mes doigts et mes bâtons avant de réaliser que je n’étais pas un danger mais j’ai eu peur. »
Plus de peur que de mal, Klæbo s’en sort sans une égratignure. « Heureusement, personne n’a filmé car j’ai un peu honte de moi, je n’étais pas sous mon meilleur jour mais c’était vraiment de gros chiens, Pernille peut en témoigner », assure-t-il. Sa petite amie était en effet présente mais elle aussi s’en sort sans blessure.
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