Scandale en combiné féminin
« Cela ne nous plaît vraiment pas que des hommes adultes soient là lors des contrôles de jeunes filles en sous-vêtements », lance Ivar Stuan au micro de la NRK. Et le patron du combiné nordique norvégien a de quoi être remonté.
Les athlètes, masculins et féminins, passent tous au contrôle physique avant les compétitions dans une sorte de scanner 3D où ils doivent se tenir en sous-vêtements. La veille du test, on avait donc promis que des médecins femmes et des inspectrices seraient présentes pour les femmes, les hommes ne contrôlant que les athlètes masculins. Pourtant, plusieurs jeunes filles ont affirmé qu’un homme se tenait dans la pièce lors de leur contrôle.
« C’était très désagréable comme sensation, je n’ai rien osé dire mais j’avais l’impression de perdre le contrôle de mon corps », confie Ida Marie Hagen. « Nous les avons retrouvées en pleurs, ajoute Ivar Stuan. C’est une situation inacceptable. »
En soutien, les combinés nordiques norvégiens ont refusé de passer au contrôle tant que les directives de la FIS ne seraient pas plus claires. « Nous voulions soutenir nos coéquipières, aller se faire mesurer juste après elles ça aurait été approuvé la situation qui les avait mises dans l’inconfort et même plus », argue Jarl Magnus Riiber. « Certes, les hommes dans la salle n’avaient pas l’intention d’être des voyeurs ou de rendre la situation gênante mais c’est comme cela que les filles l’ont perçu et il faut respecter leur opinion et prendre des mesures en conséquence », ajoute Jørgen Graabak.
Du côté de la FIS, on explique que les médecins et inspecteurs étaient bien des femmes pour les athlètes féminines mais que la machine utilisait nécessitait la présence d’un technicien… Masculin. « Nous n’avions pas de technicienne et les équipes en avaient été averties, affirme Lasse Ottesen, chef du combiné à la FIS. Les différentes nations étaient d’accord mais évidemment, nous allons prendre les remarques en compte pour que tous les athlètes se sentent à l’aise, nous ne voulons mettre personne dans une situation inconfortable. »
Parole tenue : le test a été repassé en octobre et tout s’est bien déroulé cette fois-ci puisqu’une technicienne a été formée pour mesurer les femmes. « Mais nous n’aurions pas dû avoir à faire remonter le problème », commente Ivar Stuan. « Ces tests vont aussi dans le mauvais sens, estiment Graabak et Riiber. Se tenir ainsi à moitié nu pour un contrôle, ce n’est agréable pour personne et ça ne correspond pas à la réalité et aux sensibilités de notre époque. »
Sturla Holm Lægreid recadré
A la veille de l’ouverture de la saison de biathlon norvégienne à Sjusjøen, Siegfried Mazet a dû mettre les points sur les i avec Sturla Holm Lægreid. « Cela fait trois ou quatre fois qu’il change de carabine en deux semaines, je lui ai dit stop, qu’il fallait se concentrer sur les choses importantes comme atteindre ses cibles », explique le coach français à TV2.
« Il doit faire un choix définitif et j’espère qu’il l’a fait sur les courses de Sjusjøen, continue Mazet. C’était amusant pendant un moment de le voir faire autant de changement mais là, ce n’est plus possible, il doit se décider pour se recentrer sur l’important dans le tir. »
Le problème, c’est que son athlète n’en dort plus la nuit ! « Je passe mon temps à y penser, à réfléchir à quelle arme est la meilleure, explique Lægreid. J’ai voulu réessayer ma vieille carabine d’il y a deux ans mais j’ai regretté, j’ai changé et là, j’ai peur de regretter à nouveau et d’à nouveau changer ! »
Une indécision qui tient au poids des deux armes que 150 grammes séparent… « Je n’arrive pas à me décider et c’est stupide car au final, ça ne changera presque rien, ce qui compte c’est que je me sois bien entraîné cet été », conclut le biathlète norvégien. De sages paroles mais cela lui suffira-t-il à faire un choix final comme le lui demande son coach ?
Johannes Høsflot Klæbo invité par Johannes Thingnes Bø
Personne n’est sans savoir que Johannes Høsflot Klæbo est l’un des nombreux athlètes a avoir eu des soucis d’accord avec l’Association de ski norvégienne. Désormais arrivés à un accord, il n’en reste pas moins que les autres Norvégiens se moquent encore un peu de lui…
Johannes Thingnes Bø ne fait pas exception et il a ainsi publié sur Instagram une story où il montrait sa combinaison de ski arborant le logo de Uno-X qui sponsorise Johannes Høsflot Klæbo, Johannes Thingnes Bø mais aussi toute l’équipe de biathlon. Résultat, seul un des deux Johannes a le droit d’arborer son sponsor sur sa combinaison en compétition. « Cela te ferait peut-être plaisir pour Noël ? » a ainsi écrit le biathlète. « C’est en haut de ma liste, je vais peut-être me mettre au tir », a réagit le fondeur.
« Très franchement, il pourrait très bien s’en sortir en biathlon, commente Bø au micro de la NRK. Il est bon tacticien et peut s’en sortir en sprint comme en distance alors je crois que ça lui réussirait, la porte lui est ouverte. » Et Klæbo de répondre : « Je vais louer le sous-sol de Johannes pour qu’il me donne des conseils, je suis impatient d’apprendre avec lui. »
Un peu de légèreté dans cette guerre opposant l’Association norvégienne de ski à l’une de ses stars et qui n’est finalement pas terminée… La fédération et ses sponsors n’ont en effet pas du tout apprécié que Klæbo signe avec Norsk Kylling, une entreprise de poulet détenue par le groupe dont fait partie Rema 1000 qui concurrence directement l’un des sponsors de l’équipe nationale, Spar.
TV2 a ainsi révélé que la fédération norvégienne avait demandé à voir les termes de l’accord pour savoir s’ils enfreignent le règlement de l’équipe nationale que Klæbo a signé. Les problèmes de sponsors ne sont donc pas tous réglés au sein de l’Association de ski norvégienne.
Heidi Weng incertaine
Si Heidi Weng se sent bien mieux, son hiver reste incertain. Après des hivers difficiles à cause du covid et d’une commotion cérébrale, la fondeuse se sent enfin prête à aborder la saison confiante. « Elle est plus forte maintenant que l’hiver dernier », confirme son entraîneur Sjur Ole Svarstad à VG.
Mais le coach tient à nuancer son propos : « Il faut continuer à être vigilant, nous espérons que tout se passe bien, qu’elle ait en effet récupéré et qu’elle se sente plus en forme mais la saison est longue et nous ne savons pas encore comment cela se passera entre tous les voyages, les déplacements, les nombreuses compétitions… »
L’équipe évaluera donc l’état physique et moral de la fondeuse assez régulièrement pour adapter son programme et s’assurer qu’elle reste dans les meilleures dispositions possibles. « Nous attendons surtout de voir comment elle gère le fait de voyager, week-end après week-end », continue Svarstad. Heidi Weng devrait être au départ des courses nationales de Beitostølen ce week-end avant de se rendre à l’ouverture de la coupe du monde à Ruka le week-end suivant si tout va bien.
Disqualifications pour fluor : les craintes du nordique
Cette année, les nouvelles règlementations en termes de fartage entreront réellement en vigueur. Si les skieurs ont des skis avec trop de fluor, ils pourront donc être disqualifiés. C’est ce qui est arrivé à la skieuse alpine norvégienne Ragnhild Mowinckel lors de l’ouverture de la Coupe du monde à Sölden.
Du côté du biathlon norvégien, décision a été prise d’agir en amont pour éviter toute disqualification au début de l’hiver. « Nous allons vérifier et mesurer le degré de fluor de tout équipement qui quittera notre camion de fartage », promet Tobias Dahl Fenre, chef du fartage du biathlon norvégien, à la chaîne TV2. Il assure aussi que les mêmes précautions ont été prises tout l’automne pour s’habituer avant la Coupe du monde. « Mais le cas de Mowinckel montre que personne n’est à l’abri et que malgré tous nos efforts, on ne peut rien garantir », ajoute Fenre.
Karoline Knotten est elle aussi inquiète. « Je sais que nos techniciens font tout ce qu’ils peuvent mais que se passe-t-il si l’on récupère un peu de fluor après avoir skié dans la trace de quelqu’un d’autre ? demande-t-elle. J’espère juste que tout le monde suivra la règle pour que tout se passe bien. »
Un voeu pieux de la part des Norvégiens qui avaient réclamé cette interdiction après qu’il ait été révélé que le fluor rendait malade les techniciens. C’est pourquoi certains sont tout de même contents de la disqualification de Mowinckel qui assure ne pas avoir utilisé de fluor. « C’est dur mais juste », a ainsi partagé le combiné nordique Jørgen Graabak.
« Certes, c’est difficile à accepter quand l’équipement est mesuré positif à cause de traces et non pas par l’utilisation de produits interdits mais ce serait trop difficile de contrôler d’où vient le fluor, explique plus en détails Graabak à la NRK. Pour le moment, pour être juste, il faut que ce soit tout noir ou tout blanc : si vous avez du fluor sous les skis, peu importe la quantité ou d’où il vient, il faut être disqualifié pour éviter que les gens ne contournent la règle. »
Le combiné norvégien estime aussi que cette disqualification montre que les appareils de mesure fonctionnent, une bonne nouvelle car ils ont été difficiles à mettre au point. « Alors oui, certains peuvent avoir de la malchance, comme Mowinckel et je suis même prêt à ce que ça puisse m’arriver, mais cela permettra de prendre en flagrant délit les tricheurs », conclut-il.
En attendant, les farteurs du combiné nordique ont eux aussi affirmé avoir vérifié tous les équipements du camion de fartage et tous les produits contaminés au fluor ont été lavés ou jetés, tout comme en ski de fond et en saut à ski.
Jarl Magnus Riiber malade
Ne vous attendez pas à voir un Jarl Magnus Riiber triomphant sur les premières épreuves de combiné nordique cet hiver à Beitostølen. Le Norvégien a souffert plusieurs semaines cet automne d’un rhinovirus engendrant rhumes et grosses toux. « Je n’ai jamais autant toussé de ma vie que sur les huit dernières semaines, je commençais à être vraiment inquiet, révèle Riiber au micro de la NRK. Le fait que ça ne passe pas, que ça dure aussi longtemps, je craignais que cela n’endommage mes poumons sur le long terme. »
Résultat, le combiné n’a repris l’entraînement à 100% qu’à la mi-octobre, une fois débarrassé de sa toux. « J’essaie de rattraper le temps perdu alors je m’entraîne peut-être plus que ce que je devrais, admet-il. Cela peut impacter mon saut mais j’espère être revenu à ma meilleure forme de combiné en saut et en fond d’ici l’ouverture de la coupe du monde à Ruka. »
En revanche, le jeune papa a dû s’éloigner de sa famille et de sa fille de trois ans pour éviter d’attraper d’autres microbes. « C’est difficile, heureusement je les retrouverai juste après l’étape de Lillehammer début décembre, confie-t-il. Nous allons faire beaucoup d’appels en visio mais c’est différent de se voir en vrai… Mais je ne veux pas que ma fille ne puisse pas vivre et s’amuser pour éviter les microbes. J’espère que nous passerons de bonnes fêtes de fin d’année ensemble. »
Le Norvégien a aussi préféré s’entraîner seul dernièrement pour éviter de faire des efforts en extérieur, dans le froid. « Ce n’est pas très amusant mais ça m’aide et ça me permettra d’atteindre mon objectif qui n’a pas changé : remporter le gros globe de cristal », conclut Riiber.
Petter Northug Jr blessé
Petter Northug Jr. devait participer à sa première course FIS depuis 2018 en Finlande le week-end dernier. Mais finalement, pas de Mosvik Express au départ des courses. « Il a une petite blessure et ne veut prendre aucun risque pour être prêt pour les courses de Ski Classics », explique son coéquipier de l’équipe Northug, Pål Trøan Aune à Dagbladet.
En revanche, on ne sait pas encore s’il participera bien aux compétitions de Beitostølen comme prévu. Il sera au moins présent sur les courses d’ouverture en tant que commentateur TV2.
Le nouveau challenge d’Alexander Stöckl
Les Norvégiens ne verront pas Alexander Stöckl que lors des compétitions de saut à ski cet hiver. Le coach de l’équipe norvégienne a en effet participé à un jeu télé qui sera diffusé à Noël et qui s’appelle « le Calendrier de Noël à 24 étoiles ». Il est l’un des participants et a déjà enregistré l’émission début septembre, comme le révèle la chaîne TV2. Ce programme télé, diffusé sur la NRK pour la deuxième année, a pour but de réaliser une série de défis ridicules et drôles pour convaincre un jury.
« C’était très amusant, une nouvelle expérience surtout que j’étais le seul travaillant dans le sport dans le groupe, donc hors de mon monde, mais tout le monde était très sympathique et accueillant, commente Stöckl. J’ai même invité certains des participants à venir nous voir en compétition cet hiver ! Nous avons participé à de nombreux défis ensemble et c’était agréable de voir si l’on était bon ou non dans un certain nombre de domaines. »
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