Johannes Høsflot Klæbo perd en popularité
TV2 a révélé le plus récent classement de popularité des sportifs norvégiens mené par Sponsor Insight et de façon surprenante, Johannes Høsflot Klæbo a largement chuté au classement, passant de la 3e à la 7e place en à peine six mois. Il passe ainsi derrière, entre autres, les frères Tarjei et Johannes Thingnes Bø. « Pourtant, cela ne se justifie pas par les résultats sportifs », estime Vegard Arntsen, directeur de Sponsor Insight.
Alors pourquoi cette baisse soudaine de popularité pour le fondeur ? « On ne peut que spéculer mais cela a peut-être à voir avec les récentes affaires médiatiques car les gens ne comprennent pas forcément pourquoi les athlètes accordent tant d’importance à des questions qui ne sont pas sportives, explique Arntsen. Dans le cas présent, l’affaire n’a amené aucune sympathie, ni envers Klæbo, ni envers la fédération. »
Petter Northug Jr. amène une autre analyse : « Il y a maintenant tant de bons athlètes en Norvège que c’est parfois difficile pour ceux des sports d’hiver de se faire une place en été, affirme-t-il. D’un autre côté, les gens pensent aussi que son départ de l’équipe nationale a été choisi pour gagner plus d’argent alors que c’est faux, il aurait gagné plus avec l’équipe mais il pense que c’est meilleur pour lui sportivement, il en avait été de même pour moi il y a dix ans », termine Northug.
Quant à Klæbo, il n’a pas commenté, préférant faire remonter sa côte de popularité sur la piste plus que dans les médias.
Le saut à ski cherche comment se financer
Ce n’est un secret pour personne : depuis le conflit entre Clas Brede Bråthen, directeur du saut à ski norvégien, et l’Association de ski, les équipes norvégiennes manquent d’argent et de sponsors. Malgré les bons résultats de ses athlètes, il est difficile pour l’équipe de trouver des financements après cette mauvaise publicité. Il manquerait même plusieurs dizaines de millions de couronnes norvégiennes, soit des centaines de milliers d’euros, et à peine 40% du budget de 2024 aurait été trouvé…
Pour résoudre le problème, Clas Brede Bråthen a donné aux dirigeants de l’Association de ski norvégienne une note où il propose que l’équipe de saut rompe avec la fédération en termes de finance et se débrouille seule. « Je pense que seule l’équipe de saut, en tant qu’entité juridique propre, peut assurer l’avenir de la Norvège comme meilleure nation de la discipline », indique la note, relayée par VG. En effet, les sauteurs et leur direction sont persuadés qu’ils génèrent bien plus de revenus qu’ils n’en perçoivent. Ils aimeraient ainsi se débrouiller seuls pour gérer leur agent plutôt qu’attendre que la fédération leur alloue assez de ressources.
« Il doit présenter cette note au comité du saut à ski, c’est à eux de préparer la question qui sera ensuite présentée à l’Assemblée générale, c’est ainsi que nous fonctionnons », commente le nouveau secrétaire général de l’Association de ski, Arne Baumann, dans les colonnes de Dagbladet. Le comité du saut pourra donc présenter la proposition à l’assemblée générale de la fédération mais Bråthen ne doit pas griller les étapes. Un chemin long et fastidieux quand on sait que le saut à ski norvégien est dans une situation financière urgente. D’ailleurs, c’est toute l’Association norvégienne qui doit travailler sur ses finances, selon Baumann.
De son côté, Bråthen a avoué être désolé que sa note se soit retrouvée dans les médias puisqu’il ne souhaite pas exposer un potentiel nouveau conflit au sein de la fédération. « Cette note n’avait d’autre intérêt que de créer un avenir meilleur pour le saut norvégien et l’Association de ski, elle se voulait être une approche honnête et constructive », écrit-il dans un communiqué relayé par la NRK.
Problèmes de communication : le biathlon premier de la classe
Les affaires médiatiques opposant les athlètes à l’Association de ski norvégienne se sont multipliées cet été et cet automne, allant même jusqu’à la décision du skieur alpin Lucas Braathen de prendre sa retraite de façon anticipée. « C’est triste de voir cela, c’est une grosse perte pour le ski alpin », estime le biathlète Vetle Sjåstad Christiansen.
Car s’il y a bien une équipe épargnée par tout ce remue-ménage au sein de l’Association de ski, c’est celle du biathlon qui relève d’une fédération séparée. « De notre côté, nous essayons de communiquer entre adultes, d’échanger, c’est peut-être pour cela que nous avons moins de problèmes exposés dans les médias », juge Tarjei Bø, interrogé sur la question par TV2.
En réalité, les équipes de biathlon avait été confrontées au même problème de droit à l’image en 2019 de sorte que personne n’avait alors signé avec l’équipe nationale immédiatement, attendant d’abord que la question soit réglée. « Mais notre association a immédiatement réagi et s’est adapté au nouveau monde dans lequel nous évoluons, entre autre avec les réseaux sociaux, rappelle Tarjei Bø. C’est étrange que l’Association de ski n’ait pas fait de même. »
En effet, les biathlètes de l’équipe nationale sont autorisés à promouvoir ce qu’ils veulent, sponsors de leur équipe ou non, tant qu’ils séparent bien leur personne privée de leur rôle de biathlète représentant la Norvège, par exemple sur Instagram. « Nous avons de la chance, notre système est très simple à comprendre et à gérer », estime Christiansen. « Nous avons aussi une très bonne communication, il est facile de parler aux décideurs de notre fédération et donc de savoir si nous sommes dans les clous de notre contrat », ajoute Ingrid Landmark Tandrevold.
D’ailleurs, pour la biathlète norvégienne, il est important de bien séparer le droit à l’image – qui était le nerf de la guerre cet été – de l’équipe nationale et de son mode de fonctionnement qui n’est pas forcément à revoir, contrairement à ce que certains ont affirmé. « Il suffit de bien dissocier les deux et de comprendre que c’est la chose logique à faire à notre époque », conclut-elle.
Ingvild Synnøve Midtskogen, la nouvelle pépite du saut
A seulement 15 ans, Ingvild Synnøve Midtskogen fait cette année son entrée dans l’équipe nationale féminine de saut à ski norvégienne. « Je ne m’attendais pas à être sélectionnée, c’est vraiment excitant et je pense que ce sera amusant », commence la jeune fille au micro de TV2. L’amusement, le maître-mot de Midtskogen qui a commencé le saut pour la même raison. « Un jour, à mes sept ans, j’ai essayé et j’ai tellement aimé ça que je voulais seulement recommencer encore et encore », raconte-t-elle.
Depuis, elle n’a fait que s’améliorer ce qui lui permet, à seulement 15 ans, de rejoindre l’équipe avec sa compatriote Kjersti Græsli, 15 ans aussi. Une sacrée différence d’âge avec les autres filles du groupe qui ont entre 20 et 29 ans. « Mais elles apportent cette petite étincelle, cet enthousiasme et cette fraîcheur à l’équipe, c’est bien », commente leur coéquipière Silje Opseth qui voit cette différence d’âge et de génération comme un atout, estimant que chacune peut apprendre des autres.
« Quant à Ingvild, elle est vraiment impressionnante, je n’étais pas du tout à son niveau au même âge, je pense que si elle travaille bien, elle pourra atteindre ses objectifs, quels qu’ils soient », continue Opseth. « J’aimerai bien aller décrocher une médaille aux Jeux olympiques de la jeunesse en 2024 », confie finalement Midtskogen.
Saut à ski : la Norvège propose des améliorations
Durant trois jours, Clas Brede Bråthen, patron du saut à ski norvégien, a travaillé avec Sandro Pertile, directeur du saut à ski à la FIS, sur les améliorations possibles de la discipline afin de la rendre plus attractive. « Le saut est un sport spectaculaire, divertissant, extrême et nous voulons accentuer tout cela », confie ainsi Bråthen au quotidien Dagbladet.
Et pour ce faire, plusieurs pistes ont été évoquées, entre autres en ce qui concerne le vol à ski. « Il n’est pas impossible que les tremplins soient bientôt agrandis afin de permettre aux athlètes de voler à 260 ou 265 mètres et ainsi battre le record de distance », explique ainsi le Norvégien. Une nouvelle qui fera plaisir aux fans de la discipline, parfois frustré de voir les sauteurs bridés lors des compétitions à Vikersund.
« Nous voulons aussi attirer plus de pays, aller dans plus d’endroits et allonger la saison en utilisant des tremplins synthétiques », continue le directeur du saut norvégien. Bråthen imagine aussi une saison avec plus d’évènements incontournables, par exemple en proposant plus de tournées comme le Raw Air ou la Tournée des Quatre Tremplins ou encore en créant plus de tremplins de vol à ski.
« Tout cela ne se fera pas en un ou deux ans mais il faut penser à l’avenir », conclut Clas Brede Bråthen.
Sturla Holm Lægreid se met au vlog
Sturla Holm Lægreid est l’un des chouchous du biathlon norvégien. Pour la saison prochaine, il a décidé de se mettre à nu devant ses fans et il proposera donc un vlog sur YouTube. « J’espère qu’on y verra notre esprit de camaraderie et cette bonne ambiance qui règne dans l’équipe norvégienne mais aussi comment se passe la vie lors de la saison », explique le biathlète dans les colonnes de Nettavisen.
Lægreid sera épaulé dans ce projet par deux amis d’enfance qui se sont orientés vers le cinéma lors de leurs études. « Nous avons des approches différentes, ils mettront sûrement plus l’accent sur la vie dans les coulisses de la coupe du monde que sur l’aspect sportif, ce sera intéressant », continue le Norvégien. En revanche, pas question de copier ce qui existe déjà avec par exemple le vlog de Johannes Høsflot Klæbo. « Nous voulons faire quelque chose qui nous ressemble, on verra bien ce que ça donne », conclut Sturla Holm Lægreid.
Le premier épisode de cette série est sorti dès le week-end dernier.
Johannes Høsflot Klæbo passe aux séries télé
Lors de son camp d’entraînement aux Etats-Unis, Johannes Høsflot Klæbo a commencé une nouvelle aventure : celle de la télévision. Les frères Brinkema l’ont en effet approché pour qu’il fasse partie de leur série documentaire sur la vie de l’équipe de ski de fond américaine. « Le but est aussi de comparer la culture des Etats-Unis et des pays comme la Norvège ou la Suède au niveau du sport », confient les réalisateurs à TV2.
De son côté, Klæbo est ravi : « C’est très cool de pouvoir contribuer à une série sur notre sport », juge-t-il. Le fondeur voit même plus grand : il aimerait que Netflix ou une autre plateforme de streaming achète les droits de cette série pour qu’elle soit disponible plus largement. « Ce serait fantastique pour le ski de fond si cela se produisait, cela ramènerait de nouveaux spectateurs et même de nouveaux athlètes », s’enthousiasme-t-il. Et pourquoi pas rêver à un succès similaire à celui de Drive to Survive, la série sur la Formule 1 ?
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