Vu de Norge : le sommaire
Johannes Thingnes Bø blessé
Vous avez été déçu de la troisième place de Johannes Thingnes Bø ? Vous vous attendiez à le voir gagner ? Malheureusement, le Norvégien n’a pas été impérial dimanche lors du premier individuel de la saison.
La raison se trouverait-elle dans sa blessure au coude ? Car oui, lors de la réunion avec les sponsors avant l’ouverture de la coupe du monde, les frères Bø ont voulu faire le show en s’adonnant à une petite lutte fraternelle… Et leur esprit de compétition les a forcément rattrapés. Si le cadet a remporté le combat, il s’en est sorti aussi avec une légère blessure au coude. « C’est stupide, une erreur de débutant, surtout juste avant la saison », estime le commentateur de la NRK Ola Lunde.
« Très franchement, c’est juste un peu gênant comme douleur, ça ne m’empêchera pas de performer », a affirmé Johannes Thingnes Bø vendredi après les premiers entraînements à Östersund. Le biathlète a d’ailleurs rappelé qu’il était rarement en tête dès la première compétition. « Il me faut du temps pour me mettre en jambe, ça n’ira qu’en s’améliorant à partir de la première course », juge-t-il.
Quant à son aîné, il se dédouane entièrement des évènements. « Nous n’avons fait que suivre ce que nous demandent les sponsors et l’équipe et puis Johannes est fragile », rit Tarjei Bø. « Ils ont surtout oublié de s’échauffer », sermonne Ola Lunde.
Le biathlon agit pour le climat
Une étude NRK a révélé qu’un athlète des sports d’hiver pollue sept fois plus qu’un Norvégien moyen. Face à ce constat alarmant, l’équipe de biathlon a décidé d’agir cette saison. Et la façon la plus facile qu’ils aient trouvé est de se déplacer un maximum en bus lorsque c’est possible.
Huit heures de voyage pour Östersund, pas de quoi faire peur à Ingrid Landmark Tandrevold, armée de son fil et de ses aiguilles à tricoter. « A ce rythme, j’espère finir avant Noël », plaisante-t-elle. Entre paysages, casse-croûtes, musique et études des techniques de ski, le groupe s’amuse ensemble et surtout, diminue son empreinte carbone. La NRK estime à seulement 604 kg de CO2 émis sur le voyage contre 2700 en avion. « On peut déjà faire d’énormes efforts rien que sur les trajets avec un peu d’organisation et de logistique », estime Johannes Thingnes Bø.
« Et puis ça renforce l’esprit d’équipe », sourit Sturla Holm Lægreid, convaincu, comme ses coéquipiers, que quelques déplacements en bus peuvent changer la donne tout en n’impactant pas leur vie et leurs résultats.
Jan Thomas Jenssen : la révélation de Ruka
Par -16 °C, Jan Thomas Jenssen a impressionné en remportant le 20 km de Ruka. Une victoire inattendue, surtout que le fondeur norvégien est arrivé au dernier moment en tant que réserviste après l’abandon de Sjur Røthe. « C’est vraiment difficile d’exprimer ce que je ressens, ça fait tellement de bien ! » s’extasie-t-il au micro de la NRK. « Quelle réussite ! Il ne devait pas courir alors réussir à remporter la course, c’est d’autant plus impressionnant », le félicite Fredrik Aukland, expert NRK.
Ses coéquipiers aussi sont unanimes sur la performance du jeune fondeur. « On ne peut que lui tirer notre chapeau », commente Simen Hegstad Krüger. « Moi je le voyais bien gagner, c’est un profil de course qui lui convient », ajoute Martin Løwstrøm Nyenget. « C’est vraiment mérité », intervient Johannes Høsflot Klæbo. « Avant on le connaissait comme le gars qui vomit à l’arrivée, maintenant c’est un vainqueur de coupe du monde », le chambre Didrik Tønseth. Et ne dérogeant pas à la règle, Jenssen a tout donné lors de la course et a donc fini malade, soutenu par ses coéquipiers pour sortir de l’aire d’arrivée.
« Cette victoire signifie tellement pour moi, je vise les Mondiaux et même s’il reste beaucoup de courses de ski avant cette échéance cela peut aider ma candidature », confie Janssen au quotidien Dagbladet. Surtout pour un athlète qui, à déjà 27 ans, a subi plusieurs maladies et des problèmes de dos, freinant sa progression au plus haut niveau. « J’ai tellement de personnes à remercier pour en être finalement arrivé là, elles se reconnaîtront », glisse-t-il à VG.
Sa petite amie, ancienne fondeuse, Marthe Karlsen en fait sûrement partie. « Je n’ai pas les mots pour décrire sa performance et ma joie, raconte-t-elle à TV2. Ces dernières années, il a travaillé sur tous les aspects de sa vie pour être à ce niveau et en tant que sa petite amie, j’ai tout fait aussi pour ne pas être un obstacle à ses objectifs, ses rêves. »
La Norvégienne explique ainsi que ses vacances sont ses camps d’entraînement tandis qu’elle n’hésite pas à faire chambre à part si elle a vu du monde pour ne pas lui donner de microbes. « Mais ça valait le coup et j’espère qu’il va profiter de sa réussite, prendre confiance en lui », conclut-elle.
Johannes Høsflot Klæbo prêt à s’expliquer
C’était le feuilleton de l’été : le conflit opposant la fédération norvégienne à Johannes Høsflot Klæbo sur une question d’accord de représentation. Les médias norvégiens en ont fait leurs choux gras et tous les athlètes de l’équipe nationale ont eu l’occasion de donner leur avis sur le sujet… Et cela n’a pas échappé au principal intéressé.
En étant sélectionné pour l’ouverture de la Coupe du monde à Ruka, le fondeur savait qu’il devrait affronter ses coéquipiers sur le sujet tôt ou tard. « Je veux leur expliquer à tous mon choix, entre autres à Pål Golberg qui a dit vouloir me convaincre de revenir dans l’équipe nationale, confie Klæbo à la NRK. Nous parlerons probablement de cela tout l’hiver et je ne suis pas opposé au fait de revenir dans l’équipe, je pense que nous devrons faire le bilan de cette saison au printemps et voir ce qui est le mieux pour tous. »
En revanche, Klæbo tient à rappeler qu’il n’est pas le premier à refuser une place en équipe nationale. « Il y a toujours eu ce genre de situation et ce n’est pas ça qui coulera l’équipe nationale, au mieux, cela permettra d’améliorer la situation pour tous », continue-t-il. Le Norvégien se place aussi en champion de l’équipe nationale. « Je suis aussi la preuve que c’est un modèle qui fonctionne, qui le fait depuis de nombreuses années et le fera encore longtemps mais je pense qu’il faut sans cesse améliorer les choses », conclut-il.
Jørgen Graabak pense à la retraite
Seulement trois courses et déjà deux podiums, Jørgen Graabak est loin de faire pâle figure sur le circuit de combiné nordique. Avec six médailles olympiques dont quatre en or et cinq en championnats du monde dont deux en or, il est aussi l’un des plus titrés de la discipline en Norvège. Pourtant, l’athlète de 32 ans pense déjà à la retraite. « J’espère que ça n’arrivera que dans quelques années mais je suis vraiment intrigué par la façon dont ça se passera, les derniers jours de ma carrière et les premiers mois après », confie-t-il en interview avec Dagbladet.
Pour être honnête, Graabak est déjà prêt. « J’ai hâte de passer de cette vie où l’on pense tout en termes de performance à une vie plus reposante, physiquement et mentalement », avoue le Norvégien. Il sait qu’il ira déjà jusqu’en 2025 pour participer aux Mondiaux de Trondheim, chez lui. Quant aux Jeux olympiques 2026, si l’équipe nationale veut toujours de lui, Graabak n’a encore rien décidé. « Nous verrons cela après les Mondiaux, assure-t-il. Pour le moment, tout va bien pour moi, tant sur le plan familial que sportif et si cela continue ainsi, alors j’irais jusqu’en 2026 mais il peut encore se passer tellement de choses d’ici là. »
En tous cas, son avenir post-combiné nordique est déjà tracé puisqu’il a presque terminé ses études et travaille déjà en partie pour une société de conseil et d’audit, voie qu’il choisira peut-être lors de sa retraite sportive même s’il est ouvert à d’autres professions. « Je ne serai pas au chômage longtemps », plaisante Graabak.
Maren Lundby manquera-t-elle l’ouverture de la saison ?
Si le saut à ski masculin a repris le week-end dernier, ce n’est pas encore le cas du circuit féminin dont la saison ne s’ouvrira que ce week-end à Lillehammer. L’équipe norvégienne a profité du fait de jouer à domicile pour s’y entraîner cette semaine… Mais sans Maren Lundby qui a dû se contenter de regarder ses coéquipières.
« Je sens que je dois m’entraîner autrement qu’au tremplin en ce moment, c’est ce que j’ai déjà fait l’an dernier, j’essaye de prioriser pour rester en forme », confie-t-elle au micro de TV2. Résultat : elle pourrait bien ne pas entrer en compétition dès ce week-end. « Je trouve vraiment que le saut à ski, quand je sens que je peux faire mieux mais que je manque juste de forme, c’est beaucoup moins amusant », explique-t-elle.
La Norvégienne compte donc continuer de s’entraîner, entre autres sur les skis de fond, pour commencer sa saison lors de la Tournée du Nouvel An organisée par Garmisch-Partenkirchen et Oberstdorf pour le circuit féminin. « C’est l’un de mes objectifs alors tant mieux si je commence mon hiver là-bas », termine-t-elle. Au mieux, les fans pourront voir Lundby dans les airs à partir d’Engelberg, du 14 au 17 décembre.
Petter Northug Jr souffre pour Calle Halfvarsson
Les courses de Ruka n’ont pas toujours été une partie de plaisir pour les fondeurs. Il faut dire qu’ils ont couru le 20 km par -16°C. Si l’on a vu une Jessie Diggins les mains gelées, c’est un tout autre problème qu’a rencontré le Suédois Calle Halfvarsson. « Heureusement que j’ai déjà mis en route mon deuxième enfant », a-t-il ainsi plaisanté au micro de la NRK après la course.
« Très concrètement, j’ai des engelures sur le pénis, j’ai dû rester dans une tente chauffée plus de 10 minutes allongé pour le réchauffer, explique-t-il plus longuement à TV2. Ca fait terriblement mal ! »
« Bienvenue au club ! rit Petter Northug Jr, son rival de toujours et expert TV2. J’en ai moi-même fait l’expérience et j’ai bien mis trois mois à avoir de nouveau des sensations dans cette partie du corps, j’espère pour lui que ce sera moins long. » Et d’ajouter un conseil : mettre des « wind boxer », des caleçons pensés spécialement contre le vent et pour se réchauffer.
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